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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 00:46

IMGP0034.JPG  * Rilke : Lettre à une amie vénitienne : Je me dis, en lisant, et donc en lisant mal, que je devrais offrir ce petit livre à Reiner Titze qui habite à Dudweiler : il aime les mots et le poète parle des mots. Et aussi, souvent, de ce R terrible qui se glisse entre le O et le T pour arrêter le charme poétique.

  J'ai donné un jour à Reiner mon artisanale plaquette sur "De quelque chose qui pourrait être la mort". Des mots pour moi. Pour lui, mon ami allemand, un sujet de tous les instants puisqu'il observe la lente, mais sûre dégradation de son corps, de tout son être investi par une lente et terrible maladie...

   Pour revenir au livre de Rilke, nous n'avons jamais parlé de Venise. Y est-il déjà allé ? Je ne pense pas. Autre raison : moi non plus (depuis, j'y suis allé) et cette obsession de la ville est devenu comme un mythe...

  Le jour où je me déciderai à m'y rendre -mais j'ai longtemps temporisé pour garder le plaisir du mythe en vie- Venise aura disparu... Il doit sans doute l'aimer, parce qu'il aime la beauté, l'amour, la musique et qu'un Carpaccio est accroché au mur de son salon. Assurément, il aimerait ce livre, mais je ne lui ai jamais donné. Je regrette. J'ai perdu Reiner de vue. Et lui, où est-il à présent ? A Venise, au paradis ou toujours dans l'enfer du mal..?

 

  * Sagan, Sand et Musset :  A Gap, un soir d'Apostrophes, où elle n'a pas pu venir bafouiller (il faudra l'inviter avec Modiano), et boire un whisky : un soir avec Sagan, c'est 'Bonjour tristesse"; pourtant, comment pour étancher une nostalgie inconsciente, un manque inattendu, se plonger dans les lettres d'amour de Sand et Musset; et d'abord, dans la préface, ces pages inutiles, plage à rallonges..!

   Elle écrira mieux -pour présenter les autres, amis qu'elle s'en tienne à parler d'elle !-, à présent qu'elle s'est remise de coup d'altitude de Bogota : qu'est-ce qu'elle est allée faire dans cette Colombie ? Frayer avec le beau ténébreux de Gustave Le Clézio ?  Bonne convalescence et condoléances pour ce petit, ici, écrivain et pour mon mesquin train-train cardiaque en partance pour la Moselle... Le huit novembre entre chien et loup. Et midi et minuit...

 

  * Le cas K Lecture du Procès de Kafka :  "...Cet horrible mot attribué à Henri Jeanson...qui rassemble à mes yeux tout le répugnant de la plaisanterie gauloise : il a fait Kafka dans sa culotte..." J.-J.Brochier (Le magazine littéraire n°135, avril 1978)

 

  Il s'agit d'un texte dilettante né d'une étude de ce roman avec une classe de BTS formation mécanique, deuxième année : réflexions spontanées en réaction à l'austérité de l'intrigue et de l'écriture kafkaïenne, jeux de mots bêtes et mesquins, jeux sur les sonorités et sur l'initiale énigmatique.

   Refus du patronyme, non-appartenance souhaitée au monde juif, anonymat pour préserver la vie privée, personnage "sans qualités" qui ne mérite pas d'être identifié, etc... t d'autres foules d'interprétations...

   Quoi qu'il en soit, face à ce drôle de procès, digne d'une "Plaisanterie" à la K.undera, nous prenons le droit de plaisanter, même si la bureaucratie n'est pas, a priori, un sujet des plus jouissifs. Et quoi qu'en dise le patron grincheux du "magazine des lettres austères". Et même si le destin de ce Joseph K., ballotté d'avoK.véreux en K.thédrale glisse vers le noir destin de KK.

   Fatalisme ? Non, le héros de Karton-pâte, plutôt, invente, au fil de son procès fictif, sa liberté et le roman. Il instruit son propre procès et le processus de l'écriture. Il inventera sa propre mort, mais ce ne sera pas un suicide : Messieurs les bourreaux devront, tout de même, prendre leur responsabilité; ce serait trop facile, MM les fascistes, il faut un peu se salir les mains, garder une trace indélébile de K. et de tout ce caca...

 

  Il sait qu'il est dans de beaux draps, mais son simple regard de "Persan" en régime austro-hongrois, prussien, soviétique ou autre, ironise sur la comédie de cette Inquisition, sur le labyrinthe des bureaux (les fonctionnaires sont décrits comme des rats de bibliothèque), sur la justice qui est théâtre, sexe (cf. les livres érotiques) ou peinture, avec l'avocat sans talent ("réaliste socialiste" ?) : Titorelli (mélange humoristique de Tintoret de de Botticelli ?), sur la religion : la parabole de l'abbé est désespérante, pas question d'attendre un recours ultime de la part de Dieu : K. ne doit pas attendre Godot, mais un godemichée-poignard pour recevoir la mort-jouissance, la mort-libération. Mais si sexe et séduction sont partout, ils sont encore simulation. Alors, se faire Zorro, Khrist ? Héros malgré soi d'un film (Z ?) contre le totalitarisme ? Anti-héros d'un film (classé X) contre l'obscénité de la politique ? Sauveur contre les bourreaux et tous les bureaux ? Non. K., c'est-à-dire l'Homme, est un zéro...

   Partout, ça débloK...

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 23:13

AFFICHE-MAS-CARBASSE2.jpg

 

Ens permetem molestar la vostra atenció per a informar-vos que ha estat publicat el llibre “La nissaga catalana del món clàssic”, editat per la revista Auriga.

En el web www.auriga.cat trobareu una completa informació sobre aquesta obra monumental que conté les semblances de 165 persones que, al llarg dels segles, han dedicat l’atenció al món clàssic.

Entre d’altres personatges inclosos a l'obra hi ha l’Abat Oliba, Ramon Llull, Arnau de Vilanova, Francesc Eiximenis, Bernat Metge, Joanot Martorell, Joan Roís de Corella, Carles Cardó, Jordi Rubió i Balaguer, Lluís Nicolau d’Olwer, Pere Bosch Gimpera, Carles Riba, Agustí Bartra, Salvador Espriu, Maria Àngels Anglada, Maria-Mercè Marsal, Joan Triadú, etc.

Si desitgéssiu adquirir algun exemplar del llibre, de 552 pàgines, hauríeu de fer-nos arribar un correu electrònic a:

nissagacatalana@gmail.com
Revista Auriga
Telèfon: 934123294
Fax: 934126871

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 22:42

paulilles.JPG 2.  Elle

Un soir de vieille lune, je me suis épanchée sous notre duvet de plumes.

 

Pourtant je n'avais que des mots, que des paroles folles que ma pudeur ne pouvait plus retenir. Mon cerveau me disait « Tais-toi donc! Il ne supporte plus tes questions », mais mon cœur battait la chamade et je ne pouvais trouver le repos tandis que toi  tu tenfonçais lentement dans le sommeil. Je t'ai parlé de mon amour pour toi, de cet amour sans retour, sans espoir. De ce sentiment profond qui hante toute ma raison. Je parlais, parlais, te disais que le mieux pour moi serait de ne plus t'aimer, que cela faciliterait ma vie puisque le partage de cet émoi nétait pas au rendez-vous. 

 

A ce moment-là, tu m'as enfin répondu,  objectant que jétais trop dans l'attente, que je ne savais pas me faire désirer, que je ne me battais pas assez pour me faire aimer. Tu me tenais un vrai discours de prof. d'école de Commerce. Ce nest  donc que de l'amitié que tu éprouves pour moi ? Ai-je lancé. Tu as rétorqué un non, comme pour me rassurer, tout en enchaînant que ce nétait tout de même pas de l'amour pour que je ne me fasse pas de fausses idées. Mon monologue initial devenait enfin un vrai dialogue. 

 

Toi qui fuis sans cesse devant mes interrogations, tu mécoutais enfin et me répondais. Sans pour autant enlever mes doutes, car pourquoi tes sentiments se transformeraient-ils soudain un jour en amour ? Tu mexpliquas quil fallait tout d'abord que je m'aime moi-même pour être aimée de quelqu'un dautre, que je manquais de confiance en moi, que je me rabaissais tout le temps, quil me manquait ce petit grain de folie pour te faire vraiment envie. Quil fallait que je t'affronte, me batte pour que tu me désires comme amante. Amante, aimante, mais non aimée, une amoureuse sans amoureux, voilà donc ce que je suis ? Tu m'as dit, comme pour me rassurer, que j’étais tout de même une baiseuse ce qui selon toi était déjà un point positif mais que je me positionnais toujours en demandeuse, en quêteuse d'amour. 

 

Oui, je suis une demandeuse d'amour, oui je voudrais tant  être aimée de toi. De toi, je précise bien, et de nul autre, car je n’ai jamais eu de difficulté à avoir quelquun à mes côtés. Je ne maccroche pas à toi, faute de n'avoir rien d'autre à me mettre sous les crocs.  Non, c'est avec toi que je veux être. Je ne serais donc jamais celle que tu attends, en ai-je conclu, celle qui a du tempérament, de la verve, du bagout, celle qui te rabat le caquet et te dit : « Dégage, laisse moi en paix. Quitte moi ! »

 Oui, quitte moi, c'est la meilleure solution pour toi comme pour moi, tu es en train de perdre ton temps à mes côtés. Pars !  Va vers une plus belle, une plus vive, une plus intelligente et cultivée, une plus sportive. Il faut que j'apprenne à te désaimer. Une L quoi, cest elle quil te faut, moi je nai pas cette envergure-là. Non, m'as-tu dit, tu ne voulais pas d'une femme qui en dépit de son trop plein de vie te traite de « mange merde » Il ne faut plus que tu sois mon « objet amoureux », t'ai-je dit. Ce terme  « d'objet amoureux » t'a choqué, il a fallu que je t'explique que cette figure était souvent utilisée en psychologie et n'avait absolument rien de péjoratif. Cela signifiait juste quil fallait que j'apprenne à vivre en sachant que tu ne m'aimerais jamais. Qui sait? Peut-être, un jour, as-tu marmonné.

 

Tout en te parlant je te caressais les cheveux, dès que tu es à mes côtés, j'ai envie de te caresser, de t'embrasser, de te prendre dans mes bras ou de me lover entre les tiens. La chaleur de ton corps traverse ma peau et m'apaise. Te prendre la main et la serrer contre moi me rend plus forte. Mais je dois m'être trompée de siècle. Je ne suis pas adaptée à ce monde où être serviable devient être servile, être gentille signifie être bonne poire et où être généreuse n'est qu'une marque de faiblesse.

 

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 10:21


photo jpbIMGP0037.JPG

Centre Joë Bousquet et son Temps

Cycle de rencontres « Les saisons d’Armand Gatti »
Sur les chemins de résistance :
Errance de l’écriture et de la parole - Samedi 31 mars 2012 à Carcassonne, de 17h à 20 heures – Entrée libre
Au cinéma Le Colisée
(10 Boulevard Omer Sarraut à Carcassonne)

à 17h : Projection des films : « Armand Gatti » dans la série un siècle d’écrivains ; « Ton nom était Joie » en présence du réalisateur Stéphane Gatti
à 18h30 : Les projections seront suivies d’une présentation des projets de créations théâtrales consacrées à Armand Gatti
, par Matthieu Aubert et Pauline Tanon, des Cahiers Armand Gatti par Jean-Jacques Hocquard, directeur de publication.


Dimanche 1
er avril 2012 à Gruissan, De 15h à 19h - Entrée libre
A l’Amphithéâtre du Palais des congrès de Gruissan

« Armand Gatti – Claude Marti : chemins de résistance »
Table de littérature
« Création - littérature, art - et histoire »
- à 15h : Ouverture de l’exposition-vente d’ouvrages

Editeurs représentés : Cahiers Armand Gatti, Trabucaire éditions, Mare Nostrum, Indigène éditions, Rougerie, Domens, Jorn, publications du Centre Joë Bousquet et son Temps…
ainsi que des ouvrages présentés par les librairies : Libellis
(Narbonne),
Torcatis
(Perpignan), Breithaupt (Carcassonne), Mots et Compagnie (Carcassonne)….
à 15h 30 : Récits et chants par Claude Marti « Chemins de résistance »
à 16h 30 : Entretien « Editer aujourd’hui-Résister »
, avec la participation des éditeurs : Sylvie CROSSMANN (Indigène éditions), Marie-Ange FALQUES (Trabucaire éditions), Jean-Jacques HOCQUARD (Cahiers Armand Gatti)

à 17h 30 : Projection du film Armand Gatti (dans la série un siècle d’écrivains) en présence du réalisateur Stéphane GATTIEn partenariat avec la Mairie de GruissanRencontres coordonnées par René PINIESDimanche 1er avril 2012 à GRUISSAN : Table de littérature,« Création - littérature, art - et histoire », Exposition-vente d’ouvrages - Amphithéâtre du Palais des Congrès à Gruissan de 15h à 19h- à 15h : ouverture. Editeurs représentés : Cahiers Armand GattiIndigène éditions : dont la dernière édition « Indignez-vous » de Stéphane Hessel (édition revue et augmentée…)Trabucaire éditions : littérature catalane, littérature occitane, ouvages d’histoire sur la Catalogne…

Mare Nostrum : ouvrages littéraires et artistiques sur La Retirada, l’exil des Républicains espagnols…
Domens : plus particulièrement la collection Méditerranée…
Rougerie : poésie. Seront à la vente les recueils de Joë Bousquet, Paul Pugnaud, Pierre Reverdy…
Jorn : poésie occitane…
Publications du Centre Joë Bousquet et son Temps…
avec le soutien des librairies indépendantes :
Libellis
(Narbonne) : « Création littéraire et guerre d’Algérie » Les éditions de Minuit
Torcatis
(Perpignan) : « Création littéraire et guerre d’Espagne »
Breithaupt
(Carcassonne) : « Création littéraire au Japon » (d’Hiroshima à Fukushima)
Mots et compagnie
(Carcassonne) : sélection d’ouvrages de John Berger, Georges Orwel…, les revues Agone, Lignes…

à 16h 30
 : Entretien « Editer aujourd’hui – Résister »
avec : Marie-Ange FALQUES (Trabucaire), Sylvie CROSMANN (Indigène éditions), Jean-Jacques HOCQUARD (Cahiers Armand Gatti)

Centre Joë Bousquet et son Temps
Maison des Mémoires – Maison Joë Bousquet
53, rue de Verdun – 11000 Carcassonne
Tél./ Fax : 04 68 72 50 83 – 04 68 47 21 83
Courriel :
centrejoebousquet@wanadoo.fr
Blog : cjbousquet.cana

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 12:28

images-copie-3.jpeg

 

 

   * J'en reviens toujours à l'Italie.  Michel-Ange a cinquante-huit ans quand il commence Le Jugement dernier : prédomine l'idée de péché, Dieu est un justicier, un dieu vengeur, l'oeuvre représente le combat tragique entre la matière et l'esprit. C'est la fin du Cinquecento. 

Trois niveaux de représentation sont proposés: le plafond est un ciel avec la Genèse, les saints et les Pères de l'église, le Voyants (la Sibylle de Cumes...); ensuite, les vingt-quatre premiers papes dont Saint-Pierre est le premier.; puis, en bas, les scènes du Nouveau Testament et la vie du Christ dans des rectangles identiques, où le bleu domine sur les toges, les eaux, le ciel...

 

   * Dix juillet 2007, Rome sous la pluie : la route du bord de mer (Grostto) est interminable. Pour le couple pris dans cette situation, les scènes de l'amour-haine éclatent, puis de longs silences s'installent. Ils vont vers Sienne... Ils vont profiter de la nuit des étoiles depuis le beffroi de l'admirable cité toscane. Ils font semblant d'être amoureux en ce lieu de beauté, d'Histoire, d'architecture incomparable. Les pavements, les orgasmes de Sainte-Catherine, la folle concurrence des cavaliers du Palio, les nielles et graffitis, la pinacothèque, le palais Chigi, les toiles de Botticelli...

   Dire que tout est beau à Rome serait banal, un triste truisme ! Rome EST la beauté. Rome sera toujours dans Rome et la beauté l'habite : art, richesses diverses, strates de civilisations, allure noble et élégante des Romains des beaux quartiers...

 

   Ils sont au restaurant, sur la place, presque réconciliés -oubliés, presque, les jugements rapides "Tu es un handicapé de la vie", "Tu as été élevé dans la haine" !- quand une collègue téléphone à Julien depuis Perpignan et lui annonce le décès soudain de Louis A., qui venait juste de prendre sa retraite...

 

   Nuit de bruits d'hommes se querellant, d'automobiles, de machines étranges, et rêves macabres : ma propre mort ou celle de l'ami Louis. J'ai l'idée de faire interférer deux descriptions : la beauté de Sienne se mêlant à la vision de la mort qui impose sa beauté...

 

   * De Sienne à Pise, par la Toscane profonde. Je photographie les villages, les vignobles du Chianti. Mais que fait Marie ? Disputes quant à l'orientation, à la conduite, à la vitesse dans les virages, à des commentaires plus ou moins âpres; elle prétend que je suis violent verbalement... Voici Pise, "champ des miracles", selon G. D'Annunzio. Je ne voulais pas y aller -top connu, trop touristique) mais je n'ai pas regretté: au diable, les a priori ! Tout est neige, coupole, baptistère, tour, marbre qui me rappelle le Taj Mahal indien. Chaire de G. Pisano, gothique italien; Campanile du Dôme, d'époque romane, par l'architecte Bonanno. Photos au couchant de cette architecture blanche, sur fond de gazon verdoyant, images étranges de l'inclinaison de 1,43 mère et de 5,17 au sommet ! 

 

   L'auberge "Chio" est modeste mais propre. Le soir, le centre est peu vivant, mais le bord de l'Arno et l'église Santa Maria sont agréables. O revient au site le dimanche matin, le champ des miracles est bondé de soleil. 

   On prend la route de la côte; à La Spezia, café, glaces près du pot; la serveuse, habillée de noir, semble appartenir à la secte des Dracula, avec sa moitié de crâne rasée, cependant très sympa. Le café largo est très fort et la glace fond à cause du vent marin impitoyable...

 

   Autoroute pour Gênes; hôtel "routard" près de la rue Garibaldi (encore une !), dans le centre; descente vers le port cosmopolite en quête d'un restaurant. Le lendemain, on enchaîne la cathédrale San Lorenzo, le Ghesu qui possède deux Rubens, le palais Ducale du Moyen-Âge et la tour avec sa célèbre prison qui accueillit Paganini, pour détournement de mineure, une admiratrice : au violon, mais sans le sien, le pauvre ! Je pense soudain à Colomb, à Marco Polo, le Vénitien, enfermé à ..? (il écrivit dans sa geôle les mille merveilles du monde ! ) Photos de la ville et de la mer depuis cette tour. Du premier port de la Méditerranée, du plus grand aquarium.  Restau "Grattacielo" : pizzeria "gratte-cul" : plat unique, poulpe à la Ligure; et, tout de même, petit gâteau aux fruits des bois...

   Promenons-nous dans la rue Garibaldi ! Le premier portrait est celui de cette brunette à la chevelure bouclée de beurette; son string est visible au-dessus du pantalon, son ventre proéminent; le nez est aquilin : belle colère d'aigle, soudaine et inattendu de la part de cette Italienne qu'on croyait pacifique... On se perd dans l'artère à cause du labyrinthe de ce quartier. La nuit silencieuse s'avance sous les toits, il faut entrer à l'hôtel : des tas de revues italiennes tout autour de la chambre; je préfère feuilleter le livre sur Saint-françois d'Assises... Matin sur les hauteurs génoises: le petit-déjeuner est étrange et spartiate... Dernier tour de ville, derniers souvenirs de Gênes; revenir au Ghesu, aux Rubens, tiens un Simon Vouet et les reliques ramenées de la croisade, le Graal, les cendres et la tête de Saint-Jean Le Baptiseur au musée. 

 

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 11:48

cat_0.jpg  « La catalogne, prochain Etat de l'Europe ! » scandent les indépendantistes catalans. Simple provocation ou réelle possibilité ? La catalogne, depuis plus de mille ans, s'inscrit dans des remous chroniques en Europe : la tension entre enracinement d'une Nation et absence d'Etat.

 

 * La catalogne peut-elle effectivement devenir un 28e Etat européen ?

 Expérience d'indépendance et développement de la nation catalane

 Tradition étatique catalane - Enracinement profond de la nation

 

**  Naissance du catalanisme aux racines des revendications d'indépendance

 De la naissance du catalanisme à la lutte pour la reconnaissance - Du renforcement de l'autonomie aux prétentions d'indépendance

 

I*** Résistance espagnole et européenne des revendications indépendantistes

Etat-nation pluriel ou Etat plurinational ? - " Europe des régions" ou balkanisation ?

 La Catalogne peut-elle devenir independante ?

 Expériences d’indépendance et développement de la nation catalane Tradition étatique millénaire La Catalogne se caractérise par une implantation précoce de structures étatiques, dans la cadre d’une confédération souveraine, puis d’une autonomie dans le royaume d’Espagne dès 1469. La vie politique catalane, dynamisée par une bourgeoisie précoce, s’organise autour des Corts, assemblées consultatives, qui promulguent les Usatges, constitutions unifiant les coutumes et appuyant la paix publique sur des bases législatives. Enracinement profond de la nation En temps de prospérité comme de crises et de répression, s’est formée une nation, regroupant des traits importants de la définition fichtéenne. 

  La Catalogne revendique également un statut particulier au sein de l’UE, Europe des régions tribune pour les régionalismes. L’Europe est, en effet, régulièrement stigmatisée par les Etats comme un relai des régionalismes, avec qui elle dialogue, sans qu’ils ne passent par le pouvoir national. Maastricht a ainsi institué un Comité des régionalismes au sein de l’UE et le catalan y bénéficie d’un statut particulier. Conjointement, on remarque, en effet, en Europe, une tendance à la fédéralisation ou à l’approfondissement de la décentralisation dans la plupart des Etats. 

 

*** Panique linguistique en Catalogne: un tribunal a décidé que des élèves en difficulté avec le catalan ne pourraient suivre les cours en castillan qu'à titre "exceptionnel". Le verdict, contraire à la Constitution selon certains, relance la bataille linguistico-éducative entre partisans de l'immersion (le tout-catalan) et défenseurs du libre choix de la langue d'enseignement.

A première vue, Barcelone est un modèle de tolérance linguistique. Les gens vous parlent en catalan ou en castillan avec la même aisance, les journaux y sont publiés dans les deux langues et si vous voulez, vous aussi, apprendre à jongler entre ces deux langues officielles de la Catalogne, rien de plus simple: le gouvernement local offre des cours de catalan gratuits. Inutile de vous sentir limité si vous ne parlez que castillan, les Catalans vous reconnaissent à l’accent et s’adressent directement à vous dans la "langue des Espagnols".

Le catalan à l’école, on n’y touche pas

Cette paisible coexistence cache en réalité une interminable bataille entre, d’un côté, les partisans de la "catalanisation" à tout crin des espaces politiques, éducatifs et professionnels en Catalogne et, de l’autre, les défenseurs d’un modèle bilingue. Et comme souvent en Espagne, il faut choisir son camp.

Dernier épisode de ce conflit ouvert il y a près de 40 ans, dès la fin de la dictature franquiste, le verdict du Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC) jeudi 8 mars.

Il valide le modèle éducatif dit de "l’immersion linguistique". Qu'est-ce donc que l'immersion linguistique? C'est l’éducation publique avec pour unique langue d’enseignement le catalan.

Un système contesté. Trois familles se plaignaient en effet que leurs enfants ne puissent pas suivre les cours en castillan. Le tribunal requiert alors une solution "exceptionnelle" pour ces bambins, mais décide que le catalan restera la langue principale à l’école.

Mais depuis 1994, le Tribunal Suprême et le Tribunal Constitutionnel, les deux instances les plus élevées de la hiérarchie judiciaire espagnole, se sont prononcées à plusieurs reprises sur le caractère inconstitutionnel du modèle d’immersion linguistique.

A la rentrée, le même TSJC qui rend aujourd’hui cet avis, donnait lui aussi un ultimatum de deux mois au gouvernement catalan pour mettre en place un système éducatif bilingue pour toutes les familles, pas seulement pour trois!

répond Francisco Caja, président de Convivencia Cívica Catalana, l’association qui a représenté les trois familles au tribunal et s’apprête à porter l’affaire en cassation. Selon cet homme, dont la barbe est aussi longue que la déception devant un tel verdict, le gouvernement catalan veut "éradiquer le castillan de Catalogne" en instaurant une "pédagogie de la haine" contre le castillan.


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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 18:31

images-copie-2.jpeg  38 témoins, film de Lucas Belvaux. Le fait divers -vol d'un vélo, viol et violence sur une jeune fille- a eu lieu à New Yok. L'histoire est transposée au Havre, port métallique, ville fantôme, lieu des lâchetés et des indifférences. Comme partout, dans le monde. Les hommes sont égaux dans la bêtise et la peur, la solitude et le crime. C'est un roman noir, inspiré de Didier Decoin, plus qu'un polar.

   Le spectateur, qui a mauvaise conscience, peu à peu, s'identifiant à Yvon Attal, se tasse dans son fauteil et s'angoisse du silence de la salle obscure et de la ville portaire filmée sous tous les angles du clair-obscur. Les habitants ne sont plus que des ombres, les figurants que l'ombre d'eux-même, des moribonds, des anti-héros, des anti-hommes, glissant dans le déchirement.

  Une parole se libère, un cri, enfin, une réaction, mais venue trop tard et c'est la déchirure du couple. Belvaux a pensé à Ribaud, au "Dormeur du Val", moi j'ai imaginé la délation et les lâchetés de l'Occupation : 1940, un pays occupé par le fascisme et le rouleau compresseur de la mort.

  Les files d'attente pour les camps, les trains, l'enfer, la mort lointaine, en Allemagne ou en Pologne. Ce film nous dit que tout cela ne doit pas recommencer. C'est pourtant le lot quotidien d'un humanité qui n'en finit pas de se chercher... Et de se perdre !

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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 09:51

images-copie-1.jpeg  La chanson de Léo Ferré "Avec le temps" a eu un grand retentissement; pourtant, affirmer que "Ave le temps, tout s'en va, même les plus chouettes souvenirs", ressemble à un lieu commun, à une terrible banalité...

 

  En effet, le thème obsédant de la "fuite du temps" parcourt la création littéraire. C'est la conscience du caractère éphémère de la vie qui a poussé des philosophes ou des poètes, depuis Epicure jusqu'à Queneau ("Si tu crois, petite, que ça va durer toujours, le temps des amours...") en passant par Ronsard et Du Bellay, à inciter le lecteur ou l'amante ("Mignonne, allons voir si la rose...) à profiter de l'instant présent.

   Le grand fleuve -tranquille ou pas- de la vie nous submerge, nous pousse vers un futur et une fin irrémédiables. Héraclite nous a fait comprendre depuis longtemps que l'on ne se baignait jamais dans la même eau : le moment présent coule entre nos doigts et, surtout, il représente un pas de plus vers la mort.

   En effet, celle-ci est, pour les êtres terrestres, au bout du temps qui leur est imparti par la "nature", c'est-à-dire la biologie, la génétique, la "boîte noire" qui se niche au fond de nos chromosomes. Nous sommes programmés pour la mort et le temps détruira le corps et le parcours d'une existence.

   Cette vision du temps paraît tissée de peu d'originalité : l'Homme n'a pour toute richesse que sa vie et, face à la peur, face à la perte de lui-même, il pense, en toute logique, qu'avec le temps, "tout fout le camp". Cette réaction est compréhensible, mais cette attitude égoïste, ce narcissisme, n'occultent-ils pas une autre dimension, plus vaste et positive, du temps, que l'Homme (malgré ses faiblesses de "roseau pensant" exposé à tous les vents, à tous les temps -météorologiques, eux ! - peut engendrer.) Un temps historique, à l'échelle, non plus d'un seul individu, mais à celle de toutes les générations humaines, une chaîne de vies courtes mais créant ou recréant le monde (chaque homme, en apportant sa "pierre", participant à l'aventure collective, à l'élucidation, grâce à son travail, sa réflexion, ses recherches, de la question fondamentale, figurée dans un célèbre tableau de Gauguin. : "Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ?"

   Ainsi, grâce à l'addition des petites vies de fourmis, le temps humain ne signifierait pas la fin d'un individu isolé, mais la continuité d'un temps solidaire, composé de chronologies passagères

  Entre le désespoir de celui, matérialiste, qui pense qu'avec sa mort personnelle, c'est la fin de tout, de "son temps", et l'espérance du croyant, qui, remet sa vie, donc sa mort, entre les mains de Dieu, dans l'attente d'un autre temps, éternel, n'y a-t-il pas place pour une maîtrise du temps humain par l'Homme lui-même ? De même que "l'art est un antidestin", comme l'a proclamé A. Malraux, la vie peut, si elle est conçue comme l'évolution de l'homme vers un monde meilleur, être un "autre temps", l'ennemi d'un temps purement ravageur, destructeur, gratuit, sans perspectives...

 

  le sang donne un sens

 

  Cette vie, cette mémoire de l'Homme, est présente dans le sang, comme a pu le montrer un scientifique tel que Jean Hamburger. Le sang, au sens propre, est signe de survie d'un individu à travers les générations à venir. C'est pour cela que l'obsession d'une descendance, d'avoir des enfants, petits-enfants au-sujet desquels il est possible de s'exclamer : "C'est ma vie, c'est mon sang", est encore très forte. Le sang donne un sens à la vie : avec le temps, le sang, ce fleuve de vie, continue...

 

   Le religieux, quant à lui, même s'il peut croire en l'Homme, en ses possibilités de bâtir, d'affirmer des valeurs, préfère croire en un avenir maîtrisé par la puissance divine. Le temps sans fin, l'éternité, la fin de l'Histoire se substitue alors au temps humain, au temps terrestre. Le mort ne signifie plus, pour le croyant, destruction mais, au contraire, libération, début d'une autre vie : la "vraie vie" recherchée par Rimbaud est à trouver dans le ciel loué par Claudel. 

 

   Il ne reste donc qu'à choisir l'espoir : croyance en dieu, en l'homme ou en l'art, pour donner un sens à la vie, à la mort, au temps. Sinon, pas de perspectives; ne restent que le nihilisme, l'absurde ou le vide, ceux de Beckett, de Cioran ou d'Eugène Ionesco... Sinon, la vie n'a aucune raison d'être, la solution est le suicide; ou la folie : tuer le temps qui tue, oublier dans un monde imaginaire le monde sans issue des hommes, telle fut l'attitude de bien de créateurs, écrivains, comme Nerval, Hölderlin, ou certains Surréalistes, tel Artur Cravan...

 

 

 

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 10:40

vero.jpg Merci à Véronique Pager pour ce poème lyrique et personnel :

 

Poème d'un soir... Mélancolie....


Mélancolie…

 

Cliché d’une autre vie, d’un autre temps

Dame tristesse en robe de tourments

Langueur de la fuite des heures,

Effluves du bonheur loin des leurres et des peurs

 

Mélancolie…

Silences d’un cœur trop vide, soudain aride

D’une âme errante devenue apatride

D’un être tourmenté, amputé, privé de son égide

 

Mélancolie…

Marée noire  de chimères conquérantes surgies de l’ombre 

Déferlante de lueurs d’autrefois  plongeant dans la pénombre

Tourbillons tumultueux d’un chemin  par trop obombre

 

Mélancolie…

De cette petite musique  qui fut mienne

De ces êtres à jamais dans les limbes de ma mémoire

De ces regards perdus dans le brouillard

De ces senteurs d’une aube de printemps

De celle qui allait, de celle que j’étais…

 

Mélancolie…

Tu m’habites et me suis tenant ma main que tu ne veux lâcher

Broyant mes rêves de douceurs et de rires lumineux

Me condamnant  à  ces rives froides et solitaires

 

Mélancolie…

Passe ton chemin

Va vers d’autres lendemains

Lâche mon âme de ta tenaille froide et…

Laisse-moi aller en paix sans que mes yeux se voilent

 

 

 

                                                                                                                              Véronique PAGER

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 15:56

chats.JPG

Lézards au soleil

 

De Dunkerque La caravane des Arts du Soleil organise la lecture des sables

Culture et Poésie font des vagues sur toutes les plages de France 

Tout le jour sur le toit même de la roulotte des Frères Riascamano qui montrent le ciel de Sète jusqu'au plein minuit de la fête : "C'est beau. un musée, la nuit !" 

 

Lézard d'intérieur j'éprouve un fort désir d'azur au seuil de la saison ouverte.

 

L'amertume de l'eau monte en rumeur

jusqu'aux remparts

La banda joue au bar de la Marine N'attends plus, viens à l'heure spirituelle de la sieste !

 

Escher dessine la ronde des lézards :

les personnages de mon roman et les animaux de la terrasse estivale passent par tous les stades de l'existence. Les arts florissants?

Privé d'amour le poète devient serpent. Délaissé par l'instable actinie

il se change en piètre lézard.

 

L'été je vagabonde entre mer et désert. La poésie est captive de l'une et de l'autre.

Par chance même au coeur des cristaux ils m'inondent de leurs phrases néritiques.

Au chaos d'instants de la vie je préfère les pièces détachées de l'été

Lourde sidérurgie des plaisirs Chirurgie du soleil sur la peau

L'été corps de plaisance.

 

A quoi bon lorgner sur la lézarde de nos demeures ruinées à l'avance ?

 

Dans l'atelier peint de la Place Arago la lumière du Midi 

est prise avec des pincettes par Raoul Dufy.

 

 Je note je souligne je reprends des phrases j'alimente le vampire palimpseste l'incessant écrit incestueux j'y mêle mes circulations sanguines ses regards mes impossibles désirs.

 

Dans la vallée de Vicdessos

des brumes sont accrochées aux montagnes aux sapins "Mouchoirs en papier, dit l'enfant ou boules de coton jetées par un homme abominable..."

 

Insoucieux lézard l'été tu n'écris point ou bien du bout des yeux

tu réapprends tu inscris une vie autre

 

Et quand les mains n'ont su tenir que des livres des revues la jupe de la plage

à l'automne elles ne savent plus tracer les mots

 

Cette parenthèse a permis au lézard de tomber amoureux du chardonneret. 

 

Loin de la patte du chat qui attend le lézard aoûtien de mon balcon.

une montagne envieuse de neige...

Ce grand désert entre lac et ciel ce silence immaculé cerné de bleus écrins 

c'étaient les Orres et ils croyaient que c'était de l'or blanc...

 

De ce hublot montagneux. je ne vois pas le nord. Je ne le devine que dans la poussée froide

de ses vents. Mais je me régale du midi marin, de l'est vigneron, des pins cembros de la fin du jour. Gros de soleil, j'habite le sud.

 

L'été saltimbanque entre deux vins, deux bains, se nourrit d'écrivains.

Entre Mme de C. et René de ... à Prague ou à Golfe Juan, les lectures interfèrent : va-et-vient entre les lieux, le linge des pages. Carrousels poétiques, les critiques. les soleils, les oeuvres.

Quand l'été meurt, il peut renaître en un musée , en une phrase de René Char : "Lézards dont l'insouci est guetté par les chats. "

 

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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