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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 11:44

 

images-copie-4.jpeg Tous ces jeunes venus des quatre coins du monde, volontaires pour aider la République espagnole et lutter contre Franco, avaient l'enthousiasme de ceux qui croient  en un idéal.  Rempli d'illusions, croyant à la possibilité d'une révolution prolétarienne, Sygmunt Stein * vient se battre en Espagne, avec les Brigades internationales, fer de lance, de 1936 à 38, de la lutte antifasciste.

   Hélas l'épopée est de courte durée et les mythes de la solidarité, du combat fraternel, de l'union des gauches, s'effondrent vite. Nommé à la propagande, à Albacete, l'auteur comprend vite le rôle de l'URSS: ne pas faire la révolution, mais éliminer ceux qui n'acceptent pas l'emprise communiste; les B.I. participent ainsi à l'élimination du Poum, en Catalogne. Staline aide la République en envoyant des armes surannées, contre des lingots d'or... 

  S. Stein est surtout sensible à l'antisémitisme qui s'empare même des anarchistes et de ses compagnons brigadistes. L'amertume et profonde, à l'opposé de "l'illusion lyrique" du Malraux de "L'Espoir", ou de "Sierra de Teruel"...

 

 

* Ma guerre d'Espagne (traduit du yiddish, Le Seuil, 19 euros)

 

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 14:38

casals-jonquera.jpg Exposition sur Pablo Casals au MUME, musée mémorial de l'exil. Vernissage le 14 juillet à 18 heures (6 de la tarda)

 

 

 

Vernissage: 14 julliet 2012, à 18h.

Exposition du 14 julliet à l'11 novembre  2012

Cette exposition, dont le commissaire est Eric Forcada, documentaliste, historien de l’art et gestionnaire culturel, est organisée par la Casa de la Generalitat a Perpinyà, la municipalité de Prades, le Festival Pablo Casals et le Museu Memorial de l’Exili de la Jonquera. Celle-ci, bénéficie de la collaboration du Memorial Democràtic et du soutien de la Federació Catalana d’Amics de la UNESCO. L’exposition est composée de trois parties et sera exposée en parallèle à Perpignan, à Prades et à la Jonquera. L’inauguration de l’exposition du MUME aura lieu le 14 juillet 2012 à 18h et sera ouverte au public jusqu’au 11 novembre 2012.

De l’énorme intérêt culturel à la valeur patrimoniale et des liens unissant la Catalogne, le travail réalisé par Eric Forcada est en tous points, remarquable. Grâce à son travail critique et de mise en valeur du fond photographique inédit du photojournaliste jean Ribière (Niort, 1922 – Perpignan, 1989), nous avons l’opportunité de découvrir une période peu connue de l’exil républicain à forte connotation catalane puisque Perpignan et Prades y servent de toiles de fond. De ce fait, la profondeur du travail réalisé par Eric Forcada permet de comprendre, grâce à ces instantanés, l’univers des réfugiés républicains en Catalogne du Nord, dont Perpignan et Prades étaient les épicentres. Prades, tout d’abord. La ville accueille deux personnalités uniques, Pau Casals i Pompeu Fabra. Ensuite Perpignan, qui joue un rôle déterminant par sa condition de centre urbain et sa fonction politico-administrative dérivée de son statut de capitale territoriale. Ce fond photographique revêt une grande signification puisqu’à travers  la figure d’un Pau Casals qui se situe au centre des rêves et des frustrations de l’exil républicain catalan, il reflète le dynamisme politique et social que représenteront les réfugiés en Catalogne du Nord peu après la Libération française de 1944. Des manifestations de foules dans les rues contre le franquisme, des fêtes populaires, des activités culturelles et politiques qui mettaient en scène des personnalités de premier plan comme Josep Irla, Antoni Rovira i Virgili, Joan Alavedra, Pompeu Fabra, Josep Puig Pujades, Josep Carner ou le toujours omniprésent Pau Casals. Le premier hommage que rendent les exilés au président Lluís Companys, la fermeture de la frontière, sont quelques-uns des faits qui captèrent l’attention de Jean Ribière. En définitive, comme citoyen exemplaire, la figure de Pau Casals permet de comprendre un moment exceptionnel de notre histoire, quand Perpignan et Prades étaient, de facto, les capitales de l’exil républicain catalan. En outre, l’ensemble photographique montre pour la première fois le rôle primordial de Perpignan dans l’organisation de la résistance antifranquiste.

Fête des réfugiés en honneur à Pau Casals, 1946. Copyright Jean Ribière

 

Jean Ribière : Le photojournaliste Jean Ribière (Niort, 1922 - Perpignan, 1989) débute sa carrière en 1940 au journal L'Indépendant puis fonde en 1944 sa propre agence de presse. Il vend ses reportages à Le Républicain, L'Express, L'Aurore, Match, Keystone ou la BBC mais également aux organes de presse de l'exil comme La Humanitat. Il deviendra vice-président de l'Association Nationale de Journalistes Reporters Photographes et Cinéastes (ANJRPC) et produira tout au long de sa carrière de photojournaliste près de 120 000 documents photographiques (90 000 négatifs et 30 000 diapositives).

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 17:57

images-copie-3.jpeg     Le journal d'ici ne l'a pas dit. Normal : tout le monde est beau et gentil ! La vérité ne se vend pas bien, on le sait !

 

   Pourtant, spectateur patient, je me suis installé de bonne heure pour être au plus près de la scène qui allait accueillir STING ! On a pris les bouchons de mes eaux minérales pour que je ne les lance pas sur l'artiste. Je suis pas terroriste : je l'aurais simplement béni, ce beau chanteur enjôleur. J'ai tenu pendant des heures sur la pelouse, en plein soleil, surtout debout car je ne bénéficiais que d'un mètre carré d'espace. Certains fans se sont trouvés mal, on se demande pourquoi...

 

   J'avais payé 41 euros pour me trouver dans cette posture; tant pis pour moi, je l'avais choisie : on ne souffre jamais assez quand c'est pour votre idole... Soudain, j'ai eu comme une envie de pipi. Faire dans la bouteille ou fendre les flots chaleureux d'une foule immobilisée...Pour ne plus retrouver mon endroit stratégique... Sacré dilemme ... C'est alors qu'un compagnon d'infortune m'apprit que le lieu enchanteur du parc de Valmy n'avait mis que ...deux toilettes à la disposition de ces milliers de spectateurs... Alors, se soulager sur place..?

 

   Sting, il se fit attendre : il partit en balade avec Cali sur une Catalane au large de Paulilles pour admirer le site, puis boire les meilleurs crûs du "Clos de Paulilles"... Il avait le temps ! Nous non, en nage, la tête explosée par le soleil et le coeur battant la chamade...

 

   Enfin, après mille péripéties inintéressantes, sur la pelouse et dans la cohue du parc - ce fut quasi la bataille de Valmy ! - Il arriva, le prince de la chanson ! Il était ... minuit trente ! Et beaucoup de ceux qui, trop loin ou trop fatigués, mais ayant payé qurante et un euros, étaient partis depuis longtemps... Ils avaient soif ou pipi... Ils étaient amers, déçus... 

 

   Et dans la nuit, après la déferlante, ce fut le reflux, l'embouteillage montre autour d'Argelès et de la voie "rapide"... A l'année prochaine, si vous le voulez bien !

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 19:39

   * imagesCAVJ53IB.jpgLes Catalans du sud (les seuls, les vrais !) : Perpignan n'est pas en Catalogne ! Perpignan est donc en France ! C'est en tout cas l'information que j'ai lue dans le programme du festival de Perelada "XXVI Festival Castell de  Peralada 2012".

   On y apprend, entre autres promotions d'artistes, que la chanteuse de jazz Melody Gardot donnera un "Concert unique en Catalogne" le 21 juillet à 22h, à l'auditorium.

 

  Or Melody aura donné auparavant un concert à Perpignan, le lundi 16 juillet, au Campo Santo...

 

   Mais Perpignan n'est pas en Catalogne pour les agents culturels et financiers de Peralada et d'ailleurs. On est prêt à tout pour gagner de l'argent et même à répudier le Roussillon...

 

 

** André Suspluglas (tableau ci-joint), né en 1912 à Trouillas, fut médecin et peintre. Sa fille Marie a monté une rétrospective à Palau du Verre (près d'Elne) et dévoile surtout ses premières oeuvres.

  On pense tout de suite à Bonnard : intimité, portraits familiaux, la femme, la fille, les instants futiles et immobiles du quotidien. Ce sont des toiles agréables à regarder, ce sont des moments d'insouciance et de bonheur dans le cocon de la maison. Un Bonnard à qui il aurait manqué un style novateur...

 

   En tout cas, vous ne resterez pas longtemps dans la mezzanine de la galerie, place del Gall : les tableaux sont au-dessus de la fournaise du foyer de cuisson du verre et on se demande comment on a pu installer une expo en ce lieu, beau, mais pas fait pour la peinture... D'ailleurs, vous n'irez pas car je viens de m'apercevoir que l'expo s'achevait le 30 juin. Il vous reste internet, le catalogue original, si les libraires du département veulent bien le diffuser...

 

  Il faut reste Pierre Bonnard, au Canet... (pas à l'infâme plage de la côte de sable) !!!

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:57

La-nuit-du-poissonier.jpg  

 

      Heureux événement : Marie Volta est heureuse de vous annoncer la naissance de son 1er roman publié : La nuit du poissonnier.

 

   Adhérente active des "Amis de Brassens" -elle a participé, l'été dernier au Château royal de Collioure- à un hommage à Georges, l'intégralité de ses chansons- Marie VOLTA vient de publier un "roman du terroir", qui par le style, dépasse les frontières de ce genre étroit et à la mode !

 

 


Toutes les infos à la page http://www.marievolta.com/index.html 

Disponible sur amazon.fr, atheneum.com, chapitre.com,

decitre.fr, gibertjoseph.com, libfly.com, leslibraires.fr, ombres-blanches.fr et sur commande en librairie.

 

 

    * La nuit du poissonnier - chap.1 - extrait :

 

   On était pas assez riche pour s’offrir le train, alors c’est le poissonnier qui nous hissait jusqu’à Olette. On partait le matin tôt, bien

avant le lever du jour, on se serrait dans la

charrette, mémé, ma mère, ses soeurs, mes cousines et tous les poissons qui sentaient

pas très bon. Quand une des soeurs était enceinte, c’était le cas cette année-là, on se demandait comment elle faisait pour garder

intacts jusqu’en haut, ses tripes et ses boyaux.

   Il refusait jamais le poissonnier de nous

conduire, même si la charge était lourde, si ses chevaux peinaient, il était joyeux, il

chantait, il disait :

« Une fois l’an c’est rien, et puis avoir d’un coup tant de jolies femmes qui me suivent... » Mémé rougissait à tous les

coups et refusait son aide pour monter. Il nous soulevait en rigolant : «

Hop mes petites plumes, en avant pour le grand voyage ! »

 

TDO Éditions - Collection Terroir du Sud

 

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 15:40

juan-gris--canigou.jpeg    (tableau de Juan Gris : Le Canigou)

 

 

 

    * Suave et sublime soirée musicale avec les solistes de l'orchestre de Catalogne, hier soir mardi, au palais des Rois de Majorque. Le Conseil général 66 nous a offert un moment rare d'art et de convivialité !

   Spectacle gratuit, organisation impeccable : portes ouvertes à 20h30 et début du concert à 21h15 : les gradins étaient combles. Nos élus du département ont tout réussi, sauf la tramontane, non maîtrisable, qui fit voler les partitions ! Drôle de concerto aux épingles, incapables de fixer les fameuses partitions...

 

   Vétille ! J'ai eu le plaisir de retrouver Claire Sala (flûte aérienne) et Martine Fleissier (harpe qui coule de source), les habituées, depuis des années, du festival du livre de Collioure...Et l'incroyable Alexis Cardenas, le doué du violon, clair, sans faille, qui couvrait parfois trop les complices du quatuor de la première partie...

 

   Dans la seconde partie de la soirée, il semblait être seul avec le groupe sud-américain Recoveco : les guitaristes paraissaient ne pas être là : toutes les oreilles étaient pour Alexis !!!


   Encore une fois, une soirée inoubliable dans le site andalou du palais majorquin !!


 

** On attend d'autres instants immobiles et enchanteurs, conviant à l'éternité, avec les amis d'Alain Marinaro :

 

 * En partenariat avec la Ville de Torreilles, les Amis d’Alain Marinaro produisent un mini festival intitulé « Le piano s’invite à Juhègues » les 10, 12 et 14 juillet à 21h. Six jeunes pianistes d’une vingtaine d’années interviendront lors de ces trois concerts dans la délicieuse chapelle de Torreilles. Ils s’appellent Célia Oneto-Bensaid, Keita Chida, Olof Hansen, Prune Ebrard, Shuma Siu et Yann Pétillon. De nationalités différentes (française et japonaise), de niveaux différents (élèves de Conservatoires supérieurs, nouveaux diplômés, compositeur), ils ont deux points communs : la passion du piano et leur participation à la master class du maître Eric Heidsieck du 7 au 14 juillet à Banyuls sur Mer. Grâce à eux, nous pourrons entendre une véritable anthologie de la littérature pour le clavier allant de Bach à Pétillon et passant par Mozart, Schubert, Chopin, Schumann, Liszt, Debussy, Granados, Dutilleux et Ligeti.

 

Vous pourrez également les entendre, plus brièvement, au concert final de la master class le vendredi 13 à Banyuls sur Mer, salle Novelty. Dans tous les cas, entrée gratuite et pot convivial. Renseignements au 04 68 89 65 96. 

 

festival AMusikenVignes : «De la musique pour faire murir le raisin!»

 

Au cours de l’été 2009, l’association des Amis d’Alain Marinaro a lancé un festival de musique classique chez les vignerons. Il s’agissait de faire connaître nos producteurs et nos vins à des touristes épris de culture, de créer des animations de qualité dans les villages de l'intérieur et d’encourager de jeunes artistes de haut niveau à l'aube de leur carrière. Dès le départ, le festival AMusikenVignes fut bien accueilli, tant par les estivants que par les mélomanes du secteur, les vignerons et les collectivités locales. Depuis, son succès n’a fait que croître et c’est donc avec sérénité que ses organisateurs se sont réunis aux caves Ecoiffier pour lancer la quatrième édition.

Cette année, le festival se déroulera du 16 juillet au 21 août en 12 sites des Pyrénées Orientales et 2 sites de l’Aude. Il bénéficiera de l’appui financier du Conseil Général 66, de l’entreprise DIAM Bouchage, de PMCA, de la CC des Aspres, des Communes de Banyuls sur Mer, Salses, Fitou et Peyriac de Mer. Il produira 33 musiciens ; les dégustations qui suivront les concerts seront offertes par plus de 20 viticulteurs et, dans 7 cas, agrémentées par les mignardises des Toques blanches. En emportant chez lui de bonnes bouteilles, chaque auditeur deviendra l’ambassadeur de notre patrimoine viticole et culturel.

Entrée 5 €

 ** Programme : L. 16 juillet, 18h30     Tautavel, château Avernus Quatuor Equinoxe (quatuor à cordes)

            Ma. 17 juillet, 18h30 Calce, château les Fonts       Duo Clariana (flûte et guitare)

            L. 23 Juillet, 18h30    Montner, place du village   Duo Jatekok (piano 4 mains)           Intervention Toques blanches

            Ma. 24 juillet, 18h30 Passa, domaine Rossignol    Duo Ambivalences (accordéon et piano)  Intervention Toques blanches

            L. 30 juillet, 18h30     Le Soler, château Nadal       Duo basson et piano            Intervention Toques blanches

            Ma. 31 juillet, 18h30 St Jean Lasseille, château Planères Duo accordéon et violon     Intervention Toques blanches

            Me. 1er août, 18h      Peyriac de Mer, Abbaye Ste Eugénie         Duo accordéon et violon

            L. 6 août, 18h            Tressère, station vitivinicole           Duo violon et piano Intervention Toques blanches

            Ma. 7 août, 18h         Thuir, domaine Lauriga        Duo mandoline et guitare

            Me. 8 août, 18h         Fitou, domaine les Fenals    Duo Raga (violon et guitare)

            L. 13 août, 18h          Caudiès de Fenouillèdes, Chapelle de Laval          Quatuor Estudiantina (mandolines, mandole et guitare)  Intervention Toques blanches

            Ma. 14 août, 18h       Banyuls sur Mer, Mas Reig  Duo piano 4 mains

            L. 20 août, 18h          Salses, la forteresse              Duo alto et piano

            Ma. 21 août, 18h       Villeneuve de la Raho, Cap de Fouste        Quintette Arco (quintette à cordes)            Intervention Toques blanches

 

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 15:02

Dali-caleche.jpg La calèche de Dali à Perpignan -


 

dali--reception-a-sant-vicens-1965.jpg Réception à sant-Vicens (photo de R.Julia- Ville de Perpignan)

 

 

 

2. Perpignan

 

 

Il fallait désormais rendre hommage au "Centre de monde", à ce lieu ferroviaire, noeud pictural et financier unique, par où transitaient les chefs-d'oeuvre du Génie, en partance pour l'Europe entière !

 

On emprunta donc un train, affrété spécialement pour l'occasion, un wagon de marchandises transformé en décor baroque, et on arriva vite à Perpignan. Auparavant, les foules pressées aux arrêts d'Elne et du Boulou, purent apercevoir le couple installé dans un fauteuil posé sur un tapis d'ocelot : ils faisaient, depuis la vitre du côté droit, ouvert pour le voyage mémorable, de grands signes aux foules frénétiques venues les voir, l'espace d'un soupir...

 

    A quelques encablures de Perpinya, on troqua le peu poétique Diesel qui amenait l'inqualifiable cortège pour une loco diaprée : pavoisée de drapeaux catalans, elle pénétra enfin dans l'antre mythique du "Centre du Monde" ! Dali et Gala ne s'égarèrent pas dans la salle des pas perdus : une réception préméditée et solennelle les accueillit, avec les discours de bienvenue des élus et un échange rapide avec le Docteur Pagès, savant local, grand théoricien de la gravitation; les micros et caméras enregistrèrent cette phrase superbe de Dali : "La gare de Perpignan devait servir de point de rencontre à nos deux cerveaux."

 

    Le discours hyperbolique, dans la cour de la gare, ne fut hélas, sauvegardé par aucun média social, culturel ou convivial, twitter, youtube et facebook dormant encore, en cette année mémorable, dans les limbes... Seuls, quelques photographes intrépides du quotidien L'Indépendant, purent capter des image mémorables du Maître ! La foule Hénorme, Gala et le capitaine Moore firent silence, puis le trio de l'Ampurdàn se glissèrent dans une calèche, comme à Céret, même si la sobriété, à l'exception de la baratine écarlate du conducteur ! Parmi les Perpignanais ébahis et heureux, le cortège descendit l'avenue jusqu'à la Place de Catalogne, puis se rendit au centre historique de la cité catalane : place Arago, la Loge, la rue Louis Blanc et le Castillet... Avant d'atteindre le porche de l'ancienne porte médiévale, la calèche fit halte devant la bijouterie citée plus haut : je vis alors une jeune fille apporter une bague ornée d'une mouche (déplacée de Gérone..? ) d'or et de grenat (bien de la ville de Perpignan, ciselée par les artisans des ateliers Ducommun !). Ce bijou était destiné au doigt de Gala, qui apprécia sans doute l'objet d'art symbolique. Je vis le Maître donner un tendre baiser à la jeune fille, fière de frôler ainsi les joues mates et la moustache érectile du peintre !

 

  La station suivante était située dans les jardins de Sant-Vicens, haut lieu des artistes et artisans roussillonnais : on parla, en ce lieu, d'apothéose ! En effet, le propriétaire, Firmin Bauby, la foule fidèle et la cour esthète firent une aubade au génie de Port-Lligat : la cobla accompagna les pas daliniens en direction du patio; là, une estrade, recouverte d'un immense tapis fleuri et dressée avait accueilli deux rouges fauteuils royaux parés de velours... Le théâtre surréaliste n'aurait été complet sans un décor composé d'objets faisant référence à l'oeuvre picturale, une cage d'osier renfermant un rossignol en céramique, un chou-fleur disproportionné et la présence de nymphes virginales et de jeunes éphèbes désirables... En outre, deux adorables filles en collants noirs apportèrent un brasero de cuivre somptueux : l'encens qui en émanait conféra alors une dimension mystique au discours unique de Dali : il s'agissait d'une interminable logorrhée, à l'accent dadaïste et catalan, tissé d'onomatopées, de vocables insolites et de borborigmes indéfinissables... 

 

  La foule émerveillé en eut pour son argent ! Les danseurs du Roussillon pouvaient alors ouvrir les bans et inviter les curieux à un vernissage roboratif ! Les jardins s'animèrent grâce aux danses traditionnelles et au masticage de dents alléchées par les tables qui regorgeaient d'anchois, de    et de vins Muscat... Dali ne montrait pas la moindre émotion et couvait d'un oeil égaré la belle réception... Tout ne fut que féerique, surréaliste, métaphysique et gastronomique !

 

  Le Maître et sa douce amie ne repartirent qu'après la cérémonie des cadeaux : parfum de grande marque, pendule en céramique et captation de l'événement -pour l'éternité- grâce aux nombreux techniciens de la télévision qui avait tenu à préparer une émission, diffusée quelques jours plus tard dans les lucarnes locales...

 

   Ce fut, en ce mois d'août 1965, la seule apparition populaire et collective du Maître dans les hauts-lieux de la Fidelissima via de Perpinya...

 

 

**** à suivre : Dali à la gare de Perpignan en 1963 - Dali et la politique : idéologie ou idiologie - Chez Dali à Port-Lligat - etc...

 

   (articles publiés par J.P.Bonnel dans "L'Indépendant, édition Costa Brava - dans "La Semaine du Roussillon" - dans les recueils "Catalogne en peinture" et "CatalogARTS" 

 

 

 

Le rhinocéros -(photo de Jean Ribère) -  

ribiere_jean-dali_gala_et_le_rhinoceros.jpg

Dali-et-le-rhino.jpg

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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 10:48

     

 dali-a-ceret.jpg 1. Céret

 

 

Sa tournée en Roussilon, en passant par Céret et Perpignan (gare et Sant Vicens) fut un véritable triomphe ! Je n'étais, à cette époque, qu'un ado aculturé et introverti : mon témoignage est surtout de seconde main, même si j'ai pu aller applaudir l'artiste dans mon quartier, Saint-Jean, face à la montre, peu molle et monumentale, du magasin Ducommun, le mal nommé en cette occasion et avec un personnage aussi hors-normes...

 

L'artiste de Port-Lligat fut d'abord reçu dans la capitale de Vallespir avec tous les égards : c'est par les plus grandes instances qu'il fut honoré : le maître ne qualifia pas Céret de la banale périphrase, devenue slogan touristique : "la capitale de la cerise" et encore moins de l'expression picturale, trop marquée à son goût par les séjours de Picasso: "La Mecque du Cubisme". Non ! Céret fut nommée, de façon musicale, on ne sait trop pour quelle raison ( peut-être à cause de la venue ancienne, ici,  de Déodat de Séverac, ou d'un souvenir lointain du "chant des oiseaux" d'un Casals pourtant pradéen...) de "super-rossignolesque"...

 

Le Maître, accompagné de Gala et d'une belle escorte d'admirateurs et de curieux, apparut en son costume d'Amiral de la Méditerranée : costume étincelant, d'un blanc uni agrémenté de boutons dorés; et une canne à la manière de Victor Hugo conféraient encore plus de noblesse à ce portrait; seules, les bigatanes, rendaient le personnage plus modeste : le peintre tient beaucoup - malgré son long exil glorieux en Amérique et sa gloire intersidérale - à afficher son enracinement catalan ! Le couple, du haut de sa rutilante calèche, menait ce caravanserail pittoresque composé des musiciens de la fanfare locale, de la cobla costumée, des danseurs du "Foment de la sardane". 

 

   Des mules ornées de pompons rouges, harnachées de cuivres, aveuglants sous les reflets du soleil, et devenues ivres du bruit ininterrompu de leurs grelots obsédants, donnaient le la à la grande fête et ouvrait le bal de l'art à travers les rues ombragées de Céret, ville d'eaux et de platanes...

 

   Dali, saluant et lançant de bons mots, en réponse aux nombreux vivats d'une foule émerveillée par ce carnaval déjanté de fin d'été, se plia avec patience à la longue traversée de la cité, parée de drapeaux, de flonflons, de banderoles, d'arcades de verdure et d'enfants déguisés en papillons... 

 

   Il fallut aller au pas, sous la chaleur et le poids des costumes, jusqu'au coeur de la festivité, place des Arcades, munie, pour la circonstance, d'un socle inattendu, où se dressait un monumental rhinocéros ! Là, les discours et les remerciements s'enchaînèrent, le maire, M. Sageloly, invitant le Maître à emprunter un souterrain inédit, situé sous les locaux du syndicat d'initiative : en effet, quelle belle initiative ! Dali a été confronté à un squelette énorme : ce tas d'os se métamorphosé vite pour donner naissance à une adorable petite fille, candide, à l'image de ses vêtements; ce passage de la mort à la vie devait symboliser la résurrection dalinesque !!!

 

   Que d'émotions ! Pour les estomper et retrouver la verve des déclarations surréalistes, ponctuées de consonnes roulantes, il fallait bien un cocktail, que dis-je, un banquet, en plein coeur des arènes : le spectacle n'était pas voué aux toros, mais à la clobla sardaniste, que le public immense n'écoutait que d'une oreille, s'intéressant plutôt au repas pantagruélique offert à l'artiste et à son égérie ! 

 

   Les meilleurs moments ont une fin, et Dali, tout à fait rassasié, quitta Céret, avec ses proches et une suite complice et bien organisée...  dali-Ceret.jpg

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 14:21

guy-jacquet.jpg   Théâtre de la RENCONTRE - Samedi 7 et dimanche 8 juillet 2012 à 22 h : La nuit où la lune s'est perdue (théâtre et chansons) : Anne Sylvestre, Serge Llado, Mouloudji, Prévert, Villon, Léo Ferré...Rutebeuf, Nougaro...

Contact : 04 68 55 54 07 - 06 80 01 63 70 - 31 rue des Romarins - 66000 - Perpignan

theatrerencontre@gmail.com

 **** Spectacle conçu et interprété par Guy Jacquet


 

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 11:00

Cet été la Librairie Torcatis offre aux auteurs de la région une place au soleil.

Pour ce faire seront organisées devant la librairie tous les samedis de juillet et d'aout, des séances de dédicaces,

le matin de 10 heures à 12 heures et l'après midi de 15 heures à 18 heures.

Le passant chaland lecteur ( ou pas ) pourra rencontrer les auteurs de façon informelle dans un échange plus détendu, chacun s'appliquant alors à comprendre comment de chemins de traverses en sentiers différents ils se retrouvent à la même

page d'un livre.

 

 

samedi 7 juillet : yrle-nicole-copie-1.jpg


10h-12h Gérard Salgas, Simone Salgas, « Les Verbieuses » éditeur de Narbonne


15h- 18h : Anaïs Bonnel (Catalogue Pere Creixams)  Nicole Yrle (Les dames de Paulilles) et Jean Pierre Bonnel (Je te haine)... (photo ci-contre devant la librairie Torcatis)

  

AGENDA DE L'ETE :


samedi 21 juillet

10h-12h Eva Pyrène et Terrry éditions Alexandra de Saint-Prix ana.jpeg

15h-18h Jean Rifa et Jacques Allemand

samedi 28 Juillet

10h-12h Gérard Jacquet et Emilie Hoerner       (Photo : Anaïs Bonnel)

15h -18h Kamash

samedi 4 août

10h-12h Philippe Georget

15h-18h Stéphane Babey

samedi 11 août

10h-12h Gildas Girodeau

15h-18h Françoise Delmon et Dani Boissé

samedi 18 août

15h-18h Jacques Issorel et Marion Poirson

samedi 25 août

15h-18h Philippe Bringel, Joël Cimarron et Maryse Alonso

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