Josep-Maria Martín
a voulu s'entretenir avec moi, dans le cadre des installations au Couvent des Minimes (et CAC W.Benjamin), à Perpignan (video réalisée par Caroline Morel-Fontaine, le 5/10/2013) - Video diffusée lors de l'exposition, avec d'autres personnages, tels Daniel Tosi, Dominique Sistach...voir sur Yootube- translation par Caroline M.F)
* J.M. MARTIN : Artiste, vit à Barcelone, son travail est centré sur les relations interpersonnelles. Il collabore avec d’autres artistes, architectes, écrivains, travailleurs sociaux, designers, etc. Il a fait des projets pour divers musées et biennales.
Milutown : Echigo Tsumari Art Triena,Yokohama Museum of Art,Japan ; CCCB, Barcelona ; Project Room,ARCO,Madrid ; CRAC Alsace,France ; Nigerian Girls at Platform, Vaasa, Finland ; Biennale di Torino,Italy.9e Biennale de l’Image en Mouvement,Geneva,Switzerland ; Ceramic Juice : Espai d’Art Conteporani de castelló, Spain ; How difficult it is to sleep alone : Centre d’Art Santa Mònica, Barce¬lona ; Rincó de Sueños : Laboratorio de Arte Alameda, Mexico ; De parte de quién ? Call free : Banquete, Palau de la Virreina,Barcelona ; Maison des négociations, Fri-Art Kunsthalle, Fribourg, Switzerland ; Kansai Project in Osaka, Japan ; InSite05, San Diego, USA / Tijuana, Mexique.
Josep-Maria Martín Ceuta, España (1961) vive y trabaja en Barcelona, Perpiñán y Ginebra. Artista visual, que acostumbra a colaborar con otros profesionales y/o “ciudadanos de a pie”, que pudieran estar vinculados al proyecto: artistas, arquitectos, escritores, trabajadores sociales, diseñadores, médicos, enfermeras, investigadores, etc. El trabajo consiste en abrir procesos participativos de investigación y análisis en contextos específicos buscando grietas en los sistemas sociales o personales. A partir de ahí, negocia y crea prototipos que se ponen en práctica, haciendo de su utilización una experiencia reveladora.
Es profesor responsable del Pole Arts Actión, HEAD (Haute École d’Art et de Design, Geneva University of Art and Desing), Suiza, y Responsable Pedagógico en la L’École Superieur de Beaux-Art de Perpiñán, Francia.
***Entretien 1 : Professeur de français, je suis passionné par l'écriture et la littérature. elles m'apportent la solution transitoire à ma souffrance.
Je ne crois pas au pouvoir des politiques et à peine plus au pouvoir économique.
Je suis certain que le pouvoir, en tout état de cause, n'appartient pas aux intellectuels. Le pouvoir des mots, que je relie entre eux chaque jour, me conduit dans un passé douloureuse, celui de mon enfance.
Je donne du pouvoir à la mémoire, celle qui nourrit nos souvenirs et qui construit nos vies. Elle me fait peur, mais m'oblige à écrire. Je la remercie : grâce à elle, j'obtiens un pouvoir fébrile sur mes pensées. J cherche. Oui, je suis un "chercheur", m'identifiant à certains artistes ou écrivains, à force de fréquenter leurs oeuvres. A force de parcourir le chemin qu'ils ont suivi dans ce pays, ici.
J'étudie Walter Benjamin, et je suis déçu, non par sa pensée, qui est originale et profonde, mais parce que je trouve pas de solution, plutôt d'apaisement, dans son oeuvre, mais le contraire : il me replace dans ma condition d'homme faible; il me replace devant la mort, qui est angoisse pour moi et non libération ou accession à une autre forme de vie...
Je ne crois plus en grand-chose, peut-être un peu à la puissance collective, comme celle qui alimente les révolutions arabes; j'aime le peuple qui se rebelle, mais il ne sait jamais garder sa victoire; il est trompé par le nouveau chef ou par l'avant-garde qui s'est emparée du pouvoir !
Je réfléchis à ma réalité d'écrivain et constate que les intellectuels n'arrivent pas à changer le monde; Sartre a voulu s'engager, Camus aussi, et la catastrophe continue dans le monde. Rien n'a changé au point de vue moral, sentimentale, on a même, à notre époque, l'impression de régresser !
Le monde économique éloigne les intelligences des vraies problèmes de la vie. Les penseurs économistes nous trompent ! Et l'économie (marché, finances, multinationales, grande fortunes industrielles, marchands de pétrole et de canons..) a le pouvoir !
Je ne suis pas croyant, je ne crois pas à structure raisonnable et organisée du cosmos. L'univers n'est pas réel pour moi, du moins il n'est pas dans ma réalité, dans ma préoccupation. Mais je me voile la face, peut-être, je suis, qui sait, dans le divertissement...
Je crois en l'esprit, non pas saint, mais intelligent ! Mais au fond de moi, je ne suis sûr de rien. Je ne sais rien. Je doute des autres et de moi-même...
Je suis pessimisme quant à l'avenir,mais je suis pessimiste de naissance...
Nous sommes dans la spirale de la catastrophe : on nous prépare des lendemains qui déchantent. Encore et toujours, les guerres, les crises, les massacres, pour rameuter une croissance...économique !
(à suivre)