Rachel KHAN - Picasso à Perpignan (entre Claude et Paloma, enfants de J.Gillot) - photo R.Fabre - Livre à Collioure -
Perpignan, ville art'zimutée (2) Une conception réactionnaire de l'art et de la culture
On a parlé de "l'effervescence culturelle", de l'animation incessante voulue par les responsables de la municipalité et de l'O de Tourisme : fêtes, danses, jeudis musicaux, promotions vers l'étranger et les grandes villes, communication -classique et sur les réseaux sociaux-, city breaks et accord avec des tours operators...
La machine est lancée et le but semble atteint : cafés, restaurants pleins, rues engorgées, parkings pris d'assaut…
Cependant, on peut se questionner : la ville peut-elle accueillir toute cette foule..? (à suivre)
La politique touristique, premier niveau, pour le grand public, de la culture : itinéraires en tous genres, folklore, fêtes religieuses ou laïques... Cet élan devrait permettre d'atteindre un niveau culturel plus élevé, non élitiste, mais de qualité : art, peinture, patrimoine architectural, identité catalane... à visiter : musée Rigaud, églises, quartiers Saint-Dominique, juif...
Le musée Rigaud rénové et agrandi, autrefois déserté, est goûté par les touristes. Perpignan, comme la France voit sa fréquentation bondir de plus de 10%, au deuxième trimestre 2017. Cependant les visites concernant les arts et les événements culturels reconnus (grands musiciens, théâtre et littérature...) est autour de 4% de l'ensemble de la fréquentation...
Il faut à présent s'interroger sur la conception de la culture, de l'art (et même de l'animation) de la part des responsables perpignanais. Comme l'Etat, la ville agit par le haut : la logique culturelle est d'imposer un modèle qui crée des équipements (le théâtre de l'Archipel, avec J.P.Alduy), qui se veulent prestigieux (festival, musée…), pensés par un architecte connu et cher (J.Nouvel pour Perpignan et de nombreuses autres villes, Lyon, Paris…)
Les experts concoctent et annoncent un programme (l'établissement est autonome, libre, mais le citoyen et les associations pourraient être associés…), issu des grandes tournées nationales…Les experts ont tranché, ont choisi des artistes renommés de grande valeur, certes, mais méprisant ou passant sous silence les créateurs locaux…
Les quartiers pauvres, les exclus de la culture sont encore niés par les experts culturels. Alors que le rôle de la culture est avant tout de "recoudre le territoire", donner des liens, des possibilités de "passerelles", de convivialité, de dialogue entre les classes sociales. Le spectacle "clé en mains" est fait pour la catégorie sociale aisée ou déjà initiée à la culture, pour ce qu'on appelle pour faire vite) les "bourgeois" (dont je suis, merci !)
Le public est, dans la visite du musée Rigaud, dans la soirée des jeudis (animation qui devrait pousser à l'implication des gens, mais la foule est si dense, comme pour la fête de la musique, qu'on ne peut même pas danser !)…consommateur. On a opéré dans l'offre, présenté des produits culturels, avant tout économiques, sans ses préoccuper de la demande, des aspirations des habitants !
On est loin de la conception plus horizontale des maisons de quartiers, des maisons de la culture malruciennes, des MJC (rappelons-nous Grenoble…) où chacun peut s'exprimer, roder son talent sous différentes expressions, devenir animateur, bénévole, lecteur, conseiller, décorateur, débatteur, etc…
Nos responsables ont opté pour une conception rétrograde, verticale, facile, de la culture, de l'art et de l'animation urbaine : même si beaucoup d'événements sont intéressants, ils ont oublié une partie de la population (ces exclus voteront "mal" !) et l'éducation populaire, tissu de la ville : pas étonnant que les subventions aux associations de quartiers soient réduites, et significative la mort de l'Ecole d'Art, voulue par la ville et les ministères de la Culture précédents (Sarko/hollande)…
Prenons garde : la ville peut sembler animée, exubérante, et l'image du nouveau musée suggestive, mais derrière l'enveloppe, la population pauvre, au chômage, silencieuse pourtant, témoigne de la crise de la cité...
JPBonnel
**Point de vue officiel :
Perpignan destination urbaine de tourisme patrimonial et culturel.
Conférence de presse à l’Hôtel Pams avec Michel Pinell, Maire Adjoint délégué à la Culture, Stéphane Ruel, Maire Adjoint délégué aux Commerces et Stéphane Michel de la galerie d’art Plaça Nova et en présence de nombreux artisans, galeristes, artistes… pour la présentation d’« Art’zimut : 4 promenades d’art à Perpignan », le produit touristique culturel de l’été.
Disponible gratuitement à l’Office de Tourisme, dans les lieux artistiques et patrimoniaux de la ville, ce document s’inscrit dans l’accompagnement de l’ouverture du musée d’Art Hyacinthe Rigaud...
- - - Culture populaire, point de vue d' Olivier PY
*** AVIGNON et la CULTURE :
La culture a son laboratoire. C’est le Festival d’Avignon.
La vibration créatrice qui l’anime pendant ces trois semaines est un formidable levier d’optimisme.
Le Festival d’Avignon a un mécène qui a l’optimisme pour moteur.
C’est la Fondation Crédit Coopératif. Fondation de l’économie sociale et solidaire; elle agit également pour une culture populaire et une cohésion sociale forte, deux thèmes chers à l’esprit du Festival d’Avignon, pour lesquels, par ses initiatives, il milite chaque été.
Jean Vilar l’avait pressenti, qui avait fait d’Avignon un pont — un autre — entre l’artiste et le citoyen, le théâtre et la cité, le progrès social et la culture. Au vu de ce qu’est devenu le Festival d’Avignon, il avait toutes les raisons de croire en l’avenir, l’éducation et la culture.
Décidément, les grands optimistes de ce monde sont nés pour vivre ensemble. Alors restons vivants. Longtemps.
*** Collioure le 9 août 2017
Le camion qui LIVRE
« Le camion qui livre », c’est l’histoire d’une camionnette transformée en librairie ambulante… qui circule de plage en plage et vous propose une sélection de livres pour tous les goûts : littérature, polar, imaginaire, jeunesse… ainsi que des livres audio.
C’est l’occasion de se retrouver dans un lieu convivial et de partager son amour de la lecture au bord de la mer sur le port de Collioure du 9 au 11 aout, le 10 aout au matin le Robot Photo France Roussillon sera présent sur le port ainsi que Ian Manook qui animera, l’après-midi, un atelier d’écriture et dédicacera ses livres en partenariat avec la librairie Cajélice.
Patrick Manoukian est un journaliste, éditeur et écrivain. Il écrit également sous les pseudonymes de Paul Eyghar et de Ian Manook.
Grand voyageur dès l’âge de 16 ans, il parcourt les États-Unis et le Canada, pendant 2 ans, sur 40 000 km en autostop. Auteur de Yeruldelgger, un roman policier publié en octobre 2013. Le récit se déroule en Mongolie, principalement à Oulan-Bator, mais aussi dans les steppes du Khentii et la région des Flaming Cliffs, dans les années 2010.
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1ère Edition des PO&Ziques Polychromes à Saint-Paul de Fenouillet : Rencontre littéraire exceptionnelle le jeudi 10 août à 17h30 au Cinéma du Foyer rural |