Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Perpignan ville cou
coupée
Pour une politique culturelle de médiation réelle et démocratique
La cité catalane est "plurielle" mais les frontières entre les classes sociales et les communautés sont étanches. Ainsi, le quartier populaire du Vernet, est séparé par la Têt du centre ville historique et bourgeois.
Une passerelle ne fera pas le printemps de la réunification et de la communication entre des populations qui s'ignorent ! Il faudrait beaucoup d'autres ponts et passerelles, résistant à la force du vent et à l'ouragan des haines et des préjugés…
L'hyper-centre est lui-même divisé en quartiers défavorisés, délaissés (le secteur "sauvegardé", de Saint-Jacques à Saint-Mathieu) et quartier commerçant, bourgeois, mais lui-même atteint par la crise...
Au-delà, à la périphérie, se développent des quartiers résidentiels (touchés par les vols), la ville du Moulin à vent (avec de la délinquance) et les zones consacrées aux hypermarchés. La population, dans ces galeries marchandes, s'adonne en masse à la consommation tandis que le centre est voué au tourisme, aux circuits culturels et muséaux…à inventer.
Le maire, enfin conscient du dépérissement de sa majorité et donc de sa légitimité, vit la crise de la représentation : il veut tisser des liens, il demande de la cohésion sociale…
Depuis deux ans, j'ai avancé des propositions pour que la culture soit, pour tous, diffusée dans les quartiers, assurant l'identité et l'union des citoyens (lire "100 jours avec J.M.Pujol", Mots en scène éditeur, 14 euros)…
Le délégué à la culture et à "la médiation" est un des rares à avoir compris que, grâce à la médiation, grâce à la présence, dans les quartiers, des artistes, animateurs, écrivains et autres acteurs culturels, on pourrait redonner un espoir aux Perpignanais, qui s'en remettent de plus en plus, dans leur désespoir, aux sirènes, sornettes et incantations du Front national…
Michel Pinell a demandé aux partenaires culturels (J.Vigo, Visa pour l'image, jazzèbre…) d'agir hors de leur lieu conventionnel (théâtre municipal, palais des congrès…) : on attend de voir les réalisations…
Pour l'instant, la culture se concentre toujours dans les espaces traditionnels "bourgeois" du centre-ville : L'Archipel, les galeries de R.Castang, les Minimes…
D'accord pour ne pas installer -dixit le maire dans son blog- le Conservatoire de musique au pied des HLM, (les gens doivent faire un effort pour venir, mais problèmes d'éducation, d'initiation, d'argent, de préjugés…), mais installer des locaux musicaux, d'apprentissage de la musique, de création, de concert…dans des locaux situés au coeur des équipements sociaux : cela demande de la main-d'oeuvre, des gens formés et motivés; des salariés de la mairie pourraient devenir éducateurs, agents de sécurité, personnes assurant le dialogue entre les générations et les citoyens d'origines différente….
Pour "recréer du lien dans les quartiers", comme le dit M. Pujol, il faudrait d'abord respecter les citoyens d'opposition qui ont assuré la victoire et leur donner la parole, par exemple dans des groupes de réflexion et dans des commissions extra-municipales (le FN aura le droit d'y participer car il représente un fort pourcentage de la population).
Il faudrait surtout lutter contre le communautarisme, éviter de concentrer des groupes "ethniques" au coeur de quartiers difficiles : l'accès au logement pour tous est primordial. Or on a constaté que , depuis des décennies, les politiciens ont joué avec le communautarisme. Ils se réveillent avec la gueule de bois, le FN exploitant cette situation…
Pour retrouver la cohésion sociale, il faut lutter contre le chômage, première cause du délitement social, de la perte des repères, de l'isolement des citoyens, prêts à la révolte dans les urnes, dans un premier temps, pour montrer qu'ils existent. Le maire peut-il créer des emplois..?
Pour répondre au malaise des habitants, il s'agit de sortir du déni : avouer que l'insécurité, la délinquance et le racisme existent et constituent de réels problèmes à Perpignan…
JPB (à suivre)
- - -
Ce samedi
11 AVRIL - 21H00
JIMMY VILA et TATO/PERET REYES
Jimmy Vila. A l'occasion de la sortie de son 1er album "Rumba Gipsy". Unopus ancré dans la tradition et la lignée des grands noms de la rumba catalane, flirtant avec les sonorités d’aujourd’hui.
Antoine "Tato" Garcia/Peret Reyes. Une rencontre historique entre deux très grands noms. Peret Reyes est un artiste légendaire de la rumba catalane et "Tato" un des maîtres gitans perpignanais.
Infos :www.rumbacatalana.eu
Dans le cadre de la Setmana de la rumba catalana.
Entrée :10 & 7€(inscrits à la Casa Musicale)