Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Plus d'écho pour ce quotidien annoncé en 2013 et lancé en février 14 par Pierre Ginabat, ancien directeur administratif et financier du quotidien L'Indépendant. Vendu à 50 centimes, mais très mal diffusé (sur Perpignan, un peu sur la côte, pas dans les hauts cantons), ce nouveau quotidien axé sur l'économie, désirant montrer le positif des entreprises, le dynamisme des entrepreneurs, n'a jamais su s'imposer, n'a jamais trouvé son lectorat, les ventes plafonnant à 300 exemplaires environ sur Perpignan.
Pourtant, ce journal de 25 pages était aidé par le patronat (J.Font), était imprimé en Catalogne du sud, était écrit par 8 jeunes journalistes dynamiques : des emplois aidés, mais ces jeunes sont renvoyés au chômage sans traitement plein ni indemnités de déplacements...
L'échec était attendu : on ne fonde pas un journal avec un esprit de vengeance : P. Ginabat avait quitté L'Indép à l'arrivée de P. Campa, l'actuel directeur. Avec ses indemnités et l'argent de son épouse, il s'était lancé dans l'aventure installant son siège au Chemin de la Fauceille, mais on ne rivalise pas ainsi avec un journal implanté depuis des siècles, bénéficiant d'un carnet d'adresses pour la pub et d'un riche réseau de correspondants.
On ne créé pas un journal avec un chemin de fer si flou, oubliant la vie des villages, la vie culturelle, insistant sur l'économie tout en désirant s'intéresser à tout : les lacunes, les oublis étaient patents !
On ne part pas seul, accompagné par quelques journalistes qui ne sont pas originaires du département et ne connaissent pas l'état d'esprit local.
Ce quotidien vite lu devait s'intéresser à "ce qui marche", or lui-même ne marchait pas, ne vendant qu'à 500 exemplaires alors que sa viabilité était fixée à 10.000 exemplaires quotidiens.
Ce quotidien était un projet à haut risque; il aurait pu se transformer en hebdo, même si le créneau est occupé par "La Semaine du Roussillon" (et le projet de La Gazette a capoté…), mais son image est désormais ternie.
Quand j'avais rencontré P. Ginabat pour lui proposer mes services (publier des articles sur la culture, de façon bénévole), il avait avancé un oui timide, puis hésité sans cesse, et finalement ne me rappelant jamais comme il l'avait promis…
Il avait publié mon texte sur le "projet culturel des candidats aux municipales de Perpignan", mais sans mon nom et en transformant la dernière phrase…Lui faisant remarquer ce tripatouillage, M. Ginabat a fait l'innocent…. Il faisait comme on fait dans notre quotidien local catalan et républicain… Il avait de mauvaises habitudes…On ne se change pas…
"L'Echo", avec de telles bases, ne pouvait qu'échouer…
Dommage : il est toujours dangereux de voir un media disparaître; il est surtout dangereux de laisser le monopole quotidien à un journal dont les paniques sont souvent contestables (recours au fait divers…), mais qui, aiguillonné un temps par son modeste concurrent, a fait de réels efforts pour informer...
J.P.Bonnel