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28 novembre 2023 2 28 /11 /novembre /2023 11:51
Barcarès, Aglo : Alain FERRAND, saint et martyr ? - Aliiot me bloque sur X -

Louis Aliot

 

 

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L'actualité :

 

Perpignan Méditerranée Métropole : Alain Ferrand maintenu à son poste de premier vice-président après un vote à bulletin secret

 

 27 novembre 2023 :  les élus de la communauté de communes de Perpignan Méditerranée Métropole se sont prononcés sur le maintien  d'Alain Ferrand en tant que premier vice-président. Le maire du Barcarès va garder son poste, avec 47 voix pour. (le quotidien local, qui ouvre si bien ses pages aux publicités du Barcarès, et sa première page, ce lundi...)

 

Ferrand, sur le retour, réélu par une majorité de conseillers de l'Aglo, heureusement pas à mains levées car on aurait pu mettre des noms sur ces élus corrompus, achetés, gâtés, invités...par le maire du Barcarès... Ah les cadeaux de Noël, ah au village de Noël (qui coûte 250 OOO euros à la ville, mais les retombées, les bénéfices, la gloire, ma chère dame..!)

Elus, mais aussi notaires, avocats, gens de justice achetés, à la botte depuis longtemps, ici, en Roussillon, et on ne parle pas des affaires extérieures, en Afrique, etc...

Le monde politique, en réintégrant A. Ferrand, s'est encore déconsidéré, pas la peine d'aller pleurer ensuite sur les tracasseries, harcèlements divers dont les maires sont victimes : inutile de dire que la majorité des édiles sont honnêtes, mais le citoyen ne va considérer que le maire englué dans les affaires d'argent, de magouillage, de copinage...

 

Avec le maire du Barca, la barque est pleine !

Avec le RN  aux aguets comme un loup : l'extrême-droite régnant déjà à Baixas et Perpignan...

Et que dire du laxisme et des complicités de l'ancien maire de Perpi et du président de l'Aglo, permettant la résurrection du maire du Barca..?

JPB

 

 

* Alain FERRAND, dossier

 

Le Barcarès : 30 ans d’“affaires” 

Samedi 8 janvier 2022 (France Culture :

https://www.radiofrance.fr › franceculture › podcasts

 

 

8 janv. 2022  Homme d'affaires influent, Alain Ferrand fait ses débuts en politique en 1991 comme conseiller municipal du Barcarès. Quatre ans plus tard, il ...

 

 

Le maire du Barcarès est soupçonné d’extorsion de fonds et de collusion entre intérêts publics et privés

 

Élu atypique, Alain Ferrand, le maire du Barcarès dans les Pyrénées-Orientales, fait l’objet de trois enquêtes judiciaires. En cause, des soupçons d’extorsion de fonds et de collusion entre intérêts publics et privés.

Alain Ferrand, 62 ans, est un personnage qui semble sortir d’un film dont les dialogues auraient été écrits par Michel Audiard. Affable, énergique, il manie le verbe tantôt pour séduire, tantôt pour attaquer. De taille moyenne, ses larges épaules et son physique bonhomme lui confèrent un air sympathique. Mais l’homme, qui supporte mal la contradiction, peut aussi rapidement hausser le ton.

 

Ancien professeur de gestion dans une école hôtelière de la région toulousaine, rien ne semblait le prédestiner à devenir gérant de casinos, de discothèques, de restaurants, ou encore d’hôtels de luxe en Afrique. Pourtant, dès 1987 il achète le Lydia, un bateau échoué sur une des plages du Barcarès, et le transforme en casino. Dans la foulée, il ouvre un restaurant et une boîte de nuit, toujours au Barcarès. Il ne s’arrête pas là, puisqu’il fonde, avec Francis Perez, une holding, Grand-Sud, et rachète une série de casinos dans le sud-est de la France.

 

 

Homme d’affaires influent, Alain Ferrand fait ses débuts en politique en 1991 comme conseiller municipal du Barcarès. Quatre ans plus tard, il devient maire. Sa carrière connaîtra ensuite des hauts et des bas. Il doit laisser le fauteuil de maire à son épouse, Joëlle, au gré de ses inéligibilités. Et quand elle-même est condamnée, il reprend sa place. Un jeu de chaise musicale qui ne semble pas déplaire aux électeurs puisqu’ils l’ont reconduit à la tête de la mairie dès le premier tour en 2020, avec près de 65% des voix…

 

Un homme d’affaires… judiciaires

Ses premiers démêlés avec la justice, Alain Ferrand les doit à ses activités dans les casinos. Au début des années 90, la holding Grand-Sud apparaît dans un rapport parlementaire qui s’intéresse au blanchiment d’argent dans les établissements de jeux. Les parlementaires auraient repéré des “mouvements de capitaux suspects au sein d'une holding qui contrôle des casinos du Languedoc-Roussillon”. En 1992, la section des jeux et des courses des Renseignements généraux de l’époque, interpelle Alain Ferrand et Francis Perez. Ils sont soupçonnés de faire de la cavalerie financière entre des établissements de jeux du sud de la France et du Jura. Ils passent quelques jours dans la maison d’arrêt de Dijon. Puis la Cour de cassation, condamne définitivement Alain Ferrand en 1999. Il écope de trois ans de prison avec sursis, d’une interdiction de gérer des établissements de jeux, et de trois ans d’inéligibilité.

En 1998, il avait déjà passé vingt-quatre jours en prison dans le cadre d’une autre affaire. Cette fois-là, dans le cadre d’une affaire de prise illégale d’intérêts au détriment d’une société d’économie mixte (SEM) du Barcarès. Mandaté par le conseil d’administration, il avait placé dix millions de francs (1 525 000 euros) sur un compte d’intérêt, qui aurait pu lui rapporter 100 000 francs… (Un peu plus de 15 000 euros).

 

Des commerçants sous pression

Son CV judiciaire aurait pu s’arrêter là, mais plus récemment, il a été mis en examen dans le cadre d’une autre affaire : la justice le soupçonne de concussion, de perception indue d’impôt, et de complicité de soustraction de documents. Depuis plusieurs années, Alain Ferrand demanderait aux gérants de campings de participer aux frais de réaménagement de la route passant devant chez eux. Problème : en théorie, la voirie est de la compétence de la communauté urbaine de Perpignan. La commune n’est donc pas censée investir dans ces travaux. Le maire demanderait également aux restaurateurs de louer un modèle précis de parasol, et exclusivement à la mairie. Quelques récalcitrants s’y sont opposés. L’avocat de plusieurs bars et campings, Sylvain Donnève, affirme qu'ils ont alors été victimes de pressions : “Cela peut être le fait d’envoyer des agents de la police municipale régulièrement pour venir relancer les gérants, et les menacer en leur disant par exemple, que tel restaurant ne bénéficiera pas de son droit de terrasse.” Un fonctionnaire municipal semble accréditer cette thèse. Évoquant son action auprès des commerçants, Philippe Rivière, policier municipal dans la station balnéaire, affirme : “Nous allions les harceler. On allait les verbaliser parce que leur terrasse dépassait d’une table ou deux. C’était toute la journée, en permanence. On ne servait qu’à ça.” 

 

“L’écureuil est dans l’arbre”

Dans le cadre de cette enquête, Alain Ferrand a été placé sous contrôle judiciaire. Il ne peut se rendre à la mairie et dans son département que les mardis et les vendredis. Et il doit impérativement quitter le département à 19 heures. Mais lorsqu’il a été mis sur écoute, les policiers de Marseille ont découvert l’existence d’un stratagème qui lui permettait d’être alerté des visites des policiers. Selon un compte rendu d’une décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, la secrétaire de mairie lui lançait un message codé : “lorsqu’elle disait, en conversation, ‘l’écureuil est dans l’arbre’, il s’agissait d’un code pour prévenir le maire de la présence des autorités de police”, peut-on lire. Dans le même document, on apprend qu’Alain Ferrand aurait violé son contrôle judiciaire, au moins une fois.

Un festival au service des activités du maire ?

 

Depuis plusieurs années, le début du mois de juillet est synonyme de musique électronique au Barcarès. Le festival de trois jours, baptisé Electrobeach, est devenu le plus important de France dans ce style musical. Il est organisé via une Société d’Économie Mixte : l’EMF (Event made in France). Problème : d’après la chambre régionale des comptes, l’Electrobeach est organisé “sans fondement juridique”. Car l’animation touristique relève des compétences de la communauté urbaine de Perpignan, et non pas de la commune. Les magistrats relèvent aussi que le festival “a servi les intérêts privés de deux sociétés, dont l’une appartient au maire.” L’Electrobech se tient à deux pas de la discothèque Le Marina, et du restaurant Les voiles blanches, réunies dans la même société Le First Burger, une société d’Alain Ferrand. Pour Didier Melmoux, de l’association Anticor, il y aurait là un mélange des genres. “Les évènements en marge de l’Electrobeach sont organisés selon des conventions qui lient la SEM, la mairie du Barcarès et un prestataire, qui prévoient des animations au sein de l’établissement du maire, relève le coordinateur d'Anticor. Tous les festivaliers passent devant sa boîte de nuit, donc cela génère des entrées et des consommations.” 

 

(Le festival Electrobeach rassemble habituellement près de 200 000 festivaliers)

Autre témoignage embarrassant, celui d’un homme qui, tout en travaillant pour un partenaire du festival, et donc théoriquement pour le compte de la SEM, organisait des soirées spéciales baptisées “Pool party DJ mag”, au sein même de la boîte de nuit du maire, pendant le festival. Quand la justice a commencé à s’y intéresser, ce témoin a rédigé un courrier, envoyé au procureur de Perpignan : “En 2018, Monsieur Ferrand m’a conduit de force à la mairie car il m’a indiqué qu’il devait mettre en place un stratagème pour justifier l’organisation de nos ‘Pool party’,explique-t-il. Il m’a retenu de force en mairie pendant plus de six heures. J’ai été contraint de rédiger une convention le dédouanant de toute implication dans l’organisation des Pool party. C’était la condition pour qu’il me laisse repartir de la mairie.” Alain Ferrand, que nous avons joint, réfute cette histoire et considère que ce témoignage est un mensonge.

 

Des versements en argent liquide inexpliqués

Autre point qui intéresse les enquêteurs : la comptabilité de la SEM. La chambre régionale des comptes relève des dépenses inexpliquées comme des voyages à l’étranger, notamment à Las Vegas, ou encore à Santa Monica (États-Unis). Ses observations s’arrêtent en 2018. Mais, dans la comptabilité de 2020 et 2021, que la Cellule investigation de Radio France a pu consulter, apparaissent encore de nombreuses dépenses, alors que le festival n’a pas eu lieu à cause de la crise sanitaire. Par exemple, la SEM a passé une commande de 30 000 euros en 2020 à un grossiste en boissons, puis de 130 000 euros l’année suivante, là encore en l’absence de festival… Des mouvements qui interrogent Didier Melmoux : “On s’aperçoit que la SEM achète des boissons, mais on ne sait pas pour qui, ni où ça va.” 

 

Des mouvements d’argent liquide interrogent également. En 2020, première année sans Electrobeach, près de 50 000 euros sont sortis de la comptabilité de la SEM, alors que 64 000 euros y sont entrés. En 2021, les mêmes mouvements apparaissent. D’où vient cet argent ? Mystère. Pour Alain Ferrand, il n’y a aucun problème, nous a-t-il affirmé, assurant qu’“aucune espèce n’avait circulé”. À cela s’ajoute une autre enquête conduite par les gendarmes de la section de recherche de Montpellier. Ils se demandent si certains appels d’offres passés dans le cadre du marché de Noël de la commune en 2017 n’ont pas été irréguliers.

Des méthodes musclées 

D’autres griefs ne font pas l’objet d’une enquête, mais posent aussi question. Certains responsables de chantiers affirment que la municipalité exigerait des entreprises qu’elles démarrent les travaux sans versement d’acompte, contrairement à l’usage. Stéphanie, une cheffe d’entreprise dont nous avons modifié le nom, raconte avoir reçu un soir une visite inhabituelle : “Le maire nous a expliqué qu’il fallait quand même commencer le chantier. Sinon, il nous faisait comprendre qu’il nous enverrait son équipe : des hommes de main. Lorsqu’ils sont arrivés devant notre domicile, c’était impressionnant, se souvient la cheffe d’entreprise. Ils étaient plusieurs, dont deux cachés, comme s’ils étaient prêts à l’assaut. Le lendemain, nous avons dû retourner travailler.” Des faits, là encore, que le maire dément et dont il se dit étranger. Alain Ferrand nous a aussi dit qu’il fallait “arrêter de détruire son action” car il est “un bâtisseur”. Il n’a pas souhaité nous en dire plus sur le fond, mais dans une interview réalisée par une webtélé locale le 11 juin 2021, TV Cat.fr, il expliquait : “Aujourd’hui, on m’accuse de faits relativement graves, mais sans raison objective et sans pouvoir qualifier ce genre d’accusation. La violence avec laquelle j’ai été traité, humainement, c’est très difficile et douloureux.” 

 

*LIRE :

 


Anticor

https://www.anticor.org › agenda › audience-village-d...

 

Audience – Village de Noël du Barcarès Audience 6 mars 2024. Tribunal correctionnel de Perpignan. En savoir plus sur cette affaire : – Alain Ferrand et ...


 

Le Monde.fr

https://www.lemonde.fr › Portraits

 

9 déc. 2016  Alain et Joëlle Ferrand règnent depuis plus de vingt ans sur Le Barcarès, une station balnéaire des Pyrénées-Orientales : 4 000 habitants en ...


 

Le Journal Catalan

https://www.le-journal-catalan.com › le-barcares-des-n...

 

9 déc. 2014  Articles similaires · Le Barcares : Démission de Monsieur Jean-Louis Disaro du mouvement Le Citoyen Barcarésien · Le Barcarès : Alain Ferrand : « ...


 

France Corruption

https://francecorruption.fr › 2022/11/23 › village-de-n...

 

23 nov. 2022  Village de Noël du Barcarès : Alain Ferrand et quatre autres prévenus au tribunal le 22 mars. Alain Ferrand, maire du Barcarès, mais aussi trois ...

 

 

*Le blogabonnel du 10.12. 2016

 

10 DÉCEMBRE 2016

BARCARÈS : EN BARQUE, EN BATEAU, EN LYDIA... AVEC LE MAIRE, SON ÉPOUSE ET SES AFFAIRES. - LA BARQUE CATALANE, CONFÉRENCE À BANYULS –

Je ne pensais pas parler du maire du Barcarès, en ce samedi qui devrait être voué à la distraction ! Mais l'hebdo "M" du journal Le Monde publie un dossier argumenté sur les affaires et condamnations du couple célèbre à la tête de la mairie de la station touristique du Barcarès..

 

Alain Ferrand, je ne l'ai côtoyé qu'une fois, quand j'ai été invité au premier salon du livre, installé en plein air, sur le parking en front de mer. C'était bien organisé, les responsables de la bibliothèque étaient là et le maire est venu saluer, de façon conviviale, les écrivains, ce qui n'est pas toujours le cas (par exemple à Cabestany et à Argelès, naguère). Apéritif honorable, sourires et photos avec le maire...

 

Hélas le vent chaud du désert se leva et le salon fit long feu... L'année suivante, l'événement fut rapatrié dans le bateau des sables, paquebot grec désaffecté échoué sur la plage, racheté en 1967 (Sylvie Vartan se souvient de sa venue pour l'inauguration !), devenu casino dans les années 1990, une des nombreuses activités lucratives du maire...

 

Je n'ai plus été invité au salon du livre du Barca... Allez savoir pourquoi… Je me suis consolé avec le Barça...

 

Les Balkany du Roussillon, c'est sous ce titre, que les journalistes du quotidien parisien (publiant aussi la revue M, datée du 10 décembre 2016) énumèrent toutes les irrégularités et condamnations du couple Ferrand. Ce dossier s'appuie largement sur l'enquête de l'hebdo Le Point (ci-dessous) , des rapports de la chambre régionale des comptes et des informations de l'association Anticor, dont la vocation est de dénoncer le manque d'éthique des élus et des hommes politiques.

Irrégularités dans les marchés publics, copinages aux frais de la municipalité, dépenses somptuaires lors de la Fête des Ainés (1100 demi-langoustes, 150 magnums de champagne, abus de biens sociaux liés à la gestion des casinos et boites de nuit (Le Marina…), commandes de sculptures à des artistes liés à des membres du conseil municipal, filiales d'hôtellerie et de machines à sous en liaison avec des dirigeants africains…Peines de prison, fermes et sursis…Quand monsieur est condamné, c'est madame qui règne sur Le Barcarès… Cela rappelle un ancien couple du Front national...

 

Et plus le duo est condamné, mieux il est élu à la mairie… Le parti "Les Républicains" est quelque peu embarrassé par ce couple atypique. Cependant ils sont si populaires ! Ils ont plus de voix que le FN, pourtant bien considéré dans la station touristique : 56 % pour Louis Aliot aux Régionales ! Alors..? 

 

C'est là, la clé de la réussite ? Pas, sans doute, de l'éthique…

Jpb

** Le Barcarès, " Dallas " à la française

Roulette. Les Ferrand se transmettent depuis vingt ans les clés d'une mairie des Pyrénées-Orientales... au rythme de leurs condamnations à l'inéligibilité.

JEAN-MICHEL DÉCUGIS ET PHILIPPE SIMON

Publié le 16/05/2013 à 00:00 | Le Point


Un joli port, des plages de sable blanc, des immeubles à l'architecture contemporaine bâtis entre mer et étang : Le Barcarès, à 22 kilomètres de Perpignan, 4 500 âmes l'hiver, 120 000 l'été, est une des stations balnéaires phares des Pyrénées-Orientales. Une sorte de Sun City catalane, paisible et très prisée des retraités. Ici, l'originalité est ailleurs. Elle tient à la famille qui possède les clés de la cité. Plus exactement, un couple, Alain et Joëlle Ferrand, qui se partage l'hôtel de ville depuis près de vingt ans et alimente rumeurs et fantasmes. Une vraie saga digne d'un soap opera à l'américaine où se mêlent ambitions, jeux, casinos et quelques passages par la case prison... Il ne manque, au fond, que le pétrole pour nous transporter chez les Ewing, du célèbre feuilleton "Dallas".

Le jocker. Depuis 1995, d'inéligibilité en inéligibilité, les époux Ferrand se transmettent le siège d'édile. Dans la famille, il y a d'abord Alain Ferrand, 53 ans, le maire actuel, étiquette UMP, sous la menace d'une affaire de "faux électeurs"(voir p. 76). Le 22 mars 1999, il avait été contraint de démissionner de son premier mandat et condamné à trois ans de prison avec sursis ainsi qu'à 300 000 francs d'amende pour "abus de biens sociaux". Une peine de trois ans d'inéligibilité s'y était ajoutée. Son épouse, Joëlle, lui avait alors succédé dans le fauteuil de premier magistrat.

 

Durant douze ans, Mme Ferrand a tenu les rênes de l'hôtel de ville, avec son mari " comme marionnettiste", disent les mauvaises langues. Problème : en 2011, l'épouse est à son tour condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende pour des irrégularités dans les travaux de dragage du port. Son réaménagement avait eu lieu la nuit, en catimini. Le but était de favoriser le passage du bateau du frère d'un élu, en l'occurrence le premier adjoint."Un pêcheur. C'était pour son travail. Il n'y a plus que dix pêcheurs dans la commune, il ne faut pas qu'ils crèvent !" s'emporte Alain Ferrand de son fort accent du Midi. La justice y a vu une prise illégale d'intérêts. " Ma femme a écopé de cinq ans d'inéligibilité, un scandale ! bondit l'époux . On a voulu la casser, car elle avait un boulevard politique dans le département."

 

De facto, en août 2011, des municipales anticipées sont organisées. Et qui l'emporte ? Alain Ferrand, qui reprend ainsi le fauteuil laissé vacant par son épouse. On reste en famille jusqu'au bout puisque sur sa liste Ferrand figure Mathilde, l'une des filles du couple."Je l'ai mise en dernière position, elle faisait du droit, la politique l'intéressait", se défend monsieur le maire. Mathilde Ferrand déjà positionnée pour reprendre le flambeau en cas de coup dur ? Aujourd'hui, l'opposition, qui espère se débarrasser une fois pour toutes de cette "dynastie", ne veut pas y croire... L'UMP, elle, se montre magnanime : après avoir exclu les Ferrand, elle les a réintégrés.

 

La légende veut qu'Alain, fils d'agriculteur aveyronnais, soit arrivé au Barcarès avec une simple valise, au début des années 80. Pas tout à fait exact. A l'origine, professeur de gestion dans une école hôtelière toulousaine, il se lance dans la restauration. C'est le début du grand boom touristique. L'ex-enseignant acquiert Le Riviera, un restaurant face à la mer, qu'il transforme rapidement en complexe touristique doté d'une boîte de nuit : Le Marina. L'épopée commence. En 1987, il rachète le symbole de la station : le "Lydia", un navire ensablé, le seul de cette taille au monde, qu'il transforme en casino. Alors que les établissements de jeu périclitent, l'homme d'affaires, un brin visionnaire ou très bien renseigné, mise sur l'arrivée des machines à sous, tout juste autorisées par Charles Pasqua, le ministre de l'Intérieur de l'époque.

 

Bandits manchots. Avec Francis Perez, son tout jeune associé, à la réputation quelque peu controversée, il rachète à bas prix d'autres casinos sur la côte languedocienne. Les ennuis ne vont pas tarder... Dans un rapport parlementaire, les députés François d'Aubert et Bertrand Gallet relèvent que "les casinos, instruments de blanchiment, constituent un secteur traditionnel d'investissement des organisations criminelles de type mafieux". Et le document de citer "l'existence de mouvements de capitaux suspects au sein d'un holding qui contrôle des casinos du Languedoc-Roussillon". En fait, les rapporteurs visent le holding Grand Sud, celui dont, justement, Ferrand est PDG. A la suite de ce rapport accablant, les très lucratifs bandits manchots n'arriveront jamais au Barcarès. En 1992, le patron du "Lydia" et Perez passeront quelques jours en prison, à Dijon, interpellés par la branche jeux et courses des RG de Paris. Les policiers soupçonnent le PDG du holding Grand Sud de cavalerie financière entre sa société, dont les caisses sont vides, et le casino de Lons-le-Saunier, auquel il apporte son savoir-faire. La sanction tombe : Ferrand est interdit de gestion de casinos et doit se séparer de ses établissements, repris par le groupe Gippi de La Rochelle."

Nous étions jeunes et inexpérimentés dans un secteur aux enjeux financiers énormes. On a cherché à nous briser", se défend le maire du Barcarès.

 

Et rebelote...Trois ans plus tard, en dépit de ses déboires, Ferrand, encore conseiller municipal, se présente à la mairie."Il était malin et beau parleur", se souvient Edouard Collet, un retraité de la police, devenu son premier adjoint. Ce supporteur acharné de l'Usap, le club de rugby de Perpignan, raconte aujourd'hui avec un certain amusement son recrutement par Ferrand : " Un jour, il a frappé à ma porte et m'a dit : " Je voudrais que vous figuriez sur ma liste, j'ai besoin de vous ." J'ai dit oui. Après coup, je pense que je lui ai servi de caution."

 

Alain Ferrand est élu maire en 1995, mais son élection est vite invalidée par le tribunal administratif. Motif ? " Une pantagruélique et gigantesque paëlla", organisée pendant la campagne électorale. Qu'à cela ne tienne, le maire est réélu haut la main en 1996. Cependant, les accusations de clientélisme ne cesseront de le poursuivre. " Ici, employés de mairie, retraités, clubs sportifs et associations en tout genre sont particulièrement choyés", observe Véronique Pastoureau, ancienne proche de Ferrand passée dans l'opposition. Et la conseillère municipale de dénoncer "l'agneau pascal entier, estampillé catalan", offert à Pâques à environ 170 personnes, ou le " repas gastronomique spécial" organisé pour certaines "associations influentes".

 

"Ça veut dire quoi, clientélisme ? s'insurge Alain Ferrand.

Aimer les gens, s'occuper d'eux, être humain. Eh bien, oui, ici, on est fier de ne pas laisser les gens sur le carreau." La clé de la réussite des Ferrand ? En 2010, dans un rapport de la Cour des comptes, Claude Robert, un adjoint de Joëlle Ferrand, ex-gendarme, dénonçait un " fichage systématique de la population en âge de voter". Mais Me Henri de Beauregard, l'avocat parisien d'Alain Ferrand, obtiendra, fait rarissime, la condamnation d'un des interlocuteurs de la Cour des comptes pour "diffamation", le gendarme Robert ayant outrepassé ses prérogatives. Selon nos informations, la chambre régionale des comptes s'apprêterait à sortir en juin un nouveau rapport sur certaines dérives de gestion de la commune, l'une des plus endettées du Languedoc-Roussillon. " Ce sont des dettes saines d'investissement, la commune n'a aucun souci", anticipe Ferrand.

 

"Nébuleuse". Les électeurs du Barcarès semblent indifférents aux déboires pénaux des Ferrand. Le casier judiciaire s'épaissit pourtant. En 1998, Alain Ferrand, alors maire, repasse vingt-quatre jours en prison pour une affaire de "prise illégale d'intérêts" au détriment d'une société d'économie mixte dont il était le président. Mandaté par le conseil d'administration, il avait placé 10 millions de francs appartenant à la SEM sur un compte d'intérêts plus productif. Un placement qui avait permis d'optimiser le capital de la société, mais qui aurait dû également lui permettre de toucher au passage la somme de 100 000 francs, ce qui interroge sur le fonctionnement des services de contrôle de l'Etat dans le département. Seule l'intervention du parquet de Perpignan aurait empêché, à l'époque, la rétrocession de la totalité de la commission."

J'ai agi dans l'intérêt de la commune, à laquelle j'ai fait gagner de l'argent", se justifie le maire. L'affaire avait néanmoins conduit à une nouvelle condamnation de Ferrand.

Mélange des genres, prises illégales d'intérêts, fraude fiscale... les griefs contre la famille sont nombreux. Le dernier en date, dénoncé par l'opposition locale, est le rachat par la ville au groupe Partouche du fameux navire ensablé, le "Lydia"... Objectif ? Transformer à nouveau l'établissement en casino. Rebelote ! " La ville fait une affaire, plaide Alain Ferrand.

Elle l'a acheté 1 million d'euros alors que le groupe Partouche y avait fait pour 12 millions d'euros de travaux." En vérité, le maire, interdit de gestion de casinos en France, a poursuivi son activité à l'étranger. Depuis de nombreuses années, il est l'un des codirigeants, avec Francis Perez et Olivier Cauro, de la Pefaco, une dénomination correspondant aux initiales des trois associés. Dans cette société espagnole spécialisée dans les machines à sous et la création d'hôtels en Afrique, Alain Ferrand dirige la branche hôtellerie. Selon un récent rapport de synthèse de PJ lié à certains assassinats en Corse, dont Le Point s'est procuré une copie, les policiers corses qualifient cette société de "nébuleuse" et l'inscrivent dans la guerre sanglante qui ravage l'île de Beauté. " Du pur fantasme, rétorque Alain Ferrand.Lorsque nous avons vu qu'il était impossible pour nous, en France, d'être dans les jeux, nous avons déplacé nos activités ailleurs dans le monde, c'est tout. "

Maire du Barcarès mais surtout chef d'entreprise et gérant d'une véritable galaxie de sociétés, en France et à l'étranger, qui gravitent dans le monde de la nuit, l'immobilier, l'hôtellerie de luxe en Afrique et le jeu, Alain Ferrand n'a cure des rumeurs."Je sais qui je suis, j'ai la conscience tranquille, affirme-t-il . Mon père, qui venait de la terre, m'a donné le goût du travail.La politique, ou l'on en vit, ou l'on en rit. J'ai choisi d'en rire", conclut cet atypique élu local. Les plaisanteries les plus longues ne font pas rire tous les Barcarésiens...

La casserole des " faux électeurs "

A moins d'un an des municipales, Alain Ferrand doit se justifier dans une affaire de " faux électeurs " datant de 2006, où il risque de nouveau l'inéligibilité s'il est renvoyé en correctionnelle et condamné. Dans son réquisitoire définitif, le parquet de Perpignan l'accuse d'avoir procédé à quatre inscriptions frauduleuses sur les listes électorales de la commune à l'époque où son épouse était maire." Il n'y a pas de faux dans cette histoire, s'insurge-t-il.Le seul témoignage à charge est celui d'un ancien employé que j'ai viré. Nous n'avons pas dit notre dernier mot. " Toujours selon le parquet, Ferrand aurait établi de faux certificats de logement en faveur de quatre employés de sa SCI La Riale. Logés " à titre gracieux et précaire " au-dessus du Marina, la discothèque du maire, ces derniers auraient résidé en réalité en dehors de la ville. Les documents en question porteraient en outre de fausses signatures. L'élu conteste farouchement l'ensemble des accusations.

Alain Ferrand : 3 condamnations

Février 1999 : abus de biens sociaux (3 ans d'inéligibilité). Juin 1999 : prise illégale d'intérêts (5 ans d'inéligibilité). 2001 : fraudes fiscales.

Joëlle Ferrand : 1 condamnation

2011 : prise illégale d'intérêts (5 ans d'inégibilité).

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