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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Voir la Catalane de Figueres Angelica LIDDELL au théâtre de l'Odéon - Victor Rius à Château-Roussillon - J.Pierre Bonnel à Argelès village

 
 
Dans “You are my destiny”, la Catalane de 48 ans propose un dérangeant parcours à travers la souffrance et le sexe. Actuellement à l'Odéon.

« You aaaaaare my dessssstinyyyy... » C'est donc cette larmoyante et flamboyante chanson de Paul Anka — datant de l'an 1958 — qui sert de titre à la dernière création, furieuse et cruelle, de la Catalane Angélica Liddell. On l'entend à la fin de son dernier spectacle, créé au Théâtre national de Bretagne, quand l'actrice-auteur-scénographe-metteuse en scène a fini de régler leur compte à dix machos à poil sur le plateau rouge sang, soudain réduits à rien devant un palais des Doges vénitien de carton-pâte. Il lui aura fallu plus de deux heures de tortures scéniques variées — taper de toutes ses forces, jusqu'à épuisement auditif et physique sur d'énormes tambours, s'asseoir à l'équerre sans appui, le dos juste plaqué au mur — pour qu'ils s'avouent vaincus. A moins que ce ne soit elle — décoiffée, blafarde, blouson de cuir noir et jupe de fée en tulle vert — qui déclare, à sa façon, forfait. Laminée comme son public par une rage tout ensemble tragique et enfantine, régressive. Cette fille spirituelle d'Antonin Artaud, qui ne cesse d'explorer sur scène les liens sulfureux entre douleur et plaisir — jusqu'à l'automutilation dans La Maison de la force en 2009 —, propose une fois encore un dérangeant chemin de croix à travers la souffrance et le sexe, l'humiliation et la jouissance. Autour du viol de la sage et trop belle Lucrèce par Tarquin, dans la Rome antique du VIe siècle avant ­Jésus-Christ, elle a orchestré une toxique variation qui condamne et légi­time à la fois le violeur. Jusqu'à défier la femme violée d'aimer son bourreau, le seul peut-être à la tant désirer.

La rédemption amoureuse

On ne peut reprocher à la performeuse de 48 ans d'être artistiquement correcte et dans les clous d'un féminisme conventionnel. Plutôt dans la tradition d'un dolorisme judéo-chrétien, d'une exaltation mystique de la souffrance, puisée chez de lointains compatriotes comme sainte Thérèse d'Avila ou saint Jean de la Croix. Adaptant à sa rageuse façon le vieux fait divers conté par Tite-Live — repris par Shakespeare et illustré par bien des peintres de la Renaissance —, Angélica Liddell paraît y reprocher à la vertueuse Lucrèce de s'être suicidée devant son époux, ne supportant pas la souillure du viol. Et elle suggère, entre deux éructations obscures, qu'elle aurait mieux fait de filer avec ce criminel qui la voulait de toutes ses forces. Est-ce parce qu'elle fait subir d'authentiques mauvais traitements à ses acteurs-complices, qu'Angélica Liddell peut ensuite leur pardonner leur brutalité ? You are my destiny (Lo Stupro di Lucrezia) ou la rédemption amoureuse... Dans La Maison de la force,l'artiste hurlait sa douleur : elle racontait qu'à Venise, déjà, elle venait de subir tous les déchirements, toutes les humiliations de la passion. Jusqu'au ravage de soi. Cinq ans plus tard, elle nous ramène dans une cité des Doges aux décors de comédie musicale pour y faire la paix. Elle exorcise. Mais au risque de se vautrer dans des exercices scéniques pénibles dont le spectateur devient l'otage...(C) Télérama

 

 

** voir J.Pierre Bonnel, de 9h30 à 13 heures, ce mercredi 10 décembre, à la maison de la presse d'Argelès (L'escargot bleu), rue du cinéma Jaurès : dédicaces, contacts et plus, si... 

 

 

*** à voir enfin ::

 

http-//leblogcultureldyl.centerblog.net/2886-decouvrir-robert-rius

Merci à Yvette LUCAS : voir son blog pour découvrir l'écrivain RIUS ce mercredi à Château Roussillon, chapelle, 18H...

Angélica LIDDELL

Angélica LIDDELL

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