Toile de Gino Balbino Giner-Gabarda.
Le peintre est mort dans Collioure tant aimée : 'il s'en est allé vérifier si les couleurs de l'au-delà sont aussi lumineuses qu'ici-bas", dit le faire-part, publié dans le quotidien L'Indépendant (11 mai 2012), ajoutant : "ses cendres seront confiées à la Méditerranée qu'il aimait tant."
Il avait fait les Beaux-Arts, avait beaucoup exposé, invité tout récemment à la Bienale internationale de Florence, mais n'aura jamais pu se libérer de l'emprise d'un père, Balbino Giner Garcia, si glorieux, si connu pour sa faconde, son exubérance, sa bonne humeur, son talent, en Catalogne. Gino, lui, était plus froid, plus réservé, moins populaire; après les expériences figuratives et abstraites, il avait retrouvé la luminosité matissienne dans son ultime veine (image ci-contre).
A l'occasion de sa "rétrospective de 2005 à Perpignan, j'avais écrit (cf. "leblogabonnel") un article "méchant" sur lui, "fauve d'un après-midi d'été": la pornographie attire les foules, mais il ne suffit pas de montrer son cul pour montrer son génie...
Depuis ce non-événement, il m'insultait, quand il me croisait à Collioure (*), ou se postait tout près de moi, avec un air mauvais, comme lors d'un récent vernissage à la Castang Galerie.
Oublions ces mesquineries ! Ce personnage était mal dans sa peau, il n'a pu donner le meilleur de lui-même : faute d'avoir pu "tuer le père", comme le proclame la psychanalyse de trottoir, il essayait de tuer les autres... Le journal "républicain des Catalans" lui consacre une page entière, en couverture : un sacré linceul. La commémoration comme un fait divers, cela permet de ne pas causer culture tous les jours en ce Roussillon tissé de jalousies et d'hostilités rentrées...
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(*) Je n'ai rien d'intéressant à vous dire ce matin, alors je vais vous parler d'un personnage insignifiant. Je l'ai rencontré à Collioure, ce dimanche de foule et de marché. Il me poursuit de sa hargne, m'adresse des mots de haine. Il m'a lancé, je crois, un mot charmant "Je vous emmerde !" Il est plus doué en parole qu'en einture, c'est sûr !
Cet individu raffiné s'appelle Balbino Giner, numéro deux, dit "le Petit". Comme il veut se distinguer du père, si sympathique et talentueux, il se fait appeler "GINO": sa petitesse est toute dans ce diminutif...
Pourquoi cesinsultes ? J'avais écrit, durant l'été 2005, un pas gentil article sur sa mauvaise peinture (voir les débuts de mon blog) : cet "artiste", utilisant les zébrures animales et les costumes des bagnards, dans les couleurs franches de Matisse, n'a pas apprécié que je définisse ainsi son bariolage "pinar plutôt que pintar". J'ai la liberté de dire ce que je pense et ce monsieur me prête trop d'importance: ma "critique" n'a été lue que par 345000 personnes...
Je l'ai revu un peu plus loin, près des stands des auteurs et éditeurs: se montrer dans le monde de la culture ne peut être que valorisant pour sa cote et ses marchands. On dit toutefois que Gino est plus cul que ture...mais cela ne nous regarde pas...
Au fait, trêve de trivialité et d'insignifiance, j'avais une info importante à vous communiquer : Marie-Christine Barrault lit ce soir des poèmes de Césaire et Saint-John Perse, au Château Royal, à 21 heures (10 euros): enfin, la vraie culture !
La tombe du père, décoré par le fils, au cimetière ancien de Collioure, avec l'appui de la municipalité.
(photo de Nadine de Brabandère)