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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Poètes, vos papiers ! Joan Amade( Catalogne), Adler (Paris), Aznavour (Arménie), Quéralt (Licorne d'Hannibal), Joan Iglesis (Elne), Daniel Deixonne (St-Estève)

En haut du Canigou (JPB et la fameuse croix que je ne saurais plus voir !)
En haut du Canigou (JPB et la fameuse croix que je ne saurais plus voir !)

*AZNAVOURIAN :

J'ai beaucoup aimé l'article d'AZNAVOUR publié dans le journal LE MONDE daté du 19/20 avril 2015 : "Cent ans de solitude pour les Arméniens" Très beau texteempli de tolérance "…La lecture de cette enquête (sondage auprès des jeunes Turcs) m'a empli de joie. Elle m'a conforté dans mon respect pour ce peuple turc qu'il ne s'agit pas de montrer du doigt pour un crime qu'il n'a pas commis. Elle m'a fait entrevoir qu'un jour peut-être cette région du monde sera comme la famille AZNAVOUR, qui compte des Chrétiens, des Juifs et des Musulmans que j'aime d'un même amour…"

**Jacques Quéralt :

Depuis 2001, La Licorne d’Hannibal, revue artistique, littéraire & sans baise-main du Cercle des Authentiques Cabochards de l’IF d’Elne, a publié 34 numéros. Aujourd’hui, “La Licorne d'Hannibal change de peau (bye! bye! l'éléphant) et entame une nouvelle ère sous le signe de l'alouette numérique. Elle fait, donc, blog !” La plupart des plasticiens, poètes, écrivains, musiciens présents sur ce blog ont participé à l’aventure de la revue.

... Mondes neufs ?
On entend la balade des pavés cœurs meurtris
et la marche des épis de blé
qui ne veulent pas être moissonnés avant l'été.
Combien de fruits,
dans les vergers de l'utopie?
Combien de ruines,
dans les contrées pour nos avant-gardes?
Combien de pénitents
aux vendredis pieds-nus ?
Combien d'ânes,
dans l'enclos, à braire,
ou bâtés à attendre la fessée ?

Jacques Quéralt Poissons d'eau douce (extrait)

Publié le 11 avril 2015 par Jacques Queralt

** J'aime les allusions ironiques de JQ au-sujet des pénitents; J'ai été heureux d'écouter Alexandre Adler à la télé, affirmant qu'il était opposé aux signes religieux ostentatoires dans l'espace public et , en particulier, contre les processions religieuses (voir mon blog sur La SANCH à Perpignan). La journaliste du journal LA CROIX lui a répondu que le Conseil d'Etat a toujours donné raison aux organisateurs de tels événements, considérés comme traditionnels, touristiques...

***Crec - Poème de Joan Amade

« Crec » (« Credo vell i sempre nou ») est un texte de Joan Amade, poète et universitaire, à l'origine du mouvement régionaliste « Nostra Terra » en Catalogne Nord.

« Crec », est un poème extrait du recueil de« L'oliveda » (publié en1934).

« Crec » (ce credo) affirme une réaction culturelle et sociale en Roussillon (terminologie de l’époque).

Il rejoint d'autres textes d’Amade, aussi singuliers que « Ai desperta't Rosselló », « Al peu de les Alberes », «Pastor, pastor », « Com toca la campana », qui composent le recueil...

On connaît deux versions chantées de « Crec » : la première par Jordi Barre, la seconde par Pere Figueres.

Dans ce poème, en alexandrins, formé de trois quatrains, des éléments aussi quotidiens qu'essentiels, captés dans une perception sensitive et sensorielle de ce qui entoure l’homme dans son quotidien – et ce dans un style dépouillé au possible -, se transforment en de véritables symboles : annonce d’une catalanité renaissante.

Le rustique devient mystique, le quotidien sacré.

L’éphémère rejoint l’éternel, dans la dialectique du poète, dont le lyrisme conduit à la magnification de la terre catalane, élevée dans la foi que Joan Amade lui porte et dans l’espoir qu’il nourrit en son devenir.

L’amor d’una mare Crec (Credo vell i sempre nou…)

Crec a la llum del dia, a l’amor de ma mare,

a la canço del rabadà sus del serrat,

a l’humil pa de segle, al pobre taulat,

al clavell de pastor i les fonts d’aigua clara.

I crec a la mar blava, a l’infinit del cel,

a l’estiu ple de sol, de perfums i de força,

al castanyer que pensa i viu sota l’escorça,

a l’abella que sap el secret de la mel.

Crec a l’estela, a la maduixa bosquetana,

al plany enyoradis de l’innocent tudo,

a les Alberes, a ta gloria, Canigo,

a la bellesa de la terra catalana!…

Je crois (credo ancien et toujours nouveau)

Je crois à la lumière du jour, à l'amour de ma mère,

A la chanson du pâtre, sur la montagne,

A l'humble pain de seigle, en la pauvre chaumière,

A l'œillet de poète et aux sources d'eau claire.

Et je crois à la mer bleue, à l'infini du ciel,

A l'été plein de soleil, de parfums et de force,

Au châtaignier qui pense et vit, sous son écorce,

A l'abeille qui sait le secret du miel.

Je crois à l'étoile, à la fraise des bois,

A la plainte nostalgique de l'innocent ramier,

Aux Albères, à ta gloire, Canigou,

A la beauté de la terre catalane.

Joan Amade (« L'oliveda »1934)

Traduction de Jean Iglesis

- - -

Daniel DEIXONNE poète

*Présentation et dédicace le vendredi 24 avril 2015, au mas Carbasse à 19 h, de son recueil "A toi, intimes confessions"

exposition deJean-Christophe PAGES, illustrateur du livre

en musique avec Gérard TICHADOU

entrée libre le samedi 5 et le dinanche 26 avril de 14h30 à 19h, en présences des auteurs.

**Jen IGLESIS :

Je ne veux rien, que parler d’Elne…

Je veux me souvenir de l’ère de Pyrène :

Cité grecque, bravant le soleil incessant,

Bâtie au long de mois, pétris d’or et de sang,

Témoins des jours perdus de quelque histoire ancienne…

Je ne veux rien, que parler d’Elne…

Je veux me souvenir du temps d’Illibéris :

Colline souveraine au-dessus des limons,

Ouverte aux conquérants qui viennent et s’en vont,

Aux peuples dont l’espoir illumine l’iris…

Je ne veux rien, que parler d’Elne…

Je veux me souvenir des ans d’Helenae :

Ville érigée au pied de quelque foi soudaine,

Face à demain, qui se décline et qui s’égrène

Dans la douce ferveur d’un hier suranné…

Je ne veux rien, que parler d’Elne…

Je veux me souvenir de moments bien vivaces :

Les arcs de marbre blanc du cloître millénaire,

La cathédrale, enivrant l’air de sa lumière,

Images que la pluie, ni que les pleurs n’effacent…

Je ne veux rien, que parler d’Elne…

Elne le 17 avril 2015 - Jean Iglesis

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