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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Dany Karavan, architecte du Mémorial de Portbou, président d'honneur de l'association transfrontières "Walter Benjamin" (Banyuls, Barcelone, Berlin)

Avec Dany Karavan (à droite) - photo : Marie-Laure H. (Portbou, 3.10.2015 )

Avec Dany Karavan (à droite) - photo : Marie-Laure H. (Portbou, 3.10.2015 )

 

J'ai enfin rencontré Dany Karavan, l'architecte israélien qui a érigé (entre autres) le Mémorial de Portbou en hommage au philosophe juif allemand W.Benjamin pourchassé par le nazisme et le régime de Vichy.

 

Il avait accepté, depuis quelques mois, d'être le Président de l'Association W.B. que nous avons créée -groupe d'amis allemands, français, catalans et espagnols- à Banyuls, avec l'aide de la municipalité. Je dois remercier ici Nathalie Galissot, directrice du musée de Céret, d'avoir permis une correspondance entre D. Karavan et nous.

 

Et puis, il y eut ce soir humide et gris, sur le front de mer de la petite plage de Porbou, qui se changea en une nuit lumineuse...

 

Ils sont là, tout proches, dans la solitude du bourg balnéaire, à une table de café, à échanger en anglais. Dany K. et son éternelle casKette, et surtout avec Wim Wenders, le cinéaste éternel adolescent à la chevelure ample et blanche et aux tennis bleus, accompagnée de sa jeune et filiforme compagne...

 

J'ose m'approcher de ce trio anonyme, simple, naturel... Personne ne les remarque, ne les ennuie, et moi, j'ose les harceler en m'excusant... Le temps de me présenter, de parler de l'association, de donner à Dany mon livre sur WB : 

"Je ne l'ai pas lu, ça m'intéresse, merci ! On se retrouve dans la salle de la Congesta..." me répond-il.

 

La salle est grande et pourtant pleine déjà : pas assez de chaises…Pilar, qui gère l'association de Portbu et organise des visites guidées, a bien fait les choses, avec l'aide de Cinémaginaire, mais la ville est endettée, les projets de Fondation et de rénovation de ce patrimoine culturel sont reportés depuis des années… 

Mais ce n'est rien, la magie a lieu grâce aux deux célèbres invités; Wenders parle un excellent français, les films parlent en allemand, anglais, français et catalan et c'est très bien, cela correspondant à l'image d'un WB, intellectuel européen, au-delà des frontières et des tentatives de repli. Comme aime à le dire Karavan, les "frontières doivent être des oliviers."

 

La foule se perd ensuite dans la nuit bleutée de Portbou. On se dit que Walter, mort à deux pas, à l'hostal de Francia, n'aurait jamais pu imaginer que des centaines de passionnés puissent un jour venir dans ce village si beau et si laid à la fois. Surtout que sa petite-fille Chantal vienne aussi…et sa petite fille qui, haute comme deux pommes et demie, fit rire l'assistance par ses hautes réflexions en anglais…

 

La nuit avance, les cendres de Walter reposent sur la colline marine, et les familles Wenders et Karavan se retrouvent au restaurant Passatges"…J'en profite pour dédicacer mon livre sur le "chemin ultime" à Dany K. qui accepte le rituel de la photo. Moment de mémoire. Chemin de mémoire… Des lieux et des temps à ne pas oublier !

 

 

J.P.Bonnel (Portbou, 3 octobre 2015)

 



* Contact Assoc WB à Banyuls et en Europe :




http://www.association-walter
-benjamin.fr/




**L'asoc a créé l'événement suivant :


Le Vendredi 25 septembre à 20h30 au Mas Reig, à Banyuls-sur-Mer
Walter Benjamin et l'exil
Correspondance 1933-1940
Pour commémorer le 75° anniversaire de la mort de Walter Benjamin, l’Association Walter Benjamin propose une lecture de la correspondance, entre 1933 et 1940, du philosophe et critique littéraire.
Les comédiens Anne Alvaro et François Marthouret liront des lettres choisies avec Pedro Soler à la guitare.


Vous trouverez plus d’informations sur le site internet - Contact Secrétariat : 06 31 69 09 32.


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*à St-Estève :




**Deuxième CEPS de l’Université populaire du savoir organisée par l’association culturelle Les Rendez-Vous de Saint Estève.

Lundi 5 octobre, à 18h 30, au Théâtre de l’Étang, à Saint Estève, Soad Baba Aïssa donnera une conférence sur Les femmes et le communautarisme.

Dire que l’égalité des droits entre les hommes et les femmes est loin d’être acquise est une évidence, même ici en France ; rappeler que ce principe d’égalité doit se poser dans toutes les sociétés, dans toutes les communautés, c’est ce que va exposer Soad Baba Aïssa dans sa conférence. Elle aura sans doute l'occasion de rappeler que les traditions familiales patriarcales ouvrent une large incursion du " retour à l'ordre moral et aux codes religieux dans l'éducation " avec une vision essentielle des rôles masculins (virilité, domination) et féminins (enfantement, contrôle par les hommes de la sexualité des femmes, non-mixité). Les filles et les femmes sont les premières victimes de cette vision patriarcale de la société lorsqu’elle est érigée en pouvoir politique. C’est le principe de la citoyenneté laïque qui permet d’agir et de lutter contre la discrimination des femmes. Le modèle de la citoyenneté démocratique reconnait l'existence de communautés et leur droit d'exister et de se développer en toute liberté mais il va à l'encontre du communautarisme, synonyme d’enfermement et de faux repli identitaire.



Née en 1961 en France de parents algériens, Soad Baba Aïssa a grandi, étudié et milité dans ce pays. À 23 ans, elle a décidé de vivre en Algérie pendant 5 ans. Syndicaliste, militante féministe, laïque elle a participé à la campagne pour l'abrogation du Code de la famille algérien fondé sur les préceptes de la charia, elle a créé en 2011 l’Association pour la Mixité, l’Égalité et la Laïcité en Algérie (AMEL= Espoir).

La conférence est en entrée libre et gratuite.


Les Rendez-Vous de Saint Estève rdvse@rdvse.fr 06 32 47 21 14

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