(C) Olivier Mosset
* Eté arrivé. Sur la mer aussi, bleu étalé, loin des orages de montagnes...
Pour anticiper l'arrivée à Marseille, écrire sur le chemin marin, invisible, vie effacé.
* Chemins de l'été. Carrières abandonnées. Ardoises de la maison liquide. Nomadisme de par les plaines. Camis ramaders de Catalogne. Canaïres de Provence. Trazzere de Sicile. Drumul oilor de Roumanie. Canadas de Castille. Drailles du Languedoc...
Chaque jour, le plein midi, malgré l'embrun, malgré la pluie.
Les textes apparaissent comme à une crête de chemin de randonnée.
Ce juin assoupi qui se surprend à guetter la foule et la venue de l'été...
Tandis qu'à la ville, des rues, des marchés, des lycéens...
Je me souviens, Le Lavandou...Ces gens multicolores, hôtels éventrés, cuisses boursouflées, coquillages blancs, mondes du large, des nuits humides et des sexes ouverts...
Devanture sans vitrine, un décor de sable et un café posés dans un théâtre fin de siècle...
L'été des oiseaux sur la plage. Pattes et poitrines calcinées par le soleil. Les ailes dans le goudron du vent. La cage noire des cheveux.
Quelques filles, qui détiennent la vocation du bonheur, voltigent dans leurs dentelles, dont le geste aérien est charnel. La peau se lit à la pointe d'un sein qui cogne à l'enveloppe de l'air. Un désir nu se visse dans cette rougeur à la chair de poule.
Eté des arbres crachés à la mer; elle rend pourtant un jour, toujours, ses excréments d'hommes et d'objets. Au-dessus des têtes, un manège de cuivres. Une musique d'eau sur l'enclume du sable. La chaleur habite la surface des lèvres, tout à leur récitation du silence. Sculptures immobiles des corps marins. L'été referme ses demeures de noix sous une rapide voûte de bras.
Il se tient où navigue l'écriture. Il mine le crayon de la parole..
* Malgré toute sa force brutale, bestiale, fractale, le vent ne peut rien contre les ventouses du jecko, lézard des préhistoires exposant son silence d'orgueil au soleil de minuit.
* Eté : atteindre le gouffre plein du savoir, cette mer de vase dévoreuse, mère mouvante. Aller jusqu'au désert compact, la mériter pour obtenir la récompense d'un enfant, la pureté d'un mirage, la gourmandise de l'indicible plaisir du rien, du non-savoir des origines. (Collioure, 12.7.1992)
* Mire la mer (avant de l'écrire ?). Se caler entre les galets qui font le dos rond. Etre mouillé par le vent salin qui vient humecter la plage. Ses jambes implorent une impossible marée.
** Piano :
«Le Piano s’invite à Juhègues» le dimanche 14 juillet à 21h et ce sont les deux professeurs de la master class de Banyuls sur Mer qui nous font l’honneur d’un récital dans la délicieuse chapelle de Torreilles.
Née en 1982, Véra Tsybakov est lauréate du prestigieux Concours Marguerite Long en 2004. Depuis, son parcours professionnel est jalonné de prix, de récitals, de tournées à l’étranger et d’émissions radiodiffusées ou télévisées. Dans sa discographie, deux album en solo «Chopin» et «Rhapsody in blue» pour le label Intrada, chaleureusement salués par la critique, ainsi que trois CDs de contes musicaux. www.veratsybakov.com
"Romain Hervé possède un secret, celui d'ouvrir une lucarne sur le paradis. En effet, le regard interrogateur de ses yeux si bleus et si pleins de bonté, c'est le regard d'un ange, mais d'un ange sans illusion" (Midi Libre). Né en 1977, Romain Hervé a reçu l’enseignement de Pierre Froment, disciple d’Alfred Cortot, et de Bruno Rigutto, disciple de Samson François. Premier prix du Concours de Radio France, il s’est produit en récital à Singapour, en Suisse, en Allemagne, en Hollande et au Japon. Ses enregistrements consacrés à Liszt et à Chopin ont été largement récompensés. Dans «Le Monde de la Musique», Michel Le Naour certifie : «Pour l’élégance, la pudeur et la grâce, Romain Hervé montre que le piano français a encore de beaux jours». www.romainherve.com .
A Torreilles, Véra Tsybakov jouera des études-tableau de Rachmaninov et Romain Hervé des études de Chopin.
Entrée gratuite, pot convivial, renseignements au 04 68 89 65 96
Dans le cadre de leur festival d’été AMusikenVignes, les Amis d’Alain Marinaro reviennent au somptueux Monastir del Camp à Passa et ils y produisent un concert le lundi 15 juillet à 18h30 dans l’église. A cet effet, ils ont choisi le trio Mariana, constitué par les violonistes Julien Malait et Hanna Zribi, et par l’altiste Claire-Hélène Rignol. Ce trio naît en 2012 d’une forte amitié entre trois jeunes musiciens venus d’horizons différents et qui se perfectionnent aujourd’hui au Conservatoire Supérieur National de Musique de Lyon. C’est une formation inhabituelle pour laquelle de très belles œuvres ont pourtant été composées. Ces chefs-d’œuvre constituent l’essentiel du répertoire interprété par le Trio Mariana.
Entrée 5 €, dégustation gratuite des vins des vignerons de Passa et des douceurs offertes par la Toque Blanche Du JOA Casino du Boulou, Wesley Durand.
A Canet, Marie Pierre et Serge Baux ont admirablement organisé le mas Baux pour en faire un lieu de culture et de convivialité. Dans le cadre du festival d’été AMusikenVignes, les Amis d’Alain Marinaro y produiront le mardi 16 juillet à 18h30 deux jeunes et talentueux musiciens du pays. Le violoniste Yoann Guérin a fait ses études musicales en France et à la ‘Royal Academy’ de Musique de Londres. Pour la saison 2011-2012, il s’est produit régulièrement avec l’Orchestre National de Montpellier, l’Orchestre Centre Tours aux Folles Journées de Nantes, ainsi qu’avec l’Orchestre des Lauréats du CNSMD de Paris à la salle Pleyel, la Cité de la Musique et au Théâtre du Châtelet. Il a enregistré pour le film de Luc Besson et Olivier Megaton «Colombiana ». Le pianiste Nicolas Licciardi commence l’étude du piano à Bourg-Madame. Médaille d’or du C.N.R. de Toulouse, il joue avec l’orchestre de chambre du conservatoire. Après un an de perfectionnement à Toulouse, il est admis second nommé au CNSMD Paris en 2003 dans la classe de G. Pludermacher et de Claire Désert. Il obtient le DES (mention TB) et le prix de piano en 2007. Il se perfectionne auprès d’Abderrahmane el Bacha et Vincent Coq, pianiste du trio Wanderer. Yoann Guérin et Nicolas Licciardi ont joué en duo plusieurs fois depuis 2007. Au programme,. Déodat de Séverac, Henri Collet, De Falla et Turina.
Entrée 5 €, dégustation gratuite, gourmandises offertes par la Toque blanche Jimmy Nicaud (le Don Quichotte), renseignements au 04 68 89 65 96.