Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Cycle de conférences présenté du 20 au 26 octobre 2014, par Eugène Kouchkine Kouchkine à l’occasion du centenaire de la naissance d’Albert Camus.
Eugène Kouchkine est maître de conférences en littérature française et comparée à l’Université de Picardie Jules Verne. Il a soutenu une thèse de doctorat intitulée : Les œuvres de jeunesse d’Albert Camus (l’évolution de l’existentialisme littéraire en France).
En 1982, il publie sa monographie : Le premier Camus. Il a participé à la nouvelle édition des Œuvres complètes de Camus (Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade), a contribué au Dictionnaire Camus (2009) et au Dictionnaire Malraux, en 2011. Il est actuellement membre du Centre d’Études du Roman et du Romanesque à l’Université de Picardie, ainsi que du Conseil administratif de la Société des Études Camusiennes (S.E.C) et des Amitiés Internationales André Malraux (AIAM).
* Mercredi 22 octobre: à Elne, salle des Amis d’Illibéris (cour de l’évéché), 18h30.
« Les relations Camus/Malraux »: deux écrivains face à l’Histoire
Contact: TRABY Odette traby.odette@orange.fr
* Jeudi 23 octobre à 18 h: au centre culturel de Collioure
« Camus, un artiste dans le siècle » (et évocation de ses romans)
Contact: l’adjointe à la culture: denise.snodgrass@collioure.net – 04 68 82 05 66.
* Vendredi 24 octobre à 18 h 30: Vernet-les-Bains, salle d’expo de l’office de tourisme
Thème: « Le dernier voyage de Malraux à Moscou à Vernet ».
(sur l’anecdote: Malraux à Vernet écrivant quelques chapitres de L’Espoir )
Contact: Monsieur Jean-François Gatte
Adjoint à la Culture
Mairie / Place de l’Entente Cordiale
66820 Vernet Les Bains
06 84 55 46 73 - 04.68.05.76.62.
* Samedi 25 octobre à 16 h: à la médiathèque de Saint-Cyprien
Thème: Malraux et L’Espagne – L’Espoir – Sierra de Teruel
Contact: Dolores Martinez-Surinyach
Responsable de la Médiathèque de la Ville de Saint Cyprien (66750) – 0468373271 – dmartinez@mairie-saint-cyprien.com
Camus est-il un philosophe..?
Hier soir, au palais des Congrès, Eugène Kouckine a prononcé une conférence de haut vol, et pas seulement parce que nous, les quelque cent personnes charmées, étions au dernier étage du vaste paquebot de la culture amarré sur les allées Maillol…
Camus a toujours été méfiant à l'égard de la philosophie : il ne s'est jamais considéré comme un philosophe et disait : "On ne pense que par images."
Il craignait les abstractions, il aimait à dire : "Je suis un artiste, pas un philosophe."
Camus se méfiait de la philo, à cause de sa proximité avec l'idéologie...
Ses essais s'organisent autour de trois cycles :
1. celui de l'absurde, avec Caligula, L'Etranger et le Mythe de Sisyphe.
2. autour de la révolte, aspect positif de la vie : La Peste, L'Etat de Siège, Les Justes et L'Homme révolté.
3. autour de l'amour , avec le mythe de Némésis : il est centré sur la mesure te l'amour (Le Premier Homme).
Camus aime et pratique l'aphorisme : "Je n'ai pas appris la liberté dans Marx."
Il démontre une bonne connaissance de Plotin et de Saint-Augustin; il éprouve une grande admiration pour la Grèce antique : "Je me sens un coeur grec."
Quant à la métaphysique, il refuse toute idée d'immortalité.
En 1941, il achève Le mythe de Sisyphe, publié en 42; pour lui, l'absurde, c'est le divorce entre l'Homme et sa vie; ce destin dépend autant de l'Homme que du monde. Il écrit : "Vivre, c'est faire vivre l'absurde." Donc, une seule solution : la révolte.
Pour son Sisyphe, il n'y a pas de destin qui ne se surmonte par ce mépris.
Oedipe obéit à son destin sans le savoir; une fois conscient, il devient tragique.
Face à la conscience de la tragédie du destin, il s'agit de se révolter. Qu'est-ce que cet Homme révolté ? C'est celui qui dit non, étymologiquement "celui qui fait volte-face". C'est l'esclave qui préfère mourir debout; c'est l'Homme qui se dépasse.
Pour être, l'Homme doit se révolter : "Je me révolte, donc je suis"; mais quand la révolte devient collective : "JE me RÉVOLTE, DONC NOUS SOMMES !"