Printemps des poètes (2) : la langue du maire de Perpignan
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Le français, seule langue à l’école de la République ! - Blog officiel de Jean-Marc Pujol
4 Mars 2015, 14:36pm | Publié par Jean-Marc Pujol
Bruno Le Maire vient de rouvrir le débat pour demander au gouvernement la suppression de l’enseignement des langues et cultures d’origine (ELCO) dans les écoles primaires et les collèges. Ce dispositif concerne environ 95 000 enfants. Bruno Le Maire a raison. Personnellement, en tant que maire, je considère que l’école de la République doit servir d’abord à l’apprentissage et à la maîtrise de la langue française. Quand le français est une langue étrangère pour beaucoup d’élèves, c’est son apprentissage qui doit être favorisé dans les écoles publiques. L’école est faite pour apprendre à lire, écrire et compter. Le reste, l’ELCO, est une affaire privée que les parents doivent assumer et non l’école. L’enseignement de la langue française contribue à la cohésion nationale et au Vivre ensemble de la République. Je persiste à penser qu’un meilleur apprentissage du français à l’école, qu’une maîtrise de la langue en tout cas, constitue un formidable atout pour l’intégration des élèves issus de l’immigration.
- - - - - M. Pujol, en écrivant ce texte, vous pensez, sans le dire, à l'article 1 de la Constitution française : "Le français est la langue de la République."
Ce principe ne signifie pas que la France n'a qu'une langue car il existe, en province, des langues régionales (breton, occitan, catalan…), nées de l'Histoire de France, et appelée jadis "patois" ou "langues minoritaires". L'Etat français a tenté, grâce aux "hussards" valeureux de l'école publique, de les supprimer…
La phrase citée plus haut signifie que le français est la langue officielle, mais nullement l'unique langue de la République : pensez aux territoires d'outre-mer où le créole, entre autres, est très parlé par les "Français" des confettis de l'ancien empire colonial...
Cependant, au-delà de la revendication utopique d'une langue régionale devenant officielle grâce à l'autodétermination (ou indépendance) d'un département (les Pyrénées-orientales, par exemple, ou la Corse), il s'agit de respecter ces langues historiques, et de permettre aux citoyens qui le veulent de l'apprendre et de la pratiquer.
Le bilinguisme ne peut qu'enrichir l'individu : à travers la langue, il apprend la culture, les traditions d'un pays, d'un territoire. Les Catalans de Barcelone parlent catalan, mais aussi le castillan, et souvent l'anglais, ou l'allemand…
De même, un immigré (maghrébin), un exilé Tchéchène, Syrien, Irakien…), en apprenant la langue d'accueil (le français) s'enrichit et, en fin de compte, acquiert une vision culturelle plus riche que le Français "de souche" qui ne connaît que sa langue natale…J'ai pu apprécier (au collège Jean Macé, à travers la classe de russe) le courage de ces jeunes déracinés qui sont pauvres, socialement, mais riches, linguistiquement !
En outre, tous les linguistes (lire Claude Hagège) et pédagogues vont diront que c'est très jeune qu'en enfant doit apprendre les langues étrangères et ainsi se préparer un avenir socio-économique, lui offrant des perspectives de travail, de voyage, etc… Surtout, apprendre d'autres langues, c'est l'altérité, le respect d'autrui, aller vers l'autre, le début de la paix...
J'ai peur, M. Pujol, qu'en écrivant votre texte, qui a des allures chevènementistes (j'estime beaucoup JPChevènement), vous ne vouliez ainsi un message implicite aux citoyens qui redoutent l'immigration et aux électeurs du Front national : à l'école publique, on ne doit apprendre que le français.
Vous vous adressez aussi aux "nouveaux arrivants" français, qui ne connaissent rien du catalan (mais pas mal s'y intéressent) et aux électeurs d'origine "pied-noir" (vous même "pied-noir", vous ne dites que quelques mots de catalan, lors de votre visite aux écoles catalanes "arrels", alors que votre prédécesseur avait appris le catalan, langue indispensable si on veut dialoguer avec Barcelone !)
Vous écrivez : pour parler une autre langue, débrouillez-vous, allez dans une école privée, confessionnelle ou pas. Cela mène à la division, au communautarisme.
La langue officielle, apprise par tous, assure la cohésion nationale, vous avez raison, mais cela n'empêche pas de respecter l'origine ou le désir d'un élève qui souhaite aussi pratiquer et approfondir la langue de ses parents, dans le cadre de l'école publique, ouverte à tous.
Bien sûr, cela exige des moyens et on constate que l'enseignement du catalan recule dans les collèges et lycées publics...
JPB
Vient de paraître :
- Les 365 jours de Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan
- (propositions urbaines, mais sans urbanité pour Perpignan, suggestions pour la ville, la culture ...
Jean-Pierre Bonnel a réuni dans ce livre les articles politiques et polémiques publiés dans son blog, de novembre 2013 à janvier 2015. Le recueil couvre la chronique locale qui a tenté d’analyser les programmes et les promesses des candidats aux élections municipales à Perpignan.
Les protagonistes principaux en sont J.M.Pujol, J. Cresta, Clotilde Ripoull, Louis Aliot, J. Codognès, M. Pinell, M. Sitja, Romain Grau....
Prix: 14euros
* 365 jours avec J.M. Pujol (Politique et Polémiques - Propositions urbaines dénuées d'urbanité) :
- Voir sur DAILYMOTION : chroniques de Robert DAINAR
- interview par Nicolas Caudeville
- par robert dainar
* pour nourrir les les élections départementales) :
débat au bar CASSANYES, place Cassanyes à Perpignan, animé par Nicolas Caudeville "L'Archipel contre-attaque", samedi 14 mars à partir de 11heures. Lectures d'extraits, discussion…dédicaces…
Les citoyens, les élus, les candidats aux élections…sont tous les bienvenus. Pour "Perpignan la positive" !
*prix public : 14 euros. (éditions "Les mots en scène" - collection "Maux en scène")