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* LITTÉRATURE :
Livre : Les combattants de l'humanité
Publié le 03/12/2015 à 12:13 par leblogcultureldyl
L’art du conte : Les combattants de l’humanité, par Michèle Bayar
Combattants de l’humanité, combattants pour la liberté, combattants pour le bonheur au sein des pires vicissitudes, tels furent Pitt et Yvès Krüger, pédagogues antifascistes allemands réfugiés à La Coûme, un lieu perché et isolé des Pyrénées, où ils accueillirent des victimes des guerres et des totalitarismes et développèrent, en même temps, et bien au delà, la guerre finie, une action éducative conforme à leurs idéaux.
Par la voix du chien, hôte réel et fantomatique du lieu, Michèle Bayar nous conte une parabole. Histoire vraie, l’histoire d’Yvès et de Pitt y devient un symbole. Elle est dite avec un apparent détachement, d’une plume qui note simplement les faits, les situations, les sentiments, sans s’y attarder, bridant l’émotion alors que chaque mot en est lourd. Le subterfuge du chien nous met à distance, au ras d’événements qui sont autant de problèmes, autant de luttes pour la survie, autant de bonheurs dont la brièveté exalte la fulgurance.
L’histoire commence à Postdam en 1933. Pitt Krüger est instituteur, adepte des méthodes pédagogiques innovantes, celle de Maria Montessori, par exemple. Il a épousé en 1929 Yvès Fustier, suisse née en France sur les bords du lac Léman. Leur première fille, Jamine, est née en 1930.
La montée du nazisme en Allemagne fortifiée par l’élection d’Hitler va bouleverser définitivement leur existence. Pitt est révoqué, et très vite il faut fuir l’Allemagne. Grâce à l’appui d’amis Quakers, Pitt et Yvès se réfugient dans une ferme isolée au-dessus de Mosset au cœur des Pyrénées, grandioses, mais particulièrement inhospitalières en ces lieux désertés. Dès lors l’aventure de Pitt et Yvès Krüger va traverser comme une flèche lumineuse un vingtième siècle de tous les malheurs et de tous les espoirs.
C’est la période de leur vie qui va de 1933 à 1950, que par la voix du chien Michèle Bayar raconte dans son livre. Parabole car elle concentre autour de l’existence et des actes d’un seul couple ce qu’ont fait des milliers de gens de par le monde dans ces périodes troublées, parce qu’elle porte au-delà du malheur l’espérance que fait naître un dessein pédagogique qui vise lui aussi à rendre le monde meilleur. Ce faisant, elle dit aussi, simplement mais avec une grande justesse, par petites touches comme le fond d’un décor, l’histoire de ce XXe siècle, trop ignorée, trop malmenée, parfois même travestie.
On est un peu surpris que ce volume comporte un second récit, l’histoire de Paul et Greta, une aventure plus proche de l’auteure et qui lui tient à cœur. Le lien entre les deux récits c’est le souvenir. « Les voix, dit-elle dans son introduction, de ceux qui se souviennent… une mémoire qu’on accommode à la sauce d’aujourd’hui avec les sentiments qui demeurent et traversent le temps. » Encore une histoire de guerre : Paul le français rencontre en Allemagne Greta et la ramène en Algérie avec sa mère « oma Holz », vieille dame allemande, qui poursuivra là sa vie sans jamais parler un mot ni de français ni d’arabe. Autre forme de vicissitudes de ce temps bouleversé. Dans cette histoire aussi il y a un chien.
L’histoire et les souvenirs. Un livre où les aînés raccorderont des morceaux de leur vie. Un livre, conte vrai, qui parlera aux jeunes, voire aux très jeunes, ceux dont Michèle a fait depuis longtemps déjà l’objet de ses récits.
© YVETTE LUCAS
Michèle Bayar Les combattants de l'humanité. 105p. Les Presses Littéraires 2015; 10 €
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**Lundi 7 décembre à 18 h Librairie TORCATIS
Les éditions Talaia et la librairie Torcatis
vous invitent à rencontrer Eliane COMALADE
pour son nouvel ouvrage de recettes Plusieurs fois vingt ans, seule et llaminera
Gourmande de la vie comme de la cuisine dont elle porte haut les couleurs en terre catalane autour d’une soixantaine d’ouvrages et
des « Ateliers de cuisine catalane d’Ille-sur-Têt » depuis trente ans, Eliane Comelade nous offre dans ce Llibre d’hores, avec malice et délice,
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Quatre fois vingt ans certes, mais la passion du savoir et de la transmission toujours chevillée au cœur. Et una llaminera à jamais !
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8 décembre : littérature
MARDI 8 DECEMBRE A PARTIR DE 17H30, rencontre avec
MONIQUE DE SAINT JULIA
pour son dernier ouvrage paru aux éditions de l'Aire UN JOUR DE PLUS A AIMER
Présentation par GERARD SALGAS
Tant d’allers et venues de saisons laissées devant la porte s’ébrouant, s’endormant ventre au soleil comme un chien et de toutes ces simagrées de pluies mélopées à attendrir le coeur du plus dur des hommes ne restent que quelques nuages dans l’abandon d’un ciel hivernal.
Monique Saint-Julia, poète et peintre née en Roussillon, vit à Revel, en Lauragais.
Elle est publiée une première fois dans Entretiens sur les “Lettres et les Arts“ de Jean Subervie et Jean Digot, en 1958, puis de nouveau en 1960 et 1962. Au fil des ans ses poésies ont paru dans des revues poétiques telles Acilece, Texture, Arpa, Friches, Multiples, Insulaires, Thauma, Lieux d’Etre, Diérèse, Les hommes sans Epaules, Rue Ventura, Voix d’encre, Les Citadelles...
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