Les batailles du Col de Banyuls *
Quand on veut savoir ce qui se passe chez soi, mieux vaut lire les reportages de plus en plus fréquents de Libération, Mediapart et Le Monde (ainsi ce reportage, publié à la suite), qui envoient des journalistes en Catalogne... Bien sûr on se régale avec les enquêtes de "Made in Perpignan" et les infos indiscrètes du site Ouillade" !
La ville de Banyuls/Mer aime reconstituer, avec musique et costumes, la bataille du col (perdue par la République) : ainsi, selon la conjoncture historique, on demande de l'aide pour fermer ce petit pertuis car les Espagnols veulent envahir le territoire; ces temps-ci c'est la guerre contre le gouvernement français qui, sous prétexte de terrorisme, a fait placer d'énormes blocs de pierre...
Bien sûr, on peut passer à pied, vélo ou moto, cependant un terroriste exige un peu plus de confort : il passera plus facilement par le col de Cerbère (surveillé, il est vrai, soit par un militaire armé soit par les policiers de Portbou); la route est aussi meilleure par le Perthus, mais ces derniers jours, la police arrêtait et fouillait les gros véhicules...
En fait le plus simple est de passer en voiture, à 130 à l'heure, par l'autoroute qui domine le village du Perthus ! A deux pas des bureaux des douaniers...Mais que font-ils là, policiers et douaniers... Une absurdité, une incohérence, un arbitraire des contrôles et des frontières, c'est évident !
Bien sûr la fermeture est dure pour les quelques travailleurs espagnols (un médecin, deux maçons...) qui viennent, à partir d'Espolla, travailler sur la côte rocheuse. Pour les autres, retraités, touristes, oisifs, le mieux, pour aller acheter des cigarettes ou manger au restau est de prendre l'admirable route qui mène à Cerbère et Portbou. Là, ils pourront aussi, mais leur but est rarement culturel, rendre hommage à W.Benjamin, philosophe convoqué, récupéré sans cesse, et dans cette fermeture aussi, pour montrer qu'il a pu passer par les fameux "chemins de la liberté"..! Liberté de fuir, en janvier 39, le franquisme et de se retrouver dans un camp de concentration à Argelès ou ailleurs, puis être pris par le conflit de 1940 et mourir au front ou dans un camp nazi...
Les Banyulencs qui ont du temps peuvent aussi aller acheter de l'huile ou du tabac au Perthus, par la voie rapide d'Agiles/Le Boulou, mais c'est plus long et moins poétique que le paysage âpre et silencieux du col... Et puis, les Catalans et indépendantistes nous disent qu'on coupe encore, dans cette affaire, la continuité, l'unité du territoire catalan, c'est vrai !
Et que ce genre de blocage de la frontière à l'intérieur de l'Europe est interdit, sauf...décret temporaire du ouvertement national ! L'extrême-droite est pour ces fermetures, mais, étrangement, la députée RN, Michèle Martinez, s'est élevée contre cette décision, et contre son parti !!! Pour ménager son électorat..? Etrange contradiction...
Pour finir, si vous voulez marcher, c'est l'occasion, ce samedi. Et si vous ne vous cassez pas le "col du Perthus", comme disait une amie de ma mère, au lieu du "col du fémur", attention de ne pas vous rompre le "col de Banyuls"...
J.P.Bonnel
* Les Catalans républicains contre l'Espagne
Date | au |
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Lieu | Col de Banyuls (Pyrénées-Orientales) |
Issue | Victoire espagnole, occupation de la place forte de Collioure |
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Louis-Pierre DelattreAndré Rocarias | Juan Curten |
2 300 hommes 4 600 somatents de Banyuls | 7 000 hommes |
Batailles
La bataille du col de Banyuls est une bataille qui opposa la République française au royaume d'Espagne durant les guerres de la révolution.
À la suite de l'avance de l'armée espagnole, le général Ricardos décida de se couvrir en s'emparant des cols des Albères.
Le général Ricardos décide de s'emparer du Col de Banyuls. Les troupes françaises peu entrainées sont vite défaites et s'enfuient vers Port-Vendres.
PS. Signalons que l'association "Albères sans frontières" s'est inspirée de notre association "W.Benjamin sans frontières" créée il y a 8 ans !
Sur la route du col de Banyuls-sur-Mer, la colère monte contre la fermeture de la frontière
Reportage
Dans les Pyrénées-Orientales, où le vote d’extrême droite est important, le col qui mène en Espagne est fermé depuis deux ans. Un collectif dénonce une mesure illégale, qui abîme l’économie locale et les liens familiaux et culturels transfrontaliers.
Cela fait maintenant deux ans. Le 5 novembre 2020, en déplacement au Perthus, poste-frontière des Pyrénées-Orientales, Emmanuel Macron avait annoncé le doublement des forces de l’ordre déployées aux frontières. L’objectif : lutter contre le terrorisme et l’immigration clandestine, alors qu’une semaine auparavant, un Tunisien en situation irrégulière avait perpétré un attentat tuant trois personnes à la basilique Notre-Dame de Nice. Peu de temps après, une quinzaine de passages frontaliers entre la France et l’Espagne avait fermé.
La moitié d’entre eux le sont encore, à l’image du col de Banyuls. A 355 mètres d’altitude, la petite route communale des Mas, sinueuse et goudronnée, qui faisait la liaison entre la France et l’Espagne, est entravée par une dizaine de gros rochers. Dix kilomètres plus bas, à Banyuls-sur-Mer, la colère monte. Dans cette cité balnéaire de 5 000 habitants, l’association Albères sans frontière, créée en juillet et qui revendique aujourd’hui près de 1 200 adhérents, exige la réouverture du col. Ses représentants s’apprêtent à déposer un recours en excès de pouvoir devant le tribunal administratif. Ils dénoncent une mesure illégale, qui abîme l’économie locale, les liens familiaux et culturels transfrontaliers et jusqu’à l’histoire.
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© Le Monde -
Par Julia Pascual (Banyuls-sur-Mer, Pyrénées-Orientales, envoyée spéciale)
Publié le 07 novembre 2022 à 05h25 Mis à jour le 07 novembre 2022 à 09h31
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