Ouvrage de Marc Berdet, recevant le prix européen WB librairie Vrin et à Portbou (photos J.Pierre BONNEL) et avec R.Rull et Michèle Martel à Banyuls (Assoc. W.Benjamin sans frontières) en 2019-
L'avocat Maurice Halimi traitait, vendredi dernier (16.9.2022)
des "fantasmagories des Perpignanais".
Le ton est méprisant mais le plus important est que ce grand connaisseur de W. Benjamin faisait référence à un terme central dans l'oeuvre du philosophe qui s'est suicidé à Portbou... La fantasmagorie est une invention du Capital pour séduire et distraire le peuple des vrais problèmes (les conditions de travail, l'exploitation du travailleur...) en inventant des événements tels que les expositions universelles, les jeux et cirques divers (jeux olympiques, coupe du monde de...)
Selon M. Halimi, les médias, commentateurs et influenceurs écrivent n'importe quoi et "fantasment" sur les causes criminelles ou pas de l'incendie du Mess (ancien mess des officiers), se référant surtout à la suggestion de Luc M. suggérant qu'un magnétiseur, ancien très proche de L. Aliot, aurait pu se venger...
L'avocat défend les propriétaires pour qu'ils ne perdent pas d'argent...
Nous, peuple de Perpignan, demandons que la mairie achète ) bas prix (des domaines) ce bâtiment inélégant, mal placé : une verrue dans le coeur de ville...pour créer une "vitrine" (culture, arts, artisanat) du territoire...
Ou pour simplement le détruire !!!
JP.Bonnel
“Fantasmagories” selon W. BENJAMIN, définition -
Terme originellement utilisé pour désigner les images produites par la lanterne magique, qui ressemblaient à des "fantômes" quand on les projettaient sur des nuages de fumée, la fantasmagorie renvoie à la fois aux conquêtes du progrès technique et aux illusions qu'il engendre. Le retour de ces "fantômes" fait partie des ambigüités de la modernité telles qu’elles sont analysées par Walter Benjamin dans son Paris, capitale du XIXe siècle, qui, inspiré par le concept marxiste du fétiche de la marchandise, se sert de la fantasmagorie comme un outil important d’analyse. Pourtant, différemment de Marx, Benjamin ne cherche pas à localiser les malaises de la modernité dans les conditions de production, mais dans ses « apparitions », c’est-à-dire, dans ses formes de présentation, soit dans les vitrines des passages, soit dans le grand spectacle des Expositions universelles. Au-delà des déformations inérentes au système capitaliste, la transfiguration de la marchandise se doit à une promesse de bonheur qui est au coeur de la plus importante des fantasmagories, à savoir, l'idéologie du progrès, également critiquée par Baudelaire. Si l’aura de l’oeuvre d’art remonte à sa singularité, le culte de la marchandise fabriquée en masse représente, d’une certaine manière, le chemin inverse : c’est la tentative de transformer le produit industriel en objet unique (du désir) em l’exposant. Les fantasmes produits de cette façon sont en même temps les icônes du somnambulisme généralisé de la « capitale du XIXe siècle », prise dans un sommeil profond. Le réveil de ce sommeil passe aussi par la révélation des fantasmagories. Dans l’actualité, les aspects virtuels amplifient cette dimension « non-humaine » des fantasmes par la mise en question de la culture lettrée.
Ouvrage de Marc Berdet, recevant le prix européen WB librairie Vrin et à Portbou (photos J.Pierre BONNEL) et
avec R.Rull et Michèle Martel à Banyuls (photo de C. REQUENA - Le Petit Journal et Assoc. W.Benjamin sans frontières) -septembre et octobre 2019 -
*Une promenade urbaine et un voyage dans le temps, pour comprendre l’invention de la ville-marchandise.
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L’historien et sociologue Marc Berdet, spécialiste de Walter Benjamin, s’empare ici du concept de fantasmagorie, développé par Benjamin dans «Paris, capitale du XIXe siècle» à propos de ces lieux clos chargés d’une certaine magie, pour explorer les fantasmagories du capital déployées dans les grandes villes modernes depuis la fin du XIXe siècle – dont se sont parés la marchandise et les espaces commerciaux urbains au cours du temps -, en s’appuyant pour les décoder sur les réflexions de nombreux penseurs, dont Walter Benjamin, Karl Marx, Auguste Blanqui, Sergueï Eisenstein, ou encore Ken Kesey à Las Vegas.
Au fil de ce parcours passionnant depuis les fantasmagories originelles, jusqu’aux fantasmagories modernes et postmodernes, l’auteur nous guide ici dans une découverte de la galerie du Palais Royal et des passages parisiens sur les pas de Fourier et de Benjamin, lieux d’utopies rapidement digérées par le capitalisme, et préfiguration des développements ultérieurs des Grands Magasins, de la première exposition universelle au Crystal Palace, des transformations de la ville de Paris et de la conception de la ville comme entité marchande sous la houlette d’Haussmann, jusqu’aux centres commerciaux des banlieues et des centre-ville du XXe siècle, conçus en détournant l’utopie sociale de Victor Gruen, le fondateur du premier «shopping mall», et en s’inspirant des espaces mythologiques de Disneyland analysés très finement ici.
Après les échanges de la matinée à la mairie et la remise du prix européen Walter Benjamin, Roger Rull, ancien maire de Banyuls dont le mandat a pris fin en 2008, a convié les participants à l’événement à un parcours assez sportif dans la montagne sur le chemin que le philosophe allemand et juif emprunta en 1940 pour tenter de gagner l’Espagne où il mourut. Ce fut l’occasion pour plusieurs dont le lauréat, Marc Berdet, de découvrir le chemin de croix qui mena W. Benjamin de l’autre côté de la frontière de la vie. Selon Roger Rull, plusieurs cars arrivent chaque année à Banyuls pour emprunter ce chemin de mémoire et c’est lui qui guide les visiteurs dans l’histoire d’une nuit tragique pour le philosophe mais aussi dans l’histoire de Banyuls. Car ce chemin muletier et caillouteux à travers les vignes donne l’occasion de voir des casots, les murets de pierres sèches, le tracé des chemins de contrebandiers d’autrefois. Bref, une prise de contact des plus directe avec la réalité du Banyulenc d’antan… et d’aujourd’hui car les travaux viticoles se poursuivent. Roger Rull, ancien instituteur, est aussi un conteur né qui sait trouver les mots et le ton justes pour évoquer son enfance, l’évolution de sa commune. Il est d’ailleurs l’auteur de Banyuls-sur-Mer, du néolithique à nos jours et il a fait revivre pour ses visiteurs les personnages d’autrefois, des épisodes de la 2e Guerre mondiale et bien d’autres choses encore. Botanique comprise pour les amateurs d’escapade historique dans la montagne à partir du mémorial W. Benjamin de Banyuls.
Pour se procurer le livre de Roger Rull, écrire à roger.rull@orange.fr.
Clarisse Réquéna
Publié dans Pyrénées-Orientales, Albères et Côte vermeille, Côte Vermeille, Banyuls-sur-Mer