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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 12:33

eric-guillot-discret-auteur-qui-s-est-aventure-dans-le_2424.jpg Le journaliste Eric Guillot, je l'ai enfin rencontré, cet été 14, à Collioure; après avoir échangé quelques mails, le voici, pour de vrai, en humour et bonne humeur !

 

 J'aime son action au sein de Centre-Presse, à Rodez, pays de Soulages : il anime depuis quatre ans une rubrique consacrée à la poésie, dans le magazine du dimanche… Il faut louer ce journal pour son courage : publier de la poésie, pleine page, quand il est plus simple et plus productif d'exhiber des faits divers..!!!

 

Je lui dois tant : il a publié durant quatre semaines mon long poème, sans rime ni ponctuation, sans rimes, mais avec raison, j'espère, oui, mon très long poème sur "Machado et l'enfant du troisième millénaire"…

 

J'aime aussi l'autre face de ce Janus de l'Aveyron : Paul TOJEAN, issu de Saint-Affrique, qui se permet de publier un livre au titre iconoclaste "L'Art de déplaire" !!! Chez Brumerge (Roubaix, 2013, 9,50), Paul présente même Tojean, avec photos et textes malicieux, le recueil étant préfacé par Claude Confortès, homme de théâtre et complice de Wolinski…

 

Les lecteurs les plus heureux auront la chance de lire un autre opuscule intitulé "Voyages", qui relate un itinéraire aux sources de Machado, en Andalousie : "L'Espagne au coeur du voyage…Un poème-récit…" que Paul-Eric lira, j'espère, quand nous nous rencontrerons en avril 2015, à Rodez, pour un dialogue machadien à plusieuxrs voix…On vous tiendra au courant !!

 

  *** Éric Guillot, timide et discret amoureux des mots

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par LAURENT HORTES

 

 

 

Éric Guillot, discret auteur qui s’est aventuré dans le champ de l’intime.

Photo YVES ESTIVALS

 

Il a une gueule, une vraie. Au sens cinématographique du terme, celui des indispensables second rôle, de ces “figures” sans qui les premiers rôles ne pouvaient exister. Ces inoubliables Robert Dalban, André Pousse, ou Charles Gérard à la gouaille et à la faconde toutes parisiennes sans qui Gabin, Ventura ou Belmondo auraient semblé nus et déplacés dans leur propre monde.

 

Lui, on le côtoie tous les jours, paradoxale discrète et grande silhouette à la barbe et aux cheveux poivre et sel. Toujours souriant, aimable et à la parole douce. Lui, c'est Éric Guillot, ancien compositeur-typographe du temps éreintant du plomb dans les imprimeries de presse, aujourd'hui technicien d'édition à Centre Presse.

Et c'est un peu de ce sud-Aveyron, celui de la sauvage beauté du détroit des Raspes qui nous a rapprochés, ces soirs enfiévrés d'élection où il demande toujours, de sa voix calme et posée et avant de les saisir pour le journal du lendemain, les résultats de la commune d'Ayssènes, où il a passé toute son enfance. Ah Ayssènes, l'un des plus petits villages de ce département, ses fraises et ses bâtisses qui dominent le Tarn.

Éric est un poète. Un amoureux de mots, des rimes, des sentiments. Une vie consacrée à la joliesse de l'écriture découverte à l'adolescence grâce à "L'albatros" de Baudelaire.

 

Alors, avec ses premiers salaires, il se jette à corps perdu dans l'achat et la lecture des romantiques du XIXe siècle, Rimbaud et Verlaine. Puis ce seront les maîtres du XXe siècle, Aragon et Éluard. Mais il garde une affection particulière pour André Breton, "qui fut intègre et fidèle toute sa vie".

Sous ses airs de solide gaillard, il lui est plus facile d'écrire que de dire. Alors au fil des ans, il a écrit des mots, des textes, Ainsi suivant l'actualité et ses envies, il persifle dans le “Singe blanc”, ce pape Jean-Paul II déconnecté de la société. Un texte où la beauté des mots vient atténuer l'impertinence des critiques.

 

Et puis il y a Rosy, son épouse. Il lui a dédicacé "Neuf poèmes d'amour", publiés chez l'Harmattan. Lui, le discret s'est laissé aller à aborder le champ de l'intime, "un exercice parfois difficile, où il faut inventer une forme."

Éric est plus à l'aise, stylo en main que micro devant la bouche ; sans doute cette irrépressible et intimidante discrétion qui le paralyse. "Tu sais, lors de l'inauguration de l'exposition d'Onet, j'ai voulu dire mes textes. Ce fut une catastrophe. Un auteur ne doit pas lire ses propres textes. Un lecteur est plus libre de lire qu'un auteur".

Homme d'écrit, Éric Guillot reste dans une bulle ouverte sur le monde où la pertinente retenue des textes l'emporte sur la violence immédiate des paroles.

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commentaires

D
Bonnel est bon à encenser des nuls qui ont l'art de déplaire,<br /> vraiment!
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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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