D 'AVIGNON (OFF) au théâtre de L'Archipel : - MARIE CLAVAGUERA-PRATX : AUTOUR DE A L’APPROCHE DU POINT B
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Toute La Culture avait découvert, au printemps dernier, la création de Marie Clavaguera-Pratx et de la Compagnie La Lanterne, À l’approche du point B .
Alors jouée dans le cadre du festival Prémices organisé conjointement par le Théâtre du Nord et La rose des vents, la pièce avait séduit aussi bien le public que la critique, qui lui avaient réservé un bel accueil. Aujourd’hui, un peu plus d’un an plus tard, elle part à la conquête du Off d’Avignon, du 7 au 26 juillet. Alors que la première a eu lieu hier à la Manufacture, rencontre avec Marie Clavaguera-Pratx, auteur et metteur en scène de À l’approche du point B.
Comment vous est venue l’idée de À l’Approche du Point B ?
Parce que j’ai eu l’occasion d’accompagner des personnes handicapées, je me suis rapidement posé la question de l’accompagnement des personnes dépendantes, de savoir comment, humainement, on peut apporter un soutien. La place du paramédical qui entoure ces personnes dépendantes m’a paru également essentielle, de savoir comment le paramédical rentre chez les gens, dans leur intimité. Dans le spectacle, elle se traduit par le personnage de l’aide-soignante, interprétée par Chloé André, en observant la façon dont elle se positionne dans la maison, mais aussi avec la façon dont le couple vit ce moment très intime, celui de la fin de vie, par rapport à cette personne étrangère, mais essentielle.
Le thème principal de la pièce, c’est la vieillesse, un thème peu engageant à prime abord et peu « à la mode » : pourquoi vous y être intéressée ?
Le thème de la vieillesse m’est apparu comme le meilleur axe que j’ai pu trouver pour travailler sur la vie, car on se rend compte de la vie quand le corps nous lâche et que la vie nous quitte. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai souhaité que le vieillard soit interprété par un jeune homme : parce que souvent, les personnes âgées qui sont en train de mourir ont la sensation d’avoir vingt ans. Lors de mes rencontres avec des personnes âgées, j’ai entendu cette phrase qui m’a interpellée : « Je suis un petit homme et je ne me suis pas vu mourir. »
C’est d’ailleurs pour cela que, au cours de la pièce, le neveu du vieillard remarque que le couple s’est débarrassé de son miroir : le miroir reflète son état de vieillesse au couple, alors qu’ils se sentent encore jeunes. Voilà pourquoi je l’ai installé dans un corps jeune, parce qu’il se sent jeune même s’il ne peut plus réagir physiquement comme il l’aurait voulu : le jeune danseur permet de matérialiser le fantasme du vieillard qui se voit bouger comme lorsqu’il avait vingt ans, mouvements qui alternent avec des moments de faiblesse extrême correspondant à l’âge du corps du personnage.
Danse et théâtre sont inséparables dans la pièce. Comment envisagez-vous l’un par rapport à l’autre ?
Dans À l’Approche du point B, c’est le théâtre qui est le plus important, le plus visible. Vincent Clavaguera, le danseur, a travaillé comme un comédien, il n’est pas dans la performance du danseur mais dans l’interprétation corporelle conçue dans un axe théâtral. Même si le personnage ne dit rien dans la pièce, son travail corporel s’est mis en place de façon insidieuse tout au long des répétitions pour donner l’illusion, à la fin de la pièce, qu’il a effectivement parlé, même si ça n’est pas le cas. Il fallait également que le danseur ne soit pas trop différent des autres comédies, qui, eux, ne sont pas danseurs : on a ainsi demandé à Vincent Clavaguera de faire comme s’il ne savait pas danser. Ainsi, des moments corporels existent quand on sort de cette espèce de pseudo-réalisme, ils sont ce que j’appelle des capsules vitales : ce sont des instants dansés ou chantés, qui donnent l’impression qu’une capsule à l’intérieur du cerveau a sauté pour que la personne laisse tomber ses barrières psychologiques et se laisse aller à l’expression corporelle de ce qu’elle veut exprimer.
À l’Approche du point B évoque les quatorze stations du chemin de croix : pourquoi s’inspirer de cette figure christique ?
Le Christ n’est pas non plus une figure très à la mode, mais tout le monde la connaît, elle fait partie de l’inconscient collectif. Ainsi, cette inspiration religieuse n’est pas une volonté de faire référence à la religion elle-même : elle est plutôt un canevas brut pour représenter la souffrance dans la pièce. En effet, ces images de la souffrance, même si nous ne sommes pas capables de reconstituer dans l’ordre et avec exactitude les quatorze stations du chemin de croix, font partie de notre imaginaire collectif. Ainsi, les quatorze scènes de la pièce font chacune références aux stations de la via crucis, de la condamnation à la mise au tombeau, mais plus pour créer un sentiment d’universalité que comme une référence précise à la religion.
Vous avez écrit cette pièce que vous mettez également en scène : comment abordez-vous la question du texte dans cette pièce qui est aussi bien mise en scène que chorégraphiée ?
L’écriture s’est faite en deux temps : j’avais déjà écrit plusieurs morceaux de texte avant les répétitions, j’avais un tableau schématique de la pièce avec les quatorze scènes, mais c’était très écrit, très littéraire, et je ne l’ai du coup pas donné tel quel aux comédiens au moment de commencer à répéter. Au contraire, je leur ai demandé d’improviser sur chaque scène, en fonction du titre de chaque station, en échangeant leurs rôles. Cela m’a permis de me rendre compte qu’il fallait que j’enlève beaucoup de texte, ce que j’ai fait au fur et à mesure : en effet, alors que la pièce avance, on prend conscience que le texte, les mots sont superflus, qu’ils sont surtout là pour combler un vide. C’est ce qui est matérialisé par les personnages du neveu, de l’ami, interprétés par David Scattolin, qui parlent parce qu’ils n’ont pas grand-chose à dire, alors que la femme du vieillard, jouée par Géraldine Roguez, parle de moins en moins, et lorsqu’elle tient son mari mort entre ses bras, elle n’a plus besoin de parler pour s’exprimer, les mots ne sont plus nécessaires.
Quel effet cela vous fait-il de jouer à la Manufacture, dans le Off d’Avignon ?
C’est une expérience merveilleuse ! C’est notre premier projet « solide », qui est né dans des conditions très précaires – c’est d’actualité ! Et toute l’équipe est à fond sur le projet depuis le début. On a joué au Centre Dramatique National de Poitiers et au Théâtre du Nord au printemps 2013, ce qui a été le lancement du projet. Jouer ici est le résultat d’un travail énorme afin de pouvoir se le permettre financièrement, et avoir réussi à le faire, c’est l’aboutissement de ce gros effort aussi bien que le commencement d’une aventure que l’on espère longue. Humainement, l’équipe est très soudée, très unie, aussi bien l’équipe technique que les comédiens.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite avec À l’Approche du point B ?
Que tout se passe bien à Avignon, que l’on ait bientôt de nouvelles dates ! Et aussi que l’on puisse avancer sur de nouveaux projets. Cette pièce est un sacré pari : elle n’est pas à la mode ! Alors il faut nous souhaiter que ça marche aussi bien qu’à Prémices (au Théâtre du Nord), puisque cela nous a permis d’enclencher plein de belles choses, comme le travail avec le Théâtre de l’Archipel – scène nationale de Perpignan, qui va nous accompagner pendant trois ans à partir de la saison prochaine. Tout ce que nous espérons donc, c’est que les gens viennent nous voir à Avignon !
© 7 juillet 2014 Par Audrey Chaix - Toute la culture -
Photo : © Alexandre Jeanson
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EN CLOTURE DE "PERPIGNAN SUR SCENES" - HUSTER / JFK / ALBERT CAMUS
28 JUILLET AU 2 AOUT
CINEMA THEATRE CREATION ACTORAT ART DRAMATIQUE REPERAGES BUREAU DES TOURNAGES
Tout commence par un rêve partagé avec Jean Sagols : créer un bureau d'accueil des tournages sur l'ensemble de la catalogne nord et des comarques gironines avec Les Escales Catalanes. On discute talents locaux avec Guillaume Lagnel et voilà que naît l'idée d'une école. Jean en parle à Huster... Voila comment autour de l'annonce du parrainage de "Pictocat" par nos deux artistes et de la création de l'École, Guillaume organise une mini tournée pour Francis Huster. "Perpignan sur Scènes" coréalise le spectacle avec l'Arche de Noe - et le CML en profite pour présenter le dernier livre de l'acteur .... Marie Costa
LUNDI 28 JUILLET
RESTAURANT LE SAINT JEAN A 18 HEURES 30
Le Centre Méditerranéen de Littérature et la Ville de Perpignan présentent une rencontre avec Francis Huster autour du thème : « l’artiste et le monde : vigie et sentinelle » à l’issue de laquelle le comédien signera ses livres « Et Dior créa la femme » et « Camus, un combat pour la gloire »
MARDI 29 JUILLET
19 h 30, COUVENT DES MINIMES PATIO
J.F.K
Alors que la voiture présidentielle de JFK (John Fitzgerald Kennedy, passait sur Dealey Plaza, le 35e président des Etats-Unis fut mortellement blessé par des tirs d'arme à feu. Il est le quatrième président des États-Unis à être victime d'un assassinat et le huitième à mourir en exercice.
Francis Huster était du côté des américains. "J'ai toujours pensé que l'Amérique était le rêve de la France, d'un monde pluraliste, arc-en-ciel, antiraciste. Je me trompais. L'assassinat de Kennedy c'est la perte de 50 ans pour l'avancée du monde."
Depuis presque 50 ans, les différentes thèses autour de l'assassinat de JFK ressurgissent. Pour Francis Huster, le président américain a été assassiné par un "complot qui se trouvait en face de la voiture. Le tueur est le même assassin qui a tué Martin Luther King.
21 HEURES 30, COUVENT DES MINIMES, PATIO
HUSTER ET CAMUS
«Albert Camus, le héros de ce Combat pour la gloire, n'a jamais écrit une ligne de ce récit. J'ai pris sa peau et sa voix pour lui rendre hommage, et le coucher sur papier par la plume de son vrai stylo Parker - que Catherine Camus m'a fait l'honneur de m'offrir au soir de la première des neuf cent soixante-trois représentations de La Peste.
Chaque soir dans ma loge, en France comme à l'étranger, de Paris à Monte-Carlo, de Genève à New York, de Lausanne à Fort-de-France, de Bruxelles à Washington ou Boston, sur un calepin noir, perdu et retrouvé plusieurs fois, j'ai écrit ce qui m'étreignait dans la peau de Rieux et celle de Camus à la fois.
Vous allez donc lire, ou plutôt entendre, ce que j'ai noté non pas à sa place, mais en place de lui. Ici. Sur les planches du théâtre. Le lieu du monde où il a été le plus heureux. Là où il sera, à jamais, vivant. Pour que vous puissiez enfin partager avec lui, par l'au-delà, son combat pour la gloire.»
Camus avec une surprise : la lecture de la traduction faite par Camus soi-même ( oui, sa langue maternelle est le catalan sa mère était de Minorque) du sublime poème de Joan Maragall "el cant espiritual".
L'original sera lu par l'excellent Josep Cabré.
EN CLOTURE DE "PERPIGNAN SUR SCENES" - HUSTER / JFK / ALBERT CAMUS
RESERVATIONS 04 68 62 38 82
HUSTER CAMUS JEUDI 31 JUILLET COLLIOURE SQUARE CALONI 20H30 renseignement Office du Tourisme
Rencontre Dédicace Hôtel Casa Pairal 18h
HUSTER CAMUS VENDREDI 1er AOUT BANYULS MAS REIG 21H30 renseignement Office du Tourisme
Rencontre Dédicace en front de mer 12h30
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*** ILS ONT TUE JAURES JEUDI 31 JUILLET A PARTIR DE 18H00 Rencontre avec JEAN SAGNES pour son ouvrage paru aux éd. Talaia 1914 - JAURES CONTRE LA GUERRE Dans les années et les mois qui précédèrent la déclaration de guerre d'août 1914, Jean Jaurès prononça plusieurs discours pour tenter d'enrayer le mécanisme qui précipitait l'Europe vers la catastrophe. Aurait-il pu empêcher le conflit? Son assassinat le 31 Juillet 1914 par un militant nationaliste prouve, en tout cas, que sa voix était entendue. Les textes de Jaurès démontrent la clairvoyance de leur auteur et sont, à bien des égards, encore d'actualité. |