Le maire de Perpignan au Serrat et sur le site de Ruscino.
Polémique :
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- Disney catalan ? Cataland ? Puy du Fou perpignanais..?
Ce projet pourrait devenir une création culturelle, économique, capable de donner une image positive et nationale à Perpignan. Le tourisme, l'économie locale en profiteraient. Cependant, il faut de l'argent, un lieu immense, pour les accès et les parkings, préservant la nature et le patrimoine. Surtout il faut un projet scientifique, non motivé seulement par le désir d'animer ou de plaire : un consortium de spécialistes des sciences humaines (histoire, littérature, archéologie...) est à réunir, payé par des mécènes et entreprises privées, pour que le projet soit crédible.
S'ils acceptent, la perspective pour la ville est ambitieuse, mais voudront-ils être les complices d'une ville d'extrême-droite. En effet, L. Aliot est conscient que cette étiquette le freine dans ses travaux et la représentation que les citoyens se font de lui. Il avait réussi à gommer son appartenance au RN pendant la campagne municipale; redevenu porte-parole de M. Le Pen pendant la présidentielle, il a effectué un retour vers la "diabolisation".
JPB
Le Fort du Serrat d'en Vaquer est situé au sud-ouest de Perpignan, sur la colline la plus haute de la plaine du Roussillon, à proximité de l'aqueduc des Arcades datant du XIVe siècle.
Sur ce site qu’un projet de grande envergure est à l’étude… Propriété de la Ville de Perpignan, est-ce un lieu propice pour implanter un espace historico-ludique.. ???
- Un Cataland au cœur du patrimoine historique ? Un petit Puy-du-fou aux portes de Perpignan : quelle folie !
Fou Aliot, le maire de Perpi.. ??? Foufou, le Loulou, qui veut donner du pain, des jeux et un peu d’histoire (laquelle ? le récit arrangé, national, des vainqueurs, sans conseil scientifique. ? une Histoire à la zemmourienne.. ?), dans une zone de circulation intense (route d’Espagne), sans parking important ni artères spacieuses, et tout proche d’un hypermarché.. ?
On pensait au départ à Château Roussillon, près du musée fantomatique qui recèle les vertiges de l’origine de Perpignan, mais là aussi, lieu historique, d’explorations archéologiques, quartier résidentiel et bourgeois, situé lui aussi près d’un hypermarché et d’une route de Canet étroite et dangereuse.. !!!
IL FAUDRA RECHERCHER AILLEURS, PLUS LOIN du centre et ne pas mettre panes et circences au cœur d’un espace patrimonial… Il faut des accès faciles, de l’espace, de l’espace !
De même pour la création d’une « Casa Païral », sorte de musée du patrimoine et des traditions du pays catalan, il faut soit acheter une belle demeure centrale avec la proximité d’un grand parcage, soit créer de toute pièce un musée à l’extérieur de la ville, près d’une sortie d’autoroute, par exemple…
JPB (28 avril 2022)
Un parc à thèmes au Serrat ..?
Ce que l'on nomme Serrat d'En Vaquer, à Perpignan, est un secteur géographique bien délimité au Sud de la ville qui se compose de la plus haute colline de la plaine du Roussillon. De nos jours l'hypermarché Auchan s'est construit à ses pieds. Le lieu est connu pour deux raisons bien distinctes : C'est un site paléontologique d'envergure international et un fort du XIXe siècle. L'un est d'ailleurs lié à l'autre puisque c'est en construisant le fort que le site archéologique a été découvert.
Pour y aller, soit vous vous garer sur le parking d'Auchan et vous monter à pieds la colline (Le départ est marqué par de gros amas de pierres sous des grillages), soit vous arrivez en voiture par l'arrière du Serrat, par la route normale. Vous arrivez alors par l'entrée du fort, vous pouvez vous garer le long de la route sans danger.
Un Serrat, c'est une colline allongée, le Serrat en question se voit bien de loin, c'est la colline nue qui sépare la grande surface Auchan du reste de la ville. L'expression d'En Vaquer signifie "de Mr Vaquer", en retrouve cette appellation fréquemment par ici. (La porte d'En Vestit, au centre ville, par exemple).
En arrivant sur place ce qui marque surtout c'est la vue. Elle est à 360° sur toute la ville de Perpignan, mais aussi sur la plaine du Roussillon (Au Sud), sur la Salanque (Au Nord), sur le Canigou (à l'Est) et jusqu'à la mer (à l'Ouest).
Ensuite vous pouvez être surpris par la présence de moutons : C'est en effet un site de pacage, l'été ! C'est assez curieux car on est quand même dans l'agglomération.
Le Serrat d'En Vaquer, site archéologique
C'est donc à la fin du XIXe siècle que ce site a été découvert. Il a pour caractéristique d'abriter de nombreux fossiles de l'ère du Pliocène (-4,5 à -3,5 millions d'années). Parmi les principaux, citons le singe, l'ours, le tigre à dents de sabre, le petit cheval, le lynx, le rhinocéros, l'éléphant à défense droite, etc. Mais la principale pièce archéologique est la tortue tropicale "Testudo Perpiniana", qui mesure 1,20 m de long et représente donc à ce titre la plus grande tortue n'ayant jamais existée sur Terre. Elle est actuellement exposée à la galerie de l'évolution, à Paris. Le Muséum d'histoire naturelle de Perpignan en possède un moulage.
Le Serrat d'En Vaquer, fort du XIXe siècle
Construit en 1885 dans le but de protéger la ville de Perpignan des troupes espagnoles, le fort du Serrat d'En Vaquer s'étend sur une superficie de 4 hectares. Il a un but purement défensif et en tant que tel a été construit principalement à titre de fort d'artillerie. Il est composé de 5 bastions enterrés tournés vers le Sud et d'un casernement tourné vers le Nord, ce qui est typique des fortifications "Seré de Rivière". Il n'a pas l'allure classique des forts du XIXe siècle puisque la totalité des bâtiments sont enterrés, formant des petites montagnes sur la colline pour un observateur venu du Sud. Seule la cheminée qui dépasse des bastions trahissent une présence humaine.
Le fort n'a jamais connu d'épisodes belliqueux, il a été déclassé suite à l'évolution de l'armement au XXe siècle et a été utilisé comme poudrière avant d'être définitivement racheté par la ville de Perpignan qui l'a transformé en parc public. De nos jours il est très agréable, surtout quand il faut beau. Il y a quelques tables de pique-niques et les enfants prendront un grand plaisir à se chercher dans cette zone labyrinthique sans réel danger.
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Perpignan : Le Serrat d'en Vaquer pour un parc à thème catalan
Louis Aliot s’est rendu (août 2021) à Tolède, au Puy du Fou espagnol. L'occasion pour le maire de Perpignan de plancher sur son projet de parc à thème historique à Perpignan. Un site est privilégié : le Serrat d'en Vaquer. Reste à convaincre des investisseurs privés.
"Ne l'appelez surtout pas Puy du Fou catalan". Louis Aliot a retenu la leçon. La marque Puy du Fou est jalousement protégée par Philippe de Villiers, son créateur, et ses équipes. Impossible de surfer sur l'immense réussite touristique et économique du parc à thème du pays des Chouans, le nom et la recette ne se partagent pas comme ça. Pensé dès 1978 par celui qui est alors sous-préfet de Vendée, Le Puy du Fou accueille plus de 2 millions de touristes par an et débute une expansion internationale.
Première étape Tolède, à une centaine de kilomètres de Madrid. En mars 2021, le Puy du Fou espagnol ouvrait sur une trentaine d'hectares pour un investissement de 183 millions d'euros. L'enveloppe finale est estimée à 242 millions à l'horizon 2028. L'histoire et le roman national espagnol y sont déclinés à la sauce Puy du Fou, du Calife de Cordoue, à la guerre d'Espagne, en passant par le Cid, les caravelles de Christophe Colomb et bien d'autres.
Louis Aliot découvrait ce Puy du Fou à l'espagnole ce vendredi 20 août. "En touriste", précise-t-il. Mais en touriste attentif. Le maire RN de Perpignan a fait de l'installation d'un parc à thème historique un de ses grands projets de campagne. "Ce parc à Tolède est une vraie réussite. Il est sorti assez rapidement de terre, trouve déjà son public et propose des spectacles de grande qualité. Il dynamise l'offre touristique du secteur et l'emploi. Cette visite m'a conforté dans mon ambition pour Perpignan".
S'il n'avance pas encore de calendrier précis - "ce peut être calé avant la fin du mandat (2026)" - Louis Aliot assure déjà plancher sur un comité de pilotage en charge de la thématique. "L'histoire de la Catalogne et du Roussillon, des Romains à Ruscino, à la Retirada, à l'arrivée des Harkis et Pieds-noirs, en passant par les Rois de Majorque, l'histoire du drapeau catalan, le Traité des Pyrénées et d'autres moments de l'histoire de ce territoire. Mais aussi sa culture, ses produits, son agriculture, sa viticulture... Il y a un fort potentiel d'associations locales - les costumes catalans, le grenat, les trobadas médiévales, des coblas, les centres hippiques et d'autres - que nous voulons associer. Un parc de ce type peut aussi enrichir l'offre hôtelière de la ville".
Un site se dessine dans son esprit : le Serrat d'en Vaquer. "Ce serait idéal, près de la sortie autoroute Perpignan sud. Perpignan est au cœur d'un triangle Barcelone-Marseille-Toulouse où aucun projet de ce type n'existe. C'est plus d'une dizaine de millions de visiteurs potentiels. Avec par rapport à la Catalogne sud, une histoire souvent commune. C'est un vrai atout", milite le maire.
Reste le nerf de la guerre : le financement. Première certitude, la société Grand Parc du Puy du Fou, désormais dirigée par Nicolas de Villiers, ne veut pas investir sur un autre site français. Même si la mère de Philippe de Villiers a des attaches catalanes, elle mise, pour le moment, uniquement sur une expansion à l'international. "Ni la Ville ni aucune collectivité locale n'a les moyens de porter un tel projet financièrement. Il faut séduire des investisseurs privés", prévient Louis Aliot … © L’Indépendant Publié le 24/08/2021
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Dans un livre paru le 24 mars, “Le Puy du Faux”, quatre historiens documentent les petits arrangements du parc d’attractions vendéen avec l’Histoire au profit d’un discours réactionnaire repris par l’extrême droite. Laquelle réagit avec une violence révélatrice.
« L’histoire n’attend que vous », clame le slogan du Puy du Fou. Oui, mais quelle histoire ? Des chercheurs (Michel Vovelle, Jean-Clément Martin…) avaient déjà critiqué son traitement de la Révolution française et sa mise en avant d’un prétendu « génocide vendéen ». Cette fois, les presque deux millénaires évoqués dans le parc d’attractions sont passés au crible par une antiquisante (Pauline Ducret), un médiéviste (Florian Besson), un moderniste (Guillaume Lancereau) et une contemporanéiste (Mathilde Larrère). Ils ont non seulement vu les représentations mais aussi fréquenté les restaurants, scruté les livres et les objets vendus dans les boutiques, lu les « livrets pédagogiques » et l’autobiographie de Philippe de Villiers, créateur du parc et auteur de tous les spectacles. L’enjeu est de taille : le Puy du Fou accueille plus de deux millions de visiteurs par an et s’adresse explicitement aux scolaires.
Une France éternellement catholique et royaliste
« Des étoiles plein les yeux et le cerveau qui bugue », résument les auteurs. Éblouis par des spectacles grandioses, ils n’en relèvent pas moins quantité d’erreurs, d’anachronismes, d’approximations, de contre-vérités. Mais le véritable problème réside dans l’idéologie sous-jacente qui irrigue tous les siècles traversés. Le passé est fantasmé comme « une période plus simple et plus vraie », note Florian Besson, baigné d’« un nationalisme qui chante la grandeur de la France ». Une France éternelle jamais plus belle que dans le catholicisme et la royauté. Bref, explique Mathilde Larrère, le Puy du Fou délivre « un discours anti-universaliste, antirépublicain, anti-égalitaire, xénophobe, qui masque les dominations de classe et de genre ».
Les auteurs violemment attaqués
« Propagande woke », « gauchistes », « fils de p… marxiste », « extrémistes »… Depuis la parution du livre, les quatre historiens sont sur les réseaux sociaux accablés d’insultes, voire de menaces de mort (on promet le « bûcher » aux autrices et le « pal » aux auteurs). Sur RMC, Les grandes gueules les situent dans « la mouvance de la “cancel culture” ». Les médias d’extrême droite s’en mêlent, CNews en tête. Mathieu Bock-Côté, le remplaçant d’Éric Zemmour, dénonce « un livre d’une médiocrité épouvantable »commis par « des commissaires politiques qui se font passer pour des historiens » et emploient « les poncifs habituels du politiquement correct » comme la « théorie du genre ». L’éditrice Hélène de Virieu se dit « sidérée par la violence des attaques », d’autant plus qu’elles relèvent du procès d’intention et ne reposent sur aucune remise en cause de la solidité des arguments développés par les chercheurs.
Cette (fausse) polémique illustre en tout cas combien il est dérangeant – et vital – de réfuter le roman national promu par l’extrême droite.
Le Puy du Faux. Enquête sur un parc qui déforme l’histoire, éd. Les Arènes, 208 p., 18 €.
Samuel Gontier, le 06/04/22