Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
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Vendredi 8 janvier à 20h
Ciné Estève Junior
Stand by me - Rob Reiner
Samedi 9 janvier à 21h
Festival Radio Crochet
Soirée d'ouverture
Lundi 11 janvier à 18h30
C.E.P.S. :Une approche symbolique de l’art moderne
par Michel Arnaudies, artiste, écrivain, poète, peintre, illustrateur
Samedi 16 janvier à 20h30
Elie Semoun, A partager
Le retour d'Elie Semoun sur scène.
Un nouveau show à l'image de son humour : intime, émouvant et saignant !
Samedi 23 janvier à 20h30
La Belle Hélène
Opéra-bouffe de Jacques Offenbach
Co-production CRR Perpignan Méditerranée/Misto musica
Conférence présentée par Daniel Tosi à 19h le jour de la représentation.
La Belle Hélène, le « Paris » d’Offenbach
Jeudi 28 janvier à 20h30
SPOT : Cantem Jordi
Un hommage rendu à Jordi Barre, artiste phare de la nouvelle chanson nord-catalane, par le groupe Cantem Jordi.
Samedi 30 janvier à 20h30
Edgar, seul en scène.
Edgar, 10 ans, se découvre une vocation: danseur classique. Mais comment y parvenir ?
Théâtre de l'Etang - 6 Allée des Arts & Lettres / 66240 St-Estève
***Librairie Torcatis :
Vendredi 5 février,à partir de 18h : présentation de l'association Walter Benjamin à la librairie Torcatis, par quelques membres, écrivains, tels Madeleine Claus, Michèle Bayar, Isabelle Sabot, Françoise Dumas, J.P.Bonnel, psychanalyste comme Alain Badia…
L'Association Walter Benjamin, dont le projet est de faire connaître la vie et la pensée du philosophe juif allemand, port à Port-Bou, en septembre 1940, présentera ses activités et procédera à des lectures d'extraits d'oeuvres de l'auteur de Enfance berlinoise. Les sujets abordés seront ceux de l'exil, de la traversée des Pyrénées, de la réflexion sur l'Histoire et sur l'oeuvre d'art.
A ce propos, Madeleine Claus parlera de son livre sur la communauté de la Coûme (Mosset) et J.P.Bonnel du "Chemin ultime de W.Benjamin" (Cap Béar éditions).
Entrée libre -
* Louis GORCE
« Celui qui se moque éperdument de tout, tout en se prenant passionnément au sérieux… »
Que peut-on demander au ciel de plus juste, de plus sincère, de moins généreux ?
Tel Louis Armstrong, le Roi Louis souffle dans sa trompette et le monde renaît... Il est le King Louis, roi des singes du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling...celui qui reconstruit un univers baroque, un rien absurde, fantasque à la Lewis Carrol, on ne peut moins cruel à la Pierre Boulle.
Il est l'humble qui éveille les gens…qui les bouscule et leur offre de participer à ce que l’on nomme parfois trop péremptoirement des événements... Il est le bouillonnant héraut d'un monde qui voudrait parler, mais qui a résolument pris la décision de se taire quand tout part à vau-l’eau... La société d'aujourd'hui n'en est – toute cause entendue - pas un exemple moins patent...
Il est celui qui va donner du coeur aux notes et aux rythmes, quand tous les autres ont rendu les armes... Rumba, bossa nova, cha-cha et valse... rien n'est calme et rien n'est volupté dans les accords de Louis Gorce... Louis est un sylphe qui a l'air de... mais plus encore la chanson qui... On souhaiterait le réduire en le définissant... On voudrait le grandir en le déifiant ou en faisant un totem... Peine perdue... On ne peut décrire un homme libre comme Gorce. Il est celui qui vous tape sur l’épaule, quand la musique, telle une boussole déboussolée, est en quête de ses propres pôles et de ses propres portées.
Louis Gorce est l’enfant rebelle qui vient demander s’il a bien joué quand tout le monde a dansé et s’est amusé plus que de raison. Il est le titi qui sifflote, un sourire amène et séducteur aux lèvres, « le temps des cerises » de Jean-Baptiste Clément lorsque la République est menacée par le retour de la Royauté et de son flot de privilèges… Il est encore Gavroche, qui ramasse, au mépris de sa vie, des balles, qui ne serviront plus...
Il recueille les notes dans son imaginaire comme le fils Thénardier récupérait, au pied des Barricades, lors de la Commune de Paris, les cartouches des Insurgés, celles là même qui, à l’aube d’un univers désabusé, savaient bien qu’elles ne serviraient pas à construire le futur, sinon à panser les plaies béantes du passé. Parce que la musique, c’est encore çà… Outre les mélodies sirupeuses et les mélopées désuètes… le rôle infini et transcendant de la musique, c’est malheureusement et fort heureusement au tréfonds de nous-même, en notre for intérieur, de rouvrir des blessures incurables et de raviver des souffrances inextinguibles….
Louis, c’est l’homme par qui le scandale pourrait arriver, mais hélas aussi celui par qui le scandale n’arrivera pas…du moins pas encore…Il se contient, le bougre… Il sait que la vie est un fandango et que bien malins sont ceux qui apprendront vite et bien les rudiments de cette danse, sociale, sociétale, malheureusement convenue, parce qu’ils se doivent de s’en déclarer les élèves, avant que d’en devenir les maîtres… Louis Gorce, c’est enfin un talent exercé qui fait s’agiter et se trémousser depuis près de quarante ans jeunes et moins jeunes…
Danser, chanter, voilà bien deux modus vivendi indissociables qui seyent à tout un chacun… Néanmoins, en deçà des apparences – pour les adeptes des trompettes fédératrices et des images conviviales rassérénant, mais non moins trompeuses – Louis Gorce invite, par-delà les rendez-vous festifs des bals et des concerts bien de mise, à réfléchir – dans un souffle éthéré – au rôle humain et pacificateur de la musique : celle là même qui unit, qui apaise et qui nous incite – quelles que soient nos divergences et nos obédiences – à communier et plus encore à communiquer…
Jean Iglesis
Photo jointe : Louis Gorce