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14 février 2017 2 14 /02 /février /2017 11:26
Martin FOURCADE - Article de L'Indépendant
Martin FOURCADE - Article de L'Indépendant

Martin FOURCADE - Article de L'Indépendant

*Bombe et rumeur...

 

A défaut de venir sur place, Laure Moysset, spécialiste du fait divers, qualifie (dans  le quotidien catalan l'Indépendant de ce mardi 14/2) l'explosion de la rue du figuier (voir mon texte d'hier) de "rumeur"... Selon elle, ce sont quelques blogueurs, et non des lanceurs d'alerte, qui ont causé de la chose...

Quant un "journaliste" officiel rabaisse un événement et la personne qui a informé... Mépris pour dire : on n'a rien écrit là-dessus car c'est une rumeur des réseaux sociaux... ça ne valait donc pas la peine de se déplacer...

Pourtant les alertes au terrorisme sont nombreuses en France et à Perpignan aussi... Ne pas informer pour ne pas inquiéter, ajouter du trouble à un contexte déjà bien troublé..?

 

JPB

 

Merci à Jean IGLESIS pour ces merveilleux poèmes...

 

 

 

Poèmes pour la Saint-Valentin

 

 

 

 

Jean Iglesis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Credo (je t’aime…)

 

Comme l’enfant rêvant sous le ciel étoilé

Qui laisse sur la mer s’enfuir tous les voiliers

Je t’aime

 

Comme le chêne voit les ombres une à une

Mourir sous le soleil qui rend la terre brune

Je t’aime

 

Comme le mendiant aux portes de l’église

Qui tend la main vers le destin malgré la bise

Je t’aime

 

Comme l’oiseau volant vers des climats féconds

Quitte  soudain sa voie pour d’autres horizons

Je t’aime

 

Comme le marinier découvre au cœur de l’huître

Une perle d’espoir à l’éclat blanc ou bistre

Je t’aime

 

Comme le paysan au sortir du printemps

Délaisse les moissons pour n’écouter qu’un chant

Je t’aime

 

Comme la pluie des pleurs qui brise le silence

Pour offrir au maudit une nouvelle chance

Je t’aime

 

Comme l’esclave aux bras meurtris qui prend la fuite

Laisse derrière lui une geôle détruite

Je t’aime

 

Comme le loup-garou au soir de pleine lune

Hurle passionnément sa douleur sur la dune

Je t’aime

 

Et simplement pour ne le dire qu’en deux mots

Sachant ce que j’éprouve au creux de tous mes maux

Je t’aime

                       Dans le regard des femmes

 

Le retour du roi qu'on acclame,

Sa mise en échec par la dame,

Reflets d'un verre ou d'une lame, 

Brillent dans le regard des femmes.

 

Je n'ai nul besoin de sésame

Pour entrer au cœur d'une trame.

Je vois le glaive, avant le blâme,

Poindre dans le regard des femmes.

 

Amant de quelque psychodrame

Ou simple client de Paname,

Chaque soir donne le programme

D'un film, dans le regard des femmes.

 

De wagon-lit en vague à l'âme,

Je voyage tout feu tout flamme

Et les draps sont des oriflammes,

Battant dans le regard des femmes.

 

Les espoirs vont en télégrammes,

Plaintes déposées sans réclame, 

Baisers écrits en calligrammes,

Perdus dans le regard des femmes.

 

 

 

Dans l'or de tes cheveux

 

Dans l'or de tes cheveux, j'ai vu grandir le monde,

Chaque jour éclairé par l'astre de ton cœur,

Mon amour s'étendant comme une plaine blonde

Aux épis frémissant sous ton rire moqueur.

 

Dans l'or de tes cheveux, j'ai découvert des plages,

Chaque matin baignées de soupirs et de pleurs,

Mon amour embarquant sur des rêves volages,

Promesses de marins ivres de chants menteurs.

 

Dans l'or de tes cheveux, j'ai retrouvé l'enfance,

Chaque soir oubliée à la lune naissant,

Mon amour scintillant au creux du ciel immense,

Reflétant un bonheur tracé, luminescent.

 

Dans l'or de tes cheveux, j'ai vu luire la flamme

Chaque nuit ravivée au lit de nos ébats,

Mon amour parcourant tous tes sentiers de femme,

Paysages mêlés dans l'ardeur des combats.

 

Dans l'or de tes cheveux, j'ai réécrit l'histoire,

Chaque page effeuillée au souffle de mes vœux,

Mon amour relisant les lignes d'un grimoire

Aux mots nés puis éteints dans l'or de tes cheveux...

 

 

 

Des choses de la vie

 

Me passerais-je même des milliers de fois

"Les choses de la vie" en vidéocassette, 

Je n'oublierais jamais le timbre de ta voix, 

Un jour heureux de mars, vibrant de 5 à 7.

 

Des mots, mots démodés dans cet aréopage

D'aveux et de refus, éclatants et secrets,

Et puis toi, proue aimée, brisant de ton visage

Le calme de la mer, infini de regrets.

 

De la suite des ans, peuplés d'instants volages,

Je voudrais conserver la passion et le miel

Qui fixent à jamais les banales images,

Aux anges refusant de remonter au ciel.

 

Quel amour mensonger - dût-il brûler la chair ! -

Serait assez puissant pour effacer nos rêves ?

Le cœur, dissimulé sous le masque de fer,

Bat pour toi sans faillir, ma Princesse de Clèves.

 

 

Elle... (Loulou – La garçonne)

 

Elle entrouvre les yeux, efface de son cou

Les baisers oubliés  d'un dernier rendez-vous.

Elle quitte son lit, mis sens dessus-dessous,

Et rejoint un miroir qui lui redira tout.

 

Elle éclaire ses yeux, sourit, puis fait la moue,

Gomme d'un rien de fard dix années sur ses joues,

Arrache un blanc cheveu qui luttait vent-debout

Et narguait sa beauté, mortelle malgré tout.

 

Elle voile ses yeux d'un regret à cent sous,

Feint d'aimer à jamais, toujours d'un amour fou.

Elle cherche en son cœur les serments un peu flous

De ceux qui l'ont chérie et lui ont repris tout.

 

Elle ferme les yeux, s'endort d'un sommeil doux,

Ses rêves dominant des jours mis bout-à-bout.

Elle rit aux bonheurs, façonnés à son goût,

De ceux qu'elle a perdus, lesquels ont perdu tout...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Elle

 

Elle

A la chevelure insoumise,

Aux yeux donnant sur la tendresse,

Aux lèvres gercées par l'hiver...

 

Elle

Dont les paroles sont autant de rayons de soleil

Que les silences sont des jours de pluie...

 

Elle 

Qui sourit à ma venue

Et sanglote à mon départ...

 

Elle

Qui est à chaque jour présente à mes côtés

Pour me faire oublier les tourments de la vie...

 

 

Femme

 

Longtemps, j'ai erré sur les rives de l'ennui.

Longtemps, j'ai crié ton nom aux vents du hasard.

Je t'ai appelée dans les matins froids.

Je t'ai appelée dans les soirs fiévreux,

Femme.

 

J'ai rencontré des sirènes qui chantaient comme toi.

J'ai connu des amours qui aimaient comme toi.

J'ai contemplé des feux qui se consumaient comme toi.

J'ai cru en des mensonges qui auraient pu être les tiens,

Femme.

 

Dans ma quête sans fin, j'avais foi en ta découverte.

J'aurais tout renié pour pouvoir étreindre ta main.

Je me serais tu à jamais pour pouvoir t'entendre.

Je serais devenu aveugle pour t'avoir comme canne ou comme chien,

Femme.

 

Je t'ai donné le visage d'une de ces madones qui peuplent les églises  et qui éclairent  le cœur des manants de leur seule présence.

Je t'ai donné la voix de la mère qui chante pour apaiser l'enfant qui a peur de s'endormir.

Je t'ai donné le pas de l'étrangère qui passe dans l'indifférence et que l'on reconnaît soudain, au détour d'un éclat de rire. retrouvée, redécouverte, ressuscitée.

Je t'ai donné le parfum qu'ont au printemps les prés, bénis et rebaptisés par la rosée du matin,

Femme.

 

Au cri du mot amour,

J'ai accroché ton sourire dans mon ciel sans astre

Pour le meilleur des soirs de noces

Et pour le pire des jours sans pain,

Femme.

 

 

Je t'aime pour tes yeux...

 

Je t'aime pour tes yeux, pareils à des miroirs

Dans lesquels j'entrevois mon image docile.

Ton amour me pétrit comme on pétrit l'argile

Et me rend plus heureux, meilleur au fil des soirs.

 

Je t'aime pour tes yeux, tels deux lumières vives

Qui guident mon navire en cette obscurité

Où je confonds sans fin mensonge et vérité...

Quand tes bras suppliants ressemblent à des rives.

 

Je t'aime pour tes yeux, creusant au fond de moi

Pour extraire au grand jour l'homme que tu passionnes,

Mélancolique amant qui souffrit des automnes,

Ces automnes fiévreux où je cherchais ta voix.

 

Je t'aime pour tes yeux, impalpables délices

Que je n'échangerais pas pour d'autres trésors

Et que je sens, posés sur moi, lorsque je dors,

Rêvant à des pays emplis d'ambre et d'épices.

 

Je t'aime pour tes yeux, saphirs fins et sacrés,

Luisant de tous leurs feux au midi de ma route,

Tandis qu'un vent nouveau vient abolir le doute

D'abandonner ce port où tes yeux sont ancrés.

 

 

 

L’amour est tel ...

 

L’amour est tel un fruit dispos

Que tu veux croquer sans ambages.

Veuille ne pas en prendre ombrage

Si nous en conservons la peau.

 

L’amour est tel un feu de joie

Qui s’éteint au soir sous la cendre

Et, tandis que le corps festoie,

De mon mal je te dois défendre.

 

L’amour est tel un long repas

Qu’alimentent les mois qui passent.

J’en oublie, quand mes bras t’enlacent,

L’arrière-goût d’un seul faux pas.

 

C’est un jour noir sur l’agenda…

Ne montre pas mon coeur du doigt.

Si je suis porteur du sida,

Il n’ira jamais jusqu’à toi.

 

 

 

La captive

 

Longtemps, je vous ai vue, altière, inaccessible,

Bravant les mécréants de la plus haute tour,

Égrenant les baisers, donnés jour après jour

Aux lèvres d'un printemps qui me prenait pour cible.

 

J'étais le fier gardien dont la ronde insensible

Foulait sans s'émouvoir le trèfle de la cour.

A mon devoir soumis, je guettais alentour 

Les murmures naissant d'une armée invisible.

 

Les merles, captivés par vos chants inaudibles,

 Rivalisaient de leurs couleurs, de leurs discours,

Portant au bois secret l'éclat de vos atours,

Rais de lumière offerts aux chênes impassibles.

 

Combien d'heures, peuplées d'un silence terrible, 

Vous ai-je devinée, heureuse en contre-jour ?...

Levant malgré la loi le front vers cette tour

Où vous rêviez, victime d'un sort intangible.

 

 

 

 

La petite fille aux yeux verts

 

La petite fille aux yeux verts, aux bruns cheveux,

Sourit de cent soleils et brûle de cent feux,

Ne se souvient jamais d'hier, rit de demain

Et construit le bonheur en me tenant la main.

 

La petite fille aux yeux verts, aux traits d'un ange,

Me regarde parfois d'une façon étrange,

Dit que la vie, l'amour n'ont aucun sens sans moi

Et apaise mes pleurs de sa plus tendre voix.

 

La petite fille aux yeux verts, aux mots faciles,

Éclaire chaque jour un peu plus mon chemin

Et me rend chaque jour l'aspect d'un être humain

En me faisant croire à des sentiments fragiles.

 

La petite fille aux yeux verts, aux joues de reine,

Ne paraît éprouver ni la joie ni la peine ;

Et je me dis alors que, si elle me ment,

C'est pour ne pas blesser par trop d'attachement.

 

Elle me restitue tous mes rêves d'enfance, 

Moi qui n'avais jamais pu rencontrer la chance,

Moi que le hasard a jeté dans l'univers

Du grand coeur de la petite fille aux yeux verts. 

 

 

 

 

La rêveuse

 

Lors tu rêvais, et s’esquissaient sur ton visage

Les pins d’Alep veillant les étangs apaisés,

Le tremblement des joncs, par le vent épuisés,

Que ponctuait l’envol soudain d’une oie sauvage.

 

Un rictus incongru perdit ce paysage...

Les branchages brisant sous les pas empressés

Des chasseurs, haletant sous les fusils dressés,

Ont fait fuir jusqu’au souvenir de ton passage.

 

Ce monde médiéval craignait l’ombreux présage

De ton retour, sorcière aux poings et pieds blessés,

Et s’il gardait toujours les volets abaissés,

Il montait le bûcher, ce jour, à grand tapage.

 

Tu quittais cependant cet hostile bocage,

Prenant d’un geai les traits... Et tes cris offensés

Déchiraient le linceul de charmes insensés,

Tandis qu’un long soupir parcourait ton corsage.

 

 

 

 

 

 

L'amour à cent sous

 

L'amour

A cent sous

- Pour sûr -

Ne rassure

Que le dessous

De la ceinture.

 

L'amour 

A cent sous

Ne dure

Qu'un sou -

rire et nous

Abjure

Au fur

Et à mesure.

 

L'amour

A cent sous,

Qu'on soit pour

Ou pur,

Ne laisse pas sourds

Les mous et les mûrs.

 

L'amour 

A cent sous,

J'en bois tout mon saoul

Et au petit jour

Je n'ai pas toujours

Trouvé chaussure

A ma pointure.

 

Mais

L'amour

A cent sous

Met 

Sens dessus -

dessous 

Tous les su -

jets du verbe aimer. 

 

 

 

 

 

L'amour que tu n'as pas connu

 

L'amour que tu n'as pas connu

Brillait hier sur mon visage

Et me portait le paysage 

De ton corps dans mes bras tenu.

 

Un jour, vers toi, je suis venu,

Les mains pleines de ce seul gage,

L'amour que tu n'as pas connu

Et qui tenait mon âme en cage.

 

Alors que mon cœur était nu,

Tu as brisé mon doux mirage.

Et je vis depuis le naufrage,

Agrippé à ce fil ténu,

L'amour que tu n'as pas connu.

 

 

 

 

 

L'atoll

 

J'ai croqué sur le planisphère 

Le visage heureux de ma mie

Sans craindre le regard sévère 

Des Messieurs de l'Académie.

 

J'ai dessiné en filigrane 

Aux géographes étonnés

Un atoll sous le jour diaphane

Sans abscisse ni ordonnée.

 

Puis, d'une plume indéchiffrable, 

J'en ai tracé la voie lactée

Pour que l'explorateur affable

Ait soin de bien s'en écarter. 

 

 

L'attente

 

L’an passé, je venais chaque soir vous attendre 

A la sortie des cours en jeune homme anxieux

Et je guettais l’instant où, naissant de vos yeux,

Un long regard sur tout mon corps allait descendre.

 

Il me semblait déjà percevoir votre voix,

Découvrant ce que je vous remettais, fébrile,

Une lettre où mon âme, instrument malhabile,

Avait gravé des mots que je pensais parfois.

 

Puis, ne vous voyant pas venir à ma rencontre,

Je répétais des vers appris rien que pour vous,

Quand le palpitement de mon coeur à genoux

Se confondait avec le tic-tac de la montre.

 

Soudain, un bruit de pas montait dans le lointain ;

L’espérance inondait alors mon front de fièvre

Et je restais figé, songeant à votre lèvre

De laquelle choirait un aveu incertain.

 

Lentement, votre approche abolissait l’attente

Et la foi criait à mon être à demi sourd

Que  tout allait être pareil au premier jour,

Lorsque vous n’étiez rien d’autre qu’une passante.

 

Enfin, vous arriviez, pressant tout contre vous

Le roman d’un adolescent au rire tendre

Qu’une princesse s’amusait à faire attendre,

Tandis que le bonheur emplissait mes yeux fous.

 

 

 

Le clown blanc

 

Un sourire est peint sur sa face.

Une larme perle en ses yeux.

On croit que son cœur est de glace

Mais le clown blanc est amoureux.

 

Une larme perle en ses yeux.

On rit devant ses maladresses

Mais le clown blanc est amoureux

D'une étudiante aux blondes tresses.

 

On rit devant ses maladresses

Mais le clown n'entend que la voix

De l'étudiante aux blondes tresses

Pour laquelle son grand cœur bat.

 

Le clown blanc n'entend que la voix,

Dans sa vie où s'éteint l'espoir,

De celle pour qui son cœur bat

Et qui n'est pas venue ce soir.

 

Dans sa vie où s'éteint l'espoir,

Un sourire est peint sur sa face.

Elle n'est pas venue ce soir

Et son cœur doit être de glace.

 

Un sourire est peint sur sa face.

Une larme perle en ses yeux.

On croit que son cœur est de glace

Mais le clown blanc est amoureux.

 

 

 

Le nouvel amour 

 

Mon cœur vient de ressusciter.

Lui qu'on avait réduit en cendres,

Il est prêt à ré-exister 

Pour ne plus pouvoir me défendre.

 

Mon cœur qui errait dans les rues

A quitté le profond sommeil

D'une existence sans soleil

En rencontrant une inconnue.

 

Mon cœur, tel que par le passé,

Est à nouveau prêt à souffrir

Pour un sanglot qu'on a versé

Ou pour ne guetter qu'un soupir.

 

Il attend à nouveau l'orage

Qui va éteindre ma passion

Ou qui va chasser la vision 

Qu'il a d'un amour sans nuage.

 

Il croit encore en ces promesses

Qui l'ont jadis martyrisé

Et tisse mille et une tresses

Avec des mots qui l'ont brisé.

 

Il croit voir la vie belle et tendre

Et se fait fort de tout comprendre

Depuis que le printemps est né

Dans son univers malmené.

 

Malgré tout, je me sens heureux

De vouloir embrasser la vie,

Même si demain me ravit

Celle dont je suis amoureux. 

 

 

Le rêve

 

Mon sommeil est bercé d'un rêve

Me portant chaque soir l'image

Du bonheur peint sur un visage

Qui brille et me sourit sans trêve.

 

Je découvre en ce songe tendre

Les yeux tristes et langoureux

Et les joues au teint de la cendre

D'une fille au coeur amoureux.

 

Elle pourfend tous les ennuis 

Qui tentent d'envahir mes nuits

Et guettent les instants propices

A m'infliger de longs supplices.

 

Chaque jour, je prie la venue,

Au coin de ma folle espérance,

Dans l'ombre de mon innocence,

De cette charmante inconnue.

 

Elle me semble un témoignage

Surgi d'une époque effacée

Dans les cachots de mon passé,

Souvenir d'un antique orage.

 

Elle est pour moi bien plus qu'un phare ;

Ses yeux ne s'éteindront jamais.

Et sa peau, embaumée de fard,

Luit sur le monde où je l'aimais.

 

Ma femme

 

Ma femme

Aux traits polis comme la pierre,

Aux yeux verts légués par sa mère.

 

Ma femme

Si douce et sauvage à la fois,

Qui m'aime sans savoir pourquoi.

 

Ma femme

Qui sait si tendrement sourire

Et voit quand je ne peux rien dire.

 

Ma femme 

Qui a depuis longtemps compris

Que ce qu'elle m'offre est sans prix.

 

Ma femme

Que je découvre chaque jour

Comme voilée par un mystère

Même quand je sais que l'amour

La rend démunie et sincère.

 

 

 

Ma muse

 

Elle n'est pas issue de la lignée des dieux.

Elle n'est pas non plus un ange aux tendres ailes.

Ses paroles, lèvres et joues sont bien réelles

Et je vais rechercher tous mes vers en ses yeux.

 

Elle n'a jamais lu Guillaume Apollinaire

Et je me sens heureux et honteux à la fois

De la surprendre réciter à demi voix

Mes poèmes qu'à ceux des grands elle préfère.

 

Elle ignore la poésie, toutes ses lois ;

Cependant, chaque fois que je revois ma muse,

Vers mon âme éclairée je sens soudain que fuse

L'inspiration qui me fait si défaut parfois.

 

Et, lorsque ingénument elle me dit "bonjour",

Je voudrais demander pardon à Paul Verlaine

De me sentir imbu de l'impression certaine

De vivre le plus beau des poèmes d'amour.

 

 

Ma voisine

 

J’étais allé chercher le bonheur bien trop loin.

Il n’était pas reclus dans une tour antique.

Il ne dormait pas dans un palais fantastique.

Il ne se lamentait pas non plus dans un coin.

Il s’était seulement perdu

De l’autre côté de la rue

Et sa petite voix câline

Était celle de ma voisine.

 

Je m’étais toujours battu pour en conquérir,

Des bonheurs aux aspects divins et enchanteurs.

J’en avais trop souvent rencontré de menteurs

Et tous mes idéaux avaient cru en périr.

Mais le mien a une autre mine ;

Celui que j’ai tant attendu

Et que l’on m’a tant défendu

Vit dans les yeux de ma voisine.

 

Je ne l’avais jamais rencontrée, jamais vue.

Mais quand elle m’a dit "Vous êtes mon voisin?",

Souriant derrière son armée de fusains,

Il m’a semblé que je l’avais toujours connue.

Les départs que la vie dessine

Sont en songe bien douloureux

Car je suis à jamais heureux

Dans l’univers de ma voisine.

 

Mon ange

 

Tu étais tout mon paradis

Et maintenant l'enfer survient

Avec ses démons et ses chiens

Qui gardent ce monde maudit.

 

Pas de souci que cela change

Car le rêve est fini, mon ange.

Tu m'as conjugué au passé

Et l'univers vite bâti

 

Sur du sable s'est englouti.

Pardonne à deux coeurs enlacés

D'avoir fait des projets piteux

Sur un chêne aujourd'hui honteux

 

Qui garde les traces pénibles

D'un amour qui l'a pris pour cible.

Pardonne à l'espoir qui s'éteint

Et qui ne luira plus jamais

 

Dans l'aventure où tu m'aimais.

Et si je reste encore étreint

Par la vision de ton sourire,

Si j'ai voulu encore écrire,

 

Si ma mémoire te dérange,

C'est parce qu'au fond de ma nuit

Je combats l'angoisse et l'ennui

Car je ne t'oublie pas, mon ange.

 

Ouvre grand... 

 

Ouvre grand tes yeux

L'amour est un mirage soudain

 

Ouvre grand tes oreilles

L'amour est un serment murmuré

 

Ouvre grand tes lèvres

L'amour est un baiser ardent

 

Ouvre grand ton cœur

L'amour est pressé d'y entrer

 

 

          

 

 

  

 

             

 

          

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Pandore

 

A l'instar des statues, superbes de silence,

Stoïque sous le drap constellé de la nuit,

Tu sais braver le temps qui sans fin me poursuit

Et conjurer les sorts qu'un noir sorcier me lance.

 

Tu sais le cri du loup : sa plainte inconsolable

Déchirant le matin de son écho maudit.

Tu sais pourquoi le Paradis m'est interdit

Et combien le destin peut être misérable.

 

Tu sais le vagabond, dans son lit d'infortune,

Implorant de l'hiver un bienheureux redoux.

Tu sais qu'il faut tricher lorsqu'on n'a plus d'atout.

Tu sais vers quel point d'eau le vent pousse la dune.

 

Tu sais le pas léger de la pluie sur la feuille,

La fuite du soleil dans le bois sinueux,

La halte des soldats sur le chemin poudreux

Et l'enfant revenu que le village accueille.

 

Mais jamais ne dis mot... car semblable à Pandore,

Tu gardes ces secrets en tes lèvres liées,

Consciente des maux que sa boîte a livrés

Et garante du frêle espoir qui brûle encore.  

 

 

Petite fille

 

Le monde t'a blessée et tu verses des larmes

Sur ce que tu as fait dans un moment d'erreur

Mais oublie les ennuis, le passé, le malheur

Et tu verras la vie déployer tous ses charmes.

 

Le destin s'est joué de ta triste innocence

Mais sache que l'amour que tu as désiré

Viendra lorsque l'ennui se sera retiré,

Laissant derrière lui une traînée de chance.

 

Je sais que ça fait mal d'avoir la peine au coeur.

Je sais ce que ça fait d'être soudain déçu

Mais oublie donc un peu ce que tu as reçu

Et sèche tes yeux clairs qu'enlaidissent les pleurs.

 

Tiens, prends donc ce mouchoir que je garde sur moi.

Il m'a été donné par une belle dame

Et, quand son souvenir fait sangloter mon âme,

Je sens comme sa joue en séchant mon émoi.

 

Et elle aussi, un jour, se trouvait ici même

A geindre vainement sur ce qui a été

Et à vouloir mourir par un beau jour d'été

Et je l'ai consolée en lui disant "je t'aime."

 

 

 

Souviens-toi

 

Souviens-toi

Petite fille

Tu étais si gentille

Tu étais si fragile

Au cœur de ce printemps

Que tu m'avais offert.

 

Souviens-toi

Mon ange

Tout ce que tu étais

Comment tu me hantais

Et combien je pleurais

Quand mon cœur t'adorait.

 

Souviens-toi

Mon amour

Quand tu pensais «jamais»

Quand tu disais «toujours»

Et combien je souffrais

Et comment je mentais.

 

Et souviens-toi

Ma belle

Combien tu fus cruelle

Pour notre amour entier

Qui s'est blotti en moi

Et ne peut t'oublier.

 

 

 

Sur la façade de mon coeur

 

Sur la façade de mon coeur,

Est peint à l'encre indélébile

Ton visage au regard moqueur

Qu'éclaire un sourire immobile.

 

A chaque paroi de mon coeur,

Mes mains ont pendu une montre

Arrêtée au moment vainqueur

Où j'ai pu faire ta rencontre.

 

De la fenêtre de mon coeur,

Je peux voir briller tes yeux d'ange,

Caresser tes accroche-coeurs,

Respirer ta fraîcheur d'orange.

 

Et, à la porte de mon coeur,

Il n'y a ni fleurs ni poème,

Pas plus d'espoir que de rancoeur,

Simplement ces trois mots : "je t'aime."

 

 

 

Tes yeux

 

Tes yeux sont deux îles désertes

Qu'une aube de mars m'a offertes

Lors d'un naufrage merveilleux,

Deux portes closes de ton mieux

Par un jour de grand vent ouvertes.

 

Tous les paysages inertes

Semblent aujourd'hui vivre, certes,

Dessous ces astres dans les cieux,

Tes yeux.

 

Et, au coeur de mes découvertes,

J'admire ces mondes alertes

Qu'irise un sourire insidieux,

Ces miroirs aux reflets curieux,

Douces perles aux lueurs vertes,

Tes yeux.

 

 

Ton sourire

 

Ton sourire offre au jour qui point son équilibre.

C’est le sextant qui guide à l’horizon tous les navires.

Contre vents et marées mon cœur chavire

Devant tes yeux vainqueurs et ton sourire.

 

Ton sourire est un champ de blé dessous la brise

Ondulant au poids des épis qu’octobre grise,

Un chant profond rompant un silence électrique

Qui lézarde les murs d’oubli aux teintes brique.

 

Ton sourire éveille les désirs et les délires.

Il éclaire d’un trait tous les masques de cire,

Chassant les vieux démons et les vampires

Terrorisés au ciel de ton sourire.

 

Ton sourire ouvre les cachots aux hommes libres.

Aux lèvres des manants telle une arme qui vibre,

Il tourne en dérision reines et tristes sires,

Ridicules pantins qui dans l’orgueil se mirent.

 

Ton sourire est l’île qu’on se plait à découvrir

Entre bonheurs passés et peines à venir.

Le parfum de la mer qui gronde ou se retire

Naît et s’évanouit au gré de ton sourire.

 

Ton sourire est une musique volatile

Qui court, résonne, fuit dans les rues de la ville.

Qui l’entend ne saurait pourtant la réécrire

Tant elle est impossible à saisir.

 

Sous la cendre des ans, sous le vent qui soupire,

Sous l’écorce des bois que l’hiver veut meurtrir,

Au-dessus des sentiers que le temps sait détruire,

Comme un astre éternel, sur moi luit ton sourire.

 

 

 

 

 

Yeux

 

Yeux tendres de l'amour et tristes de la peine,

Yeux pleins de toutes les menaces de la haine,

Yeux sereins de la vie et vitreux de la mort,

Yeux comblés de bonheur ou chargés de remords,

 

Éclairés par la joie, éteints de déceptions,

Noyés par les sanglots, attisés de passions,

Traîtres de mon présent, miroirs de mon passé,

Reflets des sentiments et tableaux des pensées,

 

Yeux de cette inconnue qui est loin aujourd'hui,

Qui n'a plus désiré que nous souffrions ensemble

Et qui n'a pas voulu que l'amour nous rassemble

Guident dans le brouillard l'aveugle que je suis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Poète et correspondant de presse, Jean Iglesis est un passionné des mots, des images et de la poésie. Le cinéma, la littérature, la langue catalane qu'il a toujours étudiée et développée sont d'autres passions contingentes qui s'inscrivent dans sa démarche. La leçon de vie qui soutient sa poésie est que quels que soient les événements qui nous frappent, il nous convient de toujours garder  la capacité qui nous a été tout naturellement léguée de nous étonner, de nous émouvoir et de nous émerveiller...

 

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commentaires

J
RETROUVEZ VOTRE FLAMME JUMELLE<br /> Votre histoire sentimentale m’a interpellé !<br /> Tout ce qui a été décrit dans ce forum ressemble énormément à ce que j’ai vécu avec mon mari S., il y a 3 ans de cela. J’ai eu avec lui une relation passionnelle et fusionnelle qui m’a permis d’apprendre à m’aimer, et à stopper certains de mes comportements autodestructeurs. Mais il est sorti brutalement de ma vie en tant que petit copain, au bout de trois semaines, . Je me rappelle avec émotion l’énorme joie, et la sérénité que j’ai ressenties quand il m’a alors serré à nouveau dans mes bras. Puis, nous nous sommes vus en tant que mari et femme grace aux travaux du <br /> grand maitre Voyant NORBERT . On est toujours ensemble jusqu'à présent avec 2 enfants<br /> Ce témoignage afin de vous dire que rien n'est perdu pour vous . Son contact<br /> norbertvoyelle@gmail.com
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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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