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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Paris défête (Ernest Hemingway) - France en guerre (Claude Simon)

Ernest Hemingway

Ernest Hemingway

 

 

* Paris est une dé-fête... Le roman d'Hemingway (Paris est une fête "s'arrache" et Gallimard doit le rééditer : le terrorisme a parfois des retombées positives inattendues !!

 

Déjà, en 1958, quand Hemingway écrivait son roman, la capitale française correspondait donc bien au lieu commun développé par le journal américain et bien d'autres médias depuis plus d'une semaine :

 

 le New York Times parle ainsi de la France : "La France incarne tout ce que les fanatiques religieux du monde détestent : profiter de lavie sur terre...une tasse parfumée de café avec un croissant au beurre le maton, de belles femmes en robes courtes souriant librement dans la rue..."

 

Or, on sait maintenant que les terroristes de Saint-Denis allaient danser, boire, se droguaient... 

 

 

 

   Aller en terrasse, boire un verre au bar ou debout dans la rue, ce serait "résister"... Mais, comme à la Bastille, au premier pétard, tout le monde court et s'affole...

 

Non, Paris, ce n'est pas que le 10° arrondissement, ce n'est pas que Paris intra-muros, habité par les Bobos, intellos et autres homos branchés... 

Paris, c'est quelques ghettos et coins très pauvres...C'est la banlieue souvent grise, les HLM, les quartiers de chômeurs et d'immigrés, ces ghettos où s'organisent les réseaux : drogue, prostitution, terrorisme...

 

Fermez les frontières ! Mais ça ne sert à rien : les terroristes sont au coeur de Paris, ils sont parmi nous. Ce sont des Français que nous côtoyons chaque jour... Non, je ne les c^ôoie pas, car je suis moi aussi un bobo, un pseudo-intello, encagé dans mon ghetto d'ivoire et de vie virtuelle : littérature, blog, fiction, rêve inutile...

 

Défaite...

 

 

Fête : le livre d'Hemingway exprime l'état d'esprit de populations qui, après la guerre, semblent revivre. Cette série d'esquisses, très décousue, évoque des scènes parisiennes, des écrivains, des libraires (Sylvia Beach, Adrienne Monnier...), des artistes (MIRO)...mais avant tout, l'écrivain américain, comme dans toutes ses oeuvres parle de lui.

 

C'est un égotiste, comme tous ces épicuriens parisiens, ces intellectuels de terrasse, qui brassent du vent, le vendredi soir, dans l'espoir de rencontres et d'un week-end de plaisirs des sens...

 

Hemingway l'a dit lui-même : "Ce livre, c'est de la biographie par ricochet."

 

J.P.Bonnel

 

 

- - - 

 

 

** Le sympathique J.Garcin (animateur du "Masque et la plume"), auteur de romans sur la port de son frère jumeau et de son père (chute de cheval), nous annonce la publication d'un texte "perdu" de C. Simon : Le cheval, brouillon de son roman La Route des Flandres. L'agonie de cet animal annonce l'apocalypse, comme les "chevaliers "de DAECH, adeptes de la tradition prophétique, croient aux annonces de fin du monde, à la soumission à la théologie, et combattent l'idéologue des Lumières qui prônent la puissance de la raison et de l'émancipation :

 

Le Cheval de guerre retrouvé de Claude Simon

 

Les Editions du Chemin de Fer exhument une nouvelle capitale qui préfigure "la Route des Flandres".

 

« Le Cheval » dormait debout, depuis 1958, dans l’enclos des «Lettres nouvelles», la revue que dirigeait alors Maurice Nadeau. Il n’en était jamais sorti. Il piaffait, rongeait son frein. On ne le trouve même pas dans les deux volumes de la Pléiade réunissant les Oeuvres de Claude Simon.

 

Et voici, miracle, que les petites Editions du Chemin de Fer, sises à Nolay (Nièvre), exhument cette nouvelle capitale et magnifique du prix Nobel de littérature. «Le Cheval» (14 euros), qui préfigure «la Route des Flandres», revient en effet sur la débâcle de 1940 et le sacrifice du 31e Dragons, où servait l’officier cavalier Claude Simon, que l’état-major envoya se fracasser contre les chars nazis.

 

 

Ici, l’écrivain décrit l’arrivée nocturne, sonore et hagarde d’un régiment de Dragons dans un village du nord de la France, et, au fond d’une grange, la longue agonie d’un cheval de l’armée dont le regard mort et le «cassandresque ricanement des longues dents» annoncent l’apocalypse.

 

Deux jours et deux nuits plus tard, la colonne repart sous la pluie vers le front, laissant derrière elle un dérisoire vaudeville paysan dont les soldats furent les témoins, prête à rejoindre au trot cadencé le cours de l’Histoire, «ce lent glacier en marche depuis les temps immémoriaux, broyant, écrasant tout, avançant sans trêve entre les moraines rejetées de nos ossements».

Combien sont-ils, les écrivains capables de décrire la détresse de guerriers condamnés dans une prose d’une sidérante beauté ? En prime, l’éditeur nous offre des pages manuscrites, plus hachurées et retournées qu’un champ de bataille.

Jérôme Garcin

 
C'est un égotiste, comme tous ces épicu
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