Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
***Musée MUSIC de Céret - Rencontre avec Paul Macé et Guillaume Lagnel
Son inauguration a eu lieu en mai 2013 (voir ce blog), en présence du Président du Sénat
Paul Macé, le directeur du musée, nous ramène aux origines du projet la structure, le CIMP (**), a collecté des instruments depuis 20 ans : la base était composée d'instruments catalans, dont quelques pièces exceptionnelles, un saxo…et douze mille partitions…Il s'agit de montrer tout le contexte d'une culture dans un espace transfrontalier.
Ce sont Henri Francès et Vidalou qui ont commencé à gérer. P. Macé est en place depuis onze ans; il a eu l'excellente idée d'accueillir la collection -coeur de l'ensemble muséal- d'une famille juive originaire de Zurich, ayant quitté l'Autriche en 1937, et une destinée incroyable… En 2011/12 apparaît la notion d'espace muséographique.
Et les donateurs sont nombreux : P. Macé explique les conditions de la donation; la transmission s'opère par le sensible et le spectacle vivant. : il ne faut surtout pas que ce soit un musée de l'exclusion; un musée pour tous car les gens ne sont que rarement initiés à la culture musicale, ou autre…
Il s'agit d'atteindre des populations lointaines par le sens : on a travaillé l'odorat avec le musée de Grasse, explique le directeur, tout en jouant du paradoxe : "Ce n'est pas un musée de musique !"
Car la musicologie est discrète; les légendes ne sont pas techniques mais utopiques… Le spirituel est privilégié : les entrées dans les salles, les continents, les peuples, se font grâce aux mythologies !
Le musée, ancien hôpital, flanqué d'un petit théâtre à l'extérieur et d'une salle de danse au-dessus des salles d'exposition, présente 380 instruments, sélectionnés parmi plus de 4000… On ne peut pas tout montrer : les locaux sont exigus…
L'essentiel est la philosophie du projet : allier le comité scientifique et les émotions du collectionneur.
Déambulation lente dans le clair-obscur d'un labyrinthe décoré, scénographie par Guillaume Lagnel : les cartels, souvent dans le noir sont à éclairer avec de petites lampes… La marche des yeux émerveillés commence :
Dans l'antichambre, on "suggère des territoires car chaque peuple vit la Terre à sa manière." la parole de Paul Macé a le don des formules poétiques… Son commentaire nous charme et nous conduit jusqu'à la deuxième salle consacrée à la Catalogne…La halte est longue et l'analyse est inutile : à chacun de venir ici, lire, voir et réfléchir !
Puis c'est à l'étage, le couloir où est mis en évidence l'Aulos, cette flûte à double tube inventée par Athéna pour imiter le chant funèbre de Méduse…
Voici ensuite le secret des anches : le musée de Céret est le seul, en Occident, à avoir acquis les anches des instruments : elles sont trop périssables !
La nuit du musée mène à la lumière des Méditerranées : peuples nomades, le berceau de l'Orient, les peuples de la mer, la salle baptisée "désert et oasis", et les routes de la soie…
On s'arrêterait bien pour bivouaquer ici, on partagerait bien le thé, mais le risque est d'embouteiller les lieux : la visite se fait au compte-goutte, quand on voudrait s'allonger sous la tente de la salle plongée dans la pénombre des civilisations et de cette paix virtuelle représentée par les créations instrumentales…
On sort, on reviendra, on marchera sentiment dans la patience de l'Histoire de la musique…
P. Macé revient sur la structure associative gérée sous convention Etat-Région, commune et communauté de communes. Elle a vocation à
préserver le patrimoine,
à prodiguer des conseils auprès des collectivités et des artistes...
à lancer des actions, comme la "Festa del Joglar", dont c'est la 14° diction à Céret, et un festival de "Trobades" en novembre et décembre. : dans la salle de l'Union rénovée, des instrumentistes, danseurs, tous travaillent sur la musique de tradition orale, populaire et sacrée…
Jean-Pierre BONNEL
- du 21 au 29 novembre, le musée, en partenariat avec le Conseil général 66, a proposé un voyage à travers diverses esthétiques musicales.
Contact : 0468082930 - www.culture66.fr
***Créer un "athanor" par Joseph VIDALOU
Écrire sur les origines du CIMP revient à rendre hommage à Roger Raynal, tant la personnalité de cette « figure », bien de chez nous, pesa sur toutes les grandes décisions liées de près ou de loin au monde sardaniste durant deux décennies.
Issu du foment de la sardane de Céret, sa préoccupation première, fut, avec son compère Joseph Burch, lui-même ancien président de cette association, de coordonner les actions des quatre organismes existant alors (à Céret, Argelés, Banyuls sur Mer, Perpignan) au sein de la Fédération Sardaniste du Roussillon (FSR), pour défendre et diffuser plus efficacement notre danse nationale. De quatre au départ, le nombre d’entités adhérentes décupla rapidement pour atteindre aujourd’hui plus de quatre vingts.
Le champ d’action paraissant trop étroit pour ses ambitions prosélytes, Roger Raynal « inventa » l’ IMPEM, autrement dit l’Institut de Musique Populaire et Méditerranéenne qui fonctionna parallèlement à la FSR. Ainsi pouvait-il plus facilement, au sein d’une structure allégée, développer des échanges culturels spécifiques avec nos voisins immédiats, notamment avec les Iles Baléares.
Dès 1987, le CIMP (Centre Internacional de Música Popular) vit le jour pour répondre à une logique plus pragmatique, découlant de l’octroi par la municipalité d’une partie non négligeable de ce magnifique bâtiment. Cet ancien hôpital, baptisé Saint Pierre, du nom du Saint Patron de Céret, est agrémenté d’une « capelleta », dédiée, paradoxalement à Saint Roch. Cette ambiguïté, n’est due, je pense, qu’à la présence dans ces locaux pendant des lustres, du siège de la société de secours mutuels du même nom. Le but premier de ce centre était, dans un premier temps, de collecter le plus grand nombre de partitions de sardanes et de toutes sortes de musiques pour cobla. Je rappellerai, pour mémoire, non sans fierté, que les premières partitions, composant le fonds initial de la collection, proviennent d’un don du foment de la sardane de Céret.
La collection d’instruments anciens (de cobla surtout) était une de nos préoccupations. Le souci de faire vivre ce centre, entrait prioritairement dans nos vues. Des instruments opérationnels furent également destinés aux élèves des écoles de la FSR Avec l’arrivée d’Henri Francès, le CIMP prit de l’ampleur : expositions, stages (en coproduction avec l’ADDM 66 : l’édition du livre sur les goigs fut de l’avis général une belle réussite). Des concerts illuminèrent la Capelleta. Des groupes musicaux virent le jour comme « Els Ministrils del Rosselló » et aujourd’hui le trio CIMPpatic, qui établirent leur résidence dans ses murs.
Notre souhait, celui de l’équipe fondatrice, guidée par le souci constant de la sauvegarde de notre identité à travers notre culture, se traduisait, par la création, à notre sens, à travers le CIMP, d’un « athanor », susceptible de confronter nos connaissances, en la matière, avec celles des pays méditerranéens. Le chemin était tracé .
Avec le talent de l’équipe actuelle, je suis persuadé qu’il deviendra non seulement une voie rapide vers le rapprochement des peuples, mais bien une vraie autoroute qui drainera vers Céret de nombreux généalogistes en quête de leurs racines.
(**) Le CIMP - MúSIC est une structure associative loi 1901, sous convention d'objectifs État / Région / Département / Commune de Céret.
Composition du bureau :
MúSIC . Musée des Intruments, Céret
14, Rue Pierre Rameil - 66400 Céret || Tél : (33)04.68.87.40.40
Infos pratiques || Contact || Plan d'accès || Infobulletin || Partenaires
Horaires d'ouverture
Eté : du 2 mai au 2 novembre 2014, le musée est ouvert tous les jours de 10h30 à 19h.
Hiver : du 3 novembre 2014 au 30 avril 2015, le musée est ouvert de 10h30 à 17h30 les lundi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi.
Fermetures : le mardi et le dimanche, l'hiver. Le 1er mai, le 1er novembre et sur la durée des vacances de fin d'année.
La billetterie est close une demi-heure avant la fermeture du musée.
*** En complément, le point de vue de Jacques Quéralt :
Il y a parfois près de chez nous une merveille que l'on ne connaissait pas et que l'on se doit, une fois que l'on a goûté par chance de cette merveille, de le faire savoir autour de soi, sans la vanité d'un évangéliste attardé. Gens de Reynés, de Saint-Jean Pla de Corts et de Maureillas, gens d'ici et d'ailleurs, par-delà les mers, et les montagnes, peuple de ce joli système solaire, sachez-le, il y a, tout près de chez vous, à Céret pour ne pas vous le cacher plus longtemps, un musée des plus singuliers, d'une richesse étonnante bien plus étonnante que celle d'une musée chasse-pêche-traditions, et d'une beauté éblouissante sans effets spéciaux hollywoodiens.
Ce musée -rare parmi les rares- est consacré aux instruments de musique... A des centaines et des centaines d'entre-eux. Des matières, des objets (oeuvres d'art dans la plus parfaite définition manuelle), des origines: tout, on le sait bien à présent, l'ânerie a été éventée, n'est pas né en Méditerranée. Des objets comme des monuments, des stèles: une statutaire pour l'ouïe. Ici des sonorités au repos sont plantés, posés, assemblés, installés par groupes comme dans des galeries d'art contemporain, ou des somptueux magasins à jouets. Ici les silences des "habitants" jouent avec la lumière qui vient à eux les éclaire, les colore, les parcourt, les enveloppe de mystère. Collections précieuses...
Non pas (r)amassées comme des trésors pillés, fruits de cavernes d'Ali baba destinées à la frime. Non pas dotées de catalogues pétaradants d'érudition. L'humilité sait être vertu pédagogique. Collections précieuses (inestimables!). Elles témoignant de l'âme festive des hommes et des femmes, des populations d'hier, d'avant-hier et, même, d'un temps que les moins de mille ans ne peuvent pas connaître. Collections, régionales et historiques, d'instruments qui semblent les mêmes, mais sont tout autres, qui, cependant, quelquefois se ressemblent dans le rite sacré ou la circonstance profane, parce que la main et l'imagination des hommes savent inventer ou corriger ce qui, par les doigts et les lèvres des musiciens, doit sonner du mieux possible à nos oreilles. Collections réparties avec soin, rez-de-chaussée et premier étage, en plusieurs salles. En chambrées d'instruments, en cellules de pupitres. Toutes exposées et scénographiées pour exalter des bijoux, et ces instruments (n'en donnons pas aujourd'hui la nomenclature) sont, dans leurs cages en verre, d'authentiques joyaux, auxquels ne manque que la parole.
Mais le son viendra, c'est promis, on travaille à la bande! On aimerait bien les tenir en main, y laisser courir nos doigts, en taquiner le clavier; on aimerait les approcher de notre bouche, en essayer l'anche, y tester nos poumons. Oui, on aimerait les arracher à l'obsolescence qui les a figés, comme des échantillons de culture pour leur redonner une vie de place, de salon, de liberté around the world...Mais, pas touche, ni au plus moderne, ni au plus archaïque ! C'est de bonne guerre, bijou de famille, ou pas. On ne chaparde pas un étal d'oranges ou le bas de laine de sa grand-mère. Mais, pourquoi, pour notre seul plaisir, ne pas imaginer que quelques instruments brisent le verre de leur auguste demeure -certains n'ont-ils pas bon bec- et s'assemblent en bandes ventrues ou sveltes avec des collègues, évadés d'autres munificentes demeures et nous apprennent (avec souffle, doigté, énergie et rythme) les pays d'où ils viennent, leurs musiques. (On dit que c'est ce qu'ils font, la nuit, entre 1 h et 2 h.).
L'instrument de musique vecteur d'une anthropologie multiculturelle autant qu'universelle. L'instrument de musique ce sésame en bois et métal de nos émotions. Ce musée appelons-le tout simplement "MÚSIC".
A deux pas de la place Picasso et du Musée d'Art Moderne.
J.-E. SOHN. (Jacques Quéralt)
- - - - Guitare flamenca :
En avant première de leur nouveau disque qui
sera enregistré fin janvier à Barcelona
Le mois de décembre s'annonce FLAMENCO avec une programmation bien chargée :
Ce sam. 6 déc. l Banyuls/Mer l Novelty
NOCHE FLAMENCA
19h - CONCERT
Inès Bacàn, Pedor Soler & Gaspar Claus
En avant première de leur nouveau disque
qui sera enregistré fin janvier
20h30 - FIESTA, Tapas y bebidas
Lorenzo Ruiz
Tarif spécial adhérent à Amor FLAMENCO
12€ à la place de 15€
+info: 04 68 88 31 58
06/07 déc. l Banyuls/Mer l salle Novelty
STAGES FLAMENCO & SEVILLLANES
• Samedi: 11h30 / 13h - 16h / 17h30
Flamenco enfant
• Dimanche: 10h / 11h30 - 14h30 / 16h
Flamenco débutant
• Dimanche: 11h30 / 13h30 - 16h / 17h30
Flamenco pratiquant
• Samedi: 10h / 11h30 - 14h30 / 16h
Sevillanas
• Samedi / Dimanche: 9h / 10h30
Guitare Flamenco
DATES des STAGES
06/07 décembre 2014 • 17/18 janvier 2015 • 28/29 février 2015 • 14/15 mars 2015 • 25/26 avril 2015 • 30/31 mai 2015 • 27/28 juin 2015
TARIFS enfants et guitare
1 stage : 30€ l 3 stages : 80€
TARIFS débutant, pratiquant, sevillanas
1 stage : 35€ l 3 stages : 90€
-50% sur le 2ème stage/personne dans le même week-end
Réservation ICI
13/14 déc. l Rivesaltes l Hôtel des Vignes
WEEK-END FLAMENCO
Samedi 13 décembre l 20h
SPECTACLE TABLAO de Moisés Navarro
Réservation ICI
13/14 décembre
STAGES danse, guitare, chant, rythmique
Programmation / Inscription ICI
+info 09 82 49 36 00
contact@amorflamenco.fr
L’Académie européenne de musique de chambre (European Chamber Music Academy – ECMA) est une fondation européenne qui favorise les grands quatuors et trios de demain. Elle a pour ambition de promouvoir la musique de chambre européenne en aidant des jeunes musiciens classiques à développer leur talent de soliste.
Le Festival Pablo Casals de Prades a été choisi pour accueillir chaque année une des 7 sessions européennes (Manchester, Vienne, Paris, Oslo, Vilnius, Großraming et Fiesole). Les quatuors et trios sélectionnés sur audition font partie de la future génération des grands solistes. Ils bénéficient alors pendant 2 ans des hauts enseignements de grands musiciens classiques. La formation qui leur est dispensée est dense: histoire de la musique, des compositeurs, art de l’interprétation, étude de pièces… Une formation complète et de solides acquis dans des conditions privilégiées pour entrer dans le cercle fermé des grandes formations classique
Chaque jour est un marathon
Où, seul dans ta chaise roulante,
Tu regardes fuir les moutons
Dans le pré bleu que tu inventes.
Tu sais qu'il avance à tâtons,
Le Téléthon.
Tu parles sur le même ton
De princesses que tu enchantes,
Sans crainte du qu'en-dira-t-on
Des elfes qui, dans les soupentes,
Surveillent le long feuilleton
Du Téléthon.
Tous les musiciens du canton,
Livrés à leurs fêtes galantes,
Dans leurs flûteaux, leurs mirlitons,
Soufflent aux lendemains qui chantent :
"Mais quand donc le gagnera-t-on,
Le Téléthon?"
Les danseuses, de leurs petons,
T'offrent une ronde incessante,
Des roses plantées en boutons
Dans leur chevelure enivrante,
Leurs rires dans le peloton
Du Téléthon.
Jean Iglesis