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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Banlieues-ghettos, le théâtre médiatique, de Paris à Perpignan

Tableau de Serge Kamké
Tableau de Serge Kamké

* Pour les banlieues :

Le gouvernement a ainsi lancé un énième plan pour les banlieues. On va passer un coup de ripolin, on va rénover des façades, on va trouver un peu d'argent (le budget de la politique de la ville a baissé en 2015, passant à 457 millions d'euros… Les zones de non-droit (règles de la circulation et du stationnement non respectées, cailloutage des pompiers, ambulanciers, taxis, violences sur les conducteurs de bus, injures à l'égard des enseignants et éducateurs…).

Les solutions contre la ségrégation, la ghettoïsation, l'exil des pauvres, la marginalisation et le regroupement des minorités ethniques, la fatalité du destin sont la mixité sociale et la politique de peuplement.

Hélas les villes "bourgeoises" refusent d'appliquer la loi SRU imposant la construction de 25% de logements sociaux dans les communes de plus de 3500 habitants...

Une autre solution est l'accompagnement : associer les militants des quartiers aux conseils citoyens, inviter les associations à participer aux politiques urbaines locales…Enfin, création d'une agence nationale pour la rénovation urbaine, pour susciter la création d'entreprises…

On n'y croit pas…Il faudrait des solutions radicales, non un théâtre médiatique…Mais à Paris ou à Perpignan, qui aura ce courage..?

JPB.

****Documents :

1. A propos des ghettos de Perpignan : Position d'Alexandre Bolo, candidat FN en binôme avec Claudine Fuentes (FN) : "La mixité sociale est la seule solution"

"Quand on connaît Saint-Jacques de l'intérieur, qu'on y fait ses courses, on n'a pas le sentiment d'être dans un ghetto, on ne se sent pas agressé par la population, les gens sont posés.

Mais quand on pose un regard extérieur, le quartier a une image de ghetto, les rues de l'Anguille et des Farines sont juste cataclysmiques. À mon sens, ce n'est pas un quartier d'apartheid car il est accessible pour tous, tout le monde fait ses courses au marché.

Mais il y a eu une transposition du mode de vie d'une certaine population et quand on n'est pas Perpignanais, on se dit que ça doit faire partie des priorités du plan de rénovation urbaine. Aujourd'hui, on est sur une bonne voie en insérant au sein du quartier l'université, c'était d'ailleurs notre proposition de campagne municipale. Ça fera circuler des étudiants et générera de la mixité sociale, c'est la seule solution". © site de L'Indépendant.

2. Sur les ghettos en France : Monsieur le Premier ministre,

Comme vous le savez, l’apartheid français n’a jamais pris source dans la politique ignoble, inhumaine, de l’ancienne Afrique du Sud, et les Français l’on bien compris (plus de 50 % des Français approuvent l’utilisation du mot apartheid pour qualifier cette situation). Toutefois, il s’est édifié sur une succession de renoncements et s'est aggravé par la construction d’une société parallèle où jamais un enfant de ces quartiers, titulaire d’une licence d’histoire, ne pourra accéder, comme vous, à la fonction de Premier ministre de son propre pays.

Ces renoncements sont des stigmates de vie et nous les portons sans fierté aucune...

Monsieur le Premier ministre,

Lorsque des personnes sont assignées à résidence, parce que Noirs ou Arabes, dans des quartiers-ghettos, c’est la liberté qui renonce et s'en va. Lorsque nos écoles deviennent des mouroirs éducatifs, où même les miraculés du système sont relégués dans les caves de la société, au « chomdu », sans emploi ou occupant des postes qui ne correspondent en rien à leur niveau de qualification, c’est l'égalité qui renonce et s’en va.

Lorsque les petits vendeurs de « shit », en bas des tours, ont plus de prégnance économique que les entreprises, qui ne regardent plus nos jeunes, c’est la fraternité qui renonce et s’en va.

Lorsque la drogue et les armes détruisent nos enfants, alimentent les conflits de voisinage, imposent aux familles de se claquemurer chez elles, délimitent des territoires, organisent une économie parallèle, accompagnent l'insertion sociale des plus jeunes, et obligent les habitants jugés trop encombrants à quitter leurs lieux de résidence, c’est la sécurité qui renonce et s’en va.

Enfin, lorsque le petit Mamadou noir aux yeux noirs s'est forgé l’incurable conviction qu'il n'aura jamais le même destin que le petit Soren, blond aux yeux bleus, c’est la République qui renonce. C’est

cette Républiquelà qui nous tue.

Monsieur le Premier ministre,

On ne guérit pas un cancer avec un petit tube d’aspirine. Vous le savez. Nous le savons. Alors, osez et n’ayez pas peur!

Osez, la République ! Toute la République ! Rien que la République.

Osez sortir des sentiers battus, ne plus tenir compte des petites « mesures placebos » et des calculs politiques à court terme qui installent le désespoir et la déshérence au cœur de nos cités,

Osez la justice sociale et la mise en application du principe constitutionnel d’égalité !

Osez ! Et n'ayez pas peur de réparer les injustices sociales subies par toute ces générations oubliées, lassées et déçues par une politique qui a trop longtemps dénaturé et trahi les valeurs de notre pays, en disqualifiant ses propres citoyens.

Car lorsque la séparation sera définitivement consommée, et nous en sommes tout près, il n'y aura plus une France mais deux France. Ces deux France se regarderont en chien de faïence dans l’impossibilité de se comprendre et dans l’incapacité de vivre ensemble.

****

Nassurdine Haidari est un ex-élu PS de Marseille et délégué du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN).


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