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- Cher(e)s ami(e)s
- Un séminaire-hommage sur l'historien et résistant Marc Bloch, mon grand-père, se tiendra MARDI 5 NOVEMBRE DE 14H A 17H à l'Université de Perpignan via Domitia (Campus Moulin-à-Vent, Amphi 6).
- Attention
- INSCRIPTION OBLIGATOIRE (Vigipirate) à nicolas.marty@univ-perp.fr
- Marc Bloch (1886-1944) est l'un des plus grands historiens du XXème siècle. Médiéviste, il a révolutionné la science historique en y intégrant, en pionnier, la géographie, l'économie, la sociologie, la religion, la photographie, l'antropologie.... pour en faire
- une histoire globale. Il a fondé la revue des Annales d'histoire économique et sociale qui a donné naissance au courant historique de l'Ecole des Annales à l'origine notammet de l'EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales).
Marc - Bloch fut également combattant de la première guerre mondiale puis grand résistant. Il s'engagea à plus de 53 ans dans la Résistance dont il dirigea la zone lyonnaise avant d'être arrêté, torturé et fusillé par les nazis le 16 juin 1944 .
- Ci-dessous
- le programme et un article de l'historien Jerôme Quaretti sur cette manifestation.
- Je vous attends avec impatience ce 5 novembre.
- Suzette Bloch
- - - Marc BLOCH
Un historien dans la guerre
Alors qu'il venait de succéder à Henri Hauser à la Sorbonne en 1936 en tant que maître de conférences en histoire économique puis en tant que professeur (chaire d'histoire économique)
17 en 19378, la Seconde Guerre mondiale le surprend dans la plénitude de sa carrière et de ses recherches. Malgré son âge (53 ans), une polyarthriteinvalidante et une famille nombreuse, il demande à combattre. Il se déclare « le plus vieux capitaine de l’armée française », grade auquel il est resté depuis 1918, n'ayant pas souhaité se porter candidat au concours d'admission de l’École de guerre. Il est affecté au Service des essences et sa conduite durant la guerre lui vaudra d'être cité à l'ordre du corps d'armée.
Il voit de près le naufrage de la Troisième République. Marc Bloch tire de cet événement majeur, qui bouleverse sa vie, L'Étrange Défaite, un livre posthume écrit dans la maison qu'il possède au hameau de Fougères, commune du Bourg-d'Hem (Creuse), de juillet à . Ce livre, qu'il présente comme le témoignage d'un historien, est publié en 1946. Il accuse les officiers d'état-major et les chefs militaires d'avoir conduit l'armée à la défaite « en préparant la guerre de la veille », il n'épargne pas les « instituteurs pacifistes » de l'entre-deux-guerres, ni la bourgeoisie, « qui avait cessé d'être heureuse » depuis la crise de 1929 et les réformes du Front populaire
18. Outre « l'incapacité du commandement » qui fut « la cause directe du désastre », Bloch pointe les ratés de l'alliance franco-anglaise et l'efficacité psychologique des bombardements allemands19.
Après la Campagne de France et l'arrivée au pouvoir de Pétain en juin 1940, il est — en tant que Juif — exclu de la fonction publique par le gouvernement de Vichy en vertu du statut des Juifs du 3 octobre 1940. Son appartement parisien est réquisitionné par l'occupant, sa bibliothèque expédiée en Allemagne. Il est rétabli le 5 janvier 1941 dans ses fonctions pour services exceptionnels par le secrétaire d'État à l'Instruction publique, Jacques Chevalier - père de François Chevalier, élève de Marc Bloch, qui sera ultérieurement directeur de la Casa de Velázquez à Madrid - et nommé à la faculté de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Jacques Chevalier lui délivre, le 24 février 1941, un ordre de mission afin qu'il puisse se réfugier aux États-Unis, accompagné de sa mère, de son épouse et de ses six enfants. Il n'en fera pas usage, ne voulant pas abandonner sa mère, vieille et malade et incapable de supporter le voyage
Du fait de la santé de sa femme, il demande et obtient une mutation à Montpellier en 1941. Le Doyen de la faculté des Lettres de Montpellier, Augustin Fliche, catholique maréchaliste, antisémite et conservateur, va essayer d’empêcher sa nomination, nourrissant un ressentiment à l'égard de l'historien. Il avertit ses supérieurs qu'un cours public de Marc Bloch peut provoquer des démonstrations hostiles, dont il ne veut pas être tenu pour responsable
21. Marc Bloch est chargé de cours sur l'histoire économique et monétaire de la France et de l'Europe moderne, mais ne peut travailler que dans des conditions très imparfaites, n'ayant pas accès à sa bibliothèque21. En outre, les lois du régime de Vichy sur le statut des juifs(notamment celle du 21 juin 1941, qui impose entre autres un quota d'étudiants juifs dans l'enseignement supérieur, ce qui touche directement son fils) ne font que compliquer la vie de la famille Bloch, qui vit dans des conditions précaires à Montpellier21.
Il rédige entre la fin 1940 et début 1943, sans documentation et dans des conditions difficiles, Apologie pour l'histoire ou Métier d'historien, publié en 1949 par les soins de Lucien Febvre, livre « testament » dans lequel il résume les exigences singulières du métier d'historien22.
Pendant l'Occupation, Lucien Febvre, cofondateur des Annales, souhaite la reparution de la revue alors que Bloch s’y oppose. Sous la pression de Febvre, Bloch finit par accepter. L’autorisation de reparaître sous un autre titre est accordée par l'occupant et Bloch, frappé par le statut des juifs d’, y publie sous un pseudonyme23.
Il entre dans la clandestinité fin 1942, quand les Allemands envahissent la zone libre.
En 1943, après l'invasion de la zone sud qui ne le laisse en sécurité nulle part, Bloch s'engage dans la Résistance, dont il devient un des chefs pour la région lyonnaise au sein de Franc-Tireur, puis dans les Mouvements unis de la Résistance (MUR).
Bloch est arrêté place du Pont, à Lyon le par la Gestapo, interné à la prison Montluc et torturé pendant des jours, soumis à des coups et à des bains glacés, mais il ne donne jamais aucune information
24,25. Le soir, il enseigne la France à des prisonniers français14.
Il meurt pour la France dans la soirée du 16 juin 1944, fusillé dans le dos par quatre tueurs de la Gestapo, aux côtés de vingt-sept autres résistantsrassemblés par groupes de quatre
,14 « qu'il animait de son courage », à Roussille26 sur la commune de Saint-Didier-de-Formans24, comme le rapporte Georges Altman27. Celui-ci mentionne également qu'un garçon de seize ans craignait près de lui :
Cette dernière phrase reste cependant incertaine, Georges Altman n'ayant pas assisté directement à l'exécution. En outre, Étienne Bloch souligne que les conditions de la mise à mort du convoi rendent ce cri peu probable, d'autant plus que les deux seuls survivants n'ont pas rapporté ce
fait
28. Une photographie du « supplicié n° 14 » subsiste, figurant Bloch dans son dernier état14.
(C) Wikipédia
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