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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 14:09

Une-Coupe-du-Monde-en-sursis_article_landscape_pm_v8.jpg (C) Joedson Alves.

 

Il y a ces manifestations sociales au Brésil, ces pauvres que l'on chasse de force de leurs bidonvilles... On nettoie la ville, les banlieues de tous ces gens indésirables ! C'est scandaleux, et pourtant je suis là, devant mon écran ! Tel un gros con...

 

Je croyais être un "spectateur engagé", mais que fais-je d'utile, de sérieux..? Comme un écrivain qui se dit engagé et reste dans son fauteuil, devant son ordi, à attendre que les mots changent le monde et ses injustices...

 

 

Je suis vraiment con, et je persiste ! Je voulais tout boyotter, ces joueurs mercenaires, des pros du muscle tels des capitaux, à la merci du plus offrant... ces hommes-sandwichs, avec leurs pubs marchandes sur le dos et leurs produits dérivés... Mais ils nous divertissent, nous font oublier notre misère, notre nullité, et que l'on est vraiment con, à bader au lieu de faire la révolution...

 

 

Ce sport est devenu populaire, mondialisé, sans concurrence ! Pourquoi ? Alors qu'il naquit au départ dans les écoles privées et huppées de l'élite britannique... Foot devenu pourtant populaire, "religion laïque du prolétariat", selon l'historien marxiste Eric Hobsawn...

 

Donc je sais tout par coeur : le salaire des joueurs, les exigences de leurs copines -femmes de grande vertu !-, le dopage, les matchs truqués, la vie de luxe des dirigeants, la dérive financière de Platini, le racisme, la haine, la violence qui peuvent s'exprimer sur les stades...Je sais tout, tout et le reste, mais je suis con, béat devant la lucarne, pourquoi..?

 

Pourtant, je me souviens de Bastia, de la bousculade du Heysel, cette bêtise, cet esprit moutonnier, qui a fait des dizaines de morts...

 

Je n'aime pas ces comportements collectifs débiles : cris, coiffures punk, maquillages et bariolages bleu-blanc-rouge sur le visage ! Ces drapeaux, ces chants nationalistes !!! Non, je déteste, mais je ne fais rien dans mon coin : inutile et con... Et toi..?

 

 

Je croyais être de gauche et contre le spectacle de cette société ultralibérale et motivée par l'argent...Et le foot est un moteur du capitalisme et l'opium d'un peuple de gauche pauvre et désespéré; qui se raccroche à un ballon... Qu'est-ce qu'on est cons..!!

 

 

Oui, l'argent-roi et la séduction de la grande messe médiatique mondialisée a dénaturé un sport qui avait un fort ancrage populaire; il reste populaire dans les banlieues, où des jeunes rêvent de sortir de leur condition en devenant des héros du ballon rond. 

 

Eux, pas cons, mais une infime minorité atteindra les lumières de la gloire. La jeunesse, rejetée, laissée dans l'anonymat, n'est plus que consommatrice et exprime un malaise identitaire difficile à définir en s'adonnant à l'imbécile rituel des dégradations d'après-match...

 

On est tous cons, décidément...

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 16:33

Jean-Bigorre-1-1024x751.jpg Jean Bigorre (photo de Jean Iglesis publié sur le blog de Nicolas Garcia)

 

 

 

Mon article sur Jean a été très lu : le nombre de visiteurs a été multiplié par cinq, preuve que notre ami avait beaucoup d'amis...

 

J'ai eu des commentaires chaleureux sur le blog et les réseaux sociaux... Mais aussi une critique dure :  j'ai oublié de signaler le nom de Loïc Robinot pour les photos : celui-ci me reproche d'avoir dit des choses intimes qui n'auraient pas plu à Jean (que, en dépit des apparences, il était noir, pessimiste... on peut le dire de moi, qui suis ainsi, et je ne m'en offusquerai pas, même d'outre-tombe... ).

 

Puis, une réaction scandalisée, injurieuse, de la part d'une amie proche de JB. : je n'aurai pas dû écire le trop intime et il ne faudrait pas que ce blog, qui se voudrait un "modeste médiapart pour le 66" devienne un mauvais "Closer"... Je dois me surveiller et être prudent, à limage des articles de L'indépendant et de N.Garcia, aujourd'hui...

 

Cependant, je refuse le moralisme de certains, je suis souvent proche de la provocation, c'est vrai, car pour être lu et entendu, il faut, à présent, crier beaucoup... Je suis aussi contre le consensus mou, la censure et l'autocensure, les non-dits, les sourires de tous ces gens qui, auteurs, éditeurs, musiciens, responsables politiques... ne font que dire du mal des uns et des autres, et se détestent...

 

J'avais cru ne dire que du bien de Jean : que ceux que j'ai choqués veuillent bien m'excuser. Je sais que je n'ai dit que la vérité et toute mon estime pour J. Bigorre...

 

 

PS. une enquête et un prélèvement d'ADN sont en cours pour vérifier l'identité du corps trouvé brûlé près d'Elne. Les obsèques sont ainsi reculées jusqu'à la fin de semaine... Suivre les infos dans L'Indépendant, mais J. Bigorre mérite mieux que la rubrique des faits divers...

 

 

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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 11:20

images.jpeg     La tauromachie est tuerie, sauvagerie, saloperie... Mais dès que l'art la montre, elle reprend sa force de mythe, de rituel, de confrontation éternelle entre l'Homme et la mort...

 

La laideur peut donc devenir beauté ! C'est ce qui arrive à Céret, Mecque de la corrida, ville de féria qui ferait mieux de se contenter de cerises et de peintures... La Catalogne, la vraie, vous le savez, Cérétans, a condamné la corrida ! Ne restez pas les derniers réactionnaires !!!

 

Là, dans la capitale du Vallespir, la peinture magnifie la tuerie et j'en suis tout meurtri : j'ai trouvé l'expo sur "Arène et peinture" très réussie. Très belle... Dur à dire...

 

Le jour du vernissage, la conservatrice a bien fait de sonoriser ses commentaires, tout le long des salles du musée, car la foule était énorme : on redoutait la venue des anti-corridas; ils ne sont pas venus, mais l'été peut  offrir des surprises : le musée peut sauter, et les toiles si colorées, déformées, entre figuration et abstrait, de Picasso et Bacon, se décomposer !!!!

 

Pour l'instant, on admire le pinceau-banderille de Pablo dans le corps de la bête noire, qui incarne la mort... Dans l'immédiat, on se délecte avec le pénis-pinceau si gay de Francis qui baconne quelque joli taurillon...

 

On se révolte aussi face à la faute (un champS !) dans un cartel et devant celle de J. Le Gac sur sa toile (demie heure)... En outre, des croquis journalistiques de Goya, noirs et précis, jusqu'à la toile blanche (heureuse ?) de Barcelo, on passe par les dessins inutiles de Claude Vialat, qui montre son incapacité à dessiner : c'est à peine de "l'art brut" sur des couvercles de confiture. 

   Il a dépassé son manque de talent par l'invention de son haricot, mais vraiment pas de quoi en faire un fromage, encore moins un cassoulet..! On regrette que Vialat ait pris l'espace dévolu aux coupelles et assiettes picassiennes, celles-ci montrées à l'étage, pourquoi..? Il vaut mieux célébrer le Maître que le petit épigone !

 

L'expo n'est pas une apologie de la corrida, pas la célébration de la virilité de l'homme et de la souffrance de la bête : les peintures noires et ironiques d'Antonio Saura apportent une touche discrète de dérision, mais tous les promeneurs n'ont pas perçu la critique... On regarde encore une oeuvre au premier degré et c'est consternant, cette absence d'esprit critique....

 

En tout cas, cet été, n'allez pas à la FERIA, mais allez au MAMOC (musée d'art moderne de Céret) pour une corrida vraiment festive, celle de l'intelligence et de l'esthétique !!!

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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 15:03

 

13-nov-2013-avec-Helene-Rufat.jpg (Loïc Robinot) - Jean avec Hélène Rufat à Collioure - J. Bigorre avait animé une série de conférences sur Camus (sous l'égide des AIAM, amitiés André Malraux) en novembre 201.

1463536_10202734917280658_1585883970_n.jpg (C) Loïc Robinot) Jean à Céret, pour le centenaire d'A.Camus...(avec Michel Arnaudiès, JPB...)

 

 

La vie est une saloperie : hommage à Jean Bigorre

 

 

Il y a l'été, le soleil, la plage, le bonheur simple... Et pourtant notre ami a choisi une autre saison, un autre territoire... "Je pars et je ne reviendrai pas."

 

Réunis à Perpignan, amis, musiciens, responsables d'associations...nous l'attendions au "Paradis" de la rue de l'Ange, pour finaliser le projet De Fossa : ressusciter le musicien de Perpignan, méconnu mais enregistré par les Japonais, les Norvégiens...Nous attendions une réponse de la direction de la culture et/ou du maire de Perpignan... 

 

En vain... Pas d'ange, ni de paradis... Aucune réponse. De personne. Pas de lui, surtout...

 

Nous attendions Jean. Son téléphone est resté silencieux. Jean ne venait pas, lui pourtant si présent, si actif, cheville-ouvrière de cette belle idée... Nous nous sommes quittés dans l'incertitude...

 

 

Jean était déjà loin, cendre et poussière dans le feu de son champ, à Elne... La rumeur a couru... De Nicolas Garcia à Odette Traby, de Loïc Robinot à Guillame Lagnel, de Pierre Coureux à Michel Peus, de Francisco Ortiz à moi-même...

 

Lui, si beau, si droit, plein d'enthousiasme et d'action, membre de mille associations, ami et camarade de mille amis, de mille camarades...

 

On ne pouvait imaginer sa noirceur intérieure, depuis des mois, ses échecs, son pessimisme, lui si séducteur, sachant tout de la vie des villes et des villages. Homme engagé, militant politique, syndical, associatif, il avait donc encore le temps de penser à la mort, lui qui aimait tant la vie...

 

Nous sommes atterrés depuis samedi, horrifiés, la nouvelle st incroyable ! Qui dira l'injustice de la vie.? Sa profonde saloperie...? On dit que ce sont les meilleurs qui partent les premiers : on voudrait tant avoir été meilleur que Jean...

 

Je viens d'apprendre qu'il était accaparé par de nombreux problèmes, qu'il avait déjà essayé d'en finir, il y a trente ans... Jean nous a transmis son courage, sa vitalité, son bonheur... Et pourtant, au-delà des apparences, il n'était pas heureux...

 

A cet instant, je voudrais être croyant pour avoir l'espoir de le retrouver un jour, là-bas, au loin, dans ce pays où les hommes sont , peut-être, enfin, des anges...

 

J.P.Bonnel

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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 09:21

522904 281983431889695 100002341207230 613371 468952812 n (C) Pascal Yvernault.

 

***Lire absolument le blog de Jacques Quéralt (MET BARRAN), passeur, critique d'art, poète catalan, érudit tous azimuts, esprit curieux et à contre-courant, à contre-culture, philosophe buissonnier, intello dilettante, anti-bobo et libertaire absolu, enfin il fut prof aux Beaux-Arts et journaliste à L'Indépendant, cet auteur d'un livre fameux sur les "Camps de la honte" (éditions du Chiendent)...

 

 

Met Barran  JUIN 2014

Maillol: C'est incroyable!

(...) "Pendant que mon ami s'occupe, avant de partir, à mettre des papiers en ordre, je fais encore une fois, le tour de l'atelier. MAILLOL me voit en arrêt devant une affiche japonaise portant ce titre: "Exposition d'art français contemporain/ Juin 1924"

       Au centre, la reproduction de sa "Femme à la toilette", qui prend à la très hereuse opposition des blancs et des noirs, un relief de sculpture.

       -J'ai beaucoup d'amis au Japon. Ils savent que j'aime leur art, si décoratif, car ce sont eux qui, à l'époque où j'ai voulu faire de la tapisserie, m'ont ouvert des horizons nouveaux. Certains de leurs artistes sont très grands. des Japonais sont venus me voir, à Marly...J'en connais personnelement, plusieurs...Mais il m'est arrivé, avec un de mes...admirateurs là-bas, une bien curieuse histoire! Ce s...là achète, à l'exposition de Tokyo, de 1924, une de mes statuettes...Il en prend le moulage; fait un certain nombre de reproductions et les revend, non pas au Japon, mais...à Paris même!C'est incroyable!...Il y a, pourtant, plus fort...J'apprends les faux, j'adresse une plainte à l'Ambassadeur du Japon, à notre Ministre de l'Instruction Publique...et, comme réponse, on me fait connaître qu'il n'existe pas, au Japon, de législation contre les falsificateurs!...Ji je n'avais eu, pour me protéger contre de telles moeurs, que la force des lois, mon affaire était claire!...Il m'a suffi de faire avertir quelques marchands. Le falsificateur a été vite brûlé. Et j'ai été tranquille."

       L'atelier fermé, nous traversons le petit jardin. Du brouillard voile les horizons proches. Malgré le feu qui flambe, la salle à manger, vers cette fin de journée d'automne, est humide et froide". (138/9)

Extrait de "MAILLOL mon ami" du Docteur BASSERES, préface de Paul Pugnaud. édité par Mme François BASSERES, mars 1979. Imprimerie catalane Comet, Perpignan. (L'introduction du livre est datée du 15 septembre 1927 et Maillol est bien Aristide Maillol (1861-1944), de deux ans l'aîné de l'auteur, comme lui fils de Banuyls-sur-Mer)

xxx 

Le livre le plus récent, novateur et chaleureux sur le grand sculpteur de Banyuls sur est celui que  lui a consacré Xavier Febrés. Brillant journaliste, voyageur et esthète, auteur fécond de très nombreux ouvrages sur la culture méditerranéenne, il a publié à Barcelone l'an passé "Maillol, l'escriptura carnal. Una vida de pel.licula" (Maillol,  l'écriture charnelle. Une vie de cinema). Hélas! cette magistrale et très nutritive synthèse en 120 pages n'a pas encore été traduite dans la langue de Racine, si chère au nord des Pyrénées à des auteurs tels que Ludovic Massé et Claude Simon.

 

*** DIUMENGE 29 DE JUNY, JORNADA DE PORTES OBERTES I VISITA GUIADA GRATUITA

Seguint amb la programació de tots els diumenges de final de mes, el proper diumenge 29 de juny, el MUME oferirà Jornada de portes obertes (entrada gratuïta de 10 a 14 h) i Visita guiada gratuïta per a particulars a les 11 h.

 

 

Per altra banda, es pot visitar fins el 6 de juliol lexposició temporal “Catalunya Bombardejada. 75è aniversari dels bombardeigs de la població civil i a les infraestructures catalanes

 

Aquesta mostra, que aborda els bombardeigs aeris que va patir Catalunya durant la Guerra Civil, fa especial atenció als darrers dies del conflicte, dels quals enguany es commemora el 75è aniversari,  en què la ciutat de Figueres i altres poblacions de lAlt Empordà en plena evacuació del Principat  i atapeïdes de refugiats camí de lexili van ser objecte dintensos i brutals atacs per part de les aviacions de la Itàlia feixista i lAlemanya nazi que donaven suport a lexèrcit franquista.

 

 

Museu Memorial de l'Exili

C/ Major 43-47

17700 La Jonquera

www.museuexili.cat

0034 972 556 533

 

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 10:07

mai-25julian-garciaTorero.jpeg   (C) Galerie Odile OMS, Céret -

 

Rappelons le vernissage demain samedi à 11h de l'expo "Peinture et tauromachie" au MAMOC de Céret - VIALAT vient de déclarer (vendredi à France culture), qu'il n'ira pas à ce vernissage.

Le sien c'est ce soir, vendredi, au musée Fabre de Montpellier : des toromanias, des supports et des surfaces copiées collées de Matisse... Point à la ligne...

 

Littérature et tauromachie (suite)  :  

 

 

En fin de compte, l’animal est, en cette circonstance, le plus fort, le plus à l’aise dans sa peau, car c’est lui qui a le moins peur. Le public, tenu en haleine, se serre dans les gradins pour se sécuriser dans la chaleur fétide et la sueur collective d’une fin de journée auguste; il est tenaillé par la frayeur parce qu’il s’identifie au torero qui, seul, face au monstre massif et corné, ne peut s’ôter de l’esprit l’idée que la fin de la vie est plus douloureuse que le moment physique de la mort. Parfois, je l’avoue, je m’identifie à l’animal, en prenant sa défense ou, du moins, en essayant de me mettre à sa place, mais, franchement c’est une attitude bête, une bête attitude ! Alors, je me remets, je déglutis ma colère, je tente d’excuser l’homme pour ces spectacles sordides et de lui trouver de nobles motifs: il est chez lui, l’aficionado en cette rouge enceinte, puisque sa vie entière est corrida, course contre la montre et la mort, du berceau au travail, du lit au linceul. Jusque dans l’amour, quand le sexe est épée et le corps mis à mort pour le plus pur des trépas et l’évanouissement passager : la corrida n’est-elle pas exhibition, érection, avec dard du picador, flèches du soleil, parties du torero serrées et érigées en trophée ( le jury demeure machiste car s’il laissait la place aux femmes, c’est du toréador, engoncé dans son habit d’or, qu’elles réclameraient les oreilles et…), jusqu’à l’orgasme des « belles étrangères », dans les tribunes.. ? 

 

Les artistes, comme Goya, dans La suerte de Varas (l’épreuve des piques), ou Francisco de los toros, ont chanté cette mise-amour de la mort, jusqu’à l’instant où la conscience fabrique les parodies obscènes du carnaval tauromachique: les cartes postales de Picasso constituent une mise à nu de notre barbarie pornographique: l’animal est doux dans sa plus violente bestialité quand l’homme se bestialise dans la mise en scène et le voyeurisme de ses actes sexuels. Je relisais, pour conforter mon opinion, les Toreros de Salon de Camillo José Cela. Le livre, grâce à son sous-titre Farce accompagnée de clameurs et de fanfares, donne le ton. L’humour et la justesse sont inscrits de façon insolente dans tout l’ouvrage: Il ne faut pas confondre la Tauromachie de salon avec la musique de chambre, le latin de cuisine, ou quelque autre divertissement casanier... Le Torero de Salon va inventer le véritable taureau, au sens de “l’invention de la Croix”. C’est-à-dire qu’il creuse, pour le trouver, tout au fond de soi-même, dans les obscurités où sommeille le mammifère primordial...”


Avant, avant...Autrefois, au berceau de la mer achéenne, la bête était puissance, et il fallait l’intelligence de Thésée pour surprendre le Minotaure, puis ressortir de son étable labyrinthique! Jadis, il y eut le toreo aristocrate d’un Manolete ou d’un Luis-Miguel Dominguin, qui savait travailler, et aussi parler: « Je suis convaincu que la mort est comme un mètre carré qui tourbillonne dans l’arène. Le torero ne doit pas marcher dessus quand le taureau vient vers lui, mais personne ne sait où se situe ce mètre carré. C’est sans doute cela, le destin. » Suerte, sort, oui, d’accord, c’est beau, et on sait désormais qu’on ne fait de la bonne littérature qu’avec de mauvais sentiments !

 

De nos jours, reconnaissez-le, le mythe s’est dégradé ; les touristes, appelés “les Parigots”, ou les “aficionadeaux”, de Saint-Quentin, de Châtellerault ou d’ailleurs, vont à la corrida comme on rend visite aux Demoiselles d’Avignon : ils viennent, les estivants, pour la troisième mi-temps, pour le bordel ou les bodegas nocturnes; elles viennent, les estivantes de Brel ou de Ferrat, pour les bebidas ou les bibitas... L’universelle allégorie et la lutte éternelle de l’homme avec la mort, le destin, le soleil rouge et noir, circonscrites au ruedo, ce cercle magique où se déroule de drame, sont à la portée des oisifs analphabètes; ils ne savent rien du flamenco déchirant ou de la danse gitane, morisque et andalouse, ou du duende pathétique et endiablé, mais se grisent à peu de frais de l’air des paso-dobles, des flûtes basques ou des musettes locales... Il est vrai que l’artiste ne peint plus avec les antiques pinceaux acérés; tout n’est plus que tépidité: le torero ne combat plus avec l’épée brûlante de la mort, même si celle-ci est toujours promise dans son cérémonial de carton-pâte, mais il se bat avec un toro écorné, raboté, éreinté déjà, même avant d’entrevoir le toril, l’amphithéâtre, les burladores, ces planches des protections autour de l’arène, le cheval caparaçonné…

 

J’osais, malgré tous ces doutes, déclarer à Enric Catalafrances, l’organisateur des “fêtes taurines" de Collioure, que la corrida pouvait être considérée comme un des beaux-arts. C’est en remerciement de ce bon mot, sans doute, qu’il m’adressait chaque été une place gratuite valable pour la temporada...Cette lettre me rappelait celle que recevait chaque année mon grand-père paternel, en raison de sa fonction et de ses titres. En particulier, j’ai conservé celle qui est datée du 8 août 1951 ; le destinateur en est le “Comité permanent des fêtes de Collioure, organisateur de manifestations taurines, nautiques, artistiques, fêtes vénitiennes et feu d’artifice”: M. Le Directeur des Contributions indirectes, le comité se fait un honneur de vous inviter aux manifestations qui auront lieu les 15 et 16 août prochains. Sous ce pli, nous avons l’honneur de vous remettre les cartes d’entrée à la Présidence qui vous sont destinées, ainsi qu’aux membres de votre administration que vous pourriez devoir désigner. Veuillez agréer...Il parlait de beauZarts, mais pensait en secret que cela montrait simplement combien bas était tombé l’art: appelons-le, désormais, lard, et bonbons, nos bouées de graisse, nos poignées de baise, nos bourrelets cancérigènes, nos peu alertes cuisses de cheval...

 

Des écrivains, des grands, hélas, tels que Hemingway, Bergamin, Ibanez, Lacouture, F.Villalon, ont glorifié la corrida. Michel Leiris, aussi, à ses débuts, dans Miroir de la tauromachie; cependant, repenti, il a préféré, en écrivant De la littérature considérée comme une tauromachie, y voir une métaphore de l’acte d’écrire: un signe d’authenticité, de rigueur morale, d’absence de complaisance: écrire au risque de déplaire, mais c’était au temps où la corne acérée du taureau garantissait la vérité du spectacle tauromachique...Ainsi, ces écrivains ont pu décrire la tragédie artistique, codifiée, avec ses danses, ses chants, ses vivats et ses passes précises: les véroniques, les naturelles, les passes de poitrine... Elle doit bien être un art, la corrida, puisque le code des impôts stipule de manière poétique et quelque peu ironique que « cette imposition ne frappe pas les différents personnels se produisant dans l’arène. Selon la règle fiscale, les matadores (ou espadas) sont assimilés à des artistes. Ils sont exonérés à ce titre, même si leur activité ne relève pas des œuvres de l’esprit... » 

 

La corrida serait un scandale, un spectacle immoral ? Citons le début de Mort dans l’après-midi : « A mon avis, d’un point de vue moral moderne, c’est-à-dire chrétien, la course de taureaux est tout entière indéfendable ; elle comporte sans doute beaucoup de cruauté, toujours du danger, cherché ou imprévu, et toujours la mort. Je ne vais pas en tenter maintenant la défense ; je veux seulement dire honnêtement tout ce que je crois être la vérité sur cette question ; cependant, durant ces courses je me sens bien, j’ai le sentiment de vie et de mort, du mortel et de l’immortel, et, le spectacle terminé, je me sens très triste mais à merveille. » Paradoxe puissant, décelable aussi chez S. de Beauvoir, dans La force de l’âge : « La corrida est justifiée dans son sens original : un animal intelligent travaille à vaincre un animal plus puissant mais irréfléchi ; en ces temps où les paroles coûtent si peu, j’apprécie les épreuves où l’homme engage son corps, dans un corps à corps et je fustige les moralistes bourgeois qui sont de purs esprits. »

 

En ce triste été 2014, où la frustration des spectateurs est à son comble, doit-on espérer que toro et torero, unis dans le destin, ne connaissent pas le sort des festivals de l’été et soient les derniers intermittents du spectacle à nous offrir l’ultime duel, bestial en apparence, mais si proche du sacré ?  

Jean-Pierre Bonnel

 

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MERCREDI 2 JUILLET à 18h00 Librairie Torcatis,

   

MANO A MANO

entre Christian Sournia et Michel Cadet

autour des actes du colloque de décembre 2010

LE TAUREAU ET L'HOMME

        L'HOMME ET LE TORO

                DANS LE CINEMA

Ed. Trabucaire

Sous la direction de François de la Bretèque & Christian Sournia

 

 

   

Le taureau ou le toro, - ces deux graphies sont signifiantes -

pose un certain nombre de questions essentielles touchant à la

représentation cinématographique et à ses dimensions anthropologiques,

mythologiques, mais aussi sociologiques ou politiques.

 

Les Actes de ce Colloque s'attachent à traiter ces questions à travers les textes de spécialistes

venus d'univers différents : l'histoire, le cinéma, la littérature, le journalisme, la sémiotique, la sociologie...

Ont collaboré à cet ouvrage : Guillaume Boulangé, François de la Bretèque, Francesca Caruana, Muriel Feiner,

Thomas Gayrard, Jacques Issorel, Thierry Lecointe, Annie Maïllis, Manuel Rogriguez Blanco, Daniel Royot, Christian Sournia.

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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 13:59

Torero-J.P.Formica--2011.jpg Le torero J.Pierre Formica, installation (C) Musée de Céret - Vernissage samedi 28 juin à 11h.

 

 

  *  Le journal "Le Monde" est ma drogue quotidienne, et dans ce canard j'adore le pigiste Francis MARMANDE. Pour  ses chroniques de jazz, pour (hélas!) ses reportages sur la tauromachie... 

C'est la plus littéraire et originale "plume" du journal ! Ancien prof de littérature à Paris, auteur de plusieurs livres envoûtants, F.Marmande vient de donner son sentiment sur l'affaire du Conseil constitutionnel "la corrida dans l'arène constitutionnelle". Il adore ce spectacle barbare, mais son texte est tout en finesse, reprenant les arguments des anti, de façon implicite et poétique : "rituel fantastique. Nous offre la possibilité de voir la comédie qui nous est jouée, la mort en face. 

 

Je n'ai rien à voir avec les traditions, la réaction, la cruauté. Je n'aime pas la corrida." !!! J'en avais les larmes à l'oeil ! Je ne suis pas, moi, assez DANS la corrida pour l'apprécier! J'ai vu une corrida à Céret et c'était boucherie! J'en ai vu une autre à RONDA, berceau de la tauromachie, et n'ai pas apprécié non plus ! Désolé, je suis contre à jamais !

  MAMOC-de-Ceret--28njuin-14--Saura.jpg Antonio Saura (C) MAMOC de Céret.

Etonnante coalition politique pour la défense de la tradition taurine

A Barcelone, le PS et la droite espagnole veulent sauver la corrida

Mardi 17.11.2009. 

Le Parti des Socialistes de Catalogne (PSC), le droitier Partido Popular (PP) et le parti nationaliste espagnol Ciutadans oeuvrent actuellement de concert pour que soit rejeté au Parlement Catalan l’initiative législative populaire d’une loi d’interdiction de la corrida en Catalogne du Sud. Cette fronde, qui réunit les Arènes Monumentales de Barcelone et la Fédération catalane des associations taurines, vise à freiner la « menace » d’interdiction, selon le député socialiste David Pérez, qui mène un intense lobbying auprès des députés. L’initiative législative en question, issue d’une pétition citoyenne, sera examinée mi-décembre par le Parlement Catalan, à Barcelone. En cas de vote de tous les amendements, cette initiative sera définitivement repoussée, mais en cas de rejet, la mesure anti-corrida passera par la commission Environnement du Parlement où elle sera débattue, avant un vote définitif. Pour l’instant, les partis ERC, avec 21 députés et ICV, avec 12 députés, prévoient de voter pour la loi anti-corrida , alors que le PP, doté de 14 députés et Ciutadans, détenteurs de 3 députés, y sont farouchement opposés. Les deux grands partis au Parlement catalan, le centre-droit CiU et ses 48 députés ainsi que le PSC, avec 37 députés, laisseront la liberté de vote à leurs députés.

 

toro-picasso.PNG PICASSO - MAMOC (Musée d'Art MOderne de Céret)

 

*** Littérature et Corrida (J.Pierre Bonnel) :

 

 

 Littérature et Corrida (La mise-à-mour de la mort)

 

A l’heure où les traditions taurines reprennent du poil de la bête (Bourg-Madame, projet d’arènes à Perpignan, férias de Céret, Millas…), et où les opposants meuglent, souvent avec humour, il est peut-être temps de s’interroger: « Après les grèves des intermittents du spectacles et les projets du Ministère de la Culture, que restera-t-il de la fameuse exception culturelle française ? Des corridas.. ?

 

Adolescent, j’étais abonné à l’esthétique revue Faenas, qui parle de mort à chaque page. La mort, sans cesse, sous les mots, petite mort, sensuelle, dans toutes ces photos de pleine beauté. J’aimais ce support journalistique, car il parlait de l’été, qui, en terres du sud, est une saison livrée à la course ultime des taureaux. Pourtant cette chaleur, cette danse qui saoule, cette musique redondante, pantagruélique et obsédante, vrillante et hallucinogène, tous ces ingrédients, susceptibles de constituer un simulacre poétique, semblent, a priori, incapables de donner naissance à de la littérature. Tout au plus à une sorte de discours qui rimerait avec penseum et torture!

 

Toutefois, je jouissais fortement, par moments, à la lecture des poèmes corridesques de Cocteau ou des pages bovines d’Hemingway ou de Blasco Ibanez. Mais en même temps, chaque été, à l’annonce d’un spectacle taurin, je me retenais pour ne pas adresser un message anonyme au journal local, afin que cette fête macabre fût annulée: un engin explosif serait placé sous les gradins et la déflagration interviendrait dès l’entrée du premier matador...Rassurez-vous, je manque de courage:  je n’allai jamais jusqu’à ces extrémités; à défaut de griffer les organisateurs, je me contentai de lacérer des affiches, de jeter aux orties des panneaux proclamant l’art et l’habileté des tueurs andalous à “l’habit de lumière”, c’est-à-dire, sang et or. Le sang, oui, et l'ordure, le jaune pisseux ! 

 

Douleur, certes ! Cependant, l’animal devrait être fier de partir, lui qui est au centre de ce cérémoniel de rythme et de chorégraphie, pour un monde vierge, qu’il méconnaît, celui de la mort, et dont il n’approche l’indépassable injustice que par l’épreuve de la souffrance. De même que le spectateur ne pense pas au supplice de l’animal, parce que celui-ci ne peut l’exprimer ni par des mots ni par des sanglots, de même le taureau “brave” ignore l’inéluctable issue, le sens de cette clôture festive, excitée par les banderilles du soleil, et qu’on invente autour de lui et de ses pas aveugles.

Il ne sait rien des symboles ou des paraboles de ces espèces d’hommes, qui ne savent rien de leur néant, mais qui, pour conjurer leur frayeur, s’inventent des mythes fondateurs,   prétendant, par exemple, que la corrida est un moment mystique où l’individu est confronté avec le sacré et le mystère de la mort. Dans le temps de la course, dans les libres intervalles dédiés au pain et aux jeux, ils se croient des dieux, parce qu’ils sont nés dans la patrie du soleil, de la musique répétitive et du vin doux. Ils auraient pu, aussi bien, éclore au pôle nord et passer leur vie à grignoter des harengs fumés! Non, leur destin est d’avoir la fièvre dans les yeux, omniprésents, ainsi que dans la tête, qui méconnaît l'intelligence.

 

(à suivre)

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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 09:20

intime.jpg  Désir de peinture, de sculpture... Un tramway nommé "désir de ville"...

 

Buren est à Perpignan, ces jours-ci, et il donne à la ville l'envie d'avoir son propre tramway, comme la trentaine de villes françaises qui redécouvrent la sérénité urbaine et l'urbanité des liens sociaux grâce à cette locomotion intelligente et imaginative ! Buren a aménagé le tramway de Tours; pourquoi pas ici..?

 

Pendant la campagne des municipales de Perpignan, le candidat Jean Codognès avait présenté la seule proposition nouvelle, parmi les nombreux programmes politiques : il n'a obtenu que 5% des voix, Perpignan optant pour une option réactionnaire inquiétante (FN-droite dure-absence d'opposition de gauche). Tant pis pour les perpignanais...

 

L'actuelle exposition sur le tramway (le lieu du design, Paris 12°, jusqu'au 12 juillet, entrée libre) montre à quel point ce mode de circulation urbain peut changer le visage de la ville : il instaure la piétonnisation et chasse la voiture du centre historique (Montpellier); il accueille l'art dans ses décorations (Christian Lacroix à Montpellier, encore, le journal "New York Times écrivant que cette ville devient la plus sexy d'Europe !)…

 

Le tramway, propre, silencieux, écolo, prend l'art en marche : il assure la modernité, la mobilité des artistes contemporains qui peuvent s'exprimer (street art avec le tagueur-dessinateur Miss.Tic…). De Nice à Nantes, de Grenoble à Reims, de Nantes à Strasbourg, de Paris à Bordeaux, le tramway parcourt la ville à son rythme de limace rapide et mutine, dans des trajets au design moderne et novateur, changeant l'allure des ponts, la vision des canaux, la beauté des façades…Ouvrant des espaces et des perspectives jamais vues au plein coeur de la ville !!!

 

   Abandonné en 1937, la bureaucratie municipale avait à l'époque des "Glorieuses" opté pour les bus encombrants et pansus (à Perpignan, ceux, énormes, de l'agglo, créent des embouteillages, au Moulin à Vent, par exemple, car les espaces pour les arrêts n'ont pas été prévus… une avenue Paul Alduy récente, pensée pour le fils, ingrat car n'a mis que des feux et pas d'espaces sur cette voie très fréquentée...)

 

   Le tramway chasse l'idéologie du "tout voiture" et permet de rénover les places et les trottoirs, comme au Mans, comme à Nice qui conjugue art, convivialité, technologie, économie, lenteur permettant vue, réflexion, respect de l'autre et de l'environnement, temps pour dialoguer avec ses voisins de hasard… ça coûte cher…? Et les maisons du Conseil général et les temples de la Région, et les immeubles de l'Agglo, pour nos zélus et fonctionnaires inutiles, non..? Et un théâtre mal fagotté, et une faculté qu'on veut déménager... Non ?

 

   Perpignan saura-t-elle prendre le tramway en marche..? C'est vrai, on attend encore le TGV : on a trop attendu de l'extérieur alors qu'il fallait changer la ville de l'intérieur !

 

 Désir de trains, rapides ou lents…

 

 Tout n'est que désir à Perpignan …

 

  J.P.Bonnel -

 

 

* Petit train pour la sculpture :

 

La Ville de Canet-en-Roussillon et le service culturel vous invitent à découvrir l’exposition de sculptures à ciel ouvert d’Alain Vuillemet du 25 juin au 28 septembre.

 

Le vernissage de cette exposition est prévu mercredi 25 juin à 19h dans le hall du Théâtre Jean Piat.

Un circuit commenté en petit train en présence de l’artiste est prévu le même jour à 18h devant le Théâtre Jean Piat. (Attention ! places limitées).

 

Un guide de balade est disponible dans tous les points d’accueils municipaux de la Ville.

 

contact :

Virginia FERNANDEZ Service Culturel - 04 68 86 72 63 / Fax: 04 68 86 72 52

Site: www.mairie-canet-en-roussillon.fr

 

** Musée  d'art moderne de Collioure : Nouvel accrochage du musée d’art moderne de Collioure avec les dernières acquisitions et donations : Le musée, depuis des années,  continue d’accroître les collections par des acquisitions ponctuelles, sur la thématique de Collioure. Aujourd’hui, grâce à la lisibilité de ses collections, des donations significatives viennent s’ajouter à un fonds qui donne à lire l’importante histoire de Collioure, à travers le passage constant d’artistes.

 

 

ACQUISITIONS :

• Léopold Survage -Etude pour les pêcheuses de Collioure, 1928. Mine de plomb sur papier 43 x 27 cm. 

Inv. DAM 2010 007

• Gaspard Maillol - Bord de mer, vers 1925. Huile sur toile 38,5 x 55 cm. Inv. PAM 2008 126

• Jean Peské  - Côte rocheuse, vers 1920.  Pastel sur carton 48 x 62,5 cm. Inv. DAM 2008 124

• Jean Peské  - Château Royal à  Collioure, vers 1920. Aquarelle sur papier 50 x 65 cm. Inv. PAM 2005 1189 

• Jean Peské : Côte rocheuse

Pastel sur carton 48 x 62,5 cm. Inv. DAM 2008 124

                     - Plage de l'Ouille, 1936. Aquarelle sur papier 29 x 34,8 cm. Inv. PAM 2012 011

• Willy Mucha- Le filet du lamparo, 1942-1944. Huile sur toile 65 x 100 cm. Inv. PAM 2010 010

• Valentine Prax - Vendanges à Collioure, 1927. Aquarelle sur papier 51 x 72,5 cm. Inv. DAM 32008 127

• Paul Paquereau - Vue de Collioure. Huile sur papier 49 x 63 cm. Inv. PAM 2008 128

• Georges Capon - Marins à Collioure, vers 1958. Huile sur toile 38 x 46 cm. Inv. PAM 2010 009

• Ludovic Gignoux - La côte Vermeille. Collioure, 1900. Huile sur toile 46 x 61cm. Inv. PAM 2010 008

• Georges Boucart

Crépuscule à Collioure. 

Huile sur toile 54 x 65 cm

Inv. PAM 2008 123

 

• François Bernadi - Palette "Mari i vinyes veremes", 2013. Bois gravé, objets divers 167 x 91 x 24.5 cm. 

Inv. VOL AM 2013 006

 

DONATIONS : Vincent Bioulès a fait don d’une très belle série de dessins sur Collioure :

• De l'hôtel à 9h du matin/Collioure, 1972. Encre sur papier 23,5 x 14 cm. Inv. DAM 1989 228

• Collioure 5 avril 72 /18h45, 1972. Mine de plomb sur papier 14 x 23,5 cm. Inv. DAM 1989 229

• Collioure 18h30 5 avril 72, 1972. Mine de plomb sur papier 14 x 23,5 cm. Inv. DAM 1989 230

Vincent Bioulès

L’escapade à Collioure avril 72, 1972. Mine de plomb et aquarelle sur papier

14 x 23.5 cm. Inv. DAM 1989 231 

 

• Collioure sept. 62 chez les Descossy, 1972. Mine de plomb et aquarelle sur papier 13,5 x 17,5 cm. Inv. DAM 1989 232

 

* Henri De Maistre - La famille a effectué une importante donation,  à travers la Direction des Musées de France,  au musée Fabre de Montpellier, au musée de Céret et au musée de Collioure. A Collioure, la famille a donné dix pièces :

 

• La crique noire (Collioure), 1941. Huile sur papier 26 x 34 cm. Inv. PAM 2005 1180

• La crique noire (Collioure), 1941. Mine sur papier 34 x 26 cm. Inv. DAM 2005 1181

• Catalanes (Collioure), 1941. Huile sur papier 23 x 32 cm. Inv. PAM 2005 1182

• Catalanes (Collioure), 1941. Mine sur papier 26 x 33.8 cm. Inv. DAM 2005 1183

• Le port de Collioure, 1941. Huile sur papier 26 x 33.8 cm. Inv. PAM 2005 1184 

Henri De Maistre : Barque bleue à Collioure, 1941. Huile sur papier 11.5 x17 cm

Inv. PAM 2005 1188  

 

• Collioure, vue générale, 1941. Huile sur papier 26 x 33 cm. Inv. PAM 2005 1186

• Collioure, vue générale, 1941. Mine sur papier 26 x 33.8 cm. Inv. DAM 2005 1187

• Barque bleue à Collioure, 1941. Huile sur papier 11,5 x 17 cm. Inv. PAM 2005 1188 

 

* Suite à l’exposition Edouard Pignon, la famille Coutaud a fait don au musée de huit œuvres remarquables de Lucien Coutaud, compagnon de route d’Edouard Pignon lors des deux étés 1945-1946 passés à Collioure sur l’invitation de Willy Mucha :

 

• Port-Vendres, 1945. Crayon sur papier 14 x 21 cm. Inv. DAM 2014 001

• Port-Vendres, 1946. Aquarelle sur papier 14 x 21 cm. Inv. DAM 2014 002

• La côte d’Espagne après Cerbère, 1948. Gouache et aquarelle sur papier 16 x 22 cm. Inv. DAM 2014 003

• Port-Vendres, 1948. Gouache et aquarelle sur papier 16 x 22 cm. Inv. DAM 2014 004

Lucien Coutaud : Collioure, 1945

Aquarelle et gouache sur papier 

26 x 34 cm. Inv. DAM 2014 008

 

• Collioure, 1945. Crayon sur papier 26 x 34 cm. Inv. DAM 2014 006

• Collioure, les barques, 1945. Crayon sur papier 26 x 34 cm. Inv. DAM 2014 007

• Collioure, 1945. Aquarelle et gouache sur papier 26 x 34 cm. Inv. DAM 2014 008

 

** La famille Martinez a offert au musée de Collioure une très belle pièce d’Antoine Martinez sur les travaux concernant la pêche à Collioure, très appréciée du public : Pêcheurs à Collioure, vers 1963. Huile sur isorel 54 x 65 cm. Inv. PAM 2009 026

 

 

Enfin, tout dernièrement, après le vif succès de l’exposition « François Bernadi, œuvres de 1945 à 2013 »,  l’artiste a donné au musée une très belle série d’œuvres remarquables autour de la pêche à Collioure :

 

• Baie de Collioure vue d'Ambeille (Cours de Mr Hanicotte) 1934-1935. Gouache sur papier 42 x 32 cm. 

Inv. DAM 2014 009

 

• Pêche au lamparo, vers 1999.  Huile sur toile, cadre modelé par l’artiste  90 x 75 cm. Inv. PAM 2014 010

 

• Les trois pêcheurs, 1947. Huile sur toile 55 x 38 cm. Inv. PAM 2014 011

 

• Sur la plage, 1945. Huile sur toile 30 x 38 cm. Inv. PAM 2014 012

 

• Les Santoni, 1945. Huile sur toile 65 x 46 cm. Inv. PAM 2014 013

 

 

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 07:52

IMGP9814.JPG  Le mas Galdric, Palau del Vidre (photo J.P.Bonnel)

 

 

L'après-midi au jardin - Les cent ans du mas Galdric (22 juin 2014)

 


Quand l'été s'ouvre dans les jardins du mas décoré par Gustave Violet, le promeneur se laisserait aller au charme de la nature domptée, au raffinement de l'architecture florale, à l'ordonnancement des roses, des lauriers, des bleus et des rouges sous la cathédrale des platanes, centenaires comme la maison de Marie Susplugas... Mais celle-ci, fille du peintre et médecin, et petite-fille du poète J.Sebastia Pons a nourri cet après-midi dominical de culture, d'art et de musique…D'amitié, aussi !

 

Pour rendre hommage aux sculpteurs Gustave Violet et Marcel Gili, elle a convoqué le peintre Michel Brigand, Brigitte Manera et Merce Palau-Ribes, qui préparent le catalogue raisonné de l'artiste roussillonnais qui décora le mas ocre aux volets verts, où un public éclairé s'est donné rendez-vous…

 

Pour retrouver l'architecture moderniste de G. Violet, on se contentera du premier n° de Terra Nostra, publié en 1994 : peu de livres et d'études (*) sur celui qui se qualifiait de "pétrisseur de boue" !Le modeleur fut ensuite architecte, dessinateur décoratif, avant de se consacrer à la sculpture.

 

En 1907 il écrit un manifeste du régionalisme culturel dans "La grande revue" : on comprend là sa conception de la maison provençale, hellénistique. "Faire comprendre ce qu'est la beauté, optant pour la sobriété dans l'oeuvre d'art. Violet s'empare du bleu intense trouvé à Sitges, al Cap Ferrat et à Mar i Cel, deux lieux essentiels pour l'inspiration moderniste.

 

La correspondance Violet/Utrillo est primordiale; en juillet 1924, G.Violet écrit : "J'ai commencé ma maison de Perpignan…Je vous pille (en prenant des éléments vus à Sitges)"

 

Les motifs des frises s'inspirent de la nature : fruits, végétation; il s'agit de faire entrer la beauté de la nature dans la maison, sensibiliser à l'esthétique naturelle…

 

Brigitte Payrou-Manera, bibliothécaire à Perpignan, commissaire d'expositions, nous invite à voir sur place les oeuvres de Violet : 

 

les enduits sculptés sur quelques façades pradéennes…la maison au 22 rue de l'Yvette à Paris, la maison (modifiée) au 21 rue de Rémuzat à Paris, encore…à Perpignan, la belle maison Ecoiffier, place Arago et, dans la rue de Sully, près de la gare de Perpignan, immeuble de deux étages et 15 place de la gare, pour les personnages catalans...

…Sant-Marti à Prades (villa de 1908) et les céramiques du même endroit (lire l'article d'Horace Chauvet, ancien journaliste à L'Indépendant)…

La maison "Gaudi" à Pézilla, près de l'église  (restauration d'une maison du 16° siècle)…

et bien sûr, ici, à Palau, au mas Galdric : les frises sous le toit, la balustrade en claustra, la corniche et la génoise, les motifs floraux et animaliers de l'art populaire…

 

Dans la nuit qui avance et le marin frais du soir, les fleurs perdent de leur luminosité et l'ombre des platanes géants contribuent à la fermeture du lieu qui s'obscurcit : c'est l'heure de l'intimité, le groupe se ramassant autour du piano, noir lui aussi, de Michel Rignol, interprétant des morceaux pathétiques, puis joyeux  de Déodat de Séverac, décrivant les souvenirs de Puigcerda, Llivia, Banyuls, les fêtes de Cerdagne et l'immortelle sardane…

 

Auparavant, le peintre Michel Brigand nous avait parlé de ses souvenirs de son professeur et maître en sculpture Marcel Gili…

 

 

(à suivre - et programme de la fondation Gili au mas Génégals)

 

 

(*)   -VALAISON Marie-Claude, Hommage aux artistes roussillonnais disparus, catalogue de l’exposition organisée au palais des Congrès de Perpignan, du 17 août au 11 septembre 1971

  • - Collectif, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, E. Bénézit, Gründ, 1999
  • - Collectif, Art et artistes en pays catalan au XXe siècles, éd. Jeune chambre économique de Perpignan, Perpignan 2000
  • - ROMA Jori, En Gustave Violet, in Montanyes Regalades, Janer 1919
  • - MARTI I JULIA, La queixa d’en Gustave Violet, in Revue Catalane, 1915
  • - XENIUS, A n’en Gustau Violet, in Revue Catalane, 1915
  • - Article dans la Semaine du Roussillon, du 19 au 25 août 1999

- -

 

 

Auparavant, le peintre Michel Brigand nous avait parlé de ses souvenirs de son professeur et maître en sculpture Marcel Gili…

 

(à suivre - et programme de la fondation Gili au mas Génégals)

 

 

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 12:20

images-copie-13   * Malgré des pétitions (voir ce blog)  et de nombreux soutiens (J.Lang, E. Morin, J.Daniel...) le nouveau maire de Montpellier (Socialiste dissident, intermittent du PS) a mis fin au projet d'un musée de l'histoire de la France et de l'Algérie. 

 

Adieu les années de recherches, de travaux scientifiques et d'aménagement ! Adieu les achats de collections : trois millions d'euros ! 

 

C'est Perpignan qui a l'opportunité acheter ces documents et objets pour enrichir son musée (ancienne prison, couvent Sainte-Claire) et développer son "musée de toutes les mémoires". Le maire ne peut qu'être intéressé par ces acquisitions, même si le budget de la ville est serré en raison de la dette...

 

Il est regrettable que le maire de Montpellier ait reculé en raison de pressions de groupuscules extrémistes de droite ! J.Marc Pujol, et ses conseillers à la mairie, redoutant eux aussi les pressions du FN sur Perpignan, vont-ils accepter de créer un musée "ouvert, pluraliste" ou continuer dans l'optique d'un espace dédié aux nostalgériques..?


 

J.P.B.  (sources : Le Monde et les réseaux sociaux : "mur" de Benjamin Stora)

 

   ** Fin du Musée de l'Histoire de la France et de l'Algérie. 


Compte rendu du Conseil municipal municipal de Montpellier :

 

Jeudi 19 juin, 18H 45. Conseil d'Agglomération sans ambiance particulière. Conseillers présents, public de curieux dont beaucoup viennent pour la première fois, et sont massivement sortis après le vote ; le fan club, qui d'ordinaire soutient son champion dans une ambiance de match et applaudit chaque fois qu'il estime un but marqué, est cette fois resté silencieux.

Procédures habituelles d'ouverture. Lecture partielle d'une lettre de "mon ami Valls" qui confirme le rôle de Montpellier comme Métropole (et vaut pour assurance de l'être). Attaque en règle contre Christian Bourquin, Président de Région PS, présenté comme "ennemi" de Montpellier avec longue démonstration chiffrée de son hostilité à la ville.

Musée Montcalm : rappel mot pour mot de la toute première intervention, d'où sont quand même gommées ou atténuées quelques unes des contrevérités. Il "comprend" l'attitude du CS. Il y a des moments durs et difficiles pour l'homme politique, tenu de faire des choix comportant une part d'injustice. Mais il est en charge de l'intérêt commun et de ce pourquoi il a été élu. Lui-même "assume". L'ambiance bon enfant du début de séance a disparu. Reprise de l'argumentaire initial : pas d'information officielle ; affaire qui traîne depuis 12 ans et empoisonne la vie publique...
Demandes d'intervention, plus nombreuses qu'attendues.

Julie Frêche : prise de parole attentivement préparée, une conviction manifeste, une émotion certaine et une sincérité de tous les instants qui attestent que le propos n'est pas seulement rhétorique. Reprend sur un registre soutenu des arguments que nous partageons ; impression dans la salle.
Le débat, très long, sera suivi dans un silence attentif. Je n'entre pas dans le contenu des interventions suivantes. Tout ce que nous avons pu dire, écrire, diffusé a été repris, d'une manière ou d'une autre.
Jean-Pierre Moure : intervention posée, raisonnée, de bons sens. Bienfondé du projet, possibilité d'insertion dans une politique cohérente du tourisme ; intérêt économique.
Perla Danan (UMP) : appel humain, profond, émouvant, sur un ton juste, à l'ouverture du dialogue pour ne pas rester dans une éternelle confrontation (chacun sait que pour elle se profile en arrière plan le contexte israélo-palestinien)
Jacques Domergue, chef de file UMP, dénonce l'inadaptation de l'hôtel Montcalm pour un musée d'art contemporain, et rappelle le devoir de mémoire, pour toutes certes, mais pour les PN avant tout qui ont participé à faire de Montpellier ce qu'elle est devenue.
René Revol (Front de gauche, Parti de gauche, chemise rose très pâle) soutient complètement Saurel, en temps de difficultés il faut faire des choix, et lui même (tirade altermondialiste) ne peut accepter un projet dont le conseil scientifique ne comprend pas un seul algérien ; alors que tout le monde à Montpellier sait le contraire ! ( Voici les cinq Algériens membres du Conseil Scientifique du Musée (donc aujourd’hui disparu : Ahmed Djebbar, Neget Khadda, Ahmed Mahiou, Abderrahmane Moussaoui, Fouad Soufi.)
France Jamet (Front National), invitée par Saurel à prendre la parole, constate aimablement que son point de vue rejoint celui du Président, car le projet a été dévoyé.
Hervé Martin, communiste liste Moure, en délicatesse avec son parti ; longue intervention (un peu trop), systématique et méthodiquement argumentée, met le feu aux poudres en rappelant que le mémorial de Perpignan auquel devraient être dévolues les collections, est celui d'une stèle qui célèbre les "martyrs" de l'OAS et les auteurs de l'attentat contre De Gaulle.
Max Levita, cerise sur le gâteau, tartuffe comme personne, met en cause la compétence du Conseil Ccientifique, dont personne ne connaît les travaux. En tout cas pas lui. La sagesse est de renoncer à ce projet prématuré, car la réconciliation n'est pas encore possible.

Voilà donc FN et Front de Gauche réunis ! Seuls soutiens exprimés, avec celui du séide de service. Un comble d'hypocrisie : Tartuffe, Tartignole et Tartarin, mousquetaires de sa Majesté.
Vote bloqué à main levée (vote secret refusé). Les béni-oui- oui comme un seul homme, y compris les noms maghrébins de la liste : 72 pour, 8 abstentions (UDI-Modem sans doute), 8 contre.
Fin du premier acte.

Paul Siblot

Membre du Conseil scientifique

 

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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