/image%2F1231070%2F20150214%2Fob_1fdae8_valentine.jpg)
Poèmes pour la Saint-Valentin - Jean Iglesis
Credo (je t’aime…)
Comme l’enfant rêvant sous le ciel étoilé
Qui laisse sur la mer s’enfuir tous les voiliers
Je t’aime
Comme le chêne voit les ombres une à une
Mourir sous le soleil qui rend la terre brune
Je t’aime
Comme le mendiant aux portes de l’église
Qui tend la main vers le destin malgré la bise
Je t’aime
Comme l’oiseau volant vers des climats féconds
Quitte soudain sa voie pour d’autres horizons
Je t’aime
Comme le marinier découvre au cœur de l’huître
Une perle d’espoir à l’éclat blanc ou bistre
Je t’aime
Comme le paysan au sortir du printemps
Délaisse les moissons pour n’écouter qu’un chant
Je t’aime
Comme la pluie des pleurs qui brise le silence
Pour offrir au maudit une nouvelle chance
Je t’aime
Comme l’esclave aux bras meurtris qui prend la fuite
Laisse derrière lui une geôle détruite
Je t’aime
Comme le loup-garou au soir de pleine lune
Hurle passionnément sa douleur sur la dune
Je t’aime
Et simplement pour ne le dire qu’en deux mots
Sachant ce que j’éprouve au creux de tous mes maux
Je t’aime
Dans le regard des femmes
Le retour du roi qu'on acclame,
Sa mise en échec par la dame,
Reflets d'un verre ou d'une lame,
Brillent dans le regard des femmes.
Je n'ai nul besoin de sésame
Pour entrer au cœur d'une trame.
Je vois le glaive, avant le blâme,
Poindre dans le regard des femmes.
Amant de quelque psychodrame
Ou simple client de Paname,
Chaque soir donne le programme
D'un film, dans le regard des femmes.
De wagon-lit en vague à l'âme,
Je voyage tout feu tout flamme
Et les draps sont des oriflammes,
Battant dans le regard des femmes.
Les espoirs vont en télégrammes,
Plaintes déposées sans réclame,
Baisers écrits en calligrammes,
Perdus dans le regard des femmes.
Dans l'or de tes cheveux
Dans l'or de tes cheveux, j'ai vu grandir le monde,
Chaque jour éclairé par l'astre de ton cœur,
Mon amour s'étendant comme une plaine blonde
Aux épis frémissant sous ton rire moqueur.
Dans l'or de tes cheveux, j'ai découvert des plages,
Chaque matin baignées de soupirs et de pleurs,
Mon amour embarquant sur des rêves volages,
Promesses de marins ivres de chants menteurs.
Dans l'or de tes cheveux, j'ai retrouvé l'enfance,
Chaque soir oubliée à la lune naissant,
Mon amour scintillant au creux du ciel immense,
Reflétant un bonheur tracé, luminescent.
Dans l'or de tes cheveux, j'ai vu luire la flamme
Chaque nuit ravivée au lit de nos ébats,
Mon amour parcourant tous tes sentiers de femme,
Paysages mêlés dans l'ardeur des combats.
Dans l'or de tes cheveux, j'ai réécrit l'histoire,
Chaque page effeuillée au souffle de mes vœux,
Mon amour relisant les lignes d'un grimoire
Aux mots nés puis éteints dans l'or de tes cheveux...
- - -
L'amour à cent sous
L'amour
A cent sous
- Pour sûr -
Ne rassure
Que le dessous
De la ceinture.
L'amour
A cent sous
Ne dure
Qu'un sou -
rire et nous
Abjure
Au fur
Et à mesure.
L'amour
A cent sous,
Qu'on soit pour
Ou pur,
Ne laisse pas sourds
Les mous et les mûrs.
L'amour
A cent sous,
J'en bois tout mon saoul
Et au petit jour
Je n'ai pas toujours
Trouvé chaussure
A ma pointure.
Mais
L'amour
A cent sous
Met
Sens dessus -
dessous
Tous les su -
jets du verbe aimer.
- - -
L'amour que tu n'as pas connu
L'amour que tu n'as pas connu
Brillait hier sur mon visage
Et me portait le paysage
De ton corps dans mes bras tenu.
Un jour, vers toi, je suis venu,
Les mains pleines de ce seul gage,
L'amour que tu n'as pas connu
Et qui tenait mon âme en cage.
Alors que mon cœur était nu,
Tu as brisé mon doux mirage.
Et je vis depuis le naufrage,
Agrippé à ce fil ténu,
L'amour que tu n'as pas connu.
L’amour est tel ...
L’amour est tel un fruit dispos
Que tu veux croquer sans ambages.
Veuille ne pas en prendre ombrage
Si nous en conservons la peau.
L’amour est tel un feu de joie
Qui s’éteint au soir sous la cendre
Et, tandis que le corps festoie,
De mon mal je te dois défendre.
L’amour est tel un long repas
Qu’alimentent les mois qui passent.
J’en oublie, quand mes bras t’enlacent,
L’arrière-goût d’un seul faux pas.
C’est un jour noir sur l’agenda…
Ne montre pas mon coeur du doigt.
Si je suis porteur du sida,
Il n’ira jamais jusqu’à toi.
L'attente
L’an passé, je venais chaque soir vous attendre
A la sortie des cours en jeune homme anxieux
Et je guettais l’instant où, naissant de vos yeux,
Un long regard sur tout mon corps allait descendre.
Il me semblait déjà percevoir votre voix,
Découvrant ce que je vous remettais, fébrile,
Une lettre où mon âme, instrument malhabile,
Avait gravé des mots que je pensais parfois.
Puis, ne vous voyant pas venir à ma rencontre,
Je répétais des vers appris rien que pour vous,
Quand le palpitement de mon coeur à genoux
Se confondait avec le tic-tac de la montre.
Soudain, un bruit de pas montait dans le lointain ;
L’espérance inondait alors mon front de fièvre
Et je restais figé, songeant à votre lèvre
De laquelle choirait un aveu incertain.
Lentement, votre approche abolissait l’attente
Et la foi criait à mon être à demi sourd
Que tout allait être pareil au premier jour,
Lorsque vous n’étiez rien d’autre qu’une passante.
Enfin, vous arriviez, pressant tout contre vous
Le roman d’un adolescent au rire tendre
Qu’une princesse s’amusait à faire attendre,
Tandis que le bonheur emplissait mes yeux fous.
Jean Iglesis.
** Lettre à l’être aimé
Tu es femme, Laurence, tu es folie, tu es fille d’Italie. Comme Florence, je t’aime car tu es différente des autres. Tu portes en toi une origine antique, et ta bouche a le goût du sel de Méditerranée.
Tu es la vie, Flaurence : tu l’aimes, tu sais la faire vibrer. Tu la vis par le corps, par l’esprit, par mes désirs, par tes envies, par nos plaisirs. Grâce à ton enthousiasme et à ta vitalité, je sens que mes visions de mort s’estompent. Près de toi, je perçois le souffle qui tourne en moi.
Je t’aime surtout parce que tu aimes. Tu aimes l’homme. Tu m’aimes, moi. Tu aimes l’amour. Tu aimes le faire et le pratiques comme on respire. Tu aimes l’amour sexuel et je sais qu’aucune obscénité, ne se cache dans cet aveu : il est parole du cœur ! L’amour, oui, le corps ! L’amour, comme on déguste un vin boisé, comme on croque un noir chocolat, comme on fume un cigare roulé à la main…
L’amour est naturel, ainsi que toutes les choses bonnes; son versant sensuel, n’est que la preuve et l’incarnation d’un sentiment sincère et fidèle.
Je t’aime, Laurence, car tu m’aimes : c’est simple comme un bonjour ! C’est même bête d’écrire cela ! Il faut, pourtant, revenir toujours à l’essentiel : ne pas se laisser troubler par la séduction des apparences. Avec toi, il s’agit de magnifier, chaque jour, la vie et la passion. J’essaie d’être à la hauteur de ta démarche et de ton affection.
Cette lettre n’est qu’une première marche vers le bonheur.
- - - - - L'Anti-Valentin :
Ce gros porc de DSK
Je ne sais pas, vous, mais moi, l’ex-patron du FMI me fait irrésistiblement penser au « Gros Dégueulasse » de Reiser. Moche, gras du bide, le caleçon bâillant sur son anatomie, et surtout obsédé sexuel primaire et viscéral.
Au terme de ses auditions par le tribunal correctionnel de Lille, il semblerait que l’on s’achemine vers l’abandon des charges de « proxénétisme aggravé » contre Dominique Strauss-Kahn : même si nul ne peut croire qu’il ignorait la qualité des femmes qu’il consommait de façon compulsive, rien ne permet non plus d’en apporter la preuve. Donc, circulez bonnes gens, il n’y a plus rien à voir ni à entendre.
Voilà pour le volet juridique. Reste l’autre, celui dont on nous dit qu’il n’a pas lieu d’être dans un prétoire : le volet moral. Et de fait, il arrive – souvent, hélas – que la justice et la morale ne fassent pas bon ménage.
Sur ce plan, donc, celui des mœurs et du regard qu’on y porte, DSK est l’archétype du fangeux cynique. Consommateur d’orgies de bas étage. Un gros porc brutal – il le revendique lui-même -, traitant les femmes comme du « matériel » (sic) juste bon à éponger son trop-plein. D’où mon sérieux agacement à entendre sans cesse utiliser les mots « libertinage » et « libertines » quand on est plus près des passes de la grosse Zonzon que des soupers du Régent.
Décontracté, notre ex-futur-président de la République détaille avec agacement les recoins obscurs de son existence. Quand on lui parle de l’appartement loué par un ami prête-nom pour abriter ces sodomie-parties, il réplique, arrogant : « Je suis à l’époque un homme politique et un homme marié. J’ai besoin d’un endroit pour des rencontres politiques discrètes et aussi pour recevoir des jeunes femmes. Comme je ne veux pas que le bail soit à mon nom, je fais louer l’appartement par un copain. C’est d’une simplicité biblique, pourrais-je dire s’il n’y avait pas un double sens à l’adjectif. » Double sens, en effet… comme les « petites », ou encore « belle chose à tester », présumées être des « secrétaires bilingues » ?
DSK est un gros dégueulasse, la chose est entendue, et que trois Femen hystériques se soient jetées sur sa voiture en exhibant leurs seins nus, cela n’était sans doute pas pour lui déplaire. S’il n’y avait eu les flics pour le protéger et le raccompagner à son hôtel toutes sirènes hurlantes en ignorant le Code de la route, peut-être les aurait-il invitées à ses jeux salaces. Non, ce qui étonne le plus, au fond, c’est l’absence de réaction des amies politiques de Dominique Strauss-Kahn. Toutes ces « féministes historiques », sociales et socialistes, des ex-collègues de ministère comme Martine Aubry, Huguette Bouchardeau, Édith Cresson, Georgina Dufoix, Yvette Roudy, Élisabeth Guigou, Marie-Noëlle Lienemann ou, mieux encore, Ségolène Royal, n °1 bis du gouvernement hollandais. N’ont-elles rien à dire, toutes ces femmes ?
Et les bonnes amies d’Anne Sinclair, Élisabeth Badinter ou Sylviane Agacinski en tête, ont-elles perdu, tout à coup, leur analyse critique de « philosophes féministes » ? Étrange, tout de même, ce silence. Pesant. Puant, même.