Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
On a retrouvé La valise mexicaine de Capa, avec des photos de la guerre d'Espagne, de la Retirada, des camps d'Argelès… On n'a jamais retrouvé la mallette noire de W. Benjamin, examinée par l'administration de Port-Bou, déposée ensuite au tribunal de Figueres et détruite par une inondation des caves de ce bâtiment...
On n'a jamais retrouvé la valise de Machado, perdue ou volée avec des manuscrits dans un compartiment de Cerbère, où le poète passa la nuit avant d'être accueilli à Collioure...
Milliers de livres et de valises de l'exil…
Dan un autre domaine, on a retrouvé chez Suzanne Chanatl, sa biographe, les lettres de J.Clotis adressées à Malraux…(Voir 30 balades culturelles en Catalogne, JPBonnel - Presses du Languedoc)...
Voici ci-dessous le travail de Catherine Ricoul sur ce thème...
La valise-livre de l'exil - Das Kofferbuch des Exils
Il y a des valises pas comme les autres… La valise livre de l'exil est une valise qui s'ouvre, non pas sur des vêtements bien pliés, mais sur des pages racontant une histoire universelle : l'exil
Les premières pages pour rentrer dans l'histoire…
Il s’agit d’un livre objet (45 cm x 55 cm), qui ressemble à une ancienne valise en cuir et se compose de neuf grandes double-pages cartonnées. La valise-livre ouverte fait 1m X 55 cm.
Marseille, la ville et son port…
Ce livre-valise, où se mêle cartes, plans, textes, collages, courriers, est inspiré :
· d’une part par l’histoire d’artistes allemands, français et étrangers réfugiés à Marseille pour fuir le nazisme et attendre un visa, s’embarquer sur un bateau qui les mettrait à l’abri et en particulier par le roman d'Anna Seghers, "Transit", à qui cette valise est dédiée…
· et d’autre part, par Marseille elle-même, ville d’arrivée et de départ, ville de transit, ville d’échouage ou d’ancrage où le monde entier, depuis que Marseille existe, se mêle, se croise, attend et espère…
Obtenir un visa, prendre un bateau, rejoindre l'autre côté de la mer…
Sur chaque page, des collages, des plans de la ville, des cartes marines, plans de bateaux, listes de passagers, de mots en français, allemands ou anglais, des lettres à ouvrir… dessinent les contours de l’exil et du transit, ses étapes et ses conséquences : Partir ou rester, chercher un toit, obtenir des papiers, une place sur un bateau…
Dans les méandres de l'esprit…
C’est un livre à manipuler, à toucher, à la façon des pop-up, un livre à voir, à regarder, une façon d’aborder la question de l’exil par son côté « sensible ».
Une chambre d'hôtel, un abri provisoire…
A chaque page correspond une thématique précise : l'arrivée dans la ville, la recherche d'une place sur un bateau, l'embarquement, l'indécision, les questionnements, la survie dans les petits hôtels et bien sûr la relation avec la situation actuelle où dans un processus inversé, des immigrants cherchent à atteindre la ville pour essayer de survivre et d'échapper à une situation sans issue dans leur propre pays.
Faire des plans pour s'embarquer encore…
Lors d’actions de rues menées dans le cadre d’un projet sur l’exil, cette valise a été montrée dans les rues de Belsunce, puis a été exposée à Hambourg et à trois reprises à Berlin, notamment à l'office franco-allemand de la jeunesse et à la galerie Bauchhund.
Et aujourd'hui, toujours les mêmes rêves…
Voir ici, l'article lié à la thématique de l'exil : Marseille : exil en vue
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