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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 08:50
Sébastien RONGIER - Son livre sur Walter Benjamin et Portbou - L'association WB sans frontières
Sébastien RONGIER - Son livre sur Walter Benjamin et Portbou - L'association WB sans frontières
Sébastien RONGIER - Son livre sur Walter Benjamin et Portbou - L'association WB sans frontières

Sébastien RONGIER - Son livre sur Walter Benjamin et Portbou - L'association WB sans frontières

***Mardi 17 octobre 2017, à 18h, librairie Torcatis, à Perpignan, rue Mailly :

l'association Walter Benjamin sans frontières  accueille l'auteur de 

Les désordres du monde : Walter Benjamin à Port-Bou :

Sébastien Rongier

(Éditeur : Librairie Arthème Fayard - Dept. PAUVERT - Collection / Série : Littérature française, 18 €)

 

et lui pose des questions. Lectures d'extraits par Michèle Roque (trésorière), Pilar Parcerisas (Vice-présidente) et J.Pierre Bonnel, président.

 

Conscient que sa tentative de fuir l’Europe était vouée à l’échec, Walter Benjamin s’est suicidé à Port-Bou en 1940.

Avec lui, c’est une part de la conscience européenne qui a trouvé la mort.

Sébastien Rongier s’est retrouvé par hasard dans la petite localité espagnole, lieu à la fois solaire et tragique où les apports majeurs de l’écrivain et philosophe allemand à l’histoire de l’art et de la pensée prennent un relief particulier.

Où mieux qu’ici prendre conscience de la fragilité d’une pensée face au totalitarisme ? L’auteur trace le chemin qui l’a conduit vers ce penseur, au milieu des livres et des villes. Il dessine son portrait, entre souvenirs et mémoire des dernières années de l’existence de Benjamin. Celui qui avait à cœur de penser en dehors des systèmes s’est pourtant retrouvé acculé dans une impasse par le pire des systèmes qui soient. Et c’est autant l’impossibilité de penser autrement que celle de fuir qui l’a conduit à son geste fatal.

En ce début de XXIe siècle, cette impossibilité ne menace-t-elle pas à nouveau ?

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 Né en 1970, Sébastien Rongier est écrivain et essayiste. Auteur de 78, roman paru en 2015 aux éditions Fayard, et de Ce Matin (Flammarion, 2009), il publie aussi des essais d’esthétique sur les formes artistiques et sur l’image : Cinématière (Klincksieck, 2015) et Théorie des fantômes. Pour une archéologie des images (Les Belles-Lettres, 2016).

 Actif dans le domaine des écritures numériques, il est membre du collectif littéraire numérique remue.net. 

 

Comment est né le projet à Port-Bou ? Le projet est littéralement né d’un hasard. J’étais à Perpignan, un court séjour à Barcelone a été annulé et, en regardant la carte de la région, j’ai vu l’inscription «Port-Bou». Je n’avais absolument pas pensé à cette ville espagnole avant de voir son nom sur la carte. Et là tout s’est déplié : la fuite de Walter Benjamin, la traversée de la frontière espagnole, l’arrestation et le suicide au moment d’être remis à la police française. Je suis donc allé à Port-Bou. J’ai tout simplement eu envie, à partir de ce bref voyage, d’explorer ma relation avec Walter Benjamin, en évoquant les dernières années de son existence à Paris. Le point de départ a donc été ce bref passage dans Port-Bou, à la recherche des signes de Benjamin dans la ville espagnole, dans mon propre parcours et dans les violences de l’Histoire. 

 

Qui est Walter Benjamin pour vous ? C’est une figure et un auteur très importants pour moi. C’est un penseur singulier qui a inventé un regard critique et une écriture fascinante. Walter Benjamin a pensé en profondeur le xixe siècle, tout comme il a été un témoin incomparable de son époque. Il a écrit une œuvre essentielle sur Paris, capitale du xixe siècle, et sur Baudelaire. Il était également un lecteur infatigable de la littérature et de la pensée de son temps. Il a surtout été au cœur des tragédies qui ont secoué l’Europe des années 1930 : intellectuel allemand, Benjamin fuit le nazisme parce que juif, et se réfugie en France. Il poursuit sans relâche une œuvre mal connue alors. En 1940, il fuit encore le nazisme et la France vichyste avant de se suicider à Port-Bou. Il fait partie de ces dernières figures qui ont tenté de sauver la culture européenne par la pensée et par la connaissance avant d’être détruites par le chaos des totalitarismes. 

 

 Comment son histoire et ses écrits entrent-ils en résonance avec les temps que nous traversons ?

 L’écriture et la pensée de Walter Benjamin me semblent toujours aussi décisives pour notre monde contemporain. Son ouverture intellectuelle, sa volonté de relier les phénomènes, en dehors des systèmes et des dogmatismes, la manière dont il interroge le monde à partir du fragmentaire, c’est absolument vital. Par ailleurs, en écrivant ce texte, l’Histoire et l’histoire de Benjamin sont venues heurter l’actualité : la montée des extrémismes en Europe et en France, l’accueil des réfugiés et les camps d’internement, ou encore le statut des apatrides. Écrire sur les dernières années de Benjamin, c’était aussi entendre notre actualité la plus cruelle.

Une présentation de Les désordres du monde. Walter Benjamin à Port-Bou

Avant d’arriver à ce livre, il y aura d’abord eu une série de courts textes et photographies issus d’un premier séjour à Port-Bou. Je les ai mis en ligne sur mon site, formant un ensemble possible mais inachevé. Comme un dialogue.


C’est Stéphanie Polack, mon éditrice chez Fayard, qui m’a proposé de prolonger ce geste, d’en faire un livre. De ce moment numérique, il fallait faire autre chose, accompagner autrement le dialogue, trouver une autre forme, une autre respiration. 


Aussi pour écrire, je commence par lire. 
L’idée était de partir de ce lieu, de ce village de Port-Bou, de ce lieu, de sa réalité contemporaine et de remonter le temps jusqu’à la mort de Benjamin. Comme je ne voulais pas faire de fiction, je commencé par relire les biographies de Benjamin et les différentes correspondances traduites, et quelques livres de témoignages. L’idée était de suivre les dernières années de Benjamin à partir de son exil. Très vite la question du temps de Benjamin, l’époque historique que traverse Benjamin s’est imposée. Il fallait lire sur les dernières années politiques de la troisième république française, la vie politique de Philippe Pétain et les premiers temps de l’occupation nazie. En croisant le parcours de Benjamin et l’Histoire française, je me suis également penché sur les camps de concentration français, ainsi que sur les politiques d’accueil des réfugiés en France, dans une assourdissante résonance avec le contemporain. 


Lire, découvrir et relire. C’est finalement ce que permet encore et toujours la fréquentation de Benjamin. Ce livre cherche à en être modestement le témoignage en cherchant à dire ma propre trajectoire vers cet auteur. Comment un individu comme moi peut découvrir Benjamin ? Comment arriver vers lui ? Quels échos et quels effets produisent les livres dans les vies et dans l’écriture ?


Une présentation du livre

A Port-Bou, en 1940, modeste port méditerranéen niché dans un creux des Pyrénées, sachant que les autorités franquistes étaient sur le point de le remettre à la police française collaborationniste qu’il fuyait, Walter Benjamin s’est suicidé. Avec lui, c’est une part de la conscience européenne qui a trouvé la mort. 


Sébastien Rongier s’est retrouvé par hasard dans la petite localité espagnole, lieu à la fois solaire et tragique où les apports majeurs de l’écrivain et philosophe allemand à l’histoire de l’art et de la pensée prennent un relief particulier.

 A Port-Bou, Sébastien Rongier cherche les traces de Walter Benjamin. Il se remémore les dernières années du philosophe, l’exil parisien, les amitiés, la fuite, et tout ce que son œuvre a pu apporter à ses propres réflexions, mais aussi de prendre conscience de la fragilité d’une pensée face au totalitarisme. Car ici, celui qui avait à cœur de penser en dehors des systèmes s’est retrouvé acculé dans une impasse par le pire des systèmes qui soient. Et c’est autant l’impossibilité de penser autrement que celle de fuir qui a conduit le lecteur infatigable de Baudelaire, le traducteur de Proust et le flâneur des passages parisiens à son geste fatal. 


En ce début de XXIème siècle, cette impossibilité ne menace-t-elle pas à nouveau ?


Un extrait de Les désordres du monde. Walter Benjamin à Port-Bou


Dans Chroniques berlinoises, Walter Benjamin évoque une marche avec un « demi-pas de retard ». Suivant la voie tracée par Baudelaire, cette marche participe du mouvement critique induit par Benjamin comme renversement de la continuité historique, et même comme action révolutionnaire : « vaincre le capitalisme par la marche à pied » (« Überwindung des Kapitalismus durch Wanderung », Fragment, 113, (1921), la phrase n’apparaît pas dans la traduction française. Florent Perrier a signalé cette phrase dans un article sur Palmier. Marc Jimenez m’a rappelé la phrase originale). Ce qui se tisse dans cette marche du demi-pas de retard, c’est le double travail dialectique de la distance et de l’implication. Face à la mise au pas de la pensée, le retard socratique ou benjaminien est une forme d’éloignement pour découvrir failles et brèches, images inédites et critiques, bientôt appelées images dialectiques. 
[…] 
Le retard figure quasiment le rythme du flâneur, si essentiel à Benjamin pour penser Baudelaire comme écrivain retardataire. La marche servait à Benjamin de contretemps rythmique pour penser l’Histoire. Sans doute est-ce le plus grand héritage que Benjamin reçoit de Franz Hessel. Les deux amis se rencontrent tôt, s’apprécient et travaillent ensemble, notamment à la traduction de Proust dans laquelle Hessel se plonge plus que tout autre. Mais ce que Benjamin apprend de Hessel, c’est cet art de la marche du flâneur qu’on peut lire dès l’incipit de Promenades dans Berlin, qui sera un modèle d’écriture pour Benjamin : « Marcher lentement dans les rues animées procure un plaisir particulier. On est débordé par la hâte des autres. C’est un bain dans le ressac. » 


Cependant, les pièges de l’accélération guerrière auront raison de la marche de Benjamin, devenue si lente, par la force des choses. Ou plutôt l’absence de force. L’épuisement de Benjamin, la lenteur de sa fuite, sont les symptômes de l’écroulement de l’Europe. Le corps même de Benjamin concentre cette densité du désastre. Port-Bou est l’épuisement de l’espoir, son retard tragique. Il aurait suffi d’un jour pour que Benjamin traverse la frontière sans encombre et soit sauvé. Il n’en sera rien. Benjamin se suicide après avoir confié ses derniers manuscrits à son entourage, après avoir caché un peu partout en Europe son travail, sa vie éparpillée, fragmentée par les temps meurtriers du nazisme, de l’État français collaborationniste et de l’indifférence de l’Espagne franquiste. Benjamin ne pouvait plus être nulle part. La nasse s’est refermée sur lui et a effacé ses traces et la mémoire de sa mort avant que quelques amis et intellectuels ne rassemblent, dans le retard des vies mutilées, les bribes d’une pensée, l’expérience fragmentaire d’une écriture en parfaite résonance avec son temps, en parfaite résonance avec l’invitation baudelairienne de l’écrivain retardataire.

 

***Ciné / Imaginaire

 

Dans une semaine aura lieu la 

JOURNÉE DE FORMATION "PASSEURS D'IMAGES"

de la région Occitanie.

jeudi 19 octobre 2017 10h - 17h

Auditorium de la Médiathèque André Malraux

1 place du 14 juillet (34500) Béziers 

 

Plus que quelques jours pour vous inscrire à cette journée !

 

Cette journée de formation / sensibilisation aura pour axe thématique « L’organisation des séances accompagnées ». L’objectif est de faire le point sur différents axes d’actions de l’éducation à l’image, les outils à disposition, et les enjeux de son développement. Cette journée alternera interventions formelles, débats et expérimentations pratiques. Elle est gratuite et ouverte, sur inscription préalable, à tous les porteurs de projetS du dispositif PASSEURS D’IMAGES, et plus généralement à tous les professionnels et animateurs d’association concernés par l’éducation à l’image.

 

> Pour vous inscrire à cette journée (inscription préalable obligatoire), merci de remplir l’inscription en ligne en cliquant sur le lien suivant : 

<https://framaforms.org/inscription-a-la-journee-passeurs-dimages-du-19-octobre-2017-a-beziers-1506437266>

 

Vous trouverez en pièce jointe , le programme définitif de cette journée (attention petits changements par rapport au pré-programme) :

Echanges / Expérimentations pratiques / Débats / Interventions de Guillaume Hoenig  et Raphaëlle de Cacqueray 

 

 



Passeurs d’images est un dispositif d’éducation à l’image hors temps scolaire, qui consiste à rendre accessibles des pratiques liées au cinéma et à l'audiovisuel à des personnes qui en sont éloignées, entre autres pour des raisons géographiques, économiques, culturelles ou sociales.
Il allie deux actions complémentaires : le voir et le faire, la diffusion et la pratique.

Pour la nouvelle région Occitanie, la coordination régionale du dispositif Passeurs d’Images, est assuré par l’association LA TRAME (<http://la-trame.org/>) en partenariat avec l’association CINEMAGINAIRE (<http://cinemaginaire.org/>). Vous trouverez sur ces deux sites toutes les informations actualisées concernant le dispositif Passeurs d’Images.


€ L'appel à projet Passeurs d'Images 2018

Cet appel à projets Passeurs d'Images de la DRAC Occitanie s’adresse à toute structure ou collectivité désireuse de mettre en place un projet sur un territoire prioritaire (quartiers en contrats de ville ou zone de revitalisation rurale) et pouvant s’inscrire dans le cadre du dispositif pour l’année 2018.

Atelier de pratique artistique, séance de cinéma accompagnée, atelier de programmation, atelier de sensibilisation...
Si vous souhaitez monter un projet d'éducation à l'image en 2018 et bénéficier du soutien du dispositif, vous trouverez ci-dessous le dossier de l'appel à projet en PDF (d’autres formats de téléchargements sont disponibles sur les deux sites Cinémaginaire et la Trame).
Merci
de prendre contact avec l'association La Trame avant le 15 octobre 2017 pour d'éventuels ajustement sur vos projets, les dossiers devront être envoyés avant le 31 octobre 2017.
> télécharger l'appel à projet PASSEURS D'IMAGES 2018 - pdf (213 KB)   <http://cinemaginaire.org/images/documents/PDI2018.pdf>

        Cinémaginaire

réseau cinéma de proximité en Pyrénées Orientales

contact@cinemaginaire.org

<http://cinemaginaire.org

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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