Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
** La crucifixion dans l'art :
Je viens de voir une émission passionnante, sur Arte, à l'occasion du vendredi saint… Elle montre comment l'art s'est approprié la croix, comment depuis des siècles crucifixion est un thème pictural, aujourd'hui provocateur…
Ainsi, Andreas Serrano, qui se qualifie d'artiste chrétien, est accusé de blasphème, car il montre "Le christ avec le vase de sa propre urine…
De même, le film de M. Scorsese "La dernière passion du Christ a déclenché des manifestations d'intolérance On a tenté de censurer son oeuvre, or le spectateur est libre -en théorie- de ses choix…
Autre exemple, Mauricio Catelan opère lui aussi une transgression qui porte sur la mémoire nostalgique du temps du sacré. On crie au sacrilège (cf. image négative du pape) alors qu'il montre les failles d'un monde devenu profane, matérialiste, fondé sur l'argent et les marchés financiers…
De même, Eric Mézil, directeur de la fondation Lambert, à Avignon, a présenté une oeuvre qui a choqué les fidèles : "Le Piss Christ". On est en droit de se demander "Est-ce l'art..?" sans scoute, puisque l'on expose ces oeuvres provocatrices dans des galeries… On recherche d'abord à comprendre; on nous explique qu'il s'agit d'une "vanités" qui nous rappelle notre petitesse, notre vulgarité, et l'esclavage corporel…
Les Christ en croix des maîtres tels Masacio, Giotto, Tintoret, Mantegna, Caravage…ont donné à voir des variations classiques sur ce motif religieux. C'est Michel-Ange, en 1492, qui, avec son Christ nu, une sculpture en bois polychromé de l'église Santo Spirito de Florence, qui a créé, le premier, le "scandale" !
Ensuite, la représentation est redevenue conventionnelle : Passion, douleurs du Christ, martyre, souffrance atroce que le croyant peut difficilement concevoir…
Il faut attendre 1870 et Félicien Rops pour relancer l'histoire de la transgression : il remplace le Christ par une femme nue; c'est la première brèche dans le pacte national : la cause religieuse se dissout et chaque artiste invente son propre mythe autour du sacrifice christique : Dali, Bacon, Saura, Picasso, autant de "déformations" de la figure antique du Sauveur !!! Autant d'originales et personnelles crucifictions"…
Ces artistes modernes ont subi l'influence de la plus "réaliste" des crucifixions, le retable de Grünenwald de Colmar, au XVI ème siècle… Il montre la vérité de la douleur jusqu'à l'horreur de la putréfaction : on peut alors parler de "beauté convulsive"…
Est enfin recueilli le témoignage de l'Evêque de Gap, Monseigneur Di Falco : dans la cathédrale, il a exposé le Christ sur une chaise électrique, sculpture de Paul Fruyer. Il s'agit, au-delà de ces variations, de montrer que la croix est un symbole violent, la cruauté du supplice; comme le dit le plasticien l'Autrichien Herman Nitsch, de montrer pour se libérer, et devenir conscient." "La croix, c'est la guerre ! Le travail de mémoire n'a pas été fait en Autriche…"
JPB.
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*** PARIS, 04/04/2015 : Le festival Hautes Tensions montre à la Villette le cirque dépouillé de Joan Català avec « Pelat »
La relation d’un homme avec un mât de bois. Joan Català ne montre rien d’autre dans « Pelat », qui en catalan signifie littéralement « fauché », mais peut aussi signifier « l’essentiel ». Une proposition qui révolutionne le cirque par sa combinaison avec la danse et la participation du public. L’un des noms en hausse du nouveau cirque venu de Catalogne.
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