"Eté 66" est fini, de façon grandiose (et gratuite !) avec le concert de Jean-Philippe Collard; hier soir au Château Royal de Collioure. Reste le festival Casals de Prades et les découfletteries des jeudis de Perpignan...
Il faut, quand on aime la musique, aller à Céret :
MuSIC, Un nouveau Musée à Céret
Je vous propose de faire connaissance avec ce nouveau blog culturel : merci à lui !! leblogcultureldyl
Nouveau musée à Céret
MüSIC, un lieu de haute culture musicale
Aménagé dans les vastes et solides locaux de l’hôpital Saint-Pierre, au cœur historique de la Cité, jouxtant la Capelleta, ce musée est né d’un premier projet vieux de dix-huit ans qui s’est développé et a grandi par étapes. Autour d’une collection s’enrichissant sans cesse d’instruments catalans (environ 300 pièces actuellement) et de partitions musicales de même origine sont venus s’ajouter la collection Herzka-Nil, du nom du couple qui a recueilli des hautbois et instruments voisins dans le monde entier, et le fonds Gendron, constitué de 43 heures de films sur les sociétés et leurs rites, tournés dans les années 60 et 70 et 18000 prises de vues photographiques. « C’est une collection d’instruments populaires, fait remarquer Paul Macé, son directeur, alors que généralement les musées existants ne présentent que des instruments savants ». Ce qui n’exclut pas la présence d’instruments savants dans la collection catalane car la musique de cette région a évolué selon les époques.
Le hautbois : une anche double, un tube, une perce conique
Les Zurichois Heinz Stefan Herzka et Verana Nil se sont intéressés au hautbois lors d’une rencontre avec un musicien grec au cours d’un voyage à Thessaloniki. Ils ont alors collecté des instruments sur trois continents, de la Bretagne au Japon et à l’Afrique du Nord, et ont rassemblé la collection probablement la plus complète du monde. « Le hautbois cherche l’autre, écrivent Herzka –Nil, il est un instrument double dans l’Antiquité, (…) il dialogue avec le tambour, la cornemuse, entre en relation avec le public, les danseurs, les castels. (…) Il provoque l’échange. Son pouvoir de mobilisation émotionnelle, ressenti magique par le grand public, est probablement à la source de l’ambiguïté de la société envers les instruments à anche double – anche ayant des ressemblances aux cordes vocales – et envers les musiciens qui la maîtrisent. …Pourtant deux faits étaient évidents, il ne fallait pas se limiter aux instruments à anches mais les considérer comme éléments de cultures complexes. C’est pourquoi nous avons toujours intégré d’autres objets, comme les tissus ou les bijoux traditionnels ainsi que d’autres instruments typiques. »
Une scénographie qui crée une ambiance de spectacle vivant
Lorsqu’on entre dans le hall du Musée on pénètre dans une atmosphère étrange. Une vaste carte stylisée montre les trois continents où les instruments ont été collectés. Des projections sur les murs font vivre des lieux populaires, généralement en plein air et montrent la vie des populations où la musique se joue. Le principe de base de MüSIC c’est d’être un lieu vivant : non pas montrer des vitrines statiques, mais installer les objets présentés dans des ensembles animés. On a pour cela fait appel à des professionnels des arts du spectacle. Guillaume Lagnel, avec son groupe théâtral de l’Arche de Noé, a pris en charge la réalisation de la scénographie. « Nous voulions, nous dit-il montrer le visible et l’invisible des civilisations qui portent les instruments, construire des dramaturgies, créer des cheminements. Il a fallu pour cela jouer avec les contraintes, celles de l’architecture, celles du contenu – les instruments – et faire entrer le monde des hommes et de la musique dans ce lieu ».
Au préalable Paul Macé, directeur de la structure, Laura Thomas, professionnelle en gestion de l’information, Christine Macé coordinatrice, avaient travaillé avec Jean-Luc Respaud, informaticien, développeur web et Laure Foulquier, secrétaire et comptable à la mise en place du projet. Guillaume Lagnel, de son côté a œuvré avec Chab, artiste peintre, décorateur et créateur de masques et Michel Roy, architecte et scénographe. Le résultat, ce sont, dans des salles à la luminosité très atténuée pour protéger les collections, soutenues par un accompagnement de musique discret, et variable, des projections sur les murs latéraux de scènes de la vie dans les lieux où sont joués et collectés les instruments. S’y ajoutent beaucoup d’autres types de documentation, stations d’information utilisant les moyens audiovisuels, défilement d’images, visite de sites Internet et un important fonds documentaire. Le Musée abrite en outre du 20 Mai 2013 au 17 Mai 2014 une exposition temporaire « Voyage aux origines » qui propose un itinéraire partant des instruments à anches actuels et remontant jusqu’à l’époque médiévale.
Organisation de la structure
Le Musée comprend deux départements : Spectacle Vivant, qui porte les projets culturels et artistiques et Recherche et ressource pour l’exploitation des fonds documentaires et la valorisation des recherches. Un Conseil scientifique présidé par M. Jean-Pierre Dalbéra y est associé.
Une équipe permanente de huit personnes assure le fonctionnement du Musée, géré par l’Association CIMP (Centre International de musiques Populaires). MüSIC accueille largement les scolaires, usagers depuis longtemps déjà des animations proposées par l’équipe. Afin d’assurer une visite fructueuse, le musée n’accueillera en même temps que 30 personnes.
Yvette Lucas
MuSIC. Musée des instruments Céret. Collections d’instruments du monde et patrimoines vivants 14 rue Pierre Rameil 66400 Céret 04 68 87 40 40.www.music-ceret.com
Tarifs 5 et 3 €, - 7 ans gratuit. Groupes 4 €, scolaires 2
Horaires du 2 mai au 14 septembre : ts les j. de 10h30 à 13h30 et de 14h30 à 19h.