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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

CORRID'ART ??? - Point de vue (inédit) de Guy Jacquet, acteur, auteur, animateur du Théâtre de la Rencontre, Perpignan

Guy Jacquet
Guy Jacquet

Je remercie ici chaleureusement Guy Jacquet pour m'avoir adressé ce beau texte plein d'humour et de poésie.

Le blogabonnel publiera d'autres points de vue de ce formidable acteur-créateur, et d'autres amis : Jacques Gautrand, Jean Iglésis, familiers de ces pages, et de bien d'autres : la parole est à vous, lecteurs sympathisants ou pas ...

Sauf les petits frustrés anonymes, qui, à l'occasion d'un article, sur le récent texte : "JMPujol, le disparu de Perpignan", écrivent un commentaire méchant mais peu courageux… Je préfère l'opinion colérique de Michel Pinell qui, lui, au moins, signe son morceau d'humeur…

Je dois dire que ma polémique avec le maire de Perpignan a battu tous les records d'audience depuis la création de ce nouveau blog : plusieurs milliers de visiteurs uniques ! Il est vrai que le texte a été relayé par twitter, facebook, linkedin, google et le sympathique "Archipel contre-attaque" de Nicolas Caudeville; merci à lui !

Dans les jours qui viennent, la parole au maire de Perpignan : "La vérité de J.Marc PUJOL."

 

 

    CORRID'ART ???

 

 

ET ALLEZ DONC, ÇA RECOMMENCE !!!!

 

 

Au motif que je n’aime pas la corrida et milite contre, le sémillant directeur des arènes de Nîmes m'avait traité il y a quelques années dans un débat sur Radio France, de ''pédé végétarien'' (sic) 

Je lui avait simplement dit que ma libido n'était qu'à moi, et qu'en outre,  ce n'était pas avec sa petite banderille, qu'il risquait de m'encornuculer ! Tout le monde était plié(en direct!),,, sauf lui ! Et, aujourd'hui, voilà qu'à l'orée des ultimes tueries de l'année, ''on'' vient m'insulter (anonymement) sur mon portable.

Alors que répondre ? Simplement, et encore , ceci : 

 

L’idée même que l’on puisse insérer la corrida dans les pages artistiques des journaux, me fait gonfler la muleta ! 

Les défenseurs des jeux du cirque sanguinolents m’agonissent d’injures sous les talanquères de leur ‘’culture’’, de la trâââdition, du mystèèèère de cette mort ensoleillée et patati et patalére... Basta ! 

 

 

J’ai toujours préféré les artistes aux cultureux, surtout face à ceux qui disent qu’on ne choisi pas sa culture ! FAUX ! On peut choisir. Et tous les jours. 

Pas simple, mais possible ! 

Quand à savoir ce qui est culturel, j’espère en m’exprimant contre cette barbarie, ne pas être assimilé 

à un taliban. Ou alors, il ne me reste 

plus que Kho lanta pour voisiner avec les abrutis ! 

 

La corrida est donc ‘’Culturelle’’...Aïe, Madre ! 

Rappelons d’abord, que la mise  à mort ne date 

que de la 2ième moitié du 19ième siècle et que 

nous devons à l’Espagne bien d’autres splendeurs 

et d’artistes précieux et universels. 

De fait on confond toujours 

‘’action artistique’’ et traditions dites''culturelles’’. 

La Tradition est (le plus souvent) enfermée dans la gélatine du passé. Dans l’immobilisme. 

Elle est donc le CONTRAIRE d’un acte artistique, même ancien. 

De fait El Cordobez n’est pas Albéniz, Dominguin n’est ni Vélasquez, ni Almodovar, et Nimeno 

ne sera jamais Semprun ou Paco de Lucia. 

 

CULTURE N’EST PAS ART !! 

Bref, je refuse l’assimilation entre l’Art et les liturgies folkloriques qui exaltent les appétits de sang (pour le seul plaisir d’une minorité, rappelons-le également). 

D’ailleurs, ce qui bâti une tradition (voire une culture) n’est pas toujours acceptable ou susceptible d'être cautionné intégralement. 

Que penser des sacrifices humains(cultuels) Grecs, Aztèques ou incas ? 

Que penser, aujourd’hui, des excisions, infibulations, lapidations ? Que vous raconte un cheval dont la tête explose contre la cathédrale de Sienne, lors de la course du Pallo, où les animaux sont poussés dans les retranchements sauvages ? Et tuer des dauphins globicéphales à coups de poignards sur les plages des Îles Féroé, ça vous fait vibrer le palpitant ? 

Voilà autant d’actes ‘’culturels’’ contemporains, parfois en pays civilisés, où l’humain n’est jamais à l’honneur, ni élevé. 

Il n’y a dans ces relents mortifères qu’une jouissance douteuse sur des victimes dont la  douleur et la mort sont mis en scène. 

On décore leur douleur de musiques et de folklores ambigus, au prétexte d’un acte ancestral partagé par une foule assemblée. 

Foule, trompettes, cris, flammes et sang... ça ne vous rappelle rien ? 

 

L’effrayant avec certaines ‘’traditions qui se perdent dans la nuit des temps’’, 

ce n’est pas le temps, mais la nuit ! 

On nous sert sans arrêt l’argument que 

sans la corrida, les taureaux de combat 

auraient disparus. 

ET ALORS ? Ils demeureraient ces somptueuses créatures herbivores et paisibles, 

(sauf si un con leur tire la queue...faut pas exagérer, quand même !). 

S’ils sont élevés dans l’optique de l’arène, 

c’est qu’on a préservé l’espèce au seul profit

d’un Jeu de chair déchirée et de viande éclatée. 

Piètre menu, que cette danse de fin d’après midi entre un poupon Barbie habillé en sardine et la sombre masse de muscles, qui ne demandait qu’à brouter son champs, 

alors qu’on vient de lui innerver le bout des cornes pour les rendre plus douloureuses au passage de la cape.  Imposture !  

Saleté qui fait spectacle mortel de la douleur ! 

Le rugbyman moderne sait qu’il va morfler durant 80 minutes, et même bourré de créatine, il n’est jamais là ’'à l’insu de son plein gré..’’. 

La boxe, soit disant ‘’noble art’’, (attendez, je rigole et je reviens !), oppose deux pauvres gantés, presque toujours d’origine défavorisée, qui se foutent sur la gueule  jusqu’à perdre les yeux, et même la vie. Et, certes, manipulés par les magouilles d’une mafia qui les abandonnera comme des kleenex, ils ont acceptés d’être sur le ring. Tout au moins sont –ils convaincus d’être à leur vraie place.  

 

 

Le taureau, lui, ne choisit pas l’arène !  Et on n’a jamais entendu l’un d’entre eux dire en conférence de presse : ’’Wouais, super, 

je suis au top là...je me sens bien dans mes sabots et la temporada de Séville devrait me valoir les roubignolles et la queue ,,,’’ (du matador, of course) 

 

Dites, pour la corrida, une idée, comme ça 

si on laissait les 2 protagonistes SEULS 

dans l’arène, sans picadors ni banderilles... Mhhhm !!! 

Qui gagnerait, d’après vous, après 2 ou trois 3 de course ?

 

Alors, hé, si la corrida est si importante que ça,

pour la poignée de primitifs assoiffés de leur pinte d’hémoglobine estivale et dont l’aficion crée l’orgasme, qu’on 

la mette dans la rubrique ‘’Passe, Broche et Tradicon’’ 

ou dans  ‘‘Acupuncture et Travaux d’Aiguilles’’,  je m’en bats le paso-doble ! 

 

MAIS 

si ce show d'équarrissage ne voisinait plus dans les pages artistiques avec danse, cinéma, musique, théâtre etc... les empêcheurs de tuer en rond, comme moi, seraient plus exaltés qu’un aficionado à l’heure de la mort. 

Et, un jour, quand les arènes seront devenues des espaces libérés de sauvagerie, (comme celles de Lutèce), les enfants joueront à Zorro, avec des épées de bois sur le sable lavé  du sang séché. 

 

Lequel ne gardera même pas la mémoire des saloperies que l’homme y a fait subir et le nom des toreros aux allures de merlan. 

Je tiens le pari que ça arrivera ! 

 

Avec mon amitié bovine et cordiale, 

 

Guy Jacquet

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