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9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 09:44
J.Michel Alberola - Comité de la Résistance
J.Michel Alberola - Comité de la Résistance

J.Michel Alberola - Comité de la Résistance

EXPO à 100 mètres du centre du monde

 

 
 
 
GESTALT

EXPOSITION COLLECTIVE

Proposée par Marion BATAILLARD

 

 

Jean-Michel ALBEROLA / Étienne ARMANDON 

Marion BATAILLARD / Fabien BOITARD  

Cécile BRIGAND / Sylvie FAJFROWSKA  

Henriette GRAHNERT / Yann LACROIX 

Matthias LUDWIG  / François MENDRAS 

Laurent PROUX / Robert SEIDEL 

Elené SHATBERASHVILI

 

 

VERNISSAGE le mercredi 13 juillet 2022 à 18h30

 

EXPOSITION du 15 juillet au 02 octobre 2022

 

 
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7 juillet 2022 4 07 /07 /juillet /2022 08:38
Montmartre, par L. Cazals - Expo Cazals à l'espace Vivès, vernissage avec J. Castex -
Montmartre, par L. Cazals - Expo Cazals à l'espace Vivès, vernissage avec J. Castex -
Montmartre, par L. Cazals - Expo Cazals à l'espace Vivès, vernissage avec J. Castex -

Montmartre, par L. Cazals - Expo Cazals à l'espace Vivès, vernissage avec J. Castex -

Culture à Perpignan

 

Le projet préparé par l'ancienne municipalité (J.P.Pujol - Michel PINELL) est repris et concrétisé par la nouvelle (André BONET):

Bravo !

 

Vernissage :

dimanche 17 juillet à La Chapelle des grands carmes pour la soirée inaugurale des scènes étoilées...

 

Peintres du roussillon

 

Louis Cazals naquit à Prades, dans l'écrin du Conflent, en 1912. Son père, artisan, possédait une Briqueterie route de Marquixanes.

 

En 1927, à quinze ans, Louis Cazals débute son apprentissage de peintre-décorateur chez J. Eyt rue de la Basse. Il apprend l'art du bas-relief, des chapiteaux romans et des faux marbres.

En 1930, le jeune homme quitte Prades pour s'installer à Paris. Il fréquente alors l'atelier à Maison- Laffite du dinandier Laurent Llaurensou son compatriote, fils de chaudronnier (Llaurensou, route nationale à Prades).

« L'exposition des arts décoratifs de 1925 et, un an plus tard, celle du musée Galliera, intitulée « Les cuivres et les bronzes modernes », placent sous les sunlights un art jugé démodé quelques décennies auparavant. Le Tout-Paris se passionne pour la dinanderie. Christofle et les ateliers des grands magasins, Primavera pour le Printemps, Pomone pour le Bon Marché ou La Maîtrise des Galeries Lafayette, prennent le train en marche et présentent ces œuvres recherchées. Les stars du genre sont Jean Dunand, Claudius Linossier, Laurent Llaurensou...1 ».

Ce dernier lui enseigne l'art de la décoration et des patines. Louis Cazals, en jeune homme curieux complète son apprentissage et se formation par de nombreuses visites au Musée du Louvre ainsi qu'au Musée d'art moderne. Sa formation débute donc par l'acquisition et la maîtrise de techniques artisanales dont on reconnaît la noblesse artistique au travers des vestiges d'art roman. Il parfait ses connaissances au contact de « l'art déco ». Mouvement qui soutient que l'art est au service des objets du quotidien. Dans cette immersion artistique, Louis Cazals acquiert la conviction d'allier sa carrière d'artisan décorateur à celle d'artiste peintre.

En 1932, revenant sur le département il s'installe d'abord à Saint Féliu d'Amont comme peintre-décorateur puis très vite, il investit le village de Saint Féliu d'Avall. D'ailleurs en 1962, il élabore les plans de sa maison se ménageant un espace de travail spacieux et lumineux ainsi qu'une salle d'exposition connue sous le nom de «  l'Atelier des Hortes ». Louis Cazals aimait son métier de peintre-décorateur cependant le soir il s'adonnait avec passion à la peinture. Ses tableaux sont rarement nés à l'extérieur de l'atelier. Il croquait les paysages au hasard sur des carnets laissés dans son véhicule. Il reprenait parfois ces dessins qu'il avait annoté.

Le parcours d'artiste de Louis Cazals est jalonné par des rencontres. Rencontre surtout avec Rafael Benet, Pau Casals, Dunoyer de Segonzac mais également avec Camille Descossy, Ludovic Massé, Raoul Dufy, O. Friesz, grau Sala et Manolo Valienté. Louis Cazals traverse la vie et le influences gagnant à chaque étape en indépendance et en autonomie. En curieux insatiable et en travailleur acharné, il étudie et interprète les idées artistiques. Il « multiplie les techniques et les écritures (du motif) impliquant une manipulation rapide. Il s'attache moins aux détails qu'à traduire la substance des objets.2 » Ainsi la citation de Baudelaire prend tout son sens dans l'œuvre de Louis Cazals, c'est « la nature réfléchie par un artiste ».

A partir de 1932, Louis Cazals débute en autodidacte puis il rencontre Rafael Benet. L'artiste catalan réfugié à Saint Féliu durant la guerre d'Espagne le guidera en ami et en maître. Cette rencontre lui permettra d'acquérir les rudiments de la peinture et lui permettra d'établir un lien entre techniques, mouvements artistiques et pulsion créatrice. Son intérêt se portera sur l'impressionnisme. Comme le disait Auguste Rodin « L'art c'est la contemplation, c'est le plaisir qui pénètre la nature qui y devine l'esprit dont elle est animée ». La guerre et la détention au camp de Brandenbourg en Allemagne n'anéantiront pas sa passion et ne briseront pas son désir de peindre.

Ainsi même en détention il peindra. Ponctuellement pour un artisan, pour le théâtre de Stalag et surtout pour des camarades détenus, d'Avignon....

C'est en 1944, lors d'une de ses exposition Parisienne que l'artiste de Saint Féliu rencontre Dunoyer de Ségonzac, artiste. Au premier abord, Dunoyer de S considère Louis Cazals comme un artiste en devenir avec lequel il échange quelques idées. Puis les deux hommes se lient d'amitié. Dunoyer de Ségonzac l'invite à l'accompagner sur les bords de la Marne afin de peindre sur le terrain, face au sujet. Et là de son propre aveu il finit par considérer Louis Cazals comme  « Un artiste très doué, très droit... très vrai spontané et authentique. 3 »

En 1948, grâce à Pau Casals son compatriote de Prades. Il aura la chance de rencontrer le ministre de la culture des Pays-Bas, Monsieur Liswel. Celui-ci amateur de la peinture de Cazals l'invite à Amsterdam et Rotterdam dans les paysages qu'il avait admiré dans la travail de J.B. Jongkind. Pour Jongkind, il « ne (faut) retenir que l'essentiel de la lumière surprise en une seconde à des moments différents. L'impression fugitive sur la rétine suffit. Tout le reste est inutile4»

En 1945, Camille Descossy son ami qu'il aimait rencontrer à Castelnou avec Léon-Jean Grégory ( Maire de Thuir) et un groupe d'artistes, organise une exposition à la Galerie Favier. C. Descossy, alors directeur des Beaux arts de Montpellier, permet à Louis Cazals de présenter son travail sur les ponts et les rues de Paris. Au travers des nombreuses expositions qui jalonnent le parcours de Louis Cazals de 1943 à 1995, nous découvrons un paysagiste infatigable qui couche sur la toile les attraits et les atours de la Provence, du Maroc, de la Bretagne, de la Normandie, des Landes, de la côte Basque, de la Vendée...Bref, tous les lieux où le ciel et l'eau se rencontrent. En 1951, Ludovic Massé considère qu'après  « Quinze années de travail acharné, de recherches, de voyages ont fini par fondre la diversité des thèmes de Cazals et les inévitables influences qu'il a subies en une expression unique qui est celle de son caractère, de son tempérament. Ainsi se trouve résolue l'ambition de toute peinture digne de ce nom. Après avoir marché avec dévotion sur les traces fameuses de Boudin, de Friesz, de Marquet dans les lieux mêmes où ces maîtres le précédèrent, Cazals a fini par trouver sa propre voie, ce cheminement qu'un véritable artiste ne découvre qu'en soi, comme l'homme ne se découvre vraiment que dans sa conscience... 5»

Ainsi émergent ses sujets de prédilection, le rythme naturel du lieu qu'il observe et l'impression du temps qui passe.

Cette recherche, il la poursuit comme ses prédécesseurs impressionnistes dans les éléments, l'air et l'eau sans jamais se laisser asservir. L'intelligence et la finesse de Louis Cazals est d'ajouter la poésie à son approche. « Il reprenait beaucoup ses toiles et travaillait à leur donner de la profondeur » ajoute son fils Henri Cazals. Ludovic Massé précisera «  Sa peinture lui ressemble. Elle ne pousse pas de hauts cris. Elle n'affecte pas de mystère. Mais à qui sait l'entendre, elle murmure tous les secrets de la nature dans un langage d'autant plus poétique et captivant qu'il est plus discret, plus nuancé, plus imprégné de probité et de finesse que tout autre. 6». Son travail de la matière, nous offre une œuvre paisible, la plénitude d'un instant au rythme naturel des éléments.

 

(C) 
http://artisteroussillonnais.eklablog.com/louis-cazals-a46425765

 

Notes :


1Connaissance des arts 2009

2Exposition Galerie de Rohan Jean Thiery Paris 1973.

3Pierre Camo « Louis Cazals » Conflent hors série.

4Beaux Arts, Hors série: La saga des impressionnistes. 2010

5Ludovic Massé dans Conflent « Louis Cazals » de Pierre, hors série.

6Ludovic Massé dans Conflent « Louis Cazals » de Pierre, hors série.

-- 
repéré par :

Jacques Gautrand


Consulendo.com

www.consulendo.com>>>un regard indépendant sur l'économie et l'entreprise>>>

Vernissage à Prades

 

 

Samedi 21 mai, l’exposition « De la Méditerranée à la mer du Nord » du peintre Louis CAZALS a été inaugurée, espace Martin VIVES, en présence d’un public nombreux, et du fils de l’artiste Henri CAZALS. Le maire Jean CASTEX a retracé la vie et le parcours de l’artiste peintre (1912-1995) en rappelant dans son discours que la ville rendait un hommage au peintre qui n’exposa qu’à deux reprises, en mars 1950 et en aout 1986. C’est l’occasion de redécouvrir « un artiste authentique, amoureux de l’eau, doux et modeste ». Le fils Henri CAZALS a remercié la Municipalité et Anne-Marie BRUN, Adjointe à la culture, invitant chacun à redécouvrir l’œuvre de son père. Exposition qui est à voir jusqu’au 18 juin.  

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6 juillet 2022 3 06 /07 /juillet /2022 08:42
Aliot: "Putain, depuis 2 ans, j'ai cette poussière sur le veston !" - La mairie m'invite, merci ! -
Aliot: "Putain, depuis 2 ans, j'ai cette poussière sur le veston !" - La mairie m'invite, merci ! -
Aliot: "Putain, depuis 2 ans, j'ai cette poussière sur le veston !" - La mairie m'invite, merci ! -

Aliot: "Putain, depuis 2 ans, j'ai cette poussière sur le veston !" - La mairie m'invite, merci ! -

Bilan : deux ans d'Aliot à Perpignan :

 

1. La propreté :

...des foufounes de toutes les militantes RN !

 

 

2. La sécurité : 

des arrière-trains des militants !

 

 

3. L'économie :

Vive l'Ecole 69 !

 

 

4. La culture

CULTE, surtout (crèche à la mairie, messe à St-Jean, bisou à l'archevêque...) et TURE peu laïque !

 

 

5. Législatives

Z'avez-vu mon harem ? J'aurais choisi Suzy Simon Nick and baise, ça aurait marché aussi !

 

Mais faut mettre le signe RN ! Moi, je l'ai pas mis pour les municipales et tout le monde a cru que j'avais gagné pour ça.

 

Mais non, j'ai gagné parce que les gens ne voulaient  plus de Pujol : même les gauchos disaient : "mieux vaut Aliot que le mec de l'OAS"..!

 

 

6. L'idéologie

Y a que Lebourg pour nous comprendre ! Le Nicolas, il sait comment on va dominer par la pensée, l'hégémonie du cerveau ! On a lu le pensum de l'Italien coco qui a passé sa vie en prison..! 

 

Daspe, lui, du Parti de gauche et de la France insoumise, il critique toutes les analyses des législatives : il vise N.Lebourg sans le dire...C'est vrai que le petit prof Daspe, il sort pas de Sciences Po...

 

 

7. La peinture

 

Depuis que je connais Véro,

je distingue le vrai du faux !

 

Le faux, c'est Terrus à Elne,

et moi quand je faisais croire que j'étais pas inscrit au RN !

 

Depuis que je connais Véronique, je nique...

la gauche et les Républicains...!!!

 

 

JPB - 6.7.22

 

 

- - - - - -

 

 

*Propagande de l'extrême-droite pour faire peur aux Français "de souche" :  

 


La «carte bleue des migrants», le retour d’une infox

 

La photo de la carte bancaire de l’allocation aux demandeurs d’asile circule sur les réseaux sociaux depuis 2016, souvent accompagnée de fausses informations.

 

La rumeur d'une « carte bleue des migrants » a fait son retour cette semaine. Le dispositif de l'OFII - Office Français de l'Immigration et Intégration - va changer à la rentrée, a annoncé l'organisme public. L'occasion de revenir sur une carte qui a déjà fait parler d'elle.

À l'été 2016, une photo de la « carte bleue des migrants » circule sur Twitter, où elle est mal accueillie. Face aux fausses informations, Les Décodeurs du Monde publient une explication du dispositif.

Mais ce n'est pas la fin de l'intox, qui revient ponctuellement dès que la carte de l'OFII est mentionnée dans l'actualité. Début 2018, un internaute interroge par exemple Check News, la cellule de fact-checking de Libération, sur le montant journalier des indemnités versées.

Qu'est-ce que c'est ?

La carte fait en réalité partie de l'ADA - allocation pour demandeur d'asile - créée en 2015 par la réforme du droit d'asile et gérée par l'OFII, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur.

C'est la seule allocation dont bénéficient les demandeurs d'asile, qui ne peuvent toucher ni les allocations familiales, logement ou le RSA (Revenu de solidarité active). Ils ne sont pas non plus autorisés à travailler avant un délai de 6 mois.

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5 juillet 2022 2 05 /07 /juillet /2022 10:39
Pute - André Torreilles
Pute - André Torreilles

Pute - André Torreilles

Eloge des putes et des bordels par des théologiens

Le lupanar pour moines de Perpignan

 

Je retrouve dans ma bibliothèque un essai de Roland Jaccard : L'exil intérieur. Lu il y a trente ans, ce livre est toujours aussi passionnant. 

 

Je m'attarde sur la page 59 où il est démontré que l'église juge nécessaire la prostitution car gage d'ordre dans la société et le couple, la pute servant d'exutoire pour l'homme et ses fantasmes...

 

C'est ainsi qu'Erasme présente, dans son ouvrage pédagogique Colloques, aux enfants des putes et des bordels !  A l'époque il n'était pas immoral de mentionner de telles institutions dans un manuel scolaire !

 

On image mal, de nos jours, un évêque ou un théologien se féliciter publiquement de l'ouverture d'un lupanar !

 

Ce que fit pourtant saint Thomas d'Aquin, traitant "d'ouvre méritoire" l'organisation d'un bordel pour les moines de Perpignan... Il juge les prostituées nécessaires et il écrit :

"Elles sont dans la cité ce qu'un cloaque est dans le palais. Supprimez ce cloaque et le palais deviendra un lieu infect."

 

JPB 5.7.2022 

 

Eloge des prostituées de Perpignan par St-Thomas d'Aquin

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A Palau del Vidre, ce mardi à 19h, au mas Galdric : Concert d'été

(lecture, apéritif)

 Hommage à André Torreilles, poète et peintre d'Estagel

Avant de devenir, sur le tard, poète sensuel et ironique, gourmand des mots et de leurs sonorités qu’il faisait entendre dans une diction méticuleuse, André Torreilles aura été un maître auprès de ses confrères, l’inventeur d’un lieu magique, sa maison, et d’abord, et surtout, un peintre, le peintre d’un Estagel réinventé, amoureux de ce paysage d’enfance, la campagne et le vignoble, la maison et ses déclinaisons, la famille, sa mère, son père, son frère Jacques.

Un maître, il l’a été auprès de Nicolas Cussac, il l’a accompagné, aidé à trouver sa voie, et l’on sait qu’elle est magnifique. Il formait avec sa chère amie Aliette Bourdanel une sorte d’école du Fenouillèdes où tant de gens sont passés à un moment ou à l’autre pour leur plus grand profit, même et surtout s’ils faisaient leur le miel qu’ils en tiraient.

D’ailleurs, comment résister au plaisir de consulter le maître dans sa maison, gigantesque puzzle, mystérieux parcours où il mettait en scène une accumulation d’objets pour construire d’énigmatiques saynètes dont on se disait qu’il faudrait bien, un jour, essayer de comprendre le sens, c’est à dire rechercher une nécessité, une confidence, dans cette juxtaposition trop apprêtée pour être fortuite

Mais enfin, arrivons-en à l’essentiel, André Torreilles s’est voulu peintre. Il l’a été, entièrement. Ses expositions, longuement préméditées, ne se répètent pas. La technique change, et le vocabulaire, et l’image, si le propos, en somme, ne varie guère mais se décline autrement. Le dessin alterne avec l’acrylique, le pastel, l’aquarelle. Les larges compositions voisinent avec les collages ou les petits formats. Après des scènes à personnages, voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches, voici un sacré cœur qui ne bat que pour vous, installé peut-être dans un paysage arcimboldesque fait d’objets rassemblés dans un équilibre savant.

Sa maison ne manque ni de crânes ni d’ex-voto ni de bouquets séchés, on va les confronter dans une peinture comme on le fait sur toutes les tables, ici, pour en tirer une vérité nouvelle, et le prestige de la couleur, rarement crue, parfois délavée, servira de révélateur. A propos d’André, on parle souvent de sa technique, à juste titre, plus rarement de sa ferveur, on oublie son humour, certes amer, ironique, mais si exaltant. Il partage ces qualités avec sa complice de toujours Aliette Bourdanel. Chacun en a sa part, tous deux l’ont tout entier.

Faire parler les absents, André Torreilles s’y applique. Voyez ces fauteuils vides où s’asseyaient ses parents. Voyez tant de rubans comme oubliés après l’ouvrage, tant de nids vides d’où les oiseaux se sont échappés. Allons, le vrai sujet, c’est le manque, la béance causée par la mort des êtres chers. Chaque détail du sujet observé avec soin, restitué avec art aboutit à cette peinture fervente et navrée qui nous dit la mélancolie de l’enfant, tout s’efface, tout s’effacera, encore un instant, monsieur le bourreau, c’était si beau l’avant, c’est si morne le maintenant.

Homme de culture, notre peintre multiplie les références aux maîtres du passé, en particulier aux maniéristes, mais il le fait en homme d’aujourd’hui, s’il s’inscrit dans une histoire, il n’entend ni la ressusciter, ni la rabâcher. Il la fait dialoguer avec les gens de notre temps. Ne vivons-nous pas une époque de bilan dans les balbutiements d’un monde en gestation ?

Ces dernières années, épuisé par la maladie, il a posé ses pinceaux, se voyant à plusieurs reprises aux portes de la mort. Après deux grandes expositions rétrospectives, l’une chez lui, l’autre à la Maison de la Catalanité, avait-il encore l’énergie de poursuivre ?S’il a survécu, il le doit à une poignée de fidèles, son frère Jacques qui l’a accompagné de médecin en médecin, Aliette Bourdanel, cette autre voix de sa mémoire, Nicolas Cussac, ce fils choisi, enfin Soledad Zarka, sa voisine danseuse qui a fait entrer dans une maison de famille sa tribu prophétique d’artistes du spectacle vivant, salutaire réorganisation d’un esprit toujours vif mais exsangue. Cela lui aura laissé le temps d’écrire un tombeau poétique pour son ami d’enfance Michel autant que pour sa famille et pour sa maison.

Henri Boxader

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2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 10:04
Pirrwitz -Françalgérie : création du Musée France-Algérie - Concert d'été à Palau Del Vidre - Mélancolie d'une culture morte  en pays catalan par JPB
Pirrwitz -Françalgérie : création du Musée France-Algérie - Concert d'été à Palau Del Vidre - Mélancolie d'une culture morte  en pays catalan par JPB
Pirrwitz -Françalgérie : création du Musée France-Algérie - Concert d'été à Palau Del Vidre - Mélancolie d'une culture morte  en pays catalan par JPB
Pirrwitz -Françalgérie : création du Musée France-Algérie - Concert d'été à Palau Del Vidre - Mélancolie d'une culture morte  en pays catalan par JPB
Pirrwitz -Françalgérie : création du Musée France-Algérie - Concert d'été à Palau Del Vidre - Mélancolie d'une culture morte  en pays catalan par JPB
Pirrwitz -Françalgérie : création du Musée France-Algérie - Concert d'été à Palau Del Vidre - Mélancolie d'une culture morte  en pays catalan par JPB

Pirrwitz -Françalgérie : création du Musée France-Algérie - Concert d'été à Palau Del Vidre - Mélancolie d'une culture morte en pays catalan par JPB

NOSTALGIES

 

*Expo Pirrwitz  (à feu le centre W.Benjamin)

 

*Musique et poésie : hommage à J.Sebastia PONS :

Concert d'été à Palau Del Vidre (Palais du verre)

 

- Mélancolie d'une culture morte  en pays catalan par JPBonnel (30 personnalités, entretiens...)

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Expo Galerie Castang/Ville de Perpignan

 


🖼️#Exposition : Andrej Pirrwitz "Les couleurs du silence"

Du 2 juillet au 2 octobre l’exposition se tient au Centre d’art contemporain, Place du Pont d’en Vestit à #Perpignan.

-ouvert tous les jours, de 10h30 à 18h30.

 

 

      NOSTALGIE de l'URSS perdue ..?

Après Bye bye Lénine, après les journées dédiées à la nostalgérie, voici, à Perpi, un artiste de la mélancolie :

 

  • Andrej Pirrwitz est un artiste de la disparition. Dans cette quête délicate de la déliquescence, nous vacillons entre regret et révélation, douceur des couleurs et rudesse de l’architecture, lutte contre l’irréversible et volonté d’effacement.À la dualité du temps se mêle l’ambiguïté des sentiments. 


Un trouble qu’il cultive jusqu’à se placer au milieu du décor, en bleu de travail ou en blouse blanche. À la fois présent et absent. Mais il n’est pas le seul fantôme à habiter ses images. Des taches de couleurs surgissent dans cet environnement tout en nuances de poussière, souvent grise, dont les couleurs sont fanées depuis longtemps. Des corps éthérés se promènent au milieu des décombres d’un monde oublié, comme figés dans l'attente d'un mouvement qui ne vient pas, et semblent vouloir ré-habiter ces lieux, leur donner une autre mémoire.

Est-ce la nostalgie de l'Est et de ses icônes Soviétiques ? Est-ce une métaphore du chaos ? Une poésie désabusée, de figurer ce qui ne peut plus être, le devenir d'un avenir incertain, et de succomber aux méandres du passé.

 

 

   *Avant de laisser parler sa fibre artistique, Andrej Pirrwitz a suivi une formation de physicien à l’Université d’Odessa (Ukraine). Avec en poche un Doctorat obtenu à l’Université Humboldt à Berlin, il se retrouve manager en marketing pour la EATON Company à Cleveland. Désireux de connaître un langage universel - lui qui a déjà appris l’anglais, le français, l’espagnol et le chinois - Andrej Pirrwitz se lance dans la sculpture et la photographie en 2001. Dans ses clichés, l’artiste représente souvent des lieux désaffectés traversés par des ‘âmes’, des ‘fantômes’, des formes de vies, de mouvement, non-identifiées, créant une réalté fictive.

Les décors sont généralement morcelés, décomposés, faits de câbles, de briques et autres débris. Dans ces espaces inhabités, la lumière tient souvent un rôle majeur, telle une source de vie.

A travers ses travaux, Andrej Pirrwitz tend à faire réfléchir sur la réalité qui nous entoure - visible ou invisible - sur le temps qui passe. S’il vit et travaille aujourd’hui à Strasbourg, les oeuvres de Pirrwitz sont exposées depuis 2005 en France, en Allemagne, en Autriche, au Luxembourg et aux Etats-Unis.

 

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**** Françalgérie

 

 

Musée France-Algérie : le projet se précise, Michaël Delafosse dévoile le lieu

 

Lancé en 2003 par Georges Frêche, le projet de créer un Musée de l'Histoire de la France et de l'Algérie pourrait enfin se concrétiser, au mieux à partir de 2025.

Le lieu retenu a été validé par l'État : au sein des bâtiments de "l'ancienne division des services informatiques du rectorat, en centre-ville". 

Le maire souhaite "que ce soit un musée piloté par l'État, donc un musée national". 

Depuis mai, une commission "Mémoires et vérité" a été créée à la demande d'Emmanuel Macron, rapporte le JDD, afin de travailler discrètement pour la création de ce musée, à partir des préconisations du rapport Stora. Un groupe de travail informel qui regroupe 15 membres, dont Jacques Frémeaux, l'un des historiens qui avait travaillé aux côtés de Georges Frêche pour le premier projet. 


"Le Président de la République veut un projet scientifique et culturel qui s'adresse à tous et plus particulièrement aux jeunes, indique une conseillère de l'Élysée. Ce sera très long : ça ne débouchera pas avant 2025 au mieux. Une fois le conseil scientifique nommé, il y aura un site Internet et une première exposition de préfiguration. Au-delà du futur bâtiment, ce musée doit rayonner hors les murs." Toujours selon cette conseillère citée par le JDD, "le ministère de la Culture voudrait un outil d'un genre nouveau, plutôt un institut multidisciplinaire plutôt qu'un musée figé. Il n'y aurait pas de parcours permanents mais des focus qui s'adaptent à la recherche historique en cours."

 

© La Gazette de Montpellier- 13 mars 2022 - Jean-Baptiste DECROIX

 

- - -

C’est l’une des vingt-deux recommandations du rapport de l’historien Benjamin Stora sur la réconciliation franco-algérienne, remis en janvier à Emmanuel Macron : réactiver le projet de musée de l’histoire de la France et de l’Algérie, sabordé en 2014.

« C’est un enjeu majeur, martèle aujourd’hui ce spécialiste de la décolonisation. Il y a une nécessité de montrer, de démontrer, de faire circuler toutes ces mémoires blessées, de se regarder les uns, les autres, en miroir. » Son vœu ne restera sans doute pas lettre morte. D’après nos informations, le chantier vient d’être relancé par l’Elysée et la métropole de Montpellier (Hérault), où des études de faisabilité ont été lancées en juin.

« Peu de dossiers avancent aussi vite », se félicite Michael Delafosse, maire PS de la ville qui, le 10 février, lors d’un entretien avec le président de la République, s’était positionné pour accueillir le musée. « Emmanuel Macron pousse le sujet, confirme Benjamin Stora. Il est volontariste sur la question comme aucun autre président ne l’a été avant lui. »

(Publié le 19/03/2022 à 05:22)

 

  • Dans le rapport sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie » qu’il a remis à Emmanuel Macron le 20 janvier 2021, l’historien Benjamin Stora préconise la création d’une Commission « Mémoires et vérité » chargée d’impulser des initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoires. Parmi celle-ci, « la réactivation du projet de Musée de l’histoire de la France et de l’Algérie, prévu à Montpellier et abandonné en 2014. » « Si le projet d’un Mémorial à Marseille semble abandonné, il n’en est pas de même à Perpignan.

Un projet abandonné en 2014

  • À la veille du voyage présidentiel de Nicolas Sarkozy en Algérie, l’inauguration, en décembre 2007, du mur des victimes du FLN, à Perpignan, a lieu », note Benjamin Stora dans son rapport, qui cite aussi le chercheur Jean-Robert Henry qui revenait sur l’abandon du musée montpelliérain.
  •  « Rendre accessible au grand public un savoir historique qui heurte ou relativise les voix et certitudes de la mémoire ou qui tente d’établir des passerelles avec elles. C’était l’objectif du projet de Musée sur l’Histoire de la France et de l’Algérie (MHFA) à Montpellier, tel qu’il avait été défini en 2012.
  • La dénomination choisie par Georges Frêches en 2002 (musée de l’histoire de la France en Algérie) avait divisé. En 2010 son successeur, Jean-Pierre Moure l’avait rebaptisé de façon plus consensuelle « musée de l’histoire de la France et de l’Algérie » avant que Philippe Saurel ne stoppe le projet et transfère les collections acquises au Mucem de Marseille.
  • Le maire PS de Montpellier, par ailleurs professeur d’histoire, Michaël Delafosse, l’a réactivé l’été dernier en se portant candidat si l’Etat le finançait en tant que musée national.
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1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 09:01
Balade littorale Port-Vendres - SASL : Danse au Centro espagnol -
Balade littorale Port-Vendres - SASL : Danse au Centro espagnol -
Balade littorale Port-Vendres - SASL : Danse au Centro espagnol -

Balade littorale Port-Vendres - SASL : Danse au Centro espagnol -

Communiqué de la SASL :  Conférence dansée au Centro espagnol 

 

 

Pour le premier événement de son agenda culturel 2022-2023, la SASL vous invite à une rencontre exceptionnelle le mercredi 6 juillet prochain : la chorégraphe et historienne argentine Teresita Campana, de la Compagnie de Danse baroque de Buenos Aires, nous présentera una conférence dansée (conferencia danza) consacrée au Codex Martínez Compañón, un manuscrit contenant des images et des partitions relatives à la musique et à la danse dans l'ancienne vice-royauté du Pérou au XVIIIe siècle, marquées par un fort métissage entre influences européennes et indigènes. En partenariat avec Bumerang/Renaud Semper.

La SASL est heureuse d'accueillir à Perpignan cette artiste en exclusivité, pour sa première en France, au cours de sa tournée européenne, et tient à marquer ici une première étape vers d'autres projets associant le baroque latino-américain au baroque catalan.

CENTRO ESPAGNOL, Perpignan, 26 rue Jeanne d'Arc - 6 juillet 2022 - 18h30

Entrée libre

 

Nous espérons vous y retrouver nombreux ! 

 

Cette conférence marquera le début du cycle 2022-2023, dont nous sommes en train de finaliser le programme. Ce dernier sera fixé et imprimé au cours de la première quinzaine de juillet.

 

Avec nos sentiments fidèles,

Le Bureau de la SASL

 

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Littérature de la guerre d'Espagne :

 

La guerre d’Espagne dans la littérature,

 d’hier à aujourd’hui

Sous la direction de Jean-Pierre Amalric, Geneviève Dreyfus-Armand et Bruno Vargas

Ce volume reprend les contributions présentées lors des Journées Manuel Azaña 2016, 2017 et 2019 consacrées à la guerre d’Espagne et ses écrivains, en trois ensembles de textes :

  • Écrire en temps de guerre : écrivains espagnols :

Auteurs espagnols engagés dans le combat républicain et qui en ont rendu compte par l’écriture : Manuel Azaña qui prend la plume pour répondre à ses interrogations sur la guerre qu’il subit sans l’avoir voulue. Mais aussi le grand poète militant, Miguel Hernández, qui finira dans la geôle franquiste, et un intellectuel engagé à l’œuvre multiple, Max Aub. Ainsi qu’une figure ignorée, redécouverte à une date récente : le journaliste, reporter et témoin Manuel Chaves Nogales. 

  • Écrire en temps de guerre : écrivains du monde :

Des écrivains étrangers ont été les témoins ou même les acteurs de la guerre d’Espagne qui a mobilisé convictions et enthousiasmes de par le monde. Des œuvres majeures : L’Espoir d’André Malraux, Hommage à la Catalogne de George Orwell, Un Testament espagnol d’Arthur Koestler, Pour qui sonne le glas d’Ernest Hemingway… La lumière est portée aussi sur l’engagement, souvent moins bien connu, d’auteurs venus d’horizons différents, comme le surréaliste Benjamin Péret, la grande journaliste Andrée Viollis, la philosophe et militante Simone Weil, le poète afro-américain Langston Hughes ou le Soviétique Mikhaïl Koltsov.

  • Les écrivains d’aujourd’hui et la guerre d’Espagne :

Quelles sont les écritures contemporaines de la guerre d’Espagne ? Quels liens entre histoire, roman et littérature ? Jusqu’où réviser l’histoire de la guerre d’Espagne ? Révisionnisme, falsification documentaire et littérature contemporaine en contexte européen ? Autant de questions débattues avec des auteurs d’aujourd’hui.

 

Un volume de 400 pages au prix de souscription de 15 euros !

 

NOM, prénom

Adresse :

Adresse électronique, téléphone :

Nombre d’exemplaires :            x 15 euros =               euros

Bulletin et chèque joint à envoyer avant le 15  octobre 2022 à :

Présence de Manuel Azaña - 29 rue Calmette et Guerin   82000 MONTAUBAN

 

*CULTURE à Perpignan :

 

Une excellente initiative de la municipalité de Perpignan et des services culturels, à signaler :

 


 l'ancienne église des Carmes dévoile un nouveau lieu culturel

à ciel ouvert

pour des nuits musicales, théâtrales, littéraires... étoilées...

 

 

... Après avoir fait l’objet de plusieurs phases de travaux de rénovation successives, cet édifice religieux de style gothique méridional construit au début du XIVe siècle par l’Ordre des mendiants s’est enfin mué en espace culturel polyvalent d’une capacité de 500 personnes grâce à un sol stabilisé permettant d'accueillir des concerts ou spectacles de plein air.

 

L’église des Carmes, l’un des fleurons patrimoniaux de la ville a pourtant été longtemps laissé à l'abandon : une explosion survenue le 19 août 1944 incendia la toiture et occasionna, 20 ans plus tard, l’écroulement du chœur alors que l’endroit était utilisé comme arsenal militaire.

 

 En 1966, le ministère de la Culture fait alors le choix d’une restauration sans reconstruction de ce Monument historique avant que la Ville n’en reprenne la propriété en 1997.

 

Depuis, l’église et le couvent des Grands Carmes (qui héberge l'Arsenal, la Casa Musicale et l’institut Jean-Vigo) ont fait l’objet d’études historiques et archéologiques permettant notamment la découverte d’une crypte du XVe siècle dont le dispositif est comparable à celui de la cathédrale de Barcelone, mais aussi de nombreuses tombes.

 

"Une construction majestueuse mais relativement sobre au niveau des matériaux, avec une haute nef unique couverte d’une charpente et un large chœur comprenant sept chapelles rayonnantes", décrit Florence Moly, élue chargée au patrimoine. Cette dernière se réjouit de "pouvoir à nouveau déambuler dans ce magnifique site patrimonial et admirer l’ampleur de ses volumes, sa simplicité et son articulation particulièrement adaptée à des spectacles de tout ordre."

 

André Bonet, adjoint à la culture : "C'est un moment historique pour la culture de la ville. On en avait rêvé il y a deux ans et nous n’avons pas traîné pour redonner à ce lieu toute l’ampleur et le rayonnement qu’il mérite."

 

Au total, ces travaux ont coûté 750 000 euros, dont 300 000 euros de contribution de l’Etat et 36 000 du Département, représenté par Mathias Blanc. Pour cet élu (socialiste) du canton perpignanais, "cet espace doit être un lieu d’échange et de croisement de toutes les mémoires et les cultures."

 

*Calendrier estival 

- Du 17 au 25 juillet, Les scènes étoilées des Grands Carmes proposeront plusieurs concerts. Le 17 juillet à 21h, tout le charme et la sensualité de l’opérette viennoise et romantique investiront les lieux avec de grands noms de l’art lyrique comme Strauss, Offenbach ou Feldman...

 

-Le 19 juillet à 21h, le célèbre ensemble vocal The King’s Singers fait son retour avec un programme allant des compositions sacrées du XVIe siècle à un florilège de folksongs emblématiques des îles britanniques.

 

-Le 25 juillet, le concert España(s) polyphonies espagnoles d’hier et d’aujourd’hui sera lui au théâtre municipal Jordi Pere Cerda.

 

-Toutes les semaines du 5 juillet au 9 août à partir de 20h, la cinémathèque propose une saison de cinéma de plein air pour 5 soirées d’été mêlant cinéma, guinguette, concert, ateliers cinéma et jeu vidéo... Avec une programmation familiale mêlant films d’auteur, récents et raretés au tarif unique de 5 euros. (Cry Baby de John Waters le 5 juillet, Lou et l’île aux sirènes de Masaaki Yuasa le 12 juillet, Ave Cesar de Joël et Ethan Coen le 26 juillet, Les sorcières de Zugar Ramurdi d’Alex de la Iglesia le 2 août, Projectionde Tsui Hark le 9 août.)

 

(C) extraits de L'Indépendant

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29 juin 2022 3 29 /06 /juin /2022 10:03
Musiques à Palau Del Vidre - Pour Bénarès - Chemins de la liberté - Débat:  hommage à des militants de l'OAS par le maire de Perpignan -
Musiques à Palau Del Vidre - Pour Bénarès - Chemins de la liberté - Débat:  hommage à des militants de l'OAS par le maire de Perpignan -
Musiques à Palau Del Vidre - Pour Bénarès - Chemins de la liberté - Débat:  hommage à des militants de l'OAS par le maire de Perpignan -

Débat, suite, hommage à des militants de l'OAS par le maire de Perpignan

 

Point de vue : 

 

Glorification de la colonisation de l’Algérie et révisionnisme historique : le scandale continue… à Perpignan !

Louis Aliot, dirigeant bien connu du Rassemblement national et maire de Perpignan, a décidé de soutenir politiquement et financièrement la 43ème réunion hexagonale du Cercle algérianiste qui se tiendra au Palais des congrès de cette ville, du 24 au 26 juin 2022. Au menu : apologie de la colonisation, révisionnisme historique et glorification des généraux qui, pour défendre l’Algérie française, ont pris les armes contre la République, le 21 avril 1961.

 

O. Le Cour Grandmaison

Université d'Evry-Val d'Essonne, sciences politiques et philosophie politique

Ce blog, publié sur le site de Mediapart, est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 

 

Louis Aliot, dirigeant bien connu du Rassemblement national et maire de Perpignan, a décidé de soutenir politiquement et financièrement, à hauteur de 100 000 euros, la 43ème réunion hexagonale du Cercle algérianiste [1], et d’accueillir ses membres et les participants au Palais des congrès de cette ville, du 24 au 26 juin 2022. Il se confirme que la loi scélérate du 23 février 2005, jamais abrogée faut-il le rappeler, qui établit une interprétation officielle et apologétique de la colonisation française en Algérie et dans le reste de l’empire, n’était pas l’épilogue d’une entreprise de réhabilitation de ce passé mais le prologue bien plutôt. Le discours du candidat Nicolas Sarkozy affirmant, à la veille des élections présidentielles de 2007, que le « rêve de la colonisation » n’était pas un « rêve de conquête » mais « un rêve de civilisation », celui de François Fillon quelques années plus tard et, plus généralement, les positions de la direction des Républicains en témoignent. Fustigeant une prétendue « repentance » et vantant les aspects supposément « positifs » de la colonisation de l’Algérie, les responsabilités de ces derniers sont majeures, établies et accablantes [2]. De même celles de certains intellectuels, chroniqueurs et bateleurs médiatiques qui, au nom de la lutte contre « la pensée unique » hier, contre le « décolonialisme » aujourd’hui, redécouvrent les « beautés » de la colonisation aux couleurs de la France.

 

N’oublions pas l’un des pionniers de cette réhabilitation, A. Finkielkraut, qui déclarait doctement que l’entreprise coloniale « avait aussi pour but d’éduquer » et « d’apporter la civilisation aux sauvages. » (Haaretz, 18 novembre 2005). Indigne philosophe et vrai idéologue qui, sur ce sujet entre autres, débite des opinions rebattues en les prenant pour de fortes pensées. A l’instar des personnalités politiques précitées, il ressasse les trivialités mensongères de Malet et Isaac, ces historiens officiels qui, de l’entre-deux-guerres au début des années soixante, n’ont cessé de contribuer à l’élaboration et à la diffusion de la mythologie impériale-républicaine ; celle-là même qui, depuis plus d’une décennie, est désormais reprise par les différentes forces que l’on sait à des fins partisanes et électoralistes. En ces matières, les uns et les autres ne sont que les piteux ventriloques de discours élaborés par les élites politiques – mention spéciale à Jules Ferry, cet ardent promoteur de l’empire et du racisme élitaire de saison – et académiques de la Troisième République pour légitimer « la course à l’Afrique » et les guerres de conquête menées en Cochinchine et à Madagascar.

Sur ces sujets en particulier, il y a longtemps que le prétendu « front républicain » a disparu au profit de convergences et de compromissions toujours plus graves et toujours plus assumées avec l’extrême-droite, les partisans de l’Algérie française et les soutiens des généraux putschistes. Dans ce contexte, auquel s’ajoute la spectaculaire progression politique du Rassemblement national, sinistrement confirmée par les résultats des élections présidentielles et législatives qui viennent d’avoir lieu, la tenue du Congrès du Cercle algérianiste dans la ville de Perpignan ne saurait surprendre. Le soutien apporté par le maire à cette initiative est parfaitement conforme aux orientations défendues depuis toujours par le Front national et le Rassemblement qui lui a succédé. Apologie de la colonisation, révisionnisme historique, mensonges par omission, minorisation et dénégation des massacres, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par les armées françaises entre 1830 et le 19 mars 1962, tels sont quelques-uns des piliers idéologiques de cette extrême-droite qui demeure fidèle à ses traditions.

 

Il faut y ajouter la glorification des généraux qui, pour défendre l’Algérie française, ont pris les armes contre la République, le 21 avril 1961.

 

En élevant « au rang de citoyens d’honneur de la ville des représentants des familles d’Hélie Denoix de Saint-Marc, des généraux Edmond Jouhaux et André Zeller… [3] », Louis Aliot persévère dans cette voie, ce qui jette une lumière pour le moins singulière sur la conversion des dirigeants du RN aux « valeurs républicaines ».

 

Commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes, Denoix de Saint-Marc a joué un rôle de premier plan lors de la tentative de coup d’Etat à Alger, ce qui lui a valu d’être condamné à dix ans de réclusion criminelle par le Haut tribunal militaire. Ayant réussi à s’échapper, Jouhaud a poursuivi son combat au sein de l’organisation terroriste, OAS, laquelle est responsable de l’assassinat de 2360 personnes, auxquelles s’ajoutent 5419 blessés, majoritairement algériens [4]. Arrêté le 24 mars 1962, Jouhaud est condamné à mort puis gracié par le général de Gaulle, et sa peine commuée en détention à perpétuité. Zeller, qui a rejoint le « quarteron de généraux » putschistes, écope lui de quinze ans d’emprisonnement. Signalons enfin que le programme officiel des journées perpignanaises du Cercle algérianiste prévoit que l’ancien membre d’un commando de l’OAS à Oran, Gérard Rosenzweig, impliqué dans plusieurs attentats, remette le « Prix universitaire algérianiste » en tant que président du jury. Tels sont quelques-uns des multiples honneurs qui seront rendus à des hommes, anciens criminels lourdement condamnés par la justice, décédés ou vivants, dont le point commun est d’avoir défendu l’Algérie française, par tous les moyens, y compris les pires.

 

Un scandale, assurément. Nonobstant l’initiative locale et courageuse du « Collectif 66 pour une histoire franco-algérienne non falsifiée », ce scandale ne semble pas, à l’heure où ces lignes sont écrites, susciter l’indignation et la mobilisation nationales que l’on serait en droit d’attendre des gauches partisanes, syndicales et associatives pour s’opposer à cette nouvelle offensive de l’extrême-droite. Non seulement, cette dernière ne désarme pas mais, plus grave encore, elle se sent pousser des ailes en raison de la conjoncture politique que l’on sait. Une telle situation devrait obliger celles et ceux qui ne se résignent pas à cette progression, jusqu’à présent irrésistible, et à ses conséquences depuis longtemps désastreuses sur tous les plans. Eu égard à l’importance politique et stratégique que le RN accorde à ce 43ème Congrès du Cercle algérianiste, une riposte d’ampleur s’impose. Organisons-là lors des prochaines commémorations des massacres du 17 octobre 1961 en en faisant une initiative unitaire, anticoloniale et antiraciste, pour la vérité historique, la justice et la reconnaissance des crimes de guerres et des crimes contre l’humanité commis par la France en Algérie et dans les autres territoires de l’empire.

 

Le Cour Grandmaison, universitaire. Derniers ouvrages parus : « Ennemis mortels ». Représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale, La Découverte, 2019 et avec O. Slaouti (dirs), Racismes de France, La Découverte, 2020.

 

[1]. Créé le 1er novembre 1973 pour réhabiliter les combats des partisans de l’Algérie française et la colonisation de ce territoire, ce Cercle, qui se présente comme une « association culturelle des Français d’Afrique du Nord », n’a cessé de rendre hommage aux anciens terroristes de l’OAS et aux généraux putschistes, entre autres.

[2] Avec la finesse qui le caractérise, L. Wauquiez livre aux Français ébahis cette analyse dont la profondeur et la rigueur laissent pantois : « Ajoutez (…) une repentance systématique et vous comprendrez pourquoi des jeunes issus de [ l’] école en viennent à prendre les armes contre leur propre pays. » Le Figaro, 14 février 2016. 

[3]. Cf., le programme : 43ÈME CONGRES NATIONAL DU CERCLE ...

[4]. Y. Benot, « La décolonisation de l’Afrique française (1943-1962) », in Le Livre noir du colonialisme, XVIe-XXIsiècle. De l’extermination à la repentance, sous la dir. de L Ferro, Paris, R. Laffont, 2003, pp. 517-556.

 

 

 

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28 juin 2022 2 28 /06 /juin /2022 10:53
Solidarité à Perpignan - J.Maureso, Musique à Palau Del Vidre, Arts et Littérature à Villefranche
Solidarité à Perpignan - J.Maureso, Musique à Palau Del Vidre, Arts et Littérature à Villefranche
Solidarité à Perpignan - J.Maureso, Musique à Palau Del Vidre, Arts et Littérature à Villefranche

Solidarité à Perpignan : Y a pas que l'OAS et le racisme -

A Perpi, capitale de la NostAlgérie, du bon temps des colonies, du regret de l'Algérie française...

Ville du cercle algérianiste, de Pierre Sergent (OAS), de L. Aliot (FN, puis RN)...

Cité extrêmement à droite...il y a d'autres valeurs, un autre idéal :

 

A Perpignan, les ferronniers catalans réalisent une sculpture en solidarité avec le peuple ukrainien

 

Le département des Pyrénées-Orientales a inauguré la sculpture réalisée par les ferronniers catalans, Solidaritat Ykpaiha, en solidarité avec le peuple ukrainien. La sculpture a été installée dans le patio de la Maison de la Catalanité.

Cette sculpture réalisé par les ferronniers catalans a été pensée comme un message de paix européenne. Le Département a acquis l’oeuvre pour une somme de 10 000 €, somme qui sera intégralement reversé aux forgerons d’Ukraine avec lesquels l’association catalane de ferronnerie a noué des liens forts.
L’oeuvre compte des colombes, du blé, des tournesols et des coquelicots, ainsi que des couleurs ciblées: du bleu, du jaune, du rouge et du vert. L’objet, imaginé et réalisé dans les ateliers de la Ferronerie Bruno Vidal à Le Soler, a été conçu à l’aide de 35 ferronniers bénévoles provenant de plusieurs départements de la Région et de Catalogne Sud. Il a nécessité plus de 1000 heures de travail pour une œuvre de 4 mètres de haut pesant 1,2 tonnes.


Sa réalisation s’est faite grâce à l’aide des sociétés Baures Prolians, Sud Produits Métallurgique, Comptoir central du Languedoc, Thermopro et CAPEB Pays Catalan.
L’association a reçu un message de félicitations de la part du Président ukrainien Volodymyr Zelensky pour cet acte de solidarité.



 

 

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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 10:55
Perpignan : artistes pour l'Ukraine -  Le Département, partenaire numéro 1 des associations des Pyrénées-Orientales - Pourquoi le succès du RN aux législatives ?
Perpignan : artistes pour l'Ukraine -  Le Département, partenaire numéro 1 des associations des Pyrénées-Orientales - Pourquoi le succès du RN aux législatives ?

CD66 et le monde associatif

Le Département est le partenaire numéro un des associations des Pyrénées-Orientales.

 

Il intervient notamment pour organiser des temps de rencontres lors des ateliers associatifs tout au long de l’année.

En 2018 et 2019 des « Rencontres de la vie associative et du bénévolat » (titre provisoire) ont également été organisées. 

Après la période « Covid » il a paru indispensable de renouveler cette manifestation pour les associations, les bénévoles et les citoyens.

 

Le Département organise donc, le samedi 22 octobre 2022, la fête des associations, du bénévolat et de l’engagement citoyen.

Cet évènement aura lieu au Palais des Rois de Majorque à Perpignan.

Cette journée se déroulera en deux temps forts :

 

Le matin sera consacré à des ateliers associatifs. Le détail de l’organisation et les thématiques vous seront indiquées plus tard. Pour assister à ces temps d’échange, une inscription sera nécessaire. Nous reviendrons vers vous à partir de septembre 2022 pour de plus amples informations. 

 

L'après-midi sera consacrée à la rencontre des associations et du public (citoyens et bénévoles) avec de nombreux stands et animations pour recruter des bénévoles et présenter les associations.

Si vous souhaitez tenir un stand l'après-midi, vous pouvez proposer votre candidature en cliquant ici (places limitées soumises à validation).

Attention : date limite d’envoi des candidatures : Lundi 18 juillet 2022

 

A votre disposition pour tout complément.

L'équipe de la Direction de la vie associative

-Le Département des Pyrénées Orientales

   www.pass66.fr

Permanences téléphoniques : 04 68 85 89 92 - le lundi, mercredi et vendredi matin de 9h à 11h30 et le mardi et jeudi après-midi de 14h à 16h30.

 Permanences physiques : 30, rue Pierre Bretonneau (2ème étage) à Perpignan - sur Rendez-Vous

Par mail pass66@cd66.fr

- - - Extrême-droite : succès du RN dans le 66 et le péri-urbain

 

Perpignan a moins voté pour le RN...et son maire...

Le FN était un symptôme des erreurs et fautes de la gauche (abandon des classes populaires...reniement, éloignement...) et une façon populiste d'exprimer sa colère, comme pour les gilets jaunes et les insoumis... à présent, le RN qui entre en force au parlement est-il intégré à la République et est-il devenu démocratique..?

On peut en douter : Marine Le Pen voulait détricoter l'Europe par des décrets, désirait supprimer la ligue des droits de l'Homme, voulait se débarrasser des médias gênants en privatisant les chaînes publiques et France-Inter...

 

JPB

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Pyrénées-Orientales : pourquoi le périurbain s'est jeté dans les bras du Rassemblement national

 

Les universitaires Nicolas Lebourg et David Giband se penchent sur les résultats des élections à Perpignan et dans les Pyrénées-Orientales.  

(C) L'Indépendant - Publié le 25/06/2022 à 17:26

Les universitaires David Giband, professeur en urbanisme, et Nicolas Lebourg, historien et spécialiste de l'extrême droite, analysent les résultats des législatives et des présidentielles en se penchant sur l’évolution territoriale du vote en faveur du Rassemblement national dans les Pyrénées-Orientales. Et plus particulièrement au regard de la situation à Perpignan dirigée depuis deux ans par Louis Aliot. Votes dans le périurbain, dynamiques électorales à Perpignan, situation de la gauche, les chercheurs apportent leurs réflexions et dressent les perspectives pour les années à venir. 

Comment expliquez ce succès de Louis Aliot et du Rassemblement national lors de ces législatives ?

David Giband : Il y a une explosion du vote RN dans le périurbain. On remarque bien un effet de traînée de poudre en quelques années à travers les trois vallées et une percée très nette en débordant du périurbain vers les zones de montagne. On a des progressions fortes dans des villes où le vote RN ne devrait pas être si fort. C’est Céret, une commune bourgeoise, sans trop de problèmes, ou encore Prades, qui a eu il n’y a pas si longtemps Jean Castex comme maire. On peut parler d'Elne, cette ville paradoxale qui vote RN et dont le maire Nicolas Garcia est communiste. Puis dans certaines communes, le vote pour Marine Le Pen a progressé de près de 80 % comme à Pollestres ou Pézilla-la-Rivière.

 

Nicolas Lebourg : Si on considère les données socio-économiques de ces villes plutôt que leurs étiquettes partisanes, on peut mieux comprendre les choix de ses électeurs. Ces villes sont en périphérie de Perpignan, censée être la ville-centre même si elle ne dirige pas l’Agglo. Quand vous prenez les 20 circonscriptions où Marine Le Pen a obtenu ses meilleurs scores près de 31% de la population y vit dans une commune rurale périurbaine, soit le triple que dans les 20 circonscriptions où elle a ses plus mauvais scores. C’est quelque chose de net depuis longtemps : le score lepéniste est très lié à l’aménagement du territoire.

Selon vos études, vous corrélez cette poussée du RN dans le périurbain par la raréfaction du foncier entraînant contestation et colère ? 

David Giband : Les explications de ces votes aux présidentielles et aux législatives sont assez classiques. Je les associe aux évolutions du département et notamment aux évolutions foncières. Le foncier augmente fortement et se raréfie sur la plaine du Roussillon. Cela pénalise tout un tas de population, plutôt les classes moyennes inférieures, ouvriers, employés, qui pour se loger, se replient de plus en plus à l’intérieur des terres. Ils vivent doublement difficilement la situation nationale compliquée et la situation locale encore plus difficile. Ce sont des populations qui aujourd’hui ont du mal à joindre les deux bouts notamment avec cette hausse du foncier. Il y a une amertume de ne plus pouvoir se loger dans le village du Roussillon où on a grandi et de devoir s’installer au-delà d’Ille-sur-Têt, parfois après Prades. C’est la double peine : c’est loin et ça coûte cher car le prix du pétrole explose. Le vote RN va prospérer et s’enraciner si les conditions économiques perdurent. On est là sur une clientèle électorale que l’on retrouve dans le Nord-Pas-de-Calais. Des classes moyennes inférieures qui ont toujours ce souhait fort d’accéder à la propriété. Elles pouvaient par le passé voter à gauche, plutôt PS, et elles ne sont pas forcément passées par Macron ou la droite traditionnelle avant de basculer sur un vote RN. On remarque aussi que ces populations se sont aussi beaucoup abstenues. Cette dynamique économique et foncière, on la retrouve également dans l’Aude et dans l’Hérault avec toujours cette pression forte pour les employés et ouvriers.Cela a débuté sur le littoral et plus récemment avec les nouvelles restrictions limitant les constructions afin de préserver l’environnement, l’agriculture et les zones inondables. On a une raréfaction très forte du foncier. Mais dans le même temps, la demande continue d’augmenter avec 3 000 nouveaux arrivants tous les ans sur la plaine du Roussillon avec un tiers de retraité à peu près et avec des moyens plus élevés. Il y a une mise en concurrence du foncier, c’est d’autant plus clair dans le pavillonnaire, avec des gens qui ont les moyens, souvent extérieurs au département et plus âgés, puis les jeunes d’ici, des villages et aux revenus modestes, qui ont du mal à acheter et qui se reporte très loin sur la plaine

Cela créait des tensions et un système autour du foncier assez malsain avec cette obsession du pavillonnaire qui n’est pourtant plus possible pour qui ce soit. Il y a de la détresse et un sentiment d’abandon avec un vote de contestation qui de plus en plus devient un vote d’adhésion. Le contexte de pauvreté joue ici beaucoup avec cette part de représentation très forte de l’assistanat stigmatisant certaines catégories de la population.

 

Nicolas Lebourg : Tout à fait : conservons notre jeu de comparaison entre les meilleures et pires circonscriptions pour le vote Marine Le Pen, et comparons la 2e circonscription où Anaïs Sabatini a réussi à rassembler plus de 61% des électeurs aux 20 pires circonscriptions pour Marine Le Pen : dans la deuxième, on dépend quasiment deux fois plus de la voiture pour aller travailler, de même il y a beaucoup plus d’habitants qui n’ont pas sur leur commune de résidence accès à une pharmacie, ou un médecin. Ils peuvent plus difficilement se reconvertir professionnellement aux nouveaux emplois : le taux de bac +5 est trois fois plus faible que dans les territoires les moins lepénistes. Enfin, élément essentiel : c’est aussi un territoire inégalitaire : les classes populaires y représentent plus de 50% de la population contre 40% nationalement, tandis que les classes aisées ne représentent que la moitié de leur taux national. L’idée donc qu’on est un brave travailleur pris entre des "profiteurs d’en haut" (des élites, des riches) et des "profiteurs d’en bas", le discours sur l’assistanat des immigrés, peut plus aisément résonner.

À Perpignan, même avec quatre députées élues le 19 juin, ses scores électoraux sont bien moins bons que dans la dizaine de villes gérées par le RN ? 

David Giband : On a l’impression effectivement que le vote RN à Perpignan a atteint un seuil et s’est stabilisé. Sa marge de progression reste plus limitée. Dans la ville centre, le vote RN est un croissant nord-sud, avec les quartiers pavillonnaires périphériques alors que le bloc macroniste-libéral se trouve plutôt du côté de l’est et les quartiers résidentiels où on retrouve les catégories socioprofessionnelles plus aisées (Platanes, Mas Llaro). Enfin, on est devant une percée de la Nupes-France insoumise dans le centre-ville et les quartiers populaires (bas-Vernet est et ouest). C’est une image différente de celle que l’on avait vue lors des municipales 2020. Dans Perpignan, les marges de manœuvre restent maintenant faibles. Plus surprenant, il y a des quartiers résidentiels où on retrouve les catégories socioprofessionnelles plus aisées et qui avaient fait basculer la Ville du côté de Louis Aliot, là, elles ne veulent pas voter pour Marine Le Pen et ses candidats aux législatives. C’est un choix stratégique et pas d’adhésion. Il y a une nette différence entre un choix stratégique de ces catégories sociales supérieures (médecin, chef d’entreprise, professions libérales, cadres supérieurs) qui vont voter libéral dès lors que ce sont des enjeux nationaux mais localement vont privilégier une image d’un RN bon gestionnaire.

Nicolas Lebourg : Très clairement on a eu affaire nationalement à un vote de classe : au premier tour, 34% des cadres ont voté Macron et 14% Le Pen, tandis que les ouvriers ont voté à 17% Macron et 35% Le Pen. Dans une ville comme la nôtre cela favorise le vote lepéniste. Mais dans les secteurs plus aisés de la ville l’aliotisme n’est effectivement toujours pas un marinisme, on le voit au mas LLaro où Eric Zemmour fait le double de son score national. Les conceptions économiques et sociales de Marine Le Pen et le doute sur sa présidentialité restent des repoussoirs pour des gens qui ont voté Aliot aux municipales. On comprend que sur les tracts des législatives, le parti ait choisi d’encadrer les candidats à la fois par Marine Le Pen et Louis Aliot : l’une est une vitrine pour les catégories populaires, l’autre rassure les catégories plus intégrées.

Vous qualifiez Louis Aliot de maire attentiste. Mais n'est-ce pas la suite logique de sa volonté de normalisation ?

David Giband : C’est pour le moment un maire attentiste, prudent, qui sait qu’on l’attend au tournant, notamment l’État et les autres collectivités territoriales. Mais c'est surtout une personnalité politique qui veut montrer qu’il est un bon gestionnaire. Son équipe, pour la plupart, est sans aucune expérience de mandat politique. Il ne faut aussi oublier la dimension stratégique. Attendait-il la fin des élections pour lancer des projets plus structurés ? C'est une hypothèse. 

Nicolas Lebourg : Il est aussi dans une situation subtile puisqu’il n’avait pas fait mystère qu’il souhaitait succéder à Marine Le Pen à la tête de son parti si d’aventure celle-ci se retirait après la présidentielle de 2022. Il lui fallait donc agir à la fois en tant que maire, ce qui privilégie le pragmatisme, et en tant que candidat à une potentielle élection interne à son parti, ce qui dans tous les partis favorise les candidats ayant une position dogmatique (et Jordan Bardella, son principal concurrent, n’a pas lui de mandat local mais européen, donc peut se présenter à l’élection interne sur une ligne plus identitaire). Forcément, c’est une position d’équilibriste.

La "start-up nation" dans un tissu où tout manque, cela ne colle pas

Quelles sont les raisons des échecs électoraux d'Emmanuel Macron et des candidats Ensemble sur le département ?

David Giband : Il y a plusieurs éléments interreliés. Il y a un problème de positionnement de l’État que beaucoup considèrent comme pas suffisamment présent. Le chaînon manquant de la LGV, le mal développement, etc.... Ce sont aussi des régions qui attirent essentiellement les pauvres et les précaires avec du coup des tensions sociales énormes. Les départements qui financent le RSA sont mis à rude épreuve, les écoles connaissent de graves difficultés avec une paupérisation du public scolaire dans les Pyrénées-Orientales, dans l’Aude et l’Hérault. Des évitements de carte scolaire vers le privé avec des sociétés qui se fracturent. On est aussi devant un démantèlement des services publics dans les zones périurbaines. C’est très marqué à Prades. Sur tout cela, le discours macroniste ne percute pas, la "start-up nation" dans un tissu où tout manque, cela ne colle pas. Il y a cinq ans, il y avait l’effet de nouveauté, qui s’est poursuivi ici dans une volonté de dégagisme. Depuis, il y a eu les Gilets jaunes, particulièrement importants ici, avec beaucoup de sympathie et la mobilisation antivax très importante sur tout l’ancien Languedoc-Roussillon. Dans le même temps, tous les indicateurs économiques ont continué à se dégrader. 

La Nupes et LFI perdent également les élections mais avec des résultats marquants sur certains territoires ? 

David Giband : En plus des votes dans les quartiers populaires, on constate une poussée de la gauche dans des quartiers péri centraux (Remparts, Lunette, Las Cobas, Champ-de-Mars) avec un vote contestataire Nupes-LFI qui s’installe. À la différence du RN, il n’y a pas de figure locale qui pourrait porter cela car les socialistes locaux n’étaient pas dans la Nupes. Ce n’est pas nouveau mais le manque de leadership risque de les freiner. Les fortes poussées de la Nupes, on les constate dans des secteurs, comme dans l’Aude, où il y a anciennement des mouvements de néoruraux. Un retour à la terre, la recherche du bien-être, avec des bastions très clairs pour la Nupes, même si démographiquement, cela ne représente pas beaucoup d’électeurs. Ce sont des lieux où on retrouvait également beaucoup d’antivax (Mosset, la haute vallée de l’Aude autour de Quillan). Ce sont des secteurs qui ont été en forte dépopulation puis progressivement repeuplés par des vagues de néoruraux qui continuent aujourd’hui, à bas bruit depuis les années 70-80, à s’installer dans ces zones en reprenant les activités agricoles et artisanales et en construisant un écosystème alternatif, pas forcément visible, mais qui se voit dans les urnes.

Nicolas Lebourg : C’est vrai que la gauche est identifiée au niveau départemental et régional mais a peiné à avoir des figures installant un ton, un style dans les législatives. Là où elle s’en sort bien c’est dans la troisième, avec Nathalie Cullel, sans doute d’une part par l’absence d’une candidature concurrente de centre gauche, d’autre part peut-être par son profil (elle a été Gilet jaune, mouvement qui fut important dans le département mais qui n’a pas trouvé de débouché autonome : là elle permettait de faire la jonction entre gauche « classique » et ce mouvement social protéiforme).

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25 juin 2022 6 25 /06 /juin /2022 11:29
Le cercle algérianiste à Perpignan -Sa présidente Suzy S.Nicaise
Le cercle algérianiste à Perpignan -Sa présidente Suzy S.Nicaise

Le cercle algérianiste à Perpignan -Sa présidente Suzy S.Nicaise

L. Aliot se rediabolise..?

 

Le bâtiment du cercle algérianiste (association la plus importante des Pieds-Noirs, mais pas la seule) occupe l'ancien couvent Ste-Claire (et ancienne prison).

 

Ouvert sous le maire JM. Pujol, il devait abriter un musée de l'exil (de tous les exils). Ce projet (électoraliste ? Pour plaire à un public de "gauche" comme la création du musée W.Benjamin) a été abandonné.

 

L. Aliot reprend les lieux et les restaure : beaucoup d'argent public pour une association. privée...En outre, la subvention municipale au Cercle algérianiste est très importante...

 

Le maire actuel marche dans les pas des Républicains (opposants au maire, mais souvent complaisants) et se radicalise. Il affiche clairement ses préférences idéologiques... Il se dévoile après avoir chloroformé la population lors des élections municipales, après avoir caché sa formation politique (pas de sigle RN sur les affiches...) !

 

Beaucoup ont cru à la "dédiabolisation" et se réveillent abasourdis devant la réalité, à Perpignan, et après les résultats des législatives : sans faire campagne, avec des candidats inconnus, sans avoir recours aux masques, l'extrême-droite réussit et entre en masse au parlement. 

 

Après avoir invité Marine à un meeting et au congrès du RN à Perpignan, avec l'aide apporté au Cercle algérianiste, L. Aliot montre ses convictions et se rediabolise... Il peut le faire face à une population éteinte et à une opposition introuvable...

 

jpb

 

 

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Le Cercle algérianiste est fondé le 1,2 par des pieds-noirs

 souhaitant défendre l'histoire de l'Algérie

française3,4 ainsi que la culture des « Français d'Algérie »5,6.

Son nom est inspiré du mouvement littéraire appelé 

algérianisme7.]

 

8. En 2012, le Cercle ouvre à Perpignan un musée, le Centre national

de documentation des Français d'Algérie9, qui est accusé par des opposants de falsifier l'histoire

de l'Algérie française et d'ignorer les crimes du colonialisme10,11,12,13,1Membres 

Le Cercle revendique 10 000 adhérents en 20171

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  1.  

Le Cercle algérianiste est fondé le 1,2 par des pieds-noirs souhaitant défendre l'histoire de l'Algérie française3,4 ainsi que la culture des « Français d'Algérie »5,6. Son nom est inspiré du mouvement littéraire appelé algérianisme7.

  1.  Jacques Molénat, « Un combat de pieds-noirs » [archive]L'Express.
  2.  Jeanine Quemener, « Le Cercle algérianiste souhaite entretenir la mémoire » [archive]La Dépêche du Midi (consulté le ).
  3.  Arnaud Andreu, « Le Cercle algérianiste va déposer plainte contre Emmanuel Macron » [archive]L'Indépendant(consulté le ).
  4.  (en) Claire Eldridge, From Empire to Exile : History and memory within the pied-noir and harki communitiues, Manchester, Manchester University Press, 337 p. (ISBN 978-1-5261-2716-7)p. 279.
  5.  « Le Cercle algérianiste veut sauvegarder le "patrimoine culturel de la province française d’Algérie" » [archive]Le Monde (consulté le ).
  6.  (en) Amy L. Hubbell, Remembering French Algeria : Pieds-Noirs, identity, and exile, Lincoln, University of Nebraska Press, 336 p.(ISBN 978-0-8032-6990-3)p. 47.
  7.  Maurice Calmein, Algériens nous sommes... qué ! : Histoire de l'Algérianisme, Friedberg, Atlantis, , 72 p. (ISBN 978-3-932711-30-5).
  8.  (en) Claire Eldridge, « Returning to the “Return”: pied-noir Memories of 1962 »Revue européenne des migrations internationalesvol. 29, no 3,‎ p. 121–140 (ISSN 0765-0752DOI 10.4000/remi.6553lire en ligne [archive], consulté le ).
  9.  Arnaud Andreu, « Roger Hillel contre le Cercle algérianiste à Perpignan : les avocats ont plaidé, délibéré le 3 mai » [archive]L'Indépendant (consulté le ).
  10.  Roger Hillel, La triade nostalgérique : Stèle, mur, musée de Perpignan, Céret, Alter Ego éditions, , 221 p. (ISBN 978-2-915528-50-3).
  11.  « Les nostalgiques de la colonisation s’agitent » [archive]L'Humanité (consulté le ).
  12.  Pierre Daum« Mémoire sélective » [archive]Libération (consulté le ).
  13.  «Le retour de discours apologétiques de la colonisation» [archive]El Watan (consulté le ).
  14.  « Travail de mémoire ou de manipulation ? » [archive]El Watan (consulté le ).
  15.  « Colonisation: plainte contre Macron » [archive]Le Figaro (consulté le ).

 

Perpignan - 60 ans de l'exode des pieds-noirs

 

Jusqu’au dimanche 3 juillet, l'association SOS racisme organise un festival baptisé Nostre Mar entre Perpignan, Rivesaltes et Argelès.

 

En parallèle à

 

La commémoration des 60 ans de l'exode des pieds-noirs qu'organise le Cercle algérianiste du 24 au 26 juin.

Conférences, expositions, projections de films, participation à la première marche des fiertés des Pyrénées-Orientales... Le programme du festival Nostre Mar, que l'association SOS racisme organise en pays catalan avec le soutien de la Région et du Département du 27 juin au 3 juillet est animée par le président national de l'association :

Dominique Sopo, sa conférence inaugurale, qui se tiendra le 27 juin, à 18 h 30, au mémorial du camp de Rivesaltes, s'intitulera Regards croisés sur les mémoires de la guerre d'Algérie. Tandis que le lendemain, même heure, même endroit, l'historien Pascal Blanchard viendra évoquer la colonisation et le pouvoir de l'image. (extraits de L'Indépendant 25.6.22)

 

 La problématique que nous comptons évoquer est beaucoup plus large que cette question du Cercle algérianiste. Actuellement, la société française est très travaillée par les questions identitaires et les rancœurs. Depuis quelques années, on assiste à la libération d'une parole agressive, malveillante, voire raciste. Mais nous sommes effectivement aussi confrontés à des difficultés pour dépasser les douleurs issues de notre histoire, du passé colonial, et notamment de l'histoire de l'Algérie française."

 "Nous pensons que dans le cadre de ces initiatives, on sera sur des mémoires extrêmement sélectives, prédit le président de SOS racisme. Or, selon nous, pour apaiser les douleurs issues de la guerre d'Algérie, qui ne sont pas feintes, il faut avoir un espace de parole, créer les conditions pour que les différents points de vue circulent et pour éviter que les politiques ne se saisissent de ces mémoires afin d'opposer des groupes au sein de la population. À notre sens, il y a une autre vision à offrir, une rencontre de points de vue à mettre en avant pour que cette Méditerranée, lieu de rencontres et d'échanges, puisse être vue de manière positive, plutôt que d'être dans une vision passéiste qui ne permet pas à la société française de se projeter dans un avenir commun." 

Avec son festival Nostre Mar, SOS racisme veut montrer que s'il est marqué par les douleurs de l'histoire, le département des Pyrénées-Orientales est aussi, de par son implantation en bordure de la mer Méditerranée, "un espace de richesse, une terre de brassage où les rencontres peuvent également être heureuses, un espace de métissage et de dialogue entre les cultures".  "Sans pour autant verser dans la naïveté", précise Dominique Sopo. Le mercredi 29 juin, à 18 h 30, le politiste Xavier Crettiez animera aussi une conférence au Palais des rois de Majorque sur le djihadisme.

- - -

 

*Cercle algérianiste : "Nous sommes sur un travail de mémoire"

Face aux critiques dont il fait l'objet, le Cercle algérianiste se défend de vouloir donner une vision partiale de l'histoire. "Nous voulons seulement commémorer notre exode, assure sa présidente, Suzy Simon-Nicaise. On ne s'attaque à personne. Evidemment, nous rendons hommage à tous ceux qui ont été victimes de cet abandon de notre terre natale. Je ne comprends pas ce qui irait contre le vivre-ensemble dans notre démarche. Nous sommes sur un travail de mémoire." 

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