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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Perpignan la pied-noire, Fred Neidhardt, J.Noël Pancrazi, Joan-Daniel Beszonoff - Much Love à Marrakech

Perpignan la pied-noire, Fred Neidhardt, J.Noël Pancrazi, Joan-Daniel Beszonoff - Much Love à Marrakech

  Le maire pied-noir de Perpignan rencontrait hier soir, jeudi, les habitants du centre-ville au café rénové de la Poste, qui devrait se rebaptiser "Café du Castillet"...

 

Comme l'assistance était réduite (si on enlève les élus, les militants, les gardes du corps et la presse…restent quelques vieux du centre antique), j'ai envoyé un SMS à J.Marc Pujol pour l'inviter à venir voir, juste à côté, au ciné Castillet, le film marocain censuré au Maroc : "Much love".

 

Ce film donne un image négative du pays et de Marrakech : corruption, drogue, prostitution, omniprésence de l'argent, cynisme des Saoudiens, mépris de la femme… Européens, touristes, Catalans en w.end ou en ryad là-bas sont complice de notre "ami le roi", milliardaire dictateur protégé par les Occidentaux !!!

 

J'ai pas vu les autres politiciens pieds-noirs, Cresta & Aliot, au cinémoche, mais pas mal de Beurettes pas choquées par ces dialogues visqueux...

 

Sûr que samedi, à 10h, à la médiathèque de Perpi la noiredepied, (mais non, elle se veut "moyenâgeuse", ce Wend…), il y aura foule descendue du Moulin à Vent, ville nouvelle construite pour les "migrants" de la guerre d'Algérie…

 

L'ami Joan-Daniel y parlera de sa traduction du roman de Pancrazi, roman nostalgérique des années 1950/60, quand Arabes et Européens (tous de "race blanche", ignorante Morano, Médrano, arrête ton cirque, Bob !) vivaient mêlés : B.Stora nous l'a dit du mélange des Juifs et des Arabes (voir le blogabonnel)…

 

Pancrazi est un romancier de talent; j'ai apprécié en particulier Renée Camps, prix de la ville de Nice en 2001 (folio 3684) : roman sur l'amour d'un fils pour sa mère, tendre portrait d'une mère à la fin de sa vie, dame digne et solitaire face au mal…Livre rempli de sensibilité et surtout très bien écrit, preuve qu'on peut taire de la bonne littérature avec de bons sentiments !

 

Tout au long du livre, l'Algérie affleure dans les descriptions de Perpignan : le Moulin à vent à la page 9 - Perpignan aux p. 66 et 116 - rue des augustins p. 10 - le regretté magasin del'éléphant blanc, cité à 3 reprises - la librairie Torcatis, p. 33 - rue de la cloche d'or, devenant mythique avec les présences de Claude Simon et de Louis Codet, pages 72 et 82…le confiseur Dauner p.83 (avec une erreur sur l'écriture du nom)…

 

Sont évoqués aussi plusieurs lieux du département : Amélie, Porta…et, inattendu après cette poésie de la ville, la tristesse de vivre en Roussillon, page 83…

 

J.¨.Bonnel

 

 

 

* samedi 3.9.2015, contact : 04 68 66 30 22, entrée libre.

**L'Algérie à Prades, à 17h30, au Pessèbre (04 68 05 41 02), conférence de S. Baba Aissa., sur la  laïcité en Algérie.

 
Bande dessinée de Fred NEIDHARDT (Marabout)
Bande dessinée de Fred NEIDHARDT (Marabout)

"Pieds-noirs à la mer"

Dans l’épatante bande-dessinée «Les Pieds-noirs à la mer», Fred Neidhardt explore le racisme ordinaire d’une famille pied-noir à Marseille au début des années 80.

Paris Match. Votre bande-dessinée sort alors que le climat est au retour d’un racisme de plus en plus affirmé dans le débat public.

Fred Neidhardt. Ce n’était pas prémédité de ma part. J’avais déjà écrit deux bd d’autofiction et là j’avais envie d’explorer une histoire plus proche de ma famille et surtout non-manichéenne. Je voulais raconter quelque chose de personnel: je suis moi-même fils de pied-noir et je voulais parler du déracinement subi par cette population quand elle est revenue en France et de ce racisme d’autant plus absurde que les Français d’Algérie et les Algériens partagent beaucoup de chose : une culture et une langue commune. J’avais envie de parler de gens attachants et en même temps qui tiennent des propos choquants. Au-delà de la dénonciation du racisme, je voulais aussi donner le point de vue des rapatriés qui sont souvent montrés du doigt, vite mis dans la case des gens racistes et exploiteurs. Eux-aussi ont été les victimes du racisme des Français. Le titre «Les Pieds-noirs à la mer» est une référence à la banderole qui avait été affichée par les dockers de Marseille à leur arrivée en France.

Comment votre famille a perçu le livre ?

Il faut bien déterminer la part d’autobiographie du livre. Je me suis inspiré de mes grands-parents pour l’histoire et mes personnages, mais après le reste de la famille est inventé : je n’ai pas d’oncle qui a été engagé au sein de l’OAS ( Ndlr). J’ai rencontré des anciens de l’organisation à Montpellier. J’ai aussi compulsé beaucoup d’archives à l’INA. Dans le livre, tout est vrai mais c’est un travail de recomposition. Ma mère a été remuée par le portrait que je fais de ses parents mais elle n’a pas désavoué mon travail. J’ai encore beaucoup de tendresse pour mes grands-parents. Je voulais surtout vraiment éviter le manichéisme…© Paris-Match

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Les pieds-noirs à la mer

16/12/2013 | Par A. Perroud

Daniel débarque sans s'annoncer chez ses grands-parents. Ces Pieds-noirs, qui durent fuir l'Algérie il y a plus de vingt-cinq ans, ont refait leur vie en métropole, sans jamais avoir réellement fait leur deuil de cette émigration forcée. Tous les efforts de leur petit-fils pour leur expliquer que l'époque a changé n'y feront rien : les Arabes, c'est une sale race !

Récit direct, franc, étrangement baigné d'un humour omniprésent, Les Pieds-noirs à la mer passe en revue et met à mal tous les clichés et les idées reçues à propos de ces rapatriés involontaires. De plus, Fred Neidhardt (La peur du rouge) ne s'arrête pas qu'aux seuls exilés de l'indépendance algérienne, il prend également un malin plaisir à égratigner les bonnes âmes qui pensent qu'un slogan (« touche pas à mon pote ! ») et un concert Place de la Concorde sont suffisants pour effacer les différences et des décennies de rancœurs. Attention, tout le monde en prend pour son grade, y compris le lecteur !

Les personnages sont montrés dans tous leurs paradoxes, sans fard ni verni politiquement correct : le grand-père antisémite a épousé une Juiv
e. La grand-mère […]

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**Mme ARNOUL, la nostalgie d'un autre Algérie :

Pour un petit garçon français, Batna ressemblait fort au paradis avant les «événements d'Algérie». Avant les bombes dans les cinémas, les tortures, les mutilations, les assassinats, les délations, les viols, l'escalade des représailles...

Pour un petit garçon français, Batna ressemblait fort au paradis avant les «événements d'Algérie». Avant les bombes dans les cinémas, les tortures, les mutilations, les assassinats, les délations, les viols, l'escalade des représailles. Jean-Noël Pancrazi ressuscite l'enfant qui a vu basculer en enfer sa petite ville. Il évoque les tiraillements, et puis les déchirures de sa communauté jusqu'à l'arrachement définitif qui a fait de lui, à jamais, un «enfant perdu».

Une de ses voisines, Mme Arnoul, alsacienne, pâle et menue, est son amie. Mariée à un pochard qui la bat, elle aime aller s'asseoir sur un banc, silencieuse, auprès du sage petit écolier. Elle aime aussi aller se promener avec lui jusqu'à un wagon abandonné d'où elle contemple d'invisibles lointains et rêve de voyages. Décrétée «du côté des Arabes» parce qu'elle a protégé une petite Algérienne contre les assauts d'un militaire français, Mme Arnoul va être «punie».

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