Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Poésies : Marie J. Garand, Jean Iglésis

Photo de Grégory Herpe (album "Catalogne")

Photo de Grégory Herpe (album "Catalogne")

Poésies

 

Le vent

 

Nous partirons dans le vent mon amour                     

       tu m'emmèneras dans le vent mon amour

nous laisserons un peu les enfants                            

    et nous courrons sur la  grand route

nous regarderons l'eau sous le vent    et ses claques    et ses gifles

et ces rides et ces vagues  et ces giclées qui nous font rire et nous émoustillent

nous irons dans le vent       sous le vent        et contre le vent

    pour rire beaucoup sans rime ni raison

il nous entourera       nous serrera       nous poussera     nous aveuglera

       il nous enveloppera      nous emplira les oreilles

    les tourbillons nous surprendront et nous étonneront

 

pourtant nous partirons sur la montagne

où la nature frissone    se tord   se défait   s'agite    se noue

mon dieu    comme nous rirons     tout nous sera surprise   même l'amour

oui nous laisserons les enfants et dans notre course échevelée      les nuages fuiront

nous nous enfuirons aussi tels des oiseaux       sur la grande aile du vent

        que trouverons-nous en haut de la colline    dans les senteurs ?

     dis mon amour    qu'y trouverons-nous ?

dans ce grand souffle tiède et un peu froid bien brusquement

   que deviennent les cistes ?     Comment les chênes verts résistent-ils ?

comment se tiennent les raisins et toutes les baies d'automne ?

        reste-t-il quelques fleurs menues ?

d'où vient ce grand vent subit qui nous gifle de l'est

   mais n'apporte pas de marin

        et où va-t-il en ces tourbillons imprévus ?

toute la rivière se balance    un coup à gauche   un coup à droite

           toute la forêt est en marche    les feuilles tournent

 

j'y suis montée sans toi mon ami    sur la colline

le vent calmé soufflait de l'ouest en feu

les grands fenouils fouettés se courbaient bas

et tremblaient les fins micoucouliers

toute la colline frissonnait dans la lumière

et j'ai fermé la cheminée quand  cognait le vent d'ouest

avant une grande nuit apaisée

qui tombait dans un trou  

        dans un trou

 

 

                    Marie-Josèphe Garand

 

- - -

 

 Download.html.jpg

Audrey n’avait qu’un an...

 

Audrey n'avait qu'un an... et déjà les lavandes

Croulaient dessous le faix du printemps attardé,

Tiges écartelées, capiteuses offrandes

Dont l'amour aime à se farder.

 

Audrey n'avait qu'un an... et, telles deux amandes,

Ses yeux s'écarquillaient sous l'ardeur de l'été.

J'y découvrais le ciel plus bleu, la mer plus grande,

Sans cesse au voyage invité.

 

Audrey n'avait qu'un an... L'automne en sarabande

Entraînait les éclats d'un bois émietté

Au fond duquel jouaient les fées de Brocéliande

Et les gueux du Mont-de-Piété.

 

Audrey n'avait qu'un an... et l'hiver sur la lande

Répliquait sa candeur en neigeuse gaieté,

Façonnant sous le gel les héros de légende

Qui seraient morts pour sa beauté.

 

 

 

Jean Iglesis

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article