Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
*Polémique : médiation, centres sociaux municipaux, licenciements d'animatrices..?
Ce problème m'a interpellé car j'ai fait une intervention au point-lecture (comme d'autres écrivains, telle Michèle Bayar) l'année denière, invité par Amapola Gracia, animatrice à Vernet-Salanque. Dans un contexte social difficile, au coeur d'une cité où la culture est placée au second rang par des familles qui ont des préoccupations financières, ces lieux de dialogue, de réconfort grâce aux mots, à la poésie, à la chanson, à la littérature, sont essentiels.
Au lieu de supprimer des subventions, il faudrait, pour répondre au projet de médiation culturelle prônée (à juste titre) par l'adjoint chargé de la culture, les augmenter ! Et multiplier les lieux de médiation, instaurer des bibliothèques et des théâtres, partout dans les quartiers, doubler les postes d'animateurs, de formateurs, d'éducateurs, prêter des salles aux jeunes pour qu'ils puissent exprimer leurs talents au lieu de les laisser dans l'oisiveté et le chômage…D'où les risques de délinquance et de terrorisme… Il y a tant à faire !
C'est bien de vouloir animer le centre-ville, de taire de Perpignan une ville d'art, d'histoire, de destination touristique…de protéger son patrimoine religieux ou architectural…Mais avant tout, il s'agit, pour un maire humaniste et proche de ses concitoyens, de protéger le patrimoine humain de sa cité !
JPB.
La mairie n'a accordé cette année que 4000 euros de subvention (au lei des 12000 des années précédentes) :
*Point de vue des animatrices :
Autodafé des « Points Lecture » par la Ville de Perpignan.
En arrêtant de les subventionner, la Ville a décidé non pas de brûler les livres des 3 « Points Lecture » des quartiers prioritaires mais de les condamner à la fermeture et au silence, ce qui revient un peu au même.
A un moment où l’on ressent au plus fort de l’actualité le besoin de créer du lien, de la mixi- té sociale dans les quartiers prioritaires, la Mairie, elle, décide sans trop argumenter la fermeture des Points Lecture de Vernet Salanque, Mailloles et St Martin, espaces d’ouverture où les enfants des quartiers pouvaient venir lire des petits quotidiens , parcourir des albums géants de poésie et emprunter des livres, où des mères de famille illettrées osaient venir s’essayer à l’apprentissage de la lecture où des séances de bébés lecteurs en mettant des livres à la portée de tous, dès le plus jeune âge, donnent aux tout-petits les meilleures chances et sont un facteur de développement.
Quelquefois certains ateliers, comme « les Cafés con libros » ou autres animations attiraient une population extérieure à la cité en permettant ainsi un brassage des genres, des langues et des cultures et empêchant sa ghettoïsation.
En quoi tout cela était gênant Monsieur Le Maire ?
Victor Hugo n’a –t-il pas dit : « Ouvrez des écoles vous fermerez des prisons ! ». Non pas que l’on veuille comparer « Les Points lecture » à des écoles mais ils sont néanmoins des lieux d’expression, de connaissance, de médiation sociale et culturelle.
Notre syndicat, la CNT Education Santé Sociale, dénonce non seulement la mise au chômage brutale des animatrices qui faisaient vivre ces lieux mais vous demande de revoir votre copie car nous soutenons aussi ces espaces que nous considérons comme étant d’utilité publique.
** Point de vue de Michel Pinell, adjoint à la culture et à la médiation, ville de Perpignan :
pour lui, pas question de supprimer ces points-lectures, la médiation est au centre de son projet culturel pour Perpignan. La lecture doit être développée.
Et elle le sera notamment grâce à la nouvelle Charte de Coopération Culturelle mise en place en janvier 2016…
Les centres sociaux vont être restructurés "en interne", c'est-à-dire par la mairie, qui devrait reconduire ces postes. Le veut-elle ? A-t-elle les moyens d'une politique sociale et d'une culture pour tous..?
Oui, pour M.Pinell : l'affectation de la subvention se fera par l'intermédiaire d'une autre association; une réunion est prévue, pour faire le point sur le sujet, dans les jours qui viennent avec Olivier Amiel (en charge de la politique de la ville) et Christine Moulenat, en charge des centres sociaux…
**A lire :
Article du quotidien L'Indépendant du 31.12.2015 (voir plus haut), signé Arnaud Andreu : "Faute de subvention, les Francas n'animeront plus les points lectures des quartiers sensibles de Perpignan, à partir du 1er janvier 2016".