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31 août 2019 6 31 /08 /août /2019 09:58
 Ghiglione Jean-François au large de Banyuls

Ghiglione Jean-François au large de Banyuls

Les médias s'intéressent plus aux faits divers, aux gesticulations des politiciens qu'aux hommes de l'ombre, scientifiques, chercheurs... 

Chercheur CNRS au laboratoire d'océanographie microbienne de Banyuls/Mer a embarqué sur la goélette "TARA" pour une mission de plusieurs mois : à la recherche de microplastique, ces particules qui polluent les mers.

La mission comporte 18 escales et le public pourra visiter le voilier de la fondation Tara Océan, avec expositions, films...

 

 

Ghiglione Jean-François travaille, entre autres, avec l'océoanographe Xavier Durrieu de Madron, chercheur au centre de formation et de recherches sur les environnements méditerranéens

(Cefrem/Université de Perpignan).

 

Les travaux menés sur Tara devraient permettre la progression de la connaissance des flux des microplastiques et aider à "modéliser leur dissémination".

 

Pour le département et son image, le labo Arago, le CNRS de Banyuls, les équipes de chercheurs de la ville de Maillol et de l'université de Perpignan, sont  essentiels ! Les candidats aux municipales s'en préoccupent-ils..??

 

JPB

 

 

Ghiglione Jean-François

Directeur de recherche CNRS

Laboratoire d'Océanographie Microbienne (LOMIC) UMR7621

1 Avenue Fabre - 66650 Banyuls sur mer

Tél: (33) 4 68 88 73 16

E-mail: ghiglione@obs-banyuls.fr

 

-Directeur adjoint de l'Observatoire Océanologique de Banyuls

-Co-fondateur de la Société Plastic@Sea

-Co-directeur du GDR Polymères et Océans

-Membre du conseil scientifique du Club d'entreprise BeMed

-Co-directeur du RTP Ecotoxicologie microbienne (EcotoxicoMic) 

 

Thématiques de recherche:

  • Ecotoxicologie microbienne marine: réponse des microorganismes aux pollutions d'origines anthropiques (plastiques, pétroles, métaux lourds, pesticides) et mise en place de stratégies de surveillance et de dépollution de sites contaminés par bioremédiation.
  • Ecologie microbienne marine: rôle des microorganismes dans le fonctionnement du cycle biogéochimique du carbone dans les Océans, en relation avec des problématiques de changement climatique.

Diffusion du travail

  • Auteur ou co-auteur de plus de 65 publications de rang A et de 7 chapitres de livres. Editeur en chef de 2 issues spéciales.
  • Présentations à plus de 50 congrès internationaux et plus de 30 congrès nationaux (organisateur de 5 congrès). 
  • 50 communiqués de presse, 17 conférences publiques, 23 interventions télé/radio

Cliquer ici pour accéder à liste complète des publications et communiqués de presse 

 

Responsabilités administratives:

Direction d'équipes:

 

Programmes de recherches:

- Coordinateur de 10 programmes nationaux (dont 2 ANR) et de 3 internationaux (dont 1 programme européen)

- Participation à plus de 35 programmes scientifiques dont 26 nationaux (dont 6 projets ANR) et à 9 internationaux (dont 4 projets Européens) avec plus de 300 jours de mission en mer (13 campagnes océanographiques).

- Projets en cours :

  • ANR-OXOMAR: Dégradation biotique et abiotique et toxicité des plastiques oxo-biodégradables en milieu marin; 2017-2021. Financé par ANR (coordinateur JF Ghiglione)
  • PHA-BIO: Biodégradabilité de polymères biosourcés de type PHA en milieu marin Financé par CNRS-TOTAL; 2019(Coordinateur JF Ghiglione)
  • BIOGEOPLAST: Impact des micro plastiques sur les cycles biogéochimiques et les micro-organismes en milieu marin. Financé par CNRS; 2019 (Coordinateur JF Ghiglione)
  • MICRO-BEADS: Etude de la composition des microbilles, de leurs conditions de biodégradabilité et de leur toxicité en milieu marin (2017-2018). Financé par le Ministère de la transition écologique et solidaire (Coordinateur JF Ghiglione)
  • BIOTIGES: Etude de la composition des bâtonnets ouatés à usage domestique dont la tige est en plastique, de leurs conditions de biodégradabilité et de leur toxicité en milieu marin (2018-2019). Financé par le Ministère de la transition écologique et solidaire (Coordinateur: JF Ghiglione)
  • TARA-PACIFIC: Biodiversité des récifs coralliens et leur évolution face au changement climatique et aux pressions anthropiques (coordinateur S. Planes et D. Allemand) Financé par la fondation TARA et en partenariat avec le Génoscope.
  • ANR-CARIOCA: Coral reef acclimatization to ocean acidification at CO2 seeps (coordinateur R Rodolfo Metalpa - IRD Nouméa) [2016-2020]
  • ECOL-EAU: Combinaison de bio-essais pour l'évaluation des risques écologiques en milileu littoral; 2016. Financé par le CNRS - PEPS-FaiDoRA (coordinateur JF Ghiglione) - suite du projet VERMEILLECOTOX - Qualité Ecotoxicologique du littoral de la côte Vermeille  ; 2012-2015. Financé par l’Agence des Aires Marines Protégées et le Fond Européen pour la Pêche (Coordinateur : JF Ghiglione)
  • ANR-SGD: Décharges d'eaux sous-terraines: une source cachée de composés chimiques à l'interface terre-mer; 2016-2019. Financé par ANR (coordinateur P van Beek)

 

 

Encadrement d’étudiants, habilitation à diriger les recherches, culture scientifique:

  • Directeur de 5 thèses, 6 post-doctorants, 15 stagiaires de niveau Master 1 et 2, BTS, ou Ecole d’ingénieur.
  •  Habilitation à diriger les recherches (soutenue le 5 Juin 2012) Université Paris 6 - Voir le mémoire d’habilitation (pdf)

Thèses en ligne:

-Thèse en ligne de Claire Dussud: Caractérisation des communautés microbiennes associées à la colonisation des déchets plastiques en mer (soutenue le 2 Oct 2017) 

- Thèse en ligne de Caroline Sauret : Ecologie des communautés bactériennes marines soumises à une pollution pétrolière: influence des facteurs environnementaux, de la prédation et de la récurrence des pollutions (soutenue le 15 Décembre 2011)

- Thèse en ligne de Tatiana Severin : Régulation des cycles biogéochimiques par les communautés microbiennes pélagiques sous influence de perturbations physiques à méso-échelle (soutenue 23 septembre 2014)

 

 

- - -Le navire de recherche a entrepris une mission scientifique de plusieurs mois dans les embouchures de dix grands fleuves d’Europe.

 

A bord de Tara, Jean-François Ghiglione, écotoxicologue, Xavier Durrieu de Madron, océanographe et Mikaël Kedzierski, spécialiste des microplastiques en milieu littoral en train de prélever des échantillons en mer Méditerranée. SAMUEL BOLLENDORFF POUR LE MONDE

Rincer abondamment, visser l’embout du filet manta qui collecte des particules inférieures à 330 microns, le laisser dériver à la surface de l’eau dix minutes ou trente, selon que le prélèvement a lieu dans un fleuve ou en mer. Puis tapoter longuement pour transférer le contenu dans un bidon. Le placer dans la glacière. Sortir le filet manta 25 microns. Avec celui-là, une minute suffit. Rincer abondamment. Recommencer avec constance.

L’exercice occupe plusieurs heures par jour et se répète à différentes profondeurs, depuis que Tara a quitté son port d’attache de Lorient (Morbihan), le 27 mai. Des scientifiques ont embarqué sur la goélette pour une mission de plusieurs mois, jusqu’à fin novembre, sur les traces du microplastique. La pollution marine provenant massivement de la terre – rebuts de pêche mis à part –, ils pistent ses particules dans l’embouchure de dix grands fleuves, du nord au sud de l’Europe.

A bord, la « pissette » – un modeste bidon de rinçage à l’eau soit déminéralisée soit puisée sur place afin d’éviter toute contamination – passe de main en main. « C’est la vie passionnante du chercheur, dit en plaisantant Jean-François Ghiglione, chercheur (CNRS) au Laboratoire d’océanographie microbienne de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).Il prélève de l’eau dans une fiole, change de fiole, pose des étiquettes, les envoie au laboratoire et là… paf ! Il a accès à l’ADN, le cœur de la vie. »

 

Jean-François Ghiglione (CNRS) prélève des échantillons en Méditerranée et en examine le contenu, le 20 août. © SAMUEL BOLLENDORFF POUR LE MONDE

 

Contamination insidieuse

Les opérations sont un peu plus compliquées que cela. Un laboratoire à l’intérieur du navire permet une première observation à la loupe. Un autre est aménagé sur le pont afin de préparer les filtrats qui permettront une analyse métagénomique ultérieure de l’ensemble des organismes présents dans l’échantillon.

Mais pourquoi donc s’intéresser au « cœur de la vie » quand on étudie la persistance des polystyrènes, polyéthylènes et autres polyuréthanes dans l’environnement aquatique ? « Ces milliards de particules flottentdans l’océan comme autant de minuscules radeaux sur lesquels se fixent toutes sortes de micro-organismes, de bactéries, de microbes, de virus – pathogènes ou non, répond l’écotoxicologue, spécialiste des pollutions marines générées par les humains. Pour ma part, j’observe la vie qui se développe dans cette “plastisphère”, cet écosystème spécifique où se développent des espèces rares, de cyanobactéries notamment, différentes de celles qui colonisent les planctons. »

 

- - -

Jean-François Ghiglione : «Plus de plastique dans les océans que de poissons

Quel bilan peut-on dresser concernant la présence du plastique dans les océans ?

 

La base du problème, ce sont les 30 000 tonnes de plastiques qui sont produits chaque année dans le monde. Il faut savoir que le plastique, où qu'il soit déversé sur cette terre, il finira par arriver en mer. C'est le réceptacle final de tous les déchets. En chiffre, on considère que huit millions de tonnes par an de plastique qui vient du continent finissent en mer. Dans ces huit millions, 2,8 millions sont rejetés par la Chine. Des villages entiers en Chine sont sous le plastique, c'est dans ce pays que nous envoyons à recycler nos déchets de la poubelle jaune.

 

 

Cette présence engendre quels impacts sur l'environnement ?

Selon la navigatrice Ellen Mac Arthur, d'ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. Parmi les effets avérés de la présence du plastique dans nos océans, dans un premier temps, la pollution visuelle. Cela ne fait jamais plaisir à personne de voir du plastique lorsqu'on se baigne. Dans un second temps, l'ingestion de particules de plastique comme pour les tortues. Cette espèce animale confond les méduses qu'elle mange pour se nourrir avec sacs en plastique et elle s'étouffe avec. Ce n'est qu'un exemple parmi des milliers. 1,4 million d'oiseaux meurent chaque année à cause du plastique. On recense en moyenne la disparition de 14 000 mammifères par an en lien avec cette pollution. Un certain nombre de dérèglements sont imputés au plastique comme la présence d'espèces dans de nouvelles zones de colonisation alors qu'elles ne vivaient pas là auparavant.

À regarder ce tableau, y a-t-il vraiment des solutions ?

On ne peut pas vraiment faire du curatif dans le milieu marin. C'est surtout que nous sommes de plus en plus sûrs de nos chiffres et que nous quantifions qu'un faible pourcentage de la concentration de plastique dans les océans. Ce n'est que la partie immergée de l'iceberg. L'idée de Boyan Slat, jeune néerlandais à l'origine du bateau nettoyeur des océans est bonne. Il veut s'attaquer aux cinq gyres (tourbillons d'eau) remplis de déchets plastiques. Grâce à cette solution, on s'attaque à 0,03 % du problème. C'est une goutte d'eau même si nous ne sommes pas contre le nettoyage.

Comment peut-on rectifier le tir ?

Il faut remonter à la source du problème : la production de plastique. Les emballages de nos produits sont à usage unique, ils n'ont pas de valeur pour les consommateurs et sont donc jetés impunément. Il faut donc être moins gourmand en plastique, faire attention à ce que l'on achète. Il y a de multiples solutions pour moins en consommer. Il est nécessaire de sensibiliser. Cette solution serait beaucoup plus efficace que le nettoyage. Elle permettrait de réduire de 40 % la pollution plastique dans les océans. En fait, il faut penser le problème dès le départ quand on fabrique l'emballage comment va-t-on le consommer ? Le recycler ? Il est important de responsabiliser sa consommation, y a-t-il vraiment un intérêt de changer son téléphone tous les six mois ? L'interdiction des cotons-tiges en 2019 ou encore des pailles sont des idées qui vont dans la bonne voie.

Quels sont les points à travailler ?

Nous devons aussi œuvrer pour améliorer nos solutions de recyclage du plastique. Seulement, 25 % de nos déchets en plastique sont recyclés. Pour le reste, nous n'avons pas la maîtrise et donc on brûle. Nous sommes mauvais en France. Ce qui est rassurant, c'est qu'au-delà des scientifiques, des alarmistes, les politiques ont pris conscience de ce drame écologique et ce sont maintenant les entreprises qui réfléchissent à des emballages biodégradables. Des ingénieurs travaillent sur du plastique à base de plancton marin par exemple. Tout cela permettra d'éliminer le plastique.

      

le 28.7.2018 © La Dépêche - Propos recueillis par Anaïs Mustière

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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