19 mars 62
ou Perpignan en berne
On ne va pas expliquer ici la polémique liée au choix du 19 mars pour commémorer (pas célébrer, comme le disent les pro-Algérie française, les nostalgériques...) c'est-à-dire se rappeler cette histoire coloniale et la guerre qui a suivi : certains le font de façon sérieuse (1. lire le dossier du site Made in Perpignan).
Ce que l'on peur regretter, ici, en pays catalan, c'est le nouveau maire, comme l'ancien, avec ses origines algériennes, ses idées radicales à l'égard des étrangers, des anciens colonisés, des migrants...va mettre la ville en berne et renouer, -pour combien de millénaires encore ? - avec l'esprit de revanche, contre cette France de De Gaule, qu'on a essayé de tuer...
On ne va pas nier les atrocités commises par les Arabes et le FLN, répondant, de leur point de vue, à la présence française, aux injustices et puis, aux tortures et viols commis par les militaires...
L'apaisement des mémoires encore vives est difficile, comme le constate B. Stora dans son rapport récent. Mais ce n'est pas une raison pour renoncer et attiser les haines en se rendant encore devant la stèle dédiée à l'OAS au Haut-Vernet, ou dans le cercle algérianiste conçu (dans l'ancienne prison Ste-Claire) de façon unilatérale et sans conseil scientifique par un maire pro-OAS, pro-Occident, à l'idéologie parfois pire que celle du maire actuel, L. Aliot.. (2)
Quant à la date, il y eut bien sûr d'autres victimes après les accords d'Evian, mais va-t-on se fâcher encore pour un symbole..? Le principal est de dire la vérité : les torts et crimes de chacun des belligérants. Apaiser les mémoires pour que les jeunes "Français d'origine algérienne" ne soient plus écartelés entre deux pays et à se mettent à les aimer vraiment tous les deux...
Pour montrer sa modération retrouvée, et affirmer la dédiabolisation, L. Aliot aurait pu profiter de cette commémoration pour atténuer les fractures dans la ville et au coeur des citoyens : réunir des personnalités de tous bords (Pieds-Noirs, Harkis, militaires, préfecture, représentants d'associations...) pour tenter un consensus. Cet événement unique, inattendu, aurait pu avoir un retentissement national...mais non ! Il faut penser aux élections et resserrer les rangs dans le parti...
Non, cela aurait été trop beau.. On continuera à mettre la ville en berne...
J.P.B. 19 mars 2021
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(2) lire La triade nostalgérique de Roger Hillel (éditions Alter Ego, Céret, 2015- voir entretien dans LIndépendant du 5 juillet 2015)
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