Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Par leblogabonnel
C'est le paradoxe que l'on peut déduire des remarques de Nicolas Lebourg, universitaire à Perpignan, et spécialiste de l'extrême-droite, dans le quotidien Le Monde daté du mardi 6.10.2015 :
"L'extrême-droite fonde son succès sur la peur". (entretien avec Olivier Faye).
Ainsi, le Front national exploite le filon de la peur, grâce à l'actualité (les migrants, les réfugiés venant de Syrie, d'Irak…), mais les Français, les citoyens, n'ont plus peur du FN…
Celui-ci est devenu séduisant grâce à un discours séducteur et raisonnable, en apparence, grâce à une soumission aux règles du jeu républicain (le vote, les élections, la voie représentative), grâce à la dédiabolisation menée jusqu'à son terme : la tragédie familiale des Le Pen...
Cependant, avec le refus de la part des élus frontistes, qui remporteraient des régions en décembre prochain, ne pas accepter les immigrés, et de refus d'aider les communes qui accueilleraient les exilés, le FN reprend le discours premier sur l'immigration au risque de se couper des démocrates.
Or la France se droitise fortement depuis des mois : balancement des électeurs de l'UMP/Les Républicains vers le FN et attitude des intellectuels "déclinistes" qui annoncent la déchéance de la france, la fin de notre civilisation et l'avénement du grand retournement :
"Marine Le Pen comprend que le FN ne peut continuer à avoir uniquement un discours social-souverainiste.", déclare N. Lebourg.
Elle va donc utiliser une large gamme de discours : alarmiste, républicain, social-gaulliste, voire frontistee de gauche…
Pour gagner, il faut jouer sur le manichéisme, définir l'adversaire à l'intérieur du pays (les partis traditionnels qui ont adhéré à l'Europe bureaucrate et libérale) et déterminer l'ennemi extérieur, aux frontières de l'Europe et à nos frontières, désormais (Italie, Calais) jusque dans nos chaumières : Arabes, Musulmans, Erythréens venant prendre nos allocations, nos femmes et nos emplois…
Le FN joue au yoyo avec la peur. Son discours est sur la corde raide, à la frontière du racisme et du républicanisme…
Parti "normal" dans le discours, l'actualité nous démontre chaque jour que dans le réel, la gestion des villes, c'est la corruption, la censure, le mensonge (un élu va même jusqu'à inventer de l'insécurité pour mieux user de la répression !).
En effet, la violence et la haine sont latentes chez les dirigeants frontistes : ici, en pays catalan, nous devons nous souvenir de la formule de Louis Aliot, conseiller municipal de Perpignan, pris en flagrant délit : il pensait que son portable était fermé alors qu'il traitait la journaliste politique de L'Indépendant ainsi :
"Cette pute de Michalak..!"
De même les journalistes du Monde "sont pistés, photographiés, encerclés dans les cortèges, traités de "pédés de rouges", "journalopes", les défilés du parti sont parsemés d'autocollants qui donnent l'adresse personnelle d'Abel Mestre..." ((Le Monde du 30.9.2015, page 14 "Informer n'est pas un délit")...
J.P.Bonnel
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