Romain GRAU.
Hier soir, mercredi 2 octobre, la salle des libertés accueillait le "Club 2020" dirigé par R.Grau sur le thème de "Culture et animation".
Dès l'entrée, il faut dire que l'animation prima et ravit sans doute la foule de militants UMP (mais où les intellos, les artistes, les créateurs, à part Patrick Lhoste, financé depuis des lustres par les institutions municipales et la famille Alduy)...
Il faut dire aussi que ce compte-rendu sera incomplet car je n'ai pu supporter plus de deux heures ce show à l'Américaine (on ne parla pas la langue d'ici, ni ne prononça le mot catalan), nourri de témoignages positifs sur Perpi (inutiles : on aime tous Perpignan !), d'intervention de playmate, de tours de magie, dignes d'un samedi soir avec Patrick Sébastien...
Il faut, après avoir défini les termes du débat, donner vite la parole au public (au peuple); ensuite, on peut répondre et donner des solutions, ses propositions. Tous les groupes politiques font l'inverse, imposant leurs vues, sans respect pour la démocratie...
Le gentil R.Grau a commis l'erreur, en voulant faire du neuf, de participer à la "politique-spectacle" face au visage mortifié de Jordi Vidal, qui s'enfuit vite, en inventant un slogan inédit pour la ville "la magique"... Cette semaine de magie se déroulerait au mois de mai, libre de tout événement : c'est vrai, en mai, fais ce qu'il te plaît !", mais là, c'est trop, c'est gros : pour oublier le malaise perpignanais (chômage, commerce, TGV, communautarisme, émeutes, clientélisme, misère de certains quartiers, drogue...), on a recours à un tour de passe-passe !!!
Comme avant, dans l'antiquité, le cirque (Figures l'a repris) : panem et circences ...
On n'organise pas un débat commençant à 19h30, en semaine, jusqu'à 22h et plus, alors que certains travaillent (encore...) le lendemain... Michel Pinell, lors de "son " (et pour J.Marc.Pujol) débat sur la culture, avait eu l'intelligence de le programmer un samedi matin.
Pourtant, la soirée commença de façon digne et sérieuse. R. Grau définit la chose, lien social, présent partout, dans l'éducation, le rayonnement économique. Il montra les tabous : la culture et l'argent, la culture et la politique, la culture et l'économie; pourtant elle a besoin de l'argent public et "depuis 20 ans, beaucoup de réalisations, utiles, efficaces; mais il reste à faire..."
Puis, M.F.Barbera dressa le bilan de trente ans culturels d'Alduysme, de manière objective (sans toutefois parler des coûts : L'Archipelé, etc...) Ce recul était nécessaire pour aller de l'avant. Les autres intervenants furent moins dynamiques, lisant leurs propositions sans regarder le public, ce qui est abominable...
Ainsi Laurence Herlin (petite voix) et l'ami Armand Gombert : celui-ci proposa une balade culturelle dans la ville par smartphone, ce qui est dans l'air du temps, paraît-il.. Ce qui me semble intolérable, les gens (les jeunes surtout) vivant avec cette prothèse; en outre, le commentaire livré par ce biais (comme les audiophones dans les musées) ne fera que massifier la culture, chacun subissant le même message au lieu de se faire une opinion personnelle sur une oeuvre...
Fabrice Rallo, l'animateur, reprit le fil de façon plus dynamique et conviviale; il parla d'une "culture des quatre saisons" (sans citer Vivaldi), d'une alliance "culture-commerce-tourisme" pour expliquer "la transversalité de cette soirée"... La culture est le socle de l'équilibre et de l'identité d'une ville, formule qui me plaît. Il acheva en notant que la ville a investi dans la culture, mais que "son image n'en profita pas.", ce qui me semble juste. "Il manque une communication tranversale" : la commission Pinell a intégré cette évidence depuis le début...
Avec l'intervention attendue de Mauice Halimi ("Maurice est toujours bon, même long"), on reparla de "culture de la mémoire", de "culture muséale", l'adjoint à la culture actuel critiquant au passage la priorité donnée par J.P.Alduy (présent mais silencieux) au "spectacle vivant". La culture "intra muros", et non dans la rue ou les quartiers, se trouvant magnifiée à présent par l'agrandissement du musée Rigaud et la création d'un centre d'art contemporain face à l'ancienne école des Beaux-arts, ancienne dépendance (internat ?) de l'ancien lycée, place Arago...
"Avec le pôle muséal, se retrouver sur la mémoire et l'identité perpignanaise", déclara l'avocat, tout en jetant le trouble, à propos de "Visa pour l'image" : malgré son succès et sa notoriété, l'événement n'a pas pu "transmettre l'image identitaire" de Perpignan...
Quelle est cette image, quid de cette identité..?
Je reviendrai sur le discours halimien, mais ne parlerai pas de la suite de cette soirée "magique", qui devint nulle, insoutenable, insurmontable...ridicule, et R. Grau, dans son coin, demeurait bien mutique, conscient de la vacuité et de la fatuité des propositions de son équipe...