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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 13:22

domi-B.JPG   (C) Dominque Baillieux, juillet 2014  -   (* ) à propos du viol de LOLA.

 

Faits divers - Un musée de la catastrophe ou La prose du monde

 

 

"Belle idée : un musée de la catastrophe…"André Breton (Martinique, charmeuse de serpents, page 27 - J.J.Pauvert éditeur, Paris, 1972)

 

-Textes, articles, poèmes, notes, mes chiens écrasés…Quel lecteur y reconnaîtra les siens ?

 

-Faits divers, la vie qui passe. L'écume des jours. Petits bonheurs et grands malheurs, sans cesse recommencés…

 

-Quand le fait divers fascine, les journaux sont fascisants !

 

-Drôles d'événements à la queue leue leue : promenade de voyeur dans la vie mosaïque…

 

-La rubrique des chiens et chats écrasés, voilà la narration de la vie. C'est la vie, bien sûr, qui change la narration, qui moule l'écriture, qui mute les idées, qui fait le style.

Narrer, c'est constater la vie. On n'invente pas. On n'est pas inspiré. On s'inspire : on respire les effluves de vie. On se nourrit des eaux, de la sueur, du sang des autres. Est-ce là la littérature..?

 

-La narration, si elle tente de changer la vie, agit comme un divertissement : oublier la mort ! Misère de la narration…

 

-Le journal, écrit, imagé, en raison des faits divers et de la linéarité somptueuse des images, n'est pas information, mais fiction, spectacle : délectation, souvent sordide, pour les yeux. Là, le mesquin est montré à la loupe; ici, les petites relations ne se distinguent plus de l'Histoire. Grâce à leur fluide, les médias arrivent à nous donner du plaisir face au tragique et au macabre…

 

-La brutalité ne fait que brute alitée…

 

-Ils tentaient de voler des bouteilles de gaz : pris en flagrant délire…

 

-Mon fait divers à moi : mon cinémoi…

 

-Le fait divers, c'est le haut fait du minable. L'épopée du vulgaire. Il confère au pauvre type une éphémère célébrité : Erostrate d'un jour, de quelques lignes dans le quotidien…

 

-Petits riens, notules, faits insignifiants : ce n'est rien, que la vie !

 

-Le poète a constaté que le blé a poussé. "Tout ça, c'est de la chaleur !", lui répond l'agriculteur.

 

-Ecrire "Eggsercices de style", c'est comme l'oeuf de Christophe : fallait y penser…

 

-Jouissance intellectuelle née à la lecture des preuves de Dieu, chez Descartes. Impression de cynisme (fin, d'esprit malin ?) dans le pari pascalien…

 

-Avant, j'écrivais des lieux communs dans un style obscur et ampoulé. Ecriture sophistiquée de ceux qui veulent épater, qui ne savent pas épurer ! A présent, j'écris des trivialités dans le style le plus simple, le plus accessible. Ai-je trouvé la recette de l'écriture populaire..? La bonne conscience de l'écrivain démocrate..? Ou le labeur du journaux inventant des faits divers..?

 

J.P.Bonnel

 

- - -

(*) Point de vue publié sur le site "Ouillade" :

P-O/ Affaire Lola : « Les médias doivent présenter des excuses aux Perpignanais et à leur maire ! »

par ADMIN le juil 17, 2014 21 h 14 min

Pas de commentaire

Lola, 25 ans, a donc menti. Elle a avoué ce midi qu’elle « n’a jamais été violée »…

Elle n’a jamais été violée ce fameux mercredi 25 juin 2014, à 18h 30, sur le boulevard Kennedy à Perpignan. C’était pure invention. Les deux violeurs désignés – des Maghrébins, disait-elle – n’ont jamais existé. « L’un portait un pantalon de jogging rouge, les cheveux rasés sur le côté ; l’autre vêtu d’un pantalon blanc, les cheveux très courts et crépus », c’était dans ses rêves. La dizaine de personnes qui sont passées ce jour-là,  à proximité de l’endroit où Lola a été agressée sexuellement, et auxquelles elle avait lancé un appel afin qu’elles témoignent devant les enquêteurs, du pipeau. Tout est faux. Dans les moindres détails. Une affabulation, un récit imaginaire en bloc mais savamment orchestré, minutieusement manucuré, puisque n’y ont vu que du feu : le médecin qui l’a examiné dans les heures qui ont suivi le crime, les transporteurs de l’ADN, les réseaux sociaux qui comme d’habitude se sont lamentablement enflammés, les associations qui y ont cru… sans oublier les médias, et en particulier le journal L’Indépendant et la radio France Bleu Roussillon qui ont suivi « l’affaire » en en faisant quotidiennement leurs choux gras, « un peu trop en tout cas » selon les Internautes.

Elle disait donc Qu’elle avait été violée en plein jour… Elle témoignait à visage découvert… Son compagnon avait même créé un compte Facebook pour Que justice soit faite pour Lola… Une pétition circulait en ligne… Une marche blanche avait été organisée (et là où tout le monde avait comptabilisé 300 à 400 personnes grand maximum, L’Indépendant en avait rajouté une centaine à la louche pour compter 500 participants)…

Tous les ingrédients étaient réunis pour réaliser le feuilleton de l’été… Et les médias locaux sont tombés à pieds joints dans la gueule de la louve, sans prendre les moindres précautions déontologiques de la profession de journaliste d’usage, simplement pour vérifier l’information.

Car lorsqu’on prend le temps de s’arrêter, de se poser sereinement, pour regarder dans le rétroviseur, on voit bien qu’il y a des éléments qui clochaient, qui ne tournaient pas rond. Il suffisait, par exemple, de se rendre sur les lieux de « l’agression » pour comprendre que Lola ne disait pas vrai, ou en tout cas qu’elle cachait une partie de la vérité : « sa » vérité.

Aujourd’hui, elle avoue qu’elle a menti. Ses aveux sont terribles.

Lola a craqué ce jeudi 17 juillet 2014, à la mi-journée, au terme de vingt-quatre heures de garde à vue dans les locaux de la Police Judiciaire (PJ) à Perpignan.

Mais que de dégâts pour rien ! Des dégâts inestimables. Le mal est fait, tellement « l’affaire » a été médiatisée… Pour tenir en haleine des lecteurs, des auditeurs ? On peut s’interroger et le soupçonner. Les premiers jours des vacances, Perpignan faisait la Une du Petit-Ecran pour une « sordide affaire », pour un « crime affreux », qui venait de se dérouler en plein jour, en pleine rue ! L’H.O.R.R.E.U.R.

Les télés sont descendues à Perpignan des quatre coins de l’Hexagone (c’est une image) pour filmer les lieux et la « victime »… et ainsi l’affaire a tourné en boucle des journées entières, sur les chaînes qui diffusent l’info en boucle. Sur Google, lorsque on tape « Lola victime d’un viol à Perpignan », pas moins de dix pages s’affichent, recensant des kilomètres d’articles de presse parus dans les quotidiens, les hebdos, diffusés également sur les antennes de radio, depuis Québec jusqu’à Tahiti, en passant par Bruxelles, Genève et bien sûr la capitale, Paris.

Les blogs n’ont pas été en reste. Certains du FN, par exemple, qui ont colporté les articles de L’Indépendant traitant du sujet un peu partout en France avec des commentaires peu reluisants sur Perpignan et des amalgames insupportables.

Bizarrement, très étonnamment même !, seul, ou presque, le blog people de Jean-Marc Morandini (Dont on ne peut pas dire qu’il fasse vraiment du journalisme…), avait pris les précautions d’usage, en prenant certaines distances avec le poids des mots pour annoncer ce « crime » : « Une jeune femme affirme avoir été violée en pleine rue à Perpignan (…) ». Tandis que les médias faisaient leurs gros titre avec « Une jeune femme a été violée en plein jour et en pleine rue à Perpignan ».

La presse locale, on l’a déjà dit, s’est emballée honteusement, par le petit bout de la lorgnette. De quoi faire « avec » une soirée à thème, puis la programmer dans le cadre de Visa, le festival international du photojournalisme. Pour en tirer une leçon !

Car l’emballement « no limit » de cette presse locale dans cette « affaire » a eu des répercussions immenses sur le Net dans les commentaires des uns et des autres, parmi lesquels on a pu lire notamment : « J’ai mal pour Perpignan des viols des meurtres et une prison pleine à craquer » (Chris’tian Ag’ret).

Comme le soulignait un Internaute dès 16h sur la toile : « L’Indépendant doit maintenant présenter des excuses à ses lecteurs, aux Perpignanais et à leur maire, pour avoir traité l’information par-dessous la jambe, en tout cas sans vérifier toutes ses sources comme le lui imposait pourtant l’ampleur du sinistre. Ainsi, le journal en ressortirait grandi pour avoir reconnu ses erreurs ; sa légèreté en tout cas dans la manière de traiter l’information ».

Un autre Internaute demande à tous les médias catalans « d’Offrir une à deux pages de publicité gratuites dans leurs colonnes ou sur leurs antennes, pour les commerçants du centre-ville, et ce afin d’assurer une promotion festive et estivale de Perpignan qui en a bien besoin aux lendemains de ce faux-fait-divers qui a sérieusement entaché l’image de la ville ». Pas bête comme idée !

Encore un autre : « Moi, si j’étais maire de Perpignan, je porterais plainte contre Lola, je me porterais partie civile. Elle a quand même sali la ville avec ses conneries ! Il parait qu’il y a même des gens qui ont versé des dons pour l’aider ?… Y’a vraiment de quoi avoir la Haine ».

Charles C.

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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