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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Un projet culturel cohérent, structurant et généreux pour Perpignan (1)

Passerelle de L'Archipel
Passerelle de L'Archipel

(pour la culture et le social, le symbole de la passerelle est intéressant; il ne faut pas, cependant, qu'il soit dispendieux…)

La culture ne devrait pas être uniquement divertissement, savoir, enrichissement personnel; elle doit guider la gestion structurante d'une ville, elle doit être le ciment social d'une agglomération en faisant vivre ensemble les diversités citoyennes.

La culture est un projet collectif, dépassant les clivages idéologiques et communautaires : elle se nomme "culture pour tous". A Perpignan, comme dans la plupart des villes de France, la culture s'adresse, à l'instar du journal "Télérama", aux classes moyennes cultivées, plutôt catholiques et de gauche… Les offres culturelles sont destinées à un public bobo-intello-bourgeois, entre 45 et 75 ans… Ainsi, à Perpignan, le festival "Jazzèbre", celui de musique sacrée, ou les spectacles de L'Archipel, souvent de très grande qualité, sont fréquentés par des gens aisés, cultivés, possédant le temps de sortir, de se montrer et de s'adonner à des passions nobles, mais réservées à une élite.

Bien sûr, la possibilité de s'abonner baisse le prix d'entrée, qui, cependant, demeure inaccessible aux familles nombreuses et aux personnes embourbées dans la crise et la pauvreté galopantes…

Les jeunes, surtout, restent sourds à ces sirènes culturelles; ils ne se déplacent en masse que pour les "Déferlantes" ou le soirées de "Ida i Vuelta", et de l'Arsenal, vraie réussite de la municipalité précédente...

A présent, une révolution culturelle s'impose, une nouvelle culture de qualité pour tous (mise en oeuvre, surtout l'été, par le CG66, avec l'aide de la Région et du Ministère de la culture, il faut le dire) est à instaurer ! Sans avoir recours à un budget énorme -déjà bien entamé par la dette, le fonctionnement de l'Archipel, les travaux du Conservatoire, de la Passerelle, des divers ronds-points en érection ou pas, et autres bagatelles - il devrait être possible d'agir partout dans la ville et dans ses quartiers.

Pour cela, si on veut l'aide des citoyens, des bénévoles d'associations, de créateurs et d'animateurs en tous genres, il faut changer l'état d'esprit : comme en économie, il s'agit d'instaurer la confiance, d'expliquer la cohérence du projet, d'impliquer les acteurs culturels et les oppositions diverses; s'ouvrir au pluralisme, ne pas donner l'impression désastreuse que la municipalité est dirigée par un clan, par des élus qui défendent d'abord des intérêts privés ! (conférences de presse, commissions citoyennes avec les élus, visites sur le terrain, rencontres avec les acteurs culturels, les gens du spectacle vivant...

La culture, comme le sport, est une affaire d'équipe : gloriole et argent (même s'il en faut : ayons recours au privé pour financer de grandes expositions) ne doivent pas être les motivations premières…

Comment agir de façon concrète et diffuser une culture populaire susceptible de structurer les réseaux urbains et d'assurer cohésion sociale et continuité démocratique dans les quartiers les moins favorisés..?

En effet, il semble que la préoccupation principale de l'équipe en place soit d'animer -avec un vernis culturel- le centre-ville, pour réanimer le commerce, alors que la consommation a lieu à la périphérie…Entre ces deux espaces, une sorte de ville dortoir, un no man's land et, hélas, parfois, des espaces de non-droits, où règne pauvreté et trafics, mais pas la culture ni le divertissement…

Pour créer des points d'ancrages culturels (au sens large) dans les quartiers, ces entre-deux insaisissables de la ville, le patrimoine est vaste et des locaux peuvent être dégagés pour des maisons de la culture, maison des jeunes, maison des artistes, maison d'écrivains, de musiciens (la mairie fournissant du matériel et un encadrement technique et pédagogique, en ayant recours à des éducateurs, tout cela en agissant avec toutes les autorités en place: éducation nationale, conseillers généraux…)…*

pour être accueillis dans les quartiers, la culture a, en outre, besoin de sécurité (affirmer la présence de la police et avoir le courage d'arrêter les trafics visibles au grand jour) et de propreté : je passais hier par le rue Petite la Réal et par les Esplanades : une armée d'employés municipaux rendaient enfin un visage propre à ce quartier lavé à grandes eaux !

Afin de réduire les ghettos sociaux et culturels, le métissage doit être systématique pourquoi ne pas solliciter une cobla catalane place Cassanyes, un groupe gitan place de la Loge, un orchestre latino au Vernet, un chanteur portugais au Moulin à Vent ou un ensemble maghrébin place de la République..? Que les citoyens si divers se rencontrent et rencontrent la culture (chants, danses, traditions, contes…) de l'autre ! Que les jeunes, poètes ou musiciens, français, catalans ou d'ascendance orientale, échangent leurs valeurs et leurs inspirations sur toutes les places, dans tous les lieux populaires de la ville ! (horaires et emplacement bien limités).

Que des artistes puissent installer, peindre, pratiquer dans la rue et montrer leur travail en cours…le dimanche et le lundi, surtout, jours de ville morte…

Mille expérimentations sont à lancer : montrer la culture partout chaque jour ! Ne plus suivre les rites des vernissages, cocktails et expositions dispendieuses, auxquelles n'assiste que l'éternel cercle d'initiés : musées, galeries sont à repenser pour y faire entrer la majorité de la population (campagne dans les médias, les écoles, auprès des parents, gratuité totale pour une famille complète, pour un groupe d'étudiants…)

(à suivre)

* je ne redis pas ici les nombreuses propositions lancées lors de la campagne des élections municipales (voir le blogabonnel des mois de janvier à avril 2014…)

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