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8 janvier 2019 2 08 /01 /janvier /2019 11:59
L'ancienne gare de Perpignan, avant la rénovation et la création de la gare TGV du "Centre du Monde" - La mystique de la gare de Perpi, par Dali - Le wagon de Dali
L'ancienne gare de Perpignan, avant la rénovation et la création de la gare TGV du "Centre du Monde" - La mystique de la gare de Perpi, par Dali - Le wagon de Dali
L'ancienne gare de Perpignan, avant la rénovation et la création de la gare TGV du "Centre du Monde" - La mystique de la gare de Perpi, par Dali - Le wagon de Dali
L'ancienne gare de Perpignan, avant la rénovation et la création de la gare TGV du "Centre du Monde" - La mystique de la gare de Perpi, par Dali - Le wagon de Dali
L'ancienne gare de Perpignan, avant la rénovation et la création de la gare TGV du "Centre du Monde" - La mystique de la gare de Perpi, par Dali - Le wagon de Dali

L'ancienne gare de Perpignan, avant la rénovation et la création de la gare TGV du "Centre du Monde" - La mystique de la gare de Perpi, par Dali - Le wagon de Dali

Le vernissage du lundi 7 janvier 2018 au Couvent des Minimes, en hommage à Dali, mort il y a 30 ans, ne fut en rien surréaliste. La petite salle surchauffée accueillit le microcosme politico-perpignanais, sans chichis, dans le contexte trouble des émeutes socailes des Gilets jaunes, surréalistes émeutiers des années 2018/19...

 

On remarqua peu d'artistes (Michel Pagnoux), peu de spécialistes du Maître (à part Jacques Quéralt, mais pas P. Gifreu, qui n'aime pas les mondanités, ni Erasmy, qui eut la loufoque idée dadaïste de mourir il y a peu...)

 

Le maire s'empara de la parole, après la courte intervention peu éclairante de Jean Casagran et nous fûmes frustrés, sachant que l'ami en sait beaucoup plus qu'il ne le dit…. M.Pujol, donc, parut en forme et de bonne humeur, mais ne dit rien de Dali : il raconta l'origine de cette expo, lors d'un repas, fabuleux sans doute car il fut noté deux fois…

 

Rien sur Dali, ni sur son oeuvre, sur le contexte des photos, sur leurs auteurs, que les relations entre Dali et Perpi…Nada, res, nothing… M.Pujol ne se voulut pas "jupitérien" et déclara que malgré le protocole, on pouvait parler après lui…

 

Hélas aucun connaisseur du peintre ne parla : pourquoi inviter la directrice de la fondation Dali-Gala, si on ne l'invite pas à parler..? On aurait pu au moins la présenter ??? 

 

Expo politique, en fin de compte, puisque la culture se tut, que le bon peuple n'eut qu'à écouter le creux discours du maître de La Loge… L'adjoint à la culture, et le directeur de la culture restèrent silencieux…

 

On en connaît un, dans l'assistance, qui bouillait : l'ancien maire J.Paul Alduy, qui tenta de faire connaître Perpi grâce à Dali; depuis les décorations du hall de l'ancienne gare ont été détruites, le Dali sur le toit enlevé… Ce fut une occasion perdue, encore une, l'occasion unique pour Perpignan d'accéder au titre de "destination mondiale" avec le slogan du "Centre du Monde"…

 

Créer un musée avenue de la gare, au moins un local (celui de la Région est libre) pour accueillir des souvenir, des reproductions, car la ville et le département ont raté l'occasion d'avoir des Dali, la projection du périple de la gare au Castillet, puis à Sant-Vicens, des expos photos : on a décidé de créer un espace Dali aux Minimes, à l'écart du voyage mémoriel à travers la ville…on aurait pu, mais la proximité de Figueres a sans doute freiné l'enthousiasme des édiles…

 

On s'est donc contenté de quelques signes daliniens en ville : après le Dali sur le fronton du Mac DO, le wagon, une caricature pritchardesque, place de Catalogne…la misère, quoi, la vacuité et une inculture généralisée...

 

JP.BONNEL 7/1/2018

* Dali par les photographes de L'Indép

(édition Costa Brava)

 

Dans les années 1960-70, les reporters du service photo de l’Indépendant se rendaient régulièrement à Port Lligat ou Figueras pour alimenter l’édition “Costa Brava” du quotidien. Ces photos montrent l’intimité d’un Dalí pris sur le vif, loin des séances de poses sophistiquées.

 

Chaque cliché est pris par un photographe de L’Indépendant (Jacques Barde, Amado Jover, Jean Roig, Jean Cance…), sur une période allant des années 1950 aux années 1980. La trentaine de tirages, principalement barytés, témoigne tout l’intérêt que Dalí avait pour le département des Pyrénées-Orientales.

 

Organisée par la direction de la Culture de la Ville de Perpignan, la seconde exposition, Dalí Hommage, également inaugurée lundi, est installée à l’espace Dalí, au couvent des Minimes. Elle célèbre le maître du surréalisme mais marque aussi les vingt ans de la création de l’espace Dalí,

ouvert en janvier 1999. Depuis vingt ans, de nombreux grands photographes s’y sont succédé, avec un thème commun, immortaliser Salvador Dalí.

Aujourd’hui, une quarantaine de tirages de grande qualité, tous issus du fonds photographique créé au fil des expositions, montre un Salvador Dalí toujours prêt à capter l’attention de l’objectif qu’il toise.

Les photos sont exceptionnelles, avec des tirages baryté sur différents supports, tels l’aluminium ou montés sur cadre. On y découvre aussi les six lithographies des affiches de la SNCF.

Les deux expositions, Dalí Hommage et Dalí vu par les photographes de L’Indep’, sont ouvertes au public à partir de ce mardi 8 janvier jusqu’au dimanche 31 mars (du mardi au dimanche, de 11 h à 17 h 30 pour l’exposition Dalí Hommage, et du lundi au vendredi, de 9 h à 16 h 30 pour l’exposition Dalí vu par les photographes de L’Indep’. Entrée libre.

© Midi Libre

Les deux expositions, « Dalí Hommage » et « Dalí vu par les photographes de L’Indep’ », seront ouvertes au public, du mardi 8 janvier au dimanche 31 mars 2019, du mardi au dimanche, de 11h à 17h30 pour l’exposition « Dalí Hommage », et du lundi au vendredi, de 9h à 16h30 pour l’exposition « Dalí vu par les photographes de L’Indep’ ». Entrée libre. Le vernissage des expositions est prévu le lundi 7 janvier, à 17h30 à l’espace Dalí, puis, à 19h au siège de L’Indépendant.

Renseignements au 04 68 66 33 18.

- - - 

DALI par J.P.Bonnel

Textes parus dans le blogabonnel ou dans des livres de J.P.Bonnel : Catalognarts- Catalogne en peinture… ou dans des revues (La Semaine du Roussillon - l'Indépendant édition Costa Brava, 1972/73)

 

photo :   chez Dali, à Port-Lligat (Dali et Miss Europe - à droite de Dali, J.P.Bonnel, barbu ! En chemise rouge, le photographe Jean Roig, pour L'Indépendant, articles de 1972 réunis dans le recueil "Catalogne en peinture")

 

* le blogabonnel 21 NOVEMBRE 2012

DALI, RÉTROSPECTIVE À PARIS : IDÉOLOGIES OU IDIOLOGIES DU MAÎTRE ?

La pensée politique  de Dali : “ idéologies ” ou “ idiologies ” ?, par Jean-Pierre Bonnel

Salvador sera tour à tour communiste, anarchiste de droite, franquiste, catholique papiste, et surtout… grand clown médiatique !

 

Le jeune Dali, c’est-à-dire, l’étudiant provocateur de 1925, est dadaïste dans l’âme, à l’avant-garde de la révolution artiste et proche des communistes ; il se lie d’amitié avec Luis Buñuel avec qui il collabore pour réaliser des films iconoclastes et surréalistes, et surtout avec le poète républicain Garcia Lorca, qui sera fusillé en 1936 par les milices fascistes. Ensuite, évoluant à Paris dans le groupe surréaliste dirigé par André Breton, il est l’un des membres les plus  remuants ; cependant, il va vite se heurter à Breton, grand “ pape ” du mouvement et qui adhère avec Eluard et Aragon au Parti communiste : c’est ainsi que l’effigie de Lénine, traitée de façon “ suspecte ” par Dali dans son immense tableau L’Enigme de Guillaume Tell n’est pas du goût d’André Breton et de ses fidèles. 

 

 

Il faut dire aussi –lire les Mémoires de l’ancien trotskiste surréaliste André Thirion- que Salvador n’arrête pas de parler de Hitler, affirmant que “  le dos d’Adolf me paraît très comestible : il faut manger Hitler ! ” Il représente le futur dictateur en… vache qui rit, face au tableau de Lénine ! Le groupe surréaliste estime que les propos de Dali sont dithyrambiques à l’égard de Hitler qui, selon Dali, aurait “ quatre couilles ” ! Le 5 février 1934 au cours d’une soirée loufoque chez A. Breton, et d’un procès inquisitorial, les surréalistes décident d’exclure Dali : “ Il s’est rendu coupable d’actes contre-révolutionnaires tendant à la glorification du fascisme hitlérien. ” S. Dali expliquera plus tard dans “ L’Express ” que sa fascination pour le Führer n’a jamais été d’essence politique, mais philosophique : “ Hitler était un pur masochiste. Il n’a entrepris toute cette action wagnérienne que dans le but inconscient de perdre et de mourir. ” Salvador est exclu mais continue d’écrire à Breton, lui annonçant qu’il fait des conférences antifascistes…

 

André Breton n’arrive pas à démontrer le fascisme en actes de Dali : il finira par l’accuser de “ capitaliste ” et inventera son fameux anagramme “ Avida dollars. ”  Si Dali avait placé face à face les toiles de Lénine et de Hitler, c’est qu’il ne voulait aucun de ces deux totalitarismes : il osait briser le consensus sur les régimes communistes et disait la vérité avant tout le monde ; en même temps, il faisait comprendre, dans cette confrontation insoutenable, qu’il ne voulait pas non plus du troisième individu, “ le pape du surréalisme ”, spécialiste des exclusions et des excommunications…Un autre grand peintre catalan, Joan Miró, qui flirtait à la même époque avec les surréalistes, ne put jamais supporter l’autoritarisme de Breton, “ cette discipline de caserne ” (1929- cf. catalogue de l’actuelle rétrospective du Centre Pompidou) Dali n’était pas communiste : il l’affirme implicitement à travers sa célèbre formule : “ Picasso est communiste, moi non plus ! ” Dali se disait “ anarchiste ”, de droite, sans doute, un anar fait d’égoïsme et d’individualisme, plutôt que d’idéal collectiviste…

 

On peut comprendre l’aspect provocateur de certaines déclarations “ fascisantes ” du Maître de Cadaquès ; cependant, comment accepter que l’auteur de Prémonition de la guerre civile (1936-Musée de Philadelphie) salue d’un joyeux “ Olé ! ” l’annonce, en 1936, de l’exécution de son ancien ami Federico G. Lorca ! Comment accepter que le créateur de Poésie d’Amérique (1943-Fondation Gala-Dali), toile encore prémonitoire et moralisatrice, montrant un Noir, nouvel Adam, symbole d’un monde à naître, horrifié par l’autodestruction irresponsable du frère blanc, se félicite, lors du procès de Burgos, en 1974, de la condamnation des membres de l’ETA à être garrottés par la justice de Franco ? Qu’il soit aristocrate et fait marquis, soit : “ Je suis monarchiste dans le sens le plus absolu du mot ” (Entretiens –1983, édition Belfond- avec Alain Bosquet, avec qui il s’explique sur la Croix d’Isabelle la Catholique, la plus haute distinction espagnole, donnée en 1964 par le dictateur), mais qu’il se prostitue devant le Caudillo parce que celui-ci a réglé les dettes du “ génial Catalan ” contractées lors de son exil luxueux aux USA, cela donne raison à Breton et préfigure la dernière période de Dali, la moins riche en chefs-d’œuvre, mais pléthorique quant aux “ exhibitions ” pensées pour faire de l’argent… 

 

Affichant des sympathies pour les régimes totalitaires, avant de se rallier, de façon peu discrète, après la guerre, au catholicisme romain, Dali a été accusé de “ raciste ” ; il a prétendu en effet, en 1939, que “ le malaise racial domine le monde ” ; comme Pierre Ajame (La double vie de S.D.- Ramsay- 1984), nous trouvons le propos monstrueux, mais : “ Qu’en est-il en 1971, quand il traite Karl Marx de “ cocu ”, pour s’être trompé sur la lutte des classes et n’avoir pas “ prévu la vraie lutte de notre époque, c’est-à-dire la lutte des races ” ?  Plus personne ne proteste… ” Dali va essayer de se racheter et soudain sous le charme de la papauté romaine, se rend auprès de Jean XXIII pour lui exposer le projet d’une vaste cathédrale œcuménique…Le brave pape ne pourra pas trahir un sourire discret. Alors, la religion qui lui reste, en guise d’idéologie ultime, c’est la quête et la célébration de l’argent. Le veau d’or ! Le vrai Dali c’est celui qui fera des faux et signera des feuilles blanches ; c’est “ l’homme-sandwich ” (Philippe Soupault) qui, en faisant de la réclame pour une marque de chocolat, organise sa propre publicité ! Dali l’avoue, avec le cynisme malsain qui le caractérise : “ Je vis à New York parce que je suis au milieu d’une cascade de chèques qui suivent comme une diarrhée. ”, déclare-t-il à André Bosquet. De retour d’Amérique, poursuivi par le fisc et harcelé, il est vrai, par la muse Gala qui exige un train de vie princier, le “ pauvre ” Salvador doit profiter de la société du spectacle et peaufiner son image cathodique ! Il mobilise Walt Disney, les magazines sur papier glacé, il soigne les mécènes de son temps et sa “ statue d’excentrique officiel ”, selon le mot de Michel Braudeau (cf. portrait de Dali dans Le Monde du 31-7-2002) Fortement médiatisé, il devient un produit de consommation, un cendrier, un calendrier, un tee-shirt, une gomme…mais là, encore, Salvador est précurseur, si on considère les produits tirés des artistes et vendus dans les boutiques des musées actuels… L’extravagant est devenu vénal, mais à qui la faute ? A Dali ou à la Société ? Aux deux, sans doute ! 

 

L’image du jeune Dali provocateur et généreux des années 1923/36, depuis sa révolte et son exclusion de l’Ecole des beaux-arts de Figueres, et son séjour aux beaux-arts de Madrid où il se lie d’amitié avec Lorca, jusqu’à la mort du poète andalou, est vite dépassée par la représentation qu’il ne cesse de donner de lui-même : saltimbanque au discours confus et pseudo-érudit ponctué par un accent artificiel censé imiter l’intonation des pêcheurs de Port-Lligat ; il ne pense qu’à créer, de son vivant, sa propre légende, “ sa principale œuvre d’art ”, comme l’écrit le critique Philippe Dagen, le jour de la mort du peintre (Le Monde du 25/1/1989). Derrière ces faux-semblants, il semble que la véritable idéologie de Dali suinte et se donne à sentir dans son unique roman, écrit en 1943 aux USA :Visages cachés (Stock-1944) : roman de la décadence, de l’avant-guerre, aux allures du roman de Huysmans A Rebours, ou aux relents malsains de Notre avant-guerre du perpignanais Robert Brasillach ! Traitant du thème de l’amour-dans-la-mort, il semble que le mythe sous-jacent de Tristan et Iseult traite en fait du roman d’amour de Gala et Salvador ; l’idéologie du “ héros ”, aristocrate très Vieille France se limite à retrouver son patrimoine foncier et à exalter, à l’approche de la guerre, les vertus militaires…Il est évident que ce Dali-là est plus que décevant ! La suite l’est encore plus, avec les délires systématiques et prémédités, malgré cette déclaration sincère de 1974 : “ Tout, en moi, est théâtral ! ” Le lecteur du Journal d’un génie, de 1952, est mal à l’aise devant telle affirmation: “ Hitler venait de mourir d’une manière toute wagnérienne dans les bras d’Eva Braun à Berlin. Dès que j’appris cette nouvelle, je réfléchis dix-sept minutes avant de prendre une décision irrévocable : Salvador allait devenir la plus grande courtisane de son époque. Et je le devins. ” 

 

On peut chercher une excuse finale à la trouble conduite dalinienne, dans le thème du double, qui l’a toujours obsédé.(*) En effet, l’artiste a toujours pensé qu’il n’était venu au monde que pour remplacer le frère que ses parents venaient de perdre prématurément ; d’où l’importance du prénom : Salvador, le sauveur. Dali n’a cessé d’endosser une personnalité autre, de se chercher, de se connaître, de se psychanalyser à travers ses écrits et ses toiles. Evoluant sans cesse entre le bien et le mal, le vrai et le faux, il passe d’une idéologie à une autre, sans vergogne. L’unique ligne cohérente de sa vie, à lire dans ses nombreuses élucubrations et dans ses tableaux d’une technique irréprochable, peut se définir comme “ le connais-toi toi-même ” intime, hélas le plus souvent occulté par l’orgueil, l’exaltation de son génie et la tragique ambition de survivre dans la postérité et de sortir vainqueur de ce combat qu’il avait déjà mené, dans le néant de la prénaissance, ou in utero, à travers son double, son jumeau de frère. Combat avec la mort, bien sûr, et “ ce sentiment tragique de la vie ”, analysé par un philosophe castillan, est aussi inhérent à l’homme catalan, et à l’individu, en général…

Photo : Dali reçu par le général Franco, le 16 juin 1956, en audience au Palais du Bardo.

 

(*) « En 1966, dans une collection intitulée « Lettre ouverte », Dali publie une lettre ouverte à...S. Dali. L'échange de correspondance entre « Dali anarchiste » ou « surréaliste » et Dali « avidadollars »... est l'artifice trouvé pour commenter des opinions qui circulent sur Dali, voire répondre à des attaques qui lui sont adressées, à lui ou à son double, assumer et retoucher l'image que d'autres se font de lui...A ceux qui s'en sont pris à Dali, ou qui l'ont trahi, ce sont plusieurs Dali qui répondent...La manœuvre est rusée... » Catherine Millet: Dali et moi (Gallimard- déc.2005).

 

Note ajoutée après la publication de l'article dans La Semaine du Roussillon, en mai 2004.

 

- - - le blogabonnel 17 DÉCEMBRE 2011

CADAQUÉS DALINIEN EN CHINE

La Représentation De Dali « Cadaqués » Recréée "Grandeur Nature" En Chine !

 

L'oeuvre de Dali 1922 - Huile sur toile-  Kunstmuseum de Bern.

 

Cadaqués doit sa renommée et son enchantement préservé à Salvador Dali qui l’a défendu contre les promoteurs immobiliers.

Ce petit village, à côté de Figueres, ville natale de Dali, a suscité un engouement particulier de la part d’investisseurs immobiliers chinois qui veulent en faire une représentation réelle dans la baie de Xiamen, ville de la province du Fujang en Chine.

 

Des plans sont en cours de réalisation afin de concevoir le projet d’architecture dans la baie Xiamen, selon la représentation artistique de Salvador Dali.

Une équipe de designers, de China Merchants Zhangzhou, conglomérat d’entreprises chinoises développées notamment dans le secteur immobilier, a visité le village espagnol de Cadaqués. A l’appui de nombreuses photographies, des relevés topographiques et des reproductions cadastrales ont été réalisés. Toutes ces données permettront de reconstituer fidèlement ce village dans la baie chinoise. Quelques 10.500 kilomètres séparent le village espagnol et la ville de Xiamen.

Cette idée de représenter le village de Dali est née d’une volonté touristique, destinée à concevoir une station balnéaire pittoresque et aux accents méditerranéens. Plus de 400.000 m2 seront nécessaires à la réalisation de cette copie typique ou atypique.

 

- - -le blogabonnel 25 AOÛT 2015

LIEU INSOLITE : LE WAGON DE DALI (CÉRET, PERPIGNAN, FONT-ROMEU) - ERASMY - JEAN-CLAUDE CARRERE (UNE JOURNÉE DE GALA)

 

Lieu insolite : Le "Wagon de Dali" est enfin arrivé à Perpignan  (1965/2015)…après un tour de France, après Font-Romeu...

 

La première phase de l'été dalinien dans les Pyrénées Orientales s'est  terminée le 28 juillet, à Font-Romeu. Près de 4.000 estivants enthousiastes sont montés au site grandiose du prestigieux Grand Hôtel pour visiter le "Wagon de Dali". Ils ont pu découvrir au passage le cadre architectural classé du "paquebot des cimes", ouvert exceptionnellement aux peintres régionaux du mouvement créatif "Les Héritiers de Dali" et au grand public. 

 

Perpignan la dalinienne va entrer dans la danse surréaliste pour entamer un mois d'août brûlant, promis à des animations délirantes. Le "Wagon de Dali", principal témoin du voyage historique de Dali dans le Roussillon, est d'ores et déjà arrivé. 

 

Amené le 29 juillet depuis Font-Romeu sur le plateau du camion-grue de la société Padrosa de Figueras, ce fourgon hybride a été déposé dans l'après-midi sur la Place de Catalogne, face à la gare de Perpignan, située à l'autre extrémité de l'Avenue du Général de Gaulle. 

 

Salvador Dali y est passé le 27 août 1965 avec sa muse Gala dans une calèche, ovationné par une foule euphorique de 10.000 personnes. Il faut savoir que le fabuleux fruit du passage triomphal de Dali par la principale station ferroviaire du Roussillon fut un tableau, une oeuvre monu-mentale de 406 x 295 cm, intitulée "Le Mystique de la gare de Perpignan", présentée officiellement à New York en décembre 1965. (Photo Jacques Barde, L'Indépendant  1965)  

 

Dans ce tableau emblématique en forme de croix de Malte, le génial artiste catalan a reproduit un étrange véhicule  rail-route, bardé de codes chiffrés. C'est le "Wagon de Dali", unique symbole ferroviaire de l'oeuvre de Dali. Dans le cadre de mes recherches sur les sources de l'inspiration dalinienne, j'ai retrouvé le fourgon-modèle en 1986 sur la gare de tri de Saint-Assiscle, grâce à l'aide de la Préfecture des P.O. et aux indications du propriétaire, les Transports Raymondis (dont le nom figure sur la toile). A l'époque, le véhicule, déclassé et laissé à l'abandon, était en très mauvais état et servait de refuge à un clochard. 

 

Des projections culturelles constructives ont voulu que ce véhicule bizarre soit réhabilité et transformé - à mon initiative - en espace culturel vivant. De 1995 à 2013, le "Wagon de Dali" a circulé en Europe comme "plus petit espace surréaliste du monde", véritable antenne mobile de la gare de Perpignan. La carrière de ce fourgon surréaliste avait commencé en 1995 comme attraction touristique du "Triangle dalinien" à Rosas sur la Costa Brava (E). La tournée européenne s'est achevée en décembre 2013 par un accueil officiel au Grand Palais  des Champs-Elysées. Le rayonnement de cet espace populaire est en fait un reflet magique de l'incomparable "phénomène Dali", qui continue depuis 1989.   

 

J'ai  veillé à ce que ce véhicule-modèle de 1965 soit présent en 2015 à Perpignan pour figurer au centre des célébrations à titre de témoin majeur des commémorations daliniennes. A l'heure actuelle, j'ignore le programme d'animation réservé à cet espace culturel représentatif. L'intérieur du "wagon" est décoré d'une douzaine de reproductions des principales oeuvres picturales de Dali. (*)

 

En plus, le fourgon est accompagné d'une magnifique réplique du tableau "Le Mystique de la Gare de Perpignan" de 1965, réalisée par Kodak-France aux dimensions originales (406 x 295 cm). Bref, cet ensemble iconographique exceptionnel a pour objectif d'ouvrir l'univers créatif de Salvador Dali au grand public des Perpignanais et aux estivants du mois d'août. 5O ans après le passage du Maître, son wagon-modèle de-viendra un incontournable "lieu de mémoire", qui attend  des milliers de visiteurs en mal d'émotions surréalistes.

 

(C) Roger Michel Erasmy, le 29.7.2015

**PERPIGNAN : le « Wagon de Dali » 

Le « Wagon de Dali » est stationné depuis 16h sur la place Catalogne à Perpignan. Le témoin historique du voyage triomphal de Salvador Dali de 1965 est donc maintenant en place, face à la gare de Perpignan, dont il fut depuis 1995 l’antenne mobile en Europe.

 

- - - le blogabonnel, le 9 JUILLET 2012

LE PÉRIPLE DE DALI DU 27 AOÛT 1965 - 2 : À PERPIGNAN

 

 La calèche de Dali à Perpignan -Réception à sant-Vicens (photos de R.Julia- Ville de Perpignan)

 

Il fallait désormais rendre hommage au "Centre de monde", à ce lieu ferroviaire, noeud pictural et financier unique, par où transitaient les chefs-d'oeuvre du Génie, en partance pour l'Europe entière !

 

On emprunta donc un train, affrété spécialement pour l'occasion, un wagon de marchandises transformé en décor baroque, et on arriva vite à Perpignan. Auparavant, les foules pressées aux arrêts d'Elne et du Boulou, purent apercevoir le couple installé dans un fauteuil posé sur un tapis d'ocelot : ils faisaient, depuis la vitre du côté droit, ouvert pour le voyage mémorable, de grands signes aux foules frénétiques venues les voir, l'espace d'un soupir...

 

    A quelques encablures de Perpinya, on troqua le peu poétique Diesel qui amenait l'inqualifiable cortège pour une loco diaprée : pavoisée de drapeaux catalans, elle pénétra enfin dans l'antre mythique du "Centre du Monde" ! Dali et Gala ne s'égarèrent pas dans la salle des pas perdus : une réception préméditée et solennelle les accueillit, avec les discours de bienvenue des élus et un échange rapide avec le Docteur Pagès, savant local, grand théoricien de la gravitation; les micros et caméras enregistrèrent cette phrase superbe de Dali : "La gare de Perpignan devait servir de point de rencontre à nos deux cerveaux."

 

    Le discours hyperbolique, dans la cour de la gare, ne fut hélas, sauvegardé par aucun média social, culturel ou convivial, twitter, youtube et facebook dormant encore, en cette année mémorable, dans les limbes... Seuls, quelques photographes intrépides du quotidien L'Indépendant, purent capter des image mémorables du Maître ! La foule Hénorme, Gala et le capitaine Moore firent silence, puis le trio de l'Ampurdàn se glissèrent dans une calèche, comme à Céret, même si la sobriété, à l'exception de la baratine écarlate du conducteur ! Parmi les Perpignanais ébahis et heureux, le cortège descendit l'avenue jusqu'à la Place de Catalogne, puis se rendit au centre historique de la cité catalane : place Arago, la Loge, la rue Louis Blanc et le Castillet... Avant d'atteindre le porche de l'ancienne porte médiévale, la calèche fit halte devant la bijouterie citée plus haut : je vis alors une jeune fille apporter une bague ornée d'une mouche (déplacée de Gérone..? ) d'or et de grenat (bien de la ville de Perpignan, ciselée par les artisans des ateliers Ducommun !). Ce bijou était destiné au doigt de Gala, qui apprécia sans doute l'objet d'art symbolique. Je vis le Maître donner un tendre baiser à la jeune fille, fière de frôler ainsi les joues mates et la moustache érectile du peintre !

 

  La station suivante était située dans les jardins de Sant-Vicens, haut lieu des artistes et artisans roussillonnais : on parla, en ce lieu, d'apothéose ! En effet, le propriétaire, Firmin Bauby, la foule fidèle et la cour esthète firent une aubade au génie de Port-Lligat : la cobla accompagna les pas daliniens en direction du patio; là, une estrade, recouverte d'un immense tapis fleuri et dressée avait accueilli deux rouges fauteuils royaux parés de velours... Le théâtre surréaliste n'aurait été complet sans un décor composé d'objets faisant référence à l'oeuvre picturale, une cage d'osier renfermant un rossignol en céramique, un chou-fleur disproportionné et la présence de nymphes virginales et de jeunes éphèbes désirables... En outre, deux adorables filles en collants noirs apportèrent un brasero de cuivre somptueux : l'encens qui en émanait conféra alors une dimension mystique au discours unique de Dali : il s'agissait d'une interminable logorrhée, à l'accent dadaïste et catalan, tissé d'onomatopées, de vocables insolites et de borborigmes indéfinissables... 

 

  La foule émerveillé en eut pour son argent ! Les danseurs du Roussillon pouvaient alors ouvrir les bans et inviter les curieux à un vernissage roboratif ! Les jardins s'animèrent grâce aux danses traditionnelles et au masticage de dents alléchées par les tables qui regorgeaient d'anchois, de    et de vins Muscat... Dali ne montrait pas la moindre émotion et couvait d'un oeil égaré la belle réception... Tout ne fut que féerique, surréaliste, métaphysique et gastronomique !

 

  Le Maître et sa douce amie ne repartirent qu'après la cérémonie des cadeaux : parfum de grande marque, pendule en céramique et captation de l'événement -pour l'éternité- grâce aux nombreux techniciens de la télévision qui avait tenu à préparer une émission, diffusée quelques jours plus tard dans les lucarnes locales...

 

   Ce fut, en ce mois d'août 1965, la seule apparition populaire et collective du Maître dans les hauts-lieux de la Fidelissima via de Perpinya...

 

**** à suivre : Dali à la gare de Perpignan en 1963 - Dali et la politique : idéologie ou idiologie - Chez Dali à Port-Lligat - etc...

   (articles publiés par J.P.Bonnel dans "L'Indépendant, édition Costa Brava - dans "La Semaine du Roussillon" - dans les recueils "Catalogne en peinture" et "CatalogARTS" 

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