Mère
Les larmes dans des yeux qui n'ont jamais pleuré,
On pense avec regret à sa mère chérie.
On vit dans le remords tout ce qui a péri.
L'on reste à contempler ce qui n'a pas duré.
On revoit des soirées à veiller le sommeil
D'un insolent bambin qui n'est jamais heureux,
Des sourires dictés par un cœur généreux
Dont le feu est plus pur et brillant qu'un soleil.
Et l'on ressent sa peau soudainement nourrie
Par un passé empli de sincères baisers
Plus doux que son parfum et plus chauds qu'un brasier,
Les larmes dans des yeux qui ont toujours souri.
Jean Iglesis
Maman
J'ai crié "au secours..." quand je suis né, un jour,
Car je me trouvais seul, car j'avais soif et faim
Et tu m'as répondu en m'offrant de ton sein
Et de ce premier don je me souviens toujours.
Quand, plus tard, j'avais peur de la vie ou du noir,
Tu te penchais sur moi et, en me souriant,
Ma peur disparaissait et j'étais tout brillant
De ne plus être seul en ce monde d'espoir.
Les nuits que tu passais, veillant sur mon sommeil,
Les berceuses chantées de ta voix si suave
Me faisaient oublier toutes ces choses graves
Qui rodent près de nous et guettent notre éveil.
C'est à toi, ô Maman, que je veux ce poème
Pour te dire merci de m'avoir tant aidé
Quand on est tout petit, quand on ne peut plaider,
Quand on ne peut parler mais qu'on pense : "je t'aime".
Jean Iglesis