Dimanche, il a vu
Un mur qui chante "l'avenir est à nous", un restaurant russe proposant un accompagnement au piano et un bar catalan à tapas emboutit et zarzuella pour deux.
En cette ville occitane, il a découvert l'immeuble qui abritait le jeune théâtre de Molière, l'Illustre Théâtre.
Place de La République, la statue qui brandit les droits de l'homme a été recouverte d'une toge blanche : il a gelé toute la nuit, mais c'est surtout une fête patronale qui a engendré ce carnaval; et les rues sont jonchées de paille : seraient passés par là des milliers de bovins..?
Ce dimanche matin de froid et de soleil, entre les mamies chargées de pains et de gâteaux et les intellos attablés à la terrasse du café des arts, est passé un homme grand, tirant son vélo pareil à une seconde maison; c'est, en fait, son unique bien, truffé d'objets de récupération; ce sans-dominicile fixe claudique et son dos est chargé de deux guitares. Il navigue dans les rues en quête d'un abri.
C'est dimanche et le jour s'annonce heureux. Il marche libre et léger. Il découvre la vie comme au premier jour. Il ne connaît pas son bonheur...