Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
*Lettre
Bonjour,
Je me permets de vous contacter pour vous faire part de mon expérience de la médiathèque de Perpignan, cela vous intéressera peut-être.
Mon compagnon et moi résidons 6 à 7 mois de l'année sur notre voilier basé à Canet. Le reste de l'année nous habitons notre maison dans la Loire où nous payons nos impôts locaux.
Nous sommes de grands lecteurs d'essais et de romans et je me suis inscrite à la bibliothèque de Canet sans problème, il y a des formules pour les personnes présentes peu de temps sur la commune et étrangère à la ville moyennant un coût d'inscription plus élevé, comme cela se fait chez nous. Mais c'est une toute petite bibliothèque et le choix est très restreint.
Nous avons essayé de nous inscrire à la médiathèque de Perpignan et cela n'a pas été possible car nous ne sommes pas résidents du département. C'est en effet stipulé dans le règlement, cette médiathèque n'est pas accessible aux "étrangers" aux Pyrénées Orientales.
Je trouve que c'est une façon bien particulière de concevoir la promotion et la diffusion de la culture catalane et d'ailleurs !
Qu'en pensez-vous ?
Cordialement,
Véronique Rivoire
-- envoyé par Rivoire Véronique (rivoireveronique@orange.fr)
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Tunisie : J'ai souvenir d'un homme assis un matin en plein désert de plaine ...
sable et caillasse, au sud de Tozeur,
Alentours, pas un village, pas un troupeau, pas un arbre ...
nulle bâtisse au plus loin que le regard pouvait porter.
Il était là, c'est tout !
Saluant d'un geste vague notre voiture en route vers Douz, au delà du chott El Djedrid.
Au loin les montagnes bleutées perdaient leur ombres nocturnes et la chaleur s'annonçait redoutable
Six, sept heures après, à notre retour, il était toujours là, immuable
et seul sur ce morceau de planète qui lui appartenait totalement...
Avait-il seulement bougé depuis notre premier passage ?
Mais que pouvait traverser son corps ramassé
emmitouflé de laine
et quelle langue inconnue
germait dans cette tête sous un capuche brun ?
Peut-être :
je suis l'homme assis au bord de la piste
c'est l'heure où il convient d'écrire ma pensée à ses amis
d'écrire en retenant les mots
en raclant tendrement les voix
sans les scalper
en repoussant tous ceux qui se bornent à regarder
sans voir
à ne pas tenir tête
à ceux qui se bornent à ne vouloir que comprendre
cela fait un grand cerne mauve
dont on ne se remet pas
je suis celui qui s'est assis au bord de la route
et qui tient loin ses ennemis
pour ne pas alourdir la fatigue
je resserre mes bras sur le souffle des enfants
pour la merci d'un jet fumant de thé
où les fatigues se diluent
et pour qui tout est encore à creuser
que la vie ait fait long feu ou tourné court
peu importe
j'écoute de tous mes pores la palpitation des géodes
au très loin de moi
on m'a dit qu'une énorme masse d'eau
qu'ils nomment ''mer''
plus grande que le Chott et toutes les palmeraies
va et viens sans jamais de repos
je ne connais rien de cela
mais je mets en pâte avec lenteur
la chair des dates molle de salive
et succulentes comme il ne s'en trouve qu'à Tamerza
et
peu importe l'homme qui se venge
dans sa respiration bloquée
et sa pupille aveuglée
il ne sait pas
le peu d'importance de ses moulinets
vides
hors de la palpitation des roches
Je pense souvent à lui,
car il m'a convaincu de l'inexistence du temps... ce jour là !
Guy/più