Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Par leblogabonnel
Poésies
Le vent
Nous partirons dans le vent mon amour
tu m'emmèneras dans le vent mon amour
nous laisserons un peu les enfants
et nous courrons sur la grand route
nous regarderons l'eau sous le vent et ses claques et ses gifles
et ces rides et ces vagues et ces giclées qui nous font rire et nous émoustillent
nous irons dans le vent sous le vent et contre le vent
pour rire beaucoup sans rime ni raison
il nous entourera nous serrera nous poussera nous aveuglera
il nous enveloppera nous emplira les oreilles
les tourbillons nous surprendront et nous étonneront
pourtant nous partirons sur la montagne
où la nature frissone se tord se défait s'agite se noue
mon dieu comme nous rirons tout nous sera surprise même l'amour
oui nous laisserons les enfants et dans notre course échevelée les nuages fuiront
nous nous enfuirons aussi tels des oiseaux sur la grande aile du vent
que trouverons-nous en haut de la colline dans les senteurs ?
dis mon amour qu'y trouverons-nous ?
dans ce grand souffle tiède et un peu froid bien brusquement
que deviennent les cistes ? Comment les chênes verts résistent-ils ?
comment se tiennent les raisins et toutes les baies d'automne ?
reste-t-il quelques fleurs menues ?
d'où vient ce grand vent subit qui nous gifle de l'est
mais n'apporte pas de marin
et où va-t-il en ces tourbillons imprévus ?
toute la rivière se balance un coup à gauche un coup à droite
toute la forêt est en marche les feuilles tournent
j'y suis montée sans toi mon ami sur la colline
le vent calmé soufflait de l'ouest en feu
les grands fenouils fouettés se courbaient bas
et tremblaient les fins micoucouliers
toute la colline frissonnait dans la lumière
et j'ai fermé la cheminée quand cognait le vent d'ouest
avant une grande nuit apaisée
qui tombait dans un trou
dans un trou
Marie-Josèphe Garand
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Audrey n’avait qu’un an...
Audrey n'avait qu'un an... et déjà les lavandes Croulaient dessous le faix du printemps attardé, Tiges écartelées, capiteuses offrandes Dont l'amour aime à se farder.
Audrey n'avait qu'un an... et, telles deux amandes, Ses yeux s'écarquillaient sous l'ardeur de l'été. J'y découvrais le ciel plus bleu, la mer plus grande, Sans cesse au voyage invité.
Audrey n'avait qu'un an... L'automne en sarabande Entraînait les éclats d'un bois émietté Au fond duquel jouaient les fées de Brocéliande Et les gueux du Mont-de-Piété.
Audrey n'avait qu'un an... et l'hiver sur la lande Répliquait sa candeur en neigeuse gaieté, Façonnant sous le gel les héros de légende Qui seraient morts pour sa beauté.
Jean Iglesis |
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