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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 16:11
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FESTIVAL MUSICAL D’ÉTÉ JUILLET/AOÛT/SEPTEMBRE 2014

COLLIOURE NOTRE-DAME DE CONSOLATION

DE LA VORA DEL MAR i DE LA TERR A FERMA

la Compagnie Musicale Catalane présente

13/19 JUILLET 2014/19H30 DALLA GUERRA AMOROSA

Musiques et cantates italiennes.... et à l’italienne Oeuvres de Scarlatti, Zipoli, Händel,Veracini Avec Carole Parer, clavecin - Amandine Solano, violon - Josep Cabré, baryton.

15 juillet à Consolation /19 juillet à Monestir del Camp

23/26 AOÛT 2014 / 19H30 PARTENZA AMOROSA

Le XVIIe en Italie. Oeuvres de Monteverdi, Legrenzi, Fal-conieri, Marini, Provenzale... Avec Carole Parer, clavecin - Amandine Solano, violon - Josep Cabré, baryton

23 août au Monestir del Camp / 26 août à Consolation

DES BORDS DE MER

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AU COEUR DES

TERRES PASSA MONASTIR DEL CAMP

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9/13 SEPTEMBRE 2014 / 19H30 DE SALZBOURG À VIENNE

Mozart et Haydn : poèmes en musique, chansons poétiques ...

Avec Carole Parer, fortepiano - Josep Cabré baryton.

9 septembre à Consolation / 13 septembre à Monestir del Camp

TARIFS /15€ par concert 20€ pour deux concerts.
Repas tiré du sac avec les artistes après le concert (1€ pour le site)

INFOS / La Compagnie Musicale Catalane: 06.14.90.52.51 Les Amis du Monastir del Camp: 04.68.38.71.24 

Pour sa deuxième édition estivale, le festival «Des bords de mer au cœur des terres»  met en résonance  pendant tout l’été deux haut lieux du patrimoine roussillonnais (66)  : Notre Dame de Consolation de Collioure et Monestir del Camp à Passa. Né de la rencontre artistique de Josep Cabré, Guillaume Lagnel et Gildas Girodeau ce festival de musique «entre baroque et classicisme: voix et instruments» propose à partir de 19H30 le 26 août et les 9 et 13 septembre trois grands concerts de la Compagnie Musicale Catalane à chaque fois interprétés dans la fraîcheur des chapelles de ces sites remarquables.

 

Avec Carole Parer au clavecin, Amandine Solano au violon et  Josep Cabré, baryton, partez à la découverte des multiples façons de chanter et raconter l'amour dans l’Italie du  XVIIIe : cantates de  Scarlatti et de Haendel, œuvres pour clavier de Domenico Zipoli et pour violon de Francesco Maria Veracini. Les instruments, définitivement virtuoses, se joignent au chant, mettant en scène bergers et nymphes de la poésie pastorale, effeuillant la marguerite de l'amour en quête d'un "oui" ou, au moins, d'un "peut-être", en aucun cas d’un "non". 

 

De la même manière, le 23 août au Monestir del Camp et le 26 à Consolation, c’est le XVIIe  siècle italien qu’il sera donné au public de découvrir  avec «Partenza amorosa», interprétée par ce même trio.  Et pour ce deuxième volet, l’amour est toujours présent. Si la Partenza amorosa de Monteverdi décrit l’exaltation du sentiment amoureux lorsque l’amant s’en va, les personnages des fables champêtres sont également présents chez Giovanni Legrenzi, ainsi que la caricature de l’amour d’une veuve, Christine de Suède, décrite par Francesco Provenzale. Un feu d’artifice musical pour ce XVIIe siècle italien. 

 

Enfin, le 9 septembre à Consolation et le 13 au Monestir del Camp seront sous le signe de «Salzbourg à Vienne». Avant que l’automne n’arrive, l’amour se pare d’un costume viennois, avec ces mélodies et chansons d’Haydn et de Mozart  annonçant des temps différents, des sensibilités nouvelles, aussi bien dans la chanson d’origine populaire que dans la mélodie classique qui ouvrira la porte au XIXe siècle. Pour l’occasion Carole Parer, fortepiano accompagnera Josep Cabré, baryton. 

 

L’une des grandes originalités de cette programmation estivale est la possibilité de rencontrer les musiciens après le concert. Les concerts débutent à 19h30 et durent une heure environ. Ils sont suivis d’un «repas  tiré du sac» auquel participent les artistes. Ce sont toujours de grands moments de convivialité, où le partage des nourritures terrestres se conjugue harmonieusement à celui des idées. 

 

TARIFS /15€ par concert 20€ pour deux concerts. Repas tiré du sac avec les artistes après le concert (1€ pour le site) INFOS / La Compagnie Musicale Catalane: 06.14.90.52.51 / Les Amis du Monastir del Camp: 04.68.38.71.24.

 

Direction artistique et contact : Josep Cabré 06 22 35 45 06

- - -

 

 

 

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 10:50

serge-fauchier-par-bettina.jpg photo de Bettina Fauchier.

 

"Ma peinture existe parce que je la fais." 

 

 

Serge Fauchier (2)  L'artiste.

 

La peinture de Serge Fauchier est non figurative; c'est un enfant de "Supports-Surfaces". Il commence ses études aux Arts décoratifs de Limoges, puis à Marseille. Il s'installe à Perpignan par hasard, grâce à son épouse Bettina.

Ils décident, après l'obtention du diplôme, de se rendre à Marseille; Bettina, originaire de Perpignan, était inscrite à Marseille; elle a été élevée par ses parents; son grand-père, Georges David, est architecte, de 1930 à 1982.

 

A Perpignan, Serge participe à plusieurs expositions; il obtient un poste de professeur remplaçant à l'école des Beaux-Arts; il a signé trois contrats avec l'école, depuis 1974. Depuis, peu d'expositions : en 2012, à la galerie "à cent mètres du centre du monde"...Récemment, chez Odile Oms, à Céret...

 

L'influence de la Catalogne sur son oeuvre ? Selon S. Fauchier, l'individu a un  rapport physique, sensuel, avec le pays, mais pas l'artiste : "Le territoire ne joue pas dans l'oeuvre." S. Fauchier possède un atelier en Dordogne, où il prend plus le temps de créer, et un autre à Perpignan, à son domicile.

 

S.F. s'exprime sur sa vision personnelle :

"Les choix esthétiques promus ici ne sont pas les miens; je revendique  une peinture de mise en question : traces, marques, relation au corps et à l'espace... Il est question de la viabilité de la peinture dans notre temps.

 

La peinture, c'est faire des choses auxquelles les autres ne pensent pas. J'ai un fort rapport à la couleur, qui constitue un agent possible d'action, d'influence sur la manière de voir, de faire : c'est un intermédiaire pour percevoir le monde. Face à la platitude de la toile, c'est un moyen opératoire pour accéder au corps pictural...

 

J'aime le déplacement du tableau chez Matisse, par exemple dans la série de La danse, à la fondation Barnes, en Californie; Matisse hésite entre tableau et dessin; sans oublier les papiers découpés : ces panneaux ont une vision architecturale.

 

La question que pose la peinture, aujourd'hui, c'est l'ouverture, le jeu avec les couleurs pour sortir des limites du tableau...

 

S. Fauchier travaille avec le châssis, la peinture acrylique... Il résume son travail par cette formule concise : "Ma peinture existe parce que je la fais." 

 

Il poursuit :"Il faut avoir la volonté de faire du nouveau. L'histoire de l'art n'est pas une succession de mouvements ! Pourquoi s'intéresser à Malevitch ? Il revient au figuratif et à la norme, pourquoi ? 

 

L'influence du territoire sur l'oeuvre ? Si je me pose la question de l'incidence de la Dordogne sur ma peinture, je ne trouve pas de réponse ! De même, où se trouve l'influence d'un artiste ? Le fait de vivre dans un pays influence-t-il la création d'un individu..? Ne s'inscrit-il pas dans la tradition catalane ? Moi, je ne défends rien du tout. J'ai une culture européenne et chrétienne. Je préfère le Sud; c'est la seule chose que je peux dire. Je ne suis ni régionaliste ni nationaliste.

 

Mais j'ai un grand respect pour des artistes d'ici, comme Jean Capdeville, Jean-Louis Vila, Georges Ayats... Et jai de grands amis ici, Jacques Quéralt, Jean-Louis Vila, et le regretté Robert Avril...

 

Comment un pays a-t-il pu se constituer près de la frontière..? Je m'intéresse à la guerre d'Espagne, au renouvellement d'une population...Aux artistes réfugiés ici en 1939/40, tels Hérold, Dominguez, Brauner, Carl Eintein enfermé au camp d'Argelès ou Rius, secrétaire d'André Breton...Je trouve intéressante l'action du musée de Céret, mais nous n'avons pas de convention avec lui...Quant au musée H.Rigaud...le patrimoine ne m'intéresse pas...

 

En ce qui concerne le rapport avec la Catalogne, les paysages..il y a ici des coins fabuleux, pour des randonnées magnifiques, de Banyuls, Collioure à Leucate....

 

A part la peinture, j'écris aussi, des poèmes ou de courts textes sur l'art, aux éditions Richard Meier, et des illustrations pour des recueils de poèmes, pour James Sacré, par exemple...

 

 

J'aime certains lieux, à Perpignan, comme la librairie Torcatis, mais il est difficile de survivre ici : il y a beaucoup de résistance....Les sirènes ne sont pas très enjôleuses...En fin de compte, je vis, je travaille ici, mais je pourrais vivre et travailler ailleurs...Je suis obligé de me construire des remparts : vous pouvez crever, personne ne vous regardera.."

 

Mais revenons à la peinture. S. Fauchier a cette belle formule : "Etre peintre, c'est une façon de regarder et de penser le monde."

 

Il est convaincu que la peinture peut changer le monde, les manières de voir, les mentalités...A partir de 1860, sous Napoléon III, avec Manet, Isidore Ducasse, Rimbaud, la vision change à la fin du XIXème siècle... La bourgeoisie est une classe social qu'elle ne peut plus assumer. Le monde change, on le voit à la vitesse du train. Il n'y a plus un seul point de fuite, mais une multitude de points de fuite !

 

L'art change la vision que l'on avait du monde; des chamboulements s'opèrent avec Dada, à Berlin, à la fin de la guerre 14/18 et avec la République de Weimar. La vision de l'avenir est en devenir...On en est encore aux conséquences de la guerre de 39/45 : pour l'instant, je note une confiscation du pouvoir individuel de regarder car c'est l'argent qui fabrique les modes artistiques..."

 

S. Fauchier me montre le livre posthume de Pierre Bourdieu, sur Manet; il me conseille de le lire. Je m'y plonge avec délice !!!

 

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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 10:04

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L'adjoint à la culture, à Perpignan, n'est pas du genre à brader les arts. surtout pas les "Beaux", même si cette notion n'est plus, depuis longtemps, à l'ordre du jour…

 

Pourtant M. Pinell devra se résoudre à signer la fin des B.A. : la municipalité, endettée, doit faire des économies; l'Etat et la Région (la Drac) se désengageant, on s'attend à un regroupement des écoles; le nombre d'inscrits en première année semble très insuffisant; les fautes de quelques responsables des BA (on se rappelle des "créations" suscitées par M. Guiter, plus proches du harcèlement sexuel que de l'art… on ne peut non plus admettre qu'un responsable culturel nomme son épouse commissaire de ses propres expositions pour toucher un peu plus d'argent…)...sont des arguments solides.

 

Il est pourtant révoltant de supprimer une école et un apprentissage de l'art ! Les responsables municipaux s'exposent à des manifestations d'envergure...

 

Tout ce paysage bien grisâtre pousse les nouveaux responsables culturels à "tailler dans la culture". Pour faire avaler cette opération, qu'il est difficile de cautionner !- le délégué à la culture devra réinjecter une partie de l'argent économisé dans des actions en direction des artistes et des musées :

-prêter des locaux pour des ateliers. 

-faire participer les artistes et les jeunes (scolaires) à la vie artistique de la ville (visites, concours, expositions dans la rue, actions picturales devant le public, nuits blanches artistiques, itinéraires nocturnes avec visites et happenings…

-faire dialoguer les artistes contemporains avec les classiques (au musée Rigaud - expo sur le portrait - manier satire et dérision en permettant l'expo de tableaux sur les gens de pouvoir dans la région - sortir des murs du musée en investissant des lieux patrimoniaux…)

-instaurer des résidences d'artistes (locaux municipaux et au centre d'art contemporain, qui pourrait s'appeler ainsi "L'internat", en référence à l'internat de l'ancien lycée Arago; le lieu actuel était l'annexe aussi des BA- 

 

A l'Internat, on montrerait les internés des camps d'ici et les figures intellectuelles célèbres qui sont passées par les Pyrénées (H. Arendt, W.Benjamin, H.Mann, Carl Einstein…) - montrer aussi d'autres "internés" : expo sur A. Artaud, enfermé à Rodez, pays de Soulages, Camille Claudel cloîtrée en Provence par son poète de frère, et les "fous" de l'art brut, en accord avec le musée de Lausanne…

 

¨Perpignan, ville des "passages" (W.Benjamin), des croisements (présence de nombreux émigrés), des exils (Retirada, Français d'Algérie, Harkis) et des enfermements (camp des Haras, couvent Ste-Claire…), peut trouver un créneau artistique en donnant aux artistes les moyens (matériels et moraux) de travailler en ce sens…

 

-Aider les étudiants qui auraient voulu s'inscrire à Perpignan : pour leurs déplacements (abonnement en train), pour une formation complémentaire sur place (avec profs et artistes bénévoles), atelier dans l'espace actuel des BA qui, une fois rénové, peut devenir une résidence d'artiste et un centre d'art contemporain d'envergure...

 

- - - Rappel du débat de 2006 :

 

Posté le 26-03-2006 - source l'indépendant 
 

 
Beaux-Arts: le face-à-face entre le maire et les étudiants vire au "clash"
 
 
Après l’'annonce brutale de la fermeture de l’école des Beaux-Arts de Perpignan, étudiants et enseignants devaient hier rencontrer Jean-Paul Alduy. Un rendez-vous d’abord manqué qui s’est ensuite transformé en séance de lourds dérapages verbaux du maire.
La suite au conseil municipal de lundi.
 
Tout était prêt pour 14heures. L’heure à laquelle Jean-Paul Alduy avait donné rendez-vous aux étudiants et enseignants de l’ESAP. L’heure du dialogue tant attendu face à tant d’incertitudes. Tout était fin prêt pour recevoir le maire en l’école municipale de la rue Foch. Dialectiquement orchestré dans la matinée en AG. Masques blancs pour la mise en scène artistique et prise de parole accompagnée de gestes précis. Puis l’'heure a tourné, pour ne pas dire mal tourné.


Pas de Jean-Paul Alduy à l’'horizon. C’est Dominique Malis, le directeur des services généraux de la mairie, qui surgit alors en médiateur pour expliquer que le maire ne viendra pas, qu’'il a changé de position" mais attend les étudiants en mairie "au sein de la maison du peuple". Regards d’'incompréhension dans l'’assistance. Rendez-vous manqué. Sentiment de trahison et d’abandon.


"Ce sera ici, en l’'école municipale ou nulle part ailleurs. Vous jouez sur la hiérarchie plutôt que sur la liberté d'’expression, c’est grave!" lance une étudiante. C’'est l’'impasse.
 
"Ma volonté est faite".


Les esprits s’'échauffent. Le médiateur parachuté quitte la salle. Une demi-heure plus tard, JPA fend la foule et prend la parole, une note de synthèse de quatre pages dans les mains. "Perpignan est une ville qui a placé la culture au cœcoeur de son projet urbain:


 " Début du monologue. Une voix s’élève. "Vous nous endormez!" La salle est à cran. Terriblement déçue par un discours qualifié de programme électoral par les étudiants. "Allez-vous oui ou non fermer l’'école?" La réponse fuse: "Oui. Ma volonté est faite. Je présenterai le projet en conseil municipal lundi soir. L’Etat l’a déjà accepté mardi dernier." La foule qui avait pris soin de s’asseoir pour calmer le jeu, bondit brusquement.


"Mais qu’allons-nous devenir? Vous nous empêchez de terminer notre cursus!" Dans la précipitation et l’effervescence, le maire tente de décliner le nouveau projet et évoque la future "formation post diplômante". Soit une formation de niveau bac +6 qui permettrait à certains artistes de venir en résidence dans la nouvelle structure. Un projet qui évacue par conséquent les étudiants du système. "On ne veut pas quitter cette école que nous avons choisie pour ces enseignements spécifiques et uniques en France! On aime Perpignan!"
 
"Des phrases graves"
Et c'’est à ce moment-là que tout bascule. "Vous aimez Perpignan mais vous n'’êtes même pas d'’ici!" C'’en est trop. Pour Aurélie Palau, étudiante en 3e année et pilier de la contestation: "Ce sont des phrases très graves de la part du maire d’une ville cosmopolite, c'’est totalement discriminatoire. Si aujourd’hui l’art a des frontières, où va-t-on? Quand bien même on ouvrirait une formation diplômante aux artistes, croyez-vous qu’ils viendront seulement de Perpignan?" Impossible de poursuivre. L’assistance est excédée par l’attitude et les propos de Jean-Paul Alduy qui décide de quitter immédiatement l’école sous les huées. " Il veut, il choisit, il impose, c’est scandaleux, il n’écoute pas ses citoyens!"


Un quart d'’heure plus tard, c’'est à l'’hôtel de ville que le maire recevra la presse. Pour décliner et justifier une nouvelle fois son nouveau projet. JPA, qui est lui-même passé par les Beaux-Arts, ne démord pas. Absolument convaincu par sa vision de l'’avenir culturel perpignanais. Conforté par sa directrice de l’action culturelle, Marie Costa et l’'adjointe Maité Freneix.
En soirée, les Beaux-Arts se transformaient en QG du désarroi. Que faire dès lors? " Continuer à se battre!" Pétitions, manifestes rédigés par des artistes, lettre au gouvernement
 
Tout est passé en revue sous le regard absent d’un Vincent Emmanuel Guitter, directeur de l’ESAP, qui durant trois jours s’est abstenu de tout commentaire et de toute empathie manifeste à l’égard de ses étudiants.
Droit ou devoir de réserve?
Hier, Jean-Paul Alduy est sévèrement sorti de la sienne...

 

----- document : le 10 avril 2006 - CULTURE

 

Le maire UMP de Perpignan bazarde les Beaux-Arts

Enseignement . Jean-Paul Alduy juge que les productions des Beaux-Arts ne sont pas assez « visible». Les étudiants rétorquent que lenseignement artistique ne peut être soumis à la rentabilité.

 

Ils lont appris par la presse. Le 16 mars, les quatre-vingt-quatorze étudiants de lÉcole supérieure darts de Perpignan (ESAP) découvrent un entrefilet dans le quotidien régional lIndépendant : la mairie a décidé la fermeture de leur école, les Beaux-Arts, fondée en 1817. Dès la fin de juin, létablissement cesserait dexister. Une résidence dartistes, apprend-on, viendrait occuper le lieu. Dans un premier temps, les arguments du maire, Jean-Paul Alduy (UMP), sont surtout comptables : lESAP, estime-t-il, napporte pas assez de visibilité à la ville alors quelle coûte 21 000 euros par an et par élève. Soit près de deux millions deuros.

des Propos frisant a xénophobie

Stupeur parmi les étudiants : pourront-ils achever leur cursus ? Que vont-ils devenir ? Une politique culturelle nexiste-t-elle que pour servir limage du maire ? Avec leurs professeurs et le personnel administratif, ils refusent de réduire lenseignement artistique à une logique financière : « Un élève dune école dart ne doit pas être rentable mais créatif », affirme Sergueï Wolkonsky, chargé de conférences à lESAP.

À peine connue la menace de fermeture de lécole, étudiants et personnel ont déclenché la mobilisation. À leur manière. Limagination artistique sest mise au service de laction revendicative. Affublés dun masque blanc, devenu leur emblème, ils sinvitent dans les cocktails ou les inaugurations officielles, entreprennent des happenings dans les rues. Ils ont réalisé un film vidéo qui nest pas seulement un compte rendu de leur lutte mais révèle aussi un art novateur du montage et du son. Leur école menacée est devenue la matière première de leurs travaux pratiques. Moment fort de la mobilisation : lorsque le maire se rend dans les locaux de lESAP, il se fait copieusement huer. Sortant de ses gonds, Jean-Paul Alduy tient alors des propos frisant la xénophobie, reprochant aux étudiants de ne pas être originaires de Perpignan. Des propos dont il sexcusera par la suite.

Le 29 mars, la mairie infléchissait sa position. La fermeture des Beaux-Arts pourrait être évitée si lécole adoptait le statut dÉtablissement public de coopération culturelle (EPCC) : la municipalité ne serait plus quun financeur parmi dautres, aux côtés de lÉtat, du conseil général et du conseil régional. La mairie se délesterait sur dautres partenaires. Les étudiants et les salariés ne sont pas hostiles à cette solution - « Cest ça ou la fermeture ». Sauf quune telle issue est pour le moment impossible : une école denseignement de lart ne peut légalement devenir EPCC. Le Sénat, sur proposition d’Yvan Renar (PCF), a bien adopté une loi allant dans ce sens mais le texte na pas encore été discuté à lAssemblée nationale. La mairie a donc proposé un statut qui, à ce jour, nest pas applicable. La charrue devant les boeufs.

quel avenir pour lécole ?

Au début du conflit, le maire sillustra par des prises de position assez musclées qui attisèrent les tensions. Aujourdhui, du côté de lhôtel de ville on tient des propos plus mesurés. Danièle Pagès, adjointe à la culture : « Nous ne voulons pas diminuer le budget consacré aux arts plastiques, nous voulons lutiliser autrement. Si lécole devient un EPCC, nous aurons alors les moyens dentreprendre des actions auprès dun public qui na pas actuellement accès aux arts plastiques. » Ladjointe explique que les paroles du maire ont été mal interprétées : « Le problème nest pas un manque de visibilité par rapport aux médias mais par rapport à la population. » La mairie na pas renoncé à créer une résidence dartistes : « Elle sinstallerait dans un bâtiment de lécole où nont pas lieu les cours. »

Ce conflit sur le devenir de lécole des Beaux-Arts pose la question de la politique culturelle à Perpignan. Létablissement de la rue Foch, tout en effectuant des actions pédagogiques auprès des écoles primaires et des collèges, revendique un goût pour linnovation. « LESAP ne vit pas sur ses acquis, elle est très attentive aux évolutions de lart contemporain, juge Sergueï Wolkonsky. Des créateurs étrangers viennent nous faire profiter de leur expérience. » Étienne LHyver, étudiant en cinquième et dernière année, se félicite « davoir pu mener ici un projet très personnel ». Ce « passionné de viande et de chirurgie » nous présente sa dernière oeuvre : une jambe humaine, reconstituée en silicone, posée sur une machine à découper le jambon. Pas sûr que cette conception de lart soit du goût de la municipalité UMP. Sa politique pour les arts plastiques suscite des interrogations : quelles oeuvres veut-elle diffuser ? Une résidence pour quels artistes ? Le 27 mars en conseil municipal, Colette Tignères (PCF) a interpellé le maire : « Votre vision de la culture est ultra-libérale. Avez-vous besoin dune culture utilitariste pour vendre votre ville ? Allons-nous vers la rentabilisation de la formation ? »

Pour que lécole des Beaux-Arts se transforme en EPCC, il faut attendre que la loi soit adoptée. En outre, il est improbable que lÉtat et les autres collectivités acceptent un scénario concocté par le seul maire de Perpignan. Venu le 3 avril rencontrer les étudiants, Christian Bourquin (PS), président du conseil général des Pyrénées-Orientales, sest refusé à nêtre quun simple robinet à subventions : « Un EPCC, pour quel projet, avec quel budget ? » Il a fustigé les méthodes de Jean-Paul Alduy : « Il provoque la crise en posant une urgence qui nexiste pas La solution, cest aux autres de la trouver. »

dans Le flou artistique

En France, 47 écoles supérieures darts sur 57 dépendent des municipalités, alors que les enseignements et les diplômes sont validés par le ministère. Il nest pas incohérent de suggérer que ces écoles se placent dans le giron de lÉtat, par le biais dun statut EPCC. Sauf que Jean-Paul Alduy tente là un « coup politique », menaçant de fermer lécole pour forcer la main de lÉtat et des autres collectivités. Selon Christian Bourquin, un EPCC ne pourra être mis en place avant deux ans. À Perpignan, lenseignement artistique est dans le flou.

Bruno Vincen

 

- - - demain : Serge Fauchier, directeur des BA. L'artiste.

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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 09:19

 

max-partezana.jpg Serge Fauchier (C) Max Partezana

 

 

 

J'ai rencontré Serge Fauchier il y a quelques semaines pour mon projet de livre sur la "mémoire culturelle" des Pyrénées-orientales (ou Catalogne du Nord). Je publierai demain la suite de l'entretien, sur l'artiste Fauchier.

 

Je publie ce texte aujourd'hui, au moment où une polémique naît à propos de la survie des B.A.-Heart (voir L'Archipel contre-attaque d'hier), après le départ de Jordi Vidal de la directeur de la culture de Perpignan et la contestation de son action. 

 

S. Fauchier m'a reçu tout de suite, sans problème; c'est un homme d'une grande gentillesse, à la réflexion fine et profonde; les critiques affleurent à peine, car SF est soumis au devoir de réserve, mais une fois à la retraite, on espère lire ses mémoires à propos de l'école des Beaux-Arts...  

 

C'est un directeur modeste, proche de ses élèves, attentif aux productions des artistes en herbe.

 

Le débat va se poursuivre... La nouvelle polémique s'engage... Le maire, J.Marc Pujol va être interpellé sur un nouveau front, après celui du commerce du centre-ville....

 

Vers une disparition prochaine des BA de Perpignan..? Certes, l'école coûte à la mairie près d'un million d'euros par an, mais 8 fois moins que l'Archipel…Et la jeunesse d'ici a besoin de cette ouverture vers l'art, ainsi que les écoles primaires qui profitent des actions pédagogiques des BA…

 

Abandonner les BA, ce serait tuer un peu la culture et la vie du centre-ville. Ce serait renoncer à ce que l'on peut estimer inutile et qui, pourtant, est au coeur de la vie humaine : l'art, le rêve, la création…

Personnellement, j'ai suivi les animations (fin d'année, réalisations des étudiants, nuit des musées) des deux années écoulées et je n'ai rien ressenti à la vue des "créations" montrées au public… 90 % des "installations" contemporaines me semblent encombrer les musées et disparaîtront dans quelques années. J'estime cependant que la recherche, les nouveaux courants, l'épanouissement de soi… doivent être aidés et consolidés. 

 

Parmi la masse peu lisible de ces réalisations, l'oeuvre d'un artiste insolite et original peut naître ! Doit jaillir ! 

 

Les Beaux-Arts, dans leur dualité -tradition et contemporainité- doivent être préservés !!!

 

J.P.Bonnel

 

 

- - - 

 

Entretien avec Serge Fauchier - Directeur de l'Ecole des Beaux-Arts (HEART) de Perpignan

 

 

1. Le directeur.

 

S.Fauchier me reçoit dans son bureau très modeste, à l'entrée de Heart (jeu de mot avec Heart et les liens de ce centre avec l'école d'art de Genève); il est responsable de l'école depuis 2008. Jordi Vidal, directeur de la culture à la mairie de Perpignan, gère le Centre d'Art Contemporain.

 

 

Les deux établissements sont très liés car les activités de second cycle s'appuient sur le CAC; de même, en première année, l'option "arts" se déroule au CAC et le design à Heart. "Nous organisons aussi des conférences, développes par les événements du centre contemporain : projections, contact avec "Imago", publication de Guy-Claude Mari, dont l'association est partenaire. Tous les mois, Mari organise une projection pour les étudiants, sur l'essai au cinéma et sur les documentaires."

 

Les professeurs  travaillent, de mai à mai, avec les étudiants de 3ème et 4ème années. Viennent ainsi à Perpignan le Canadien Stefan Wright, de l'école de l'image; le Suisse Ance , qui a écrit sur Guy Debord et sur Walter Benjamin et le Romantisme; le philosophe Bruce Begout, originaire de Bordeaux...

 

 

Les moyens financiers de l'école proviennent de l'EPCC, qui est autonome, mais le financement se fait par la ville de Perpignan et par la Drac : des professeurs sont payés par la municipalité, par le ministère de la culture et d'autres par l'EPCC : "L'Etat -la DRAC- se désengage; la part de la mairie est à présent de 80% du financement de l'école !

 

Depuis 2010, l'établissement est autorisé à recruter; cette année, la première année compte quatre-vingt élèves. A partir de la réforme de 2008/009, il est possible de mettre les écoles en réseau.  "Nous avons des difficultés financières", explique S. Fauchier. "Nous avons 14 enseignants alors que Nîmes, ville équivalente, en dispose de trente, avec un budget double. En tant que directeur, je m'occupe de tout : de l'organisation de la pédagogie, des profs; le but est de rendre une crédibilité aux enseignants de notre époque ! La partie administrative est assurée par Isabelle Dulac, venue de la direction de la Drac; elle assure un tiers de son emploi du temps à Perpignan. 

 

 

Le projet de l'école : la transmission et le document. 

 

La transmission. Chaque semaine, il y a un projet autour d'un sujet, d'une technique : dessin, son, photo, vidéo, infographie...avec des réalisations. La proposition est d'origine individuelle ou collective.

 

Le diplôme est décerné à partir de la troisième année : il s'agit de réaliser un mémoire, non universitaire, autour de la recherche personnelle. Ensuite, s'imposent des stages, l'obligation de faire des cours dans les écoles ainsi que la réalisation d'un mémoire sur un an et demi; c'est un texte écrit accompagné d'un DVD et de réalisations plastiques. "On établit des passerelles entre la pratique personnelle et les choix théoriques des élèves.", explique S. Fauchier. Cinq crédits de mémoire sont à obtenir pour la réalisation de ce mémoire...

 

 

L'école s'adressait d'abord, les années précédentes, aux écoles primaires et maternelles en accueillant des classes entières Aujourd'hui, cette action est en sommeil, en raison de l'étroitesse des locaux. Cependant deux professeurs vont encore directement dans les écoles en intervenant pendant un à trios jours. L'enseignant qui intervient parle de ses projets avec les étudiants qui participent à l'expérience pédagogique.

 

Pour 2015, sera lancé  le projet d'inviter des artistes durant un trimestre. 

 

La seconde partie de l'école concerne la documentation. Il s'agit de documents au sens le plus large possible : montrer comment il s'introduit dans les pratiques esthétiques. C'est M. Bader, spécialiste de la photo documentaire, assure les cours de 4ème et 5ème année; il vient deux fois par mois à Perpignan. Il est commissaire de l'actuelle exposition sur "Walter Benjamin, ange de l'Histoire".

 

 A l'époque, il y a quelques années, existait un pont entre "Visa pour l'image" et l'Ecole d'Art : l'histoire et l'analyse de l'image documentaire pouvaient être expliquées...

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 11:48

Lleida_-_La_Seu_Vella_-des_de_Cappont-.jpg La ville de SORT (province de Lleida : Lérida)

 

 

 

Le reportage, hier 21 août, dans le quotidien "Libération" sur "Les chemins de la liberté", était passionnant. Il raconte l'épopée de ces gens fuyant le nazisme et le régime de Pétain, passant par les neiges ariégeoises à 2500 mètres et arrivant en Catalogne : là, les carabiniers les attendaient et les mettaient en prison.

 

Le journaliste s'attache au petit village de SORT, dans la région de Lérida et à son église gothique, qui va devenir la prison de ces malheureux...

 

Dans les prisons franquistes, ces exilés sont parqués avec les milliers de Républicains arrêtés par les fascistes... IL devront attendre des mois avant que la Croix Rouge internationale puisse s'occuper de leur... sort !

 

Il est à noter, cependant, que le régime franquiste ne renverra pas en France, occupée par les nazis et par le régime de Vichy, ces Résistants, Juifs ou militaires alliés fuyant la peste brune  malgré les accords entre Franco et Hitler...

 

Ils furent quelque 3000 mille à partir du Couserans et à être arrêtés et entassés dans la chapelle de Sort. Guy Seris, le responsable du musée de St-Girons consacré à ce chemin de la liberté, décrit le sentier le plus mythique, reliant St-Girons à Alos d'Isil, en Catalogne  (une marche est organisée chaque année au mois de juillet).

 

Cet article m'a rappelé la visite récente faite au cinéaste Philippe Soler (à Céret), m'apprenant que son film sur les Juifs fuyant par le Valier enneigé sera diffusé le 9 septembre à 20h30 sur TV3 (documentaire financé par la Generalitat, mais pas par la France…)

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 16:13

moi-a-montlouis-copie-1.jpg (C) Nad de Brabandère

 

 

Mon anniversaire ! Je ne dirai pas combien de décennies, mais j'ai eu le plaisir de passer ma journée à répondre à des dizaines de messages ! Merci à tous et vive la communication !! Cela fait plaisir d'être appelé, de recevoir un mot, une phrase... ça console, même si je ne trouve aucune consolation, même en lisant Boèce ou en rendant hommage à Notre-Dame de Conso...

 

En ce jour unique, je ne dirai pas de mal dans mon blog, de personne, ni d'aucun parti... Je garde mes flêches pour la rentrée, pour les universités d'été, pour  tout ce rituel mou, insipide et inutile !!

 

Rendez-vous dans un an et dès demain, ici, si vous le voulez bien...  JPB

 

En attendant je vous propose de nous retrouver au dernier "jeudi de Perpi", ce soir, écouter D. Kélembé et aussi ce groupe, suggéré par Muriel, l'infatigable reporter et amie des artistes, intermittents ou pas :



*** Un super concert gratuit et engagé en after des Jeudis de Perpignan pour bien clôturer la saison, c'est Machino & Reno, et c'est ce jeudi à 23h à l'Ubu CHILL SPOT - Place Rigaud !!!!
« Bienvenue dans le monde des chansons engagées, ouvert à tout le monde. Il est temps d'y entrer.
Bienvenue dans le monde percutant des poètes, une réalité profonde qui leur donne une raison d'être.
Bienvenue dans le monde de la zique festive, de la tchatche et du verbe, des useurs de salives...» Ce TRIO ne manquera pas de vous faire remuer, avec des textes décalés mais très justes, et toujours le sourire aux lèvres
Jeu 2108 Machino & Reno Trio - Rock engagé
23h - Concert FREE After des Jeudis de Perpignan ! 

(Information de Muriel MEYER)

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20 août 2014 3 20 /08 /août /2014 10:55

caligula-sc3a9ance1.jpg     Le professeur Eugène Kouchkine (à gauche) au théâtre de Saint-Maur pour un exposé sur Caligula.

 

J'étais en train de reprendre mes lectures estivales de Camus pour préparer les conférences proposées fin octobre, par les AIAM (Amitiés internationales A.Malraux) * quand je lis dans Le Monde de ce mercredi un article : "16 avril 1994, B. Stora quitte Sartre pour Camus"...

 

 En effet, c'est un article du "Monde des livres" qui va changer la vision que l'historien du Maghreb avait de Camus; il lit d'une traite Le Premier homme

   "J'en avais les larmes aux yeux. Je l'ai relu une semaine plus tard. Quelle force ! On était, après la chute du mur de Berlin, en pleine crise des idéologies... Cette lecture a totalement bouleversé l'image que j'avais de Camus et de la littérature. Vingt ans plus tôt, alors que j'étais un jeune étudiant d'extrême gauche, j'avais été influencé par J.P. Sartre…" 

 

Lire Camus brûlant de B. Stora (voir ce blog, été 2013).

 

Je relisais donc ces phrases fameuses de Camus, telle "Oui, j'ai une patrie, la langue française.", à l'opposé de l'imposture d'un incertain J.M. Hoerner qui fait du prix Nobel un Catalan… (sur les textes de Camus en Catalogne, lire les Carnets, et pages 67 et 1213 de l'édition de la Pléiade, oeuvres I.)

 

Je revenais sur ces textes courts et poétiques, mi-fictions, mi-réflexions, de L'envers et l'endroit; ainsi "L'amour de vivre" où il est écrit : "Pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre."

Je relisais Le discours de Suède et les articles pour l'Espagne républicaine (lire Lou Marin : Camus libertaire)… Tant à relire ! On en reparlera à l'occasion de la venue en Roussillon d'E. Kouchkine, un des maîtres-d'oeuvre de la nouvelle édition de La Pléiade !!!

 

J.P.Bonnel

 

* Les Amitiés Internationales André Malraux

ont le plaisir de vous inviter au cycle de

conférences présenté

du 21 au 26 octobre 2014, par

Eugène KOUCHKINE

à l'occasion du centenaire de la naissance

d' Albert CAMUS. 

 

du 21 au 28 octobre, les conférences auront lieu, à 18 h, à Perpignan (Palais des Congrès), à Vernet les bains, à Elne, à Collioure, à Saint-Cyprien, à Canet…(avec l'aide des municipalités et d'associations comme "Rivages des arts", "Les amis d'Illibéris", le Mas Baux…

 

 

** Eugène Kouchkine est maître de conférences en littérature française et comparée à l’Université de Picardie Jules Verne. Il a soutenu une thèse de doctorat intitulée : Les œuvres de jeunesse d’Albert Camus (l’évolution de l’existentialisme littéraire en France).

En 1982, il publie sa monographie : Le premier Camus. Il a participé à la nouvelle édition des Œuvres complètes de Camus,

Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, contribué au Dictionnaire Camus (2009) et au Dictionnaire Malraux, en 2011. Il est actuellement membre du Centre d’Études du Roman et du Romanesque à l’Université de Picardie, ainsi que du Conseil administratif de la Société des Études Camusiennes (S.E.C)et des Amitiés Internationales André Malraux (AIAM).

 

Camus-Don-Quichotte140.jpg E. Kouchkine, deuxième à gauche. Est aussi présent J.Louis Meunier qui, en octobre 2013, est venu nous parler de Camus et l'Algérie, à Elne, et du philosophe au lycée Renouvier de Prades (avec les AIAM et notre ami Jean Bigorre).

 

- - -Un texte d'E. Kouchkine : 

 

LES JUSTES (1949)

Mise en scène en décembre 1949, au Théâtre Hébertot, cette pièce appartient au deuxième cycle des œuvres de Camus, celui de la Révolte. Apre, tendue et profondément lyrique, elle traduit son désir de créer une véritable tragédie moderne tout en croyant que l’époque s’y prêtait. En pleine guerre froide, Camus poursuit une réflexion sur la question de la violence qui s’impose à lui en termes de conscience intellectuelle et morale. L’antagonisme de deux notions positives, l’amour de la vie dans toute sa plénitude et la justice sociale, lui paraît alors essentiel.
La pièce s’écrit pendant la longue élaboration de L’Homme révolté dont le chapitre « Les meurtriers délicats » sera consacré aux protagonistes des Justes. Dans la Russie de 1905 qui lui semblait surgir des Démons de Dostoïevski, Camus trouva ce qu’il cherchait: une sorte d’équivalent éthique pour parler de son temps. Au terrorisme, il assignait un caractère exceptionnel de « rupture » et lui imposait la notion de limite nécessaire. Impressionné par la mort héroïque des jeunes révolutionnaires russes, il rassemble sur eux une importante documentation iconographique et écrite. Le livre des souvenirs du célèbre terroriste Boris Savinkov lui fournit le sujet et les personnages, l’exemple d’une pratique de la violence liée à la responsabilité personnelle. Ivan Kaliayev payait sur l’échafaud la vie qu’il avait prise au grand-duc. D’autre part, refusant l’infanticide, il sauvait l’honneur de la révolution. C’est justement ce refus de la « violence confortable » que Camus accentue dans l’action de ses personnages. Par ailleurs, il saisit des motifs christiques dans le comportement de certains terroristes, « cet amour plus grand que tous: celui de l’homme qui donne son âme pour son ami ». (OC, t.2, p.1091) Il est séduit par leur « exigence personnelle » qui les poussait à la terreur et par leurs « paradoxes » : l’abnégation qui allait jusqu’au mépris de leur propre vie et le respect de la vie humaine, leur foi dans la terreur et les doutes qui les déchiraient dans la pratique de la terreur. Tout en reconnaissant le caractère inévitable de la violence, ils avouaient qu’elle était injustifiée. « Nécessaire et inexcusable, c’est ainsi que le meurtre leur apparaissait »- c’est la formule par laquelle l’auteur présente les héros de sa pièce.
Certes, Camus n’écrit pas une pièce historique, son souci étant de « rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai ». Il idéalise les personnages, en laissant dans l’ombre ce qui pourrait ternir leur image. D’autre part, il tient à réussir une véritable tragédie d’amour, d’une passion plus humaine que symbolique, même et surtout si cet amour doit rester impossible. L’opposition entre le devoir de servir la justice et le sentiment pour un être aimé ne laissera aux amants qu’une seule issue, « le sang et la corde froide ». Inséparable de Kaliayev, Dora est une figure essentielle de la pièce et manifestement le porte-parole de l’auteur. Comme dans une tragédie antique où l’hubris est puni, Dora, tout en restant fidèle à la cause révolutionnaire, est consciente de la démesure de leur entreprise et reconnaît la faute de la transgression.
Or, Camus ne conçoit pas de justice sans chance de bonheur. Dans la pièce, elle est présente sous deux formes – l’amour et le renoncement. Aux antipodes d’abord, les deux héros-idéologues Kaliaïev et Stepan semblent se rapprocher à mesure que la pièce touche à son dénouement et laisse l’impression que Stepan a déjà effectué le parcours de renoncement dont les deux autres protagonistes prennent le chemin. Mais l’ultime aveu de Stepan Je l’enviais marque la victoire morale de Yanek sur le nihilisme. Or, Yanek mort dans le renoncement, il ne reste à Dora et à Stepan qu’à le suivre, ils se ressemblent tous maintenant.
Camus construit un cadre de clandestinité, statique et abstrait, d’un extrême dépouillement. Une constante unité de ton qui laisse une impression glacée, voulue par l’auteur. Le froid délibéré de l’atmosphère exprime physiquement le renoncement des personnages à ce qui est la vie vivante. Le silence ponctue le discours et souvent le suspend, un silence qui crie. Le huis clos, le temps qui paraît figé proposent une sorte de portrait métaphorique de l’intériorité de ces « bombistes ». Après l’assassinat du grand-duc, vivre pour Kaliayev devient une « torture», « la justice même est désespérante ». Les cris de Dora qui martèlent tragiquement le dépassement de soi de l’héroïne aboutissent à son verdict: « Nous ne sommes pas de ce monde. Nous sommes des justes. Il y a une chaleur qui n’est pas pour nous. Ah! Pitié pour les justes ». La dernière exclamation nomme le sentiment que devait, en fin de compte, susciter la pièce. Ce destin que Camus veut exemplaire, est aussi, au niveau de la révolte à présent, une histoire de « suicide supérieur », une « tragédie de l’intelligence ».
Cependant, dans la vision du dramaturge, ses « admirables révoltés » choisissent de mourir pour que la justice demeure « vivante », c’est-à-dire « une brûlure et un effort sur soi-même ». Elle meurt dès qu’elle devient « un confort », un « meurtre par procuration ». Camus voyait sa pièce comme une tragédie qui n’offrait pas de solution hormis la mort, mais n’en restait pas moins une pièce d’espoir. Nul doute qu’en ce sens Dora et Yanek restent, à ses yeux, des personnages exemplaires: aux prix de leur vie, ils sauvegardaient ce qui est sacré dans l’esprit de la révolte. Au milieu du XX-e siècle leur exemple, espérait-il, pouvait rendre la révolution à nouveau révolutionnaire.
Les « justes » continueront à vivre dans la mémoire de Camus. En 1955, il tiendra à préciser qu’il « admire » et qu’il « « aime » toujours ses deux héros : Kaliayev et Dora. Sans doute, voyait-il en eux des personnages de Dostoïevski. En 1957, quand les bombes explosaient à Alger et Camus le ressentait comme une tragédie personnelle, il pensait à sa pièce « russe »: « J’aimerais remonter Les Justes qui sont encore plus d’actualité aujourd’hui ». Travaillant au Premier Homme, il revenait encore à Kaliayev. L’idéal d’une haute conscience morale où la douleur d’autrui devenait l’aune à laquelle on mesure tout progrès historique, dicta en conséquence l’ensemble des choix du dramaturge. Et c’est par cette exigence à la fois morale, lyrique et politique que la dernière pièce de Camus s’impose comme une oeuvre mémorable pour inscrire sa note unique et vivante dans la sensibilité contemporaine.

Eugène Kouchkine

Indications bibliographiques : Raymond Gay-Crosier, « Le jeu ou la tragique comédie des Justes », Revue des lettres modernes, n° 419-424, 1975, p. 45-70 ; Maurice Weyembergh, Albert Camus ou la mémoire des origines, Bruxelles, De Boeck, 1998, p. 177-186 ; Alain Béretta, Les Justes, Ellipses, 1999 ; Jeanyves Guérin, « Pour une lecture politique des Justes de Camus » in Jean-Pierre Goldenstein et Michel Bernard (dir.), Mesures et démesure dans les lettres françaises au XXeme siècle. Hommage à Henri Béhar, Honoré Champion, 2007, p. 97-110 ; Albert Camus, Œuvres complètes, t.3, Gallimard, coll. « Bibl. de la Pléiade, 2008, éd. par Eugène Kouchkine.

 

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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 12:43

images-copie-7.jpeg Catherine Millet

 

Je poursuis le compte-rendu de mes grandes lectures estivales. Voici C. Millet, dont j'ai parlé à plusieurs reprises (sur la vie sexuelle de Dali, sur sa venue à Perpignan, grâce au CML, sur son époux Jacques Henric : dialogue au café de la Poste...).

   Elle nous avait habitués, la directrice d'Art Press, à des récits libertins et dynamiques...Mais ici, à part quelques touches sur l'éveil sexuel de l'enfant...

 

Avec le récit autobiographique qu'elle publie cette année chez Flammarion, le lecteur est face à une écriture lente, classique, étudiée et belle jusqu'à l'ennui... Pas d'écart de langage, pas de volonté de faire du style, d'inventer des images, de chambouler la syntaxe. Seule semble compter la vérité de l'enfance à dérouler sans chapitres, sans froufrous...

 

C.M. raconte ses premières fois, sa découverte de la vie, les portraits des membres de sa famille. Surtout elle essaie de comprendre "comment on peut grandir sans se fabriquer une morale." 

 

C'est sans doute le passage sur les lectures de l'enfant et sur son désir d'écrire qui est le plus intéressant : à la page 106 : "Je mettais en place le pouvoir des mots sur moi-même. On peut manquer d'un toit, d'un amour, de tout, mais ne pas disposer des mots qui désignent sa souffrance est à mes yeux le malheur extrême…"

 

Un peu plus loin, elle s'identifie à Cosette et fait référence à David Copperfield, pour raconter les ennuis de la vie domestique et les déchirures familiales, la mésentente de ses parents. 

 

La naissance de l'écriture est partout. Catherine Millet a toujours eu la certitude qu’elle écrirait, un jour. Elle commence à mener une "vie dédoublée", faite de matière réalisée et de matière rêvée, dès son plus jeune âge. "La fiction avait fonction d’une cachette que je transportais avec moi comme la tortue sa carapace qui la protège."

 

J'aime ce passage sur Collioure, où la mère louait un deux-pièces près du boramar et des anciens remparts (Catherine parle d'ailleurs du vieux ciné installé à cet endroit) :

 

La famille est en vacances. Dans les alentours de Collioure, lors d’une promenade à pied, le frère perd son canif. Il s’en aperçoit, le soir, une fois rentré. Ils décident de refaire ensemble la route, le lendemain, dans l’espoir de retrouver le petit objet sans doute tombé de la poche du frère. Cela tiendrait du miracle. Ils vont pourtant le retrouver. Catherine Millet revient sur ses pas et réinvestit la noirceur de l’enfance...

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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 16:48
Description de cette image, également commentée ci-après

David Foenkinos 

 

 

Encore en villégiature en Ariège, pour une randonnée au pic des Trois seigneurs, à partir du lac bleu (après Tarascon, vallée de Rabat-les-trois-seigneurs), je n'ai pas pu avoir accès à internet et donc, je n'ai pas pu alimenter mon blog, ma drogue quotidienne...

 

Ah, maudite montagne de la mère (dourage) Ariège, qui mempêche d'écrire et qui, surtout, ne m'a pas permis de parler du film de David Foenkinos : La délicatesse, son film qui fut diffusé dimanche soir...

 

David F. est un jeune romancier talentueux, nourri de culture et d'humour : André Bonet m'a invité à le rencontrer, il y a quelques semaines à Perpignan et le contact fut tout de suite chaleureux. David F. a voulu lire mon livre sur W. Benjamin car il travaille sur le même thème, la même époque, comme l'explicite ci-dessous André Bonet (merci à lui et à son texte publié sur le site du CML).

 

D. Foenkinos doit revenir à Perignan enseptembre : j'espère le retrouver et parler de Charlotte Salomon...

 

 

COUP DE COEUR DE LA RENTREE LITTERAIRE : "CHARLOTTE" DE DAVID FOENKINOS : IL N'Y A PAS DE MOTS POUR DIRE L'EMOTION QUE PROCURE LA LECTURE DE CE LIVRE BOULEVERSANT, RARE ET BEAU. LE GRAND ROMAN DE LA RENTREE !

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. 

 

Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C'est toute ma vie.» Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche. 

  (André BONET et le CML)

 


 

 La Délicatesse 

La délicatesse

 

Genre : Comédie dramatique

Année de sortie : 2011

Acteur : François DamiensAudrey TautouBruno Todeschini

RésuméNathalie a perdu son mari il y a trois ans. Hantée par le souvenir, elle se réfugie dans le travail et semble avoir mis un terme à sa vie sentimentale. Elle rejette tous les hommes, y compris son séduisant patron. Son entourage s'inquiète. Pourtant, un jour, sur un coup de tête, elle embrasse Markus, un collègue de travail, qui n'est même pas beau garçon. L'événement aurait pu être sans lendemain. Mais de fil en aiguille, Markus s'attache à la fragile Nathalie, tandis que cette dernière s'adoucit au contact de cet être un peu gauche. Markus et Nathalie suscitent rapidement les interrogations de leurs collègues, puis leur franche désapprobation...

 

 

David Foenkinos

David Foenkinos

Description de cette image, également commentée ci-après

David Foenkinos au salon du livre Radio France, le 26 novembre 2011.

David Foenkinos, né le 28 octobre 1974 à Paris, est un romancier français.

 

 

Il étudie les lettres à la Sorbonne, tout en se formant au jazz, ce qui l'amène au métier de professeur deguitare. Son premier roman est publié en 2002 chez Gallimard. Ses romans sont traduits à l'étranger, dans trente-cinq langues.

Selon Le Figaro, il fait partie des cinq plus gros vendeurs de romans en 2011.

David Foenkinos avoue une admiration sans bornes pour l'œuvre d'Albert Cohen dans son ensemble, ce qui l'amène à décliner régulièrement le thème de l'amour dans ses œuvres littéraires. Il se consacre principalement au roman.

Ses œuvres sont empreintes d'une légèreté à la fois loufoque et jubilatoire, et pleines d'humour. Ceci est particulièrement remarquable dans Le Potentiel érotique de ma femme qui a obtenu le prix Roger-Nimieren 2004. L'écriture enlevée y décrit, derrière l'ironie, les ravages de la collectionnite, l'angoisse de l'abandon et les difficultés de l'amour. Le caractère imprévisible du coup de foudre est mis en scène dansEntre les oreilles. Dans En cas de bonheur, David Foenkinos aborde les relations de couple et l'adultère avec drôlerie et tendresse. Ses romans Nos séparations et La Délicatesse sont également consacrés à l'analyse subtile et émouvante des comportements amoureux qui peuvent se révéler parfois farfelus.

Dans ce contexte, sa participation à la collection « Ceci n'est pas un fait divers » dans laquelle il a publié Les Cœurs autonomes, roman inspiré de l'affaire Florence Rey, a pu surprendre. Il l'a justifiée en disant que ce livre a pour sujet l'amour, comme ses romans précédents. Ce qui l'a intéressé dans ce fait divers sanglant est en effet le rapport entre la folie amoureuse et la folie meurtrière. Il y décrit l'enfermement de Florence Rey et d'Audry Maupin dans une passion autarcique qui les détruit et les mène à la chute.

André Bonet 

 

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16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 19:37

 

images-copie-6.jpeg ,Banyuls (villa Marguerite..?)

 

 

Le journal du jeune Werner Thalheim témoigne d’un chapitre sombre de l’histoire du 20e siècle qui força un grand nombre de personnes à des exils à l’issue parfois dramatique. Au milieu des années 30, des antifascistes allemands s’installent ainsi, à l’aide des Quakers anglais, dans une ferme abandonnée en Catalogne française. Pédagogues passionnés, ils vont y créer « La Coûme » et accueillir pendant de longues années des jeunes de toutes origines auxquels ils dispensent un enseignement selon des principes avant-gardistes.

Illustrant de façon vivante le tout début de cette aventure, Werner Thalheim donne avec humour et une distance parfois amusée une vision riche et profonde, non seulement de la naissance de ce qui deviendra plus tard une véritable institution, mais aussi de ce pays catalan. En plus de sa valeur de témoignage, ce récit met en lumière une région attachante : le Roussillon. Concis et fort bien écrit, le texte méritait à côté de sa traduction une publication dans sa langue d’origine, l’allemand.

Werner Thalheim (1906 - 1994), imprimeur et communiste ; exclu du Parti, il rejoint les socialistes, puis fuit l’Allemagne dès 1933 pour la France et l’Algérie. En 1940, il sera interné à Dachau d’où il sortira vivant en 1945. à partir de 1949, il monte la section artistique de l’organisme syndical de la RDA, le FDGB (Freier Deutscher Gewerkschaftsbund) et dirige ensuite plusieurs institutions artistiques de la ville de Berlin Est.

Docteur en littérature allemande de l’université de Hamburg et professeur agrégée d’allemand, Madeleine Claus vit depuis les années 80 en Roussillon. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages en Allemagne.

Née en 1947, Barbara Thalheim fit ses études au Conservatoire de musique ‘Hanns Eisler’ de Berlin et devint dans les années 1970 auteur-compositeur de chansons. En 1995, elle entame une tournée d’adieu, et en 1999 elle revient sur scène. Elle a enregistré de nombreux disques et publié Mugg en 2000 et Tout est vie avant la mort en 2011.

Traduction de l’allemand : Annick Carlier Photographie de couverture : Werner Thalheim

en 1938 à Paris © Studio Stern, Barbara Thalheim ISBN : 978-2-343-03403-4

13.50 €

Werner Thalheim

Une commUnaUté d’antifascistes allemands dans les Pyrénées orientales 1934-1937

la coûme-mosset

Présentation de Madeleine Claus Postface de Barbara Thalheim édition bilingue Français-Allemand

Allemagne

d’hier
et d’aujourd’hui

 

Vincent Azéma

Vincent Azéma, le maire de Banyuls, va aider les réfugiés à échapper vers l'Espagne, indiquant les passages clandestins assurés.
C'est ainsi que Walter Benjamin, Hans et Lisa Fittko, Henny Gurland et son fils Joseph, arriveront à bon port le 24 septembre 1940.

Les lieux de sauvetage des Pyrénées-Orientales

Collège des Frères maristes 66600 Espira-de-l'Agly 
Couvent des Dominicaines 66000 Perpignan 
Maternité d'Elne 66200 Elne 
Sanatorium des Escaldes 66760 Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes 
Villa de Roselande 66760 Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes 
Villa Saint-Christophe 66140 Canet-en-Roussillon 

 

 

 

***  La maternité d'Elne, près de Perpignan / France Inter

Au cœur des Pyrénées-Orientales, dans la petite ville de Elne près de Perpignan, il existe un château appelé "Château d'en Bardou" dont on a récemment découvert qu'il avait servi en 1939 et 1944 de maternité pour des républicaines espagnoles.

FRANCEINTER.FR

 

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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