Perpi 2020 : Une femme, maire de Perpignan, ville masculine..?
En effet, depuis le 18° siècle, tous les maires de ma ville ont été des hommes ! Perpi, ville sexiste..?
Pourtant, la féminisation en politique s'élargit : une présidente socialiste du Conseil départemental, une ancienne secrétaire d'Etat socialiste, une conseillère régionale verte, une députée du 66, une conseillère communiste qui initie une campagne à gauche pour Perpignan, etc...
A Perpignan, un changement est possible et Clotilde Ripoull a lancé le bon slogan, fait d'humour et de conviction: "L'Homme de la situation est une femme."
En effet, personnalité connue, ancienne élue à la mairie et gratte-cul du maire en place, elle occupe une place centrale sur l'échiquier politique local.
Après Paul (Alduy, qui disait que Perpignan se gagne au centre, d'où ses migrations politiciennes)…après Jean-Paul (le trotskyste est venu au centre, d'où ses gesticulations)… la ville attendait le Saint-Esprit...
Celui-ci fut incarné par Jean-Marc, un Pujol fort déficient en sainteté, esprit, humour et innovation...
C'est alors que se lève l'Eve future, capable de bouleverser les complicités machistes, de donner l'élan attendu, après six ans de chaos urbain et intellectuel : Perpignan doit se relever des destructions patrimoniales successives et le premier geste de l'élue sera de réconcilier les citoyens avec leur environnement, de rendre salubres des quartiers-ghettos en respectant l'architecture, en relogeant les pauvres et les gitans, tout en tentant une mixité sociale difficile : à Saint-Jacques, par exemple, créer une mixité sociale où pourraient se côtoyer les habitants historiques, les étudiants nouveaux, des cadres (professeurs, administrateurs…), loin de toute spéculation immobilière...
Les premiers jours d'euphorie seront consacrés à ré-enchanter la ville, à redonner espoir et enthousiasme aux habitants : c'est déjà ce ton, cet état d'esprit, cette joie de gérer, que la future élue doit adopter lors de ses rencontres avec les citoyens !
Cependant, au-dessus de l'abîme d'un "centre" politique introuvable, ou du moins difficile à cerner et à définir, la candidate évolue sur la corde raide d'une funambule avançant, avec courage et volonté, entre les projets pernicieux d'une droite arrogante et la détresse et la division d'une gauche sous le choc…
Si on connaît l'appétit de l'extrême-droite pour "prendre" et violer la ville, si on sait les compromissions de la Rép en Marche avec le libéralisme le plus sauvage, on constate les errements d'une "gauche", appelée désormais "écologie" par Y. Jadot ou "le peuple" par la France insoumise. Les socialises ont déserté Perpignan depuis longtemps : ils se rallieront sans doute à une liste "citoyenne", "société civile", alimentée par les Communistes de Françoise Fiter (seuls à lancer le débat depuis des mois) et menée par Agnès Langevine… On doute pourtant d'une liste commune, tant les querelles entre Insoumis, Communistes et Ecologistes sont récurrentes…
Cette "gauche" décomposée, bien peu "plurielle" devrait réfléchir à la candidature singulière d'une C. Ripoull, à même de rallier les déçus du socialisme, les abstentionnistes, les citoyens non encartés, égarés dans le dégagisme généralisé…
Mais avant toute cette stratégie, il faut un programme ! Le futur maire en jupon (ou en jean's, on s'en moque) doit replacer la ville dans le contexte catalan et revenir à un dialogue avec Barcelone.
Le patrimoine et le secteur sauvegardé seront protégés, on l'a dit.
Perpi s'ouvrira à la Méditerranée : échanges avec des capitales du Nord et et du sud, des jumelages, des invitations pour élargir les activités économiques, sportives, culturelles.
La culture, parlons-en, après la peau de chagrin pujolesque : fer de lance d'une politique motivée par le respect d'autrui, l'éducation, l'ouverture d'esprit, la culture doit refléter l'image de la ville-capitale du pays catalan, offrant une culture de qualité pour tous. Ne pas limiter la culture à la tradition et au divertissement, mais veiller à la création, à l'innovation, dans un esprit de fête collective et populaire, tous les quartiers devant être ressourcés par cette culture qui élève, qui apprend, qui sert d'apprentissage vers le bonheur de vivre ensemble…
Il ne suffit pas de défendre le commerce de coeur de ville, il faut défendre l'économie périphérique : une atteinte à l'avenir du Grand Saint-Charles mérite une mobilisation générale, l'instauration d'une ville morte, une manifestation massive à Paris, autour du ministère de l'économie !
La candidate sera élue si elle laboure les quartiers les plus marginalisés et lance un plan social d'envergure : bien gérer l'argent donné par l'Etat pour l'enseignement et les quartiers difficiles, embaucher des éducateurs et des aides pour les vieux et les plus démunis. La sécurité, c'est l'Etat qui doit s'en charger : ne pas entrer dans la logique sécuritaire du RaSSemblemnt national !
Logique dans son combat juste, C. Ripoull doit refuser tout grand projet commercial inutile, susceptibles de faire mourir encore plus le centre-ville…
-refuser l'ouverture des zones commerciales le dimanche.
-refuser toute aide extra-égale à l'enseignement privé confessionnel et pseudo-culturel (dissimulant un lieu de propagande religieuse)
-assurer une piétonisation élargie du centre en revoyant la structure des transports publics (bus gratuits) et des parkings
-tenter le dialogue entre les quartiers et les communautés : une ville qui ne soit plus un "Archipel", mais un territoire de communication humaine. Cela peut se faire par la culture, la musique…de façon à lutter aussi contre les ségrégations : une cobla place Cassanyes, et un groupe gitan (flamenco, chant, rumba…) au Moulin à vent…
Le programme détaillé sera sans doute discuté à la rentrée de septembre-octobre afin que la population puisse donner son avis en de multiples points de réunion de la ville…
JPB