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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Pere Figueres à Barcelone - J.Quéralt - Le bonheur, selon G. Jacquet - Chamo San

Pere FIGUERES

Pere FIGUERES

*Barcelone, le 25 février 2016

 

BarnaSants recevra le chanteur Pere Figueres

Les temps paraissent avoir changé. Depuis quatre ou cinq ans, Pere Figueres, le chanteur phare nordcatalan, ne fait plus partie des oubliés des programmations au sud des Pyrénées. Ce n'est que justice pour son talent et une précieuse ouverture de l'espace de projection de son art: paroles, voix et éthique. Pere Figueres: Chanteur, mémoire et conscience.  Il est -apprenons-nous- l'invité Festival barcelonais de la "Cançó d'Autor", connu sous le nom de Festival BarnaSants, étalé sur deux mois et demi et présenté en différents lieux culturels de la capitale catalane. Une centaine et plus de chanteurs, interprètes et groupes de différents styles et appartenant à des générations différentes s'y produisent. 

 

Cette année 2016, le Festival qui fête son XXI ième anniversaire sera inauguré ce prochain 21 janvier et se prolongera jusqu'au 14 avril.  Pere Figueres, le chanteur ponteillanais-bagéen, sera à l'affiche  le jeudi 25 février à 20 h au "Centre Cultural Albareda", -du nom de la rue où se trouve ce bel équipement, inauguré il n'y a pas encore six ans. Le chanteur qui dialogue en intimité avec les arbres et les oiseaux et qui dit de l'amour et de la révolte les lettres de noblesse sera musicalement accompagné par M. Gérard Méloux et Mlle Paola Mauréso.

 

Issu du monde rural, ce chanteur vigneron s'en est toujours flatté et ne s'est jamais désolidarisé de ses valeurs profondes, aimant à rappeler que les paysans sont les aristocrates de la nature, ainsi que l'a confié Franz Kafka à son Journal.

 

Econome en disques, Pere Figueres est par ailleurs un plasticien imaginatif du bouchon du liège et du fil de fer que les expositions ont fait remarquer du public et apprécié de la presse. Il met également la main  à une importante édition de ses poèmes.

 

Jacques Quéralt  -Met Barran > Messages janvier 2016 > BarnaSants recevra le chanteur Pere Figueres

 

 

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****CHAMO SAN :

Hola, te proponemos una conferencia con un ilustrador cuyas obras realistas añaden elementos gráficos que potencian la imagen, desvinculándose así del hiperrealismo y buscando otros lados de la realidad

 

 

 

 

 

 

Viernes con… Chamo San

 

 

 

 

 

Del joven Chamo San oiremos hablar cada vez más. Es “ilustrador cuando se enfrenta a un encargo y un artista que se expresa a través del dibujo cuando crea obra propia”. 

 

En cualquier caso, es un auténtico privilegiado para expresar lo que ve y siente solo con un bolígrafo. Con 23 años ya había expuesto en galerías de Barcelona y hoy su obra ya ha visitado Madrid, México y San Francisco, entre otras ciudades.

 

Viernes 26 de febrero, a las 20 h

 

Precio: 4 € por persona

50 % de dto. para los clientes de CaixaBank

 

 

**DIJOUS 25 DE FEBRER

CENTRE CULTURAL ALBAREDA (BCN) / 20 H / 8/10 €

 

Nascut entre vinyes a la vila rural de Pontellà, Pere Figueres és un dels cantautors més emblemàtics de la Nova Cançó a la Catalunya Nord.

Amb les seves cançons, Figueres és un actiu de la llengua i la cultura catalana al Rosselló. Doblement artista, com a vinyater i com a cantant, recorda que –com deia Kafka– els pagesos són els aristòcrates de la natura. Al recital al BarnaSants estarà acompanyat del seu guitarrista habitual, Gerard Meloux, i la jove Paola Maureso, que tocarà la bandúrria i el llaüt.

 

- - - 

 

Le bonheur, selon Guy JACQUET

 

 

Quand on conçoit le bonheur comme une addition, on est toujours perdant. 

L'accumulation des zéro n'y change rien.

Il ne faut plus se mettre à dos la mémoire des plantes.

Que mangera-t-on demain?

De plus en plus, l'odeur des pneus domine celle des graminées.

Des oiseaux piétinent les toits. Des corneilles sémaphorent d'un fil téléphonique à l'autre.

 

Quand la misère du monde s'alourdit, les dos font mal. Le sang du monde mêle mille sangs issus de sources différentes. C'est la seule façon de ne pas dégénérer.

 

La mort elle-même n'étouffe pas la vie quand elle est naturelle.

À défaut de savoir apprêter le réel, je cuisine les mots. J'y laisse parfois un bout de peau sur la table.         

         Je me bats pour un mot, une phrase, un paragraphe, pas encore pour un livre.

Chaque souvenir est une écharde au doigt, mais c'est la planche entière que je veux. Il y a des jours où rien ne vient que la poussière du bois.

 

Je me nourris de ripe et d'écopeaux, de rimes et de gros mots. Je relis Kafka ou Char, Giono ou Delteil. Je ne veux pas décrire la brique, mais le sang sur la muraille. Au lieu de râler, à coups de mots que je chasse les démons.

 

Je me perds souvent sans retrouver le fil. Ce n'est pas une histoire qui prend vie sur la page, mais le monde qui m'entoure.

Si une porte existe, elle doit pouvoir s'ouvrir. Toute cage nécessite une issue de secours.

 

Qu'on croit n'importe qui, qu'on dise n'importe quoi, il n'y a que trois thèmes d'essentiels, l'amour, la vie, la mort. Et prenez Shakespeare pour vous y convertir !

Les images se délavent, les idées s'édulcorent, quand on s'avise de les dompter.

 

Beaucoup de choses se perdent entre les paragraphes. Pour cueillir une fleur, ma main danse comme un berger d'abeilles. 

Le lac ont du mal à geler. À ce stade, ce n'est plus de l'eau, mais du ciel.

 

Bientôt, nous marcherons sur des nuages. Il est encore trop tôt. Le moindre pas déchire la peau des nimbus et la transforme en eau.

Le bois des maisons souffre sous les coups de marteau comme le cœur de l'homme sous la mauvaise augure. Les visages deviennent durs comme un poing. Les regards frappent un mur. À marcher sans raison, on trouve toujours un sens. On perd la raison, mais on trace une route. 

 

La grammaire est une matière vivante. Je choisis les mots pour leur odeur, une phrase pour sa forme, l'union des deux pour la saveur. Il en reste un brouet qu'on goûte ou qu'on recrache. J'ai beau creuser le présent, je cherche qui je suis entre hier et demain.

Lorsque tout saute partout, les mots ne suffisent pas pour colmater les brèches en couleuvres.

 

La rustine dans une main ne l'empêche pas de saigner. Je veux qu'on me laisse rêver, une plume à la main, sculpter avec ma langue une grammaire intime, colorier les mots, repeindre les visages comme on se désaltère.

 

Je traîne sur ma langue un pays qui veut naître, une glèbe à venir, un germe de croissance. Dans cette gésine, les émotions remplissent les visages. Il faut les mettre en page de vélin véritable, non ?

 

En écrivant, on se donne toujours le beau rôle, mais c'est une illusion.

On ne sera jamais meilleur que les mots pour le dire.

 

C'est dans le regard qu'un paysage est grand.

Il est petit pour les pas hauts mais reste beau !

Il est con pour les cons.

 

Noël a troqué son sens premier pour celui du commerce. À Tokyo, on peut voir des Pères Noël en croix. On ne sait même plus qui est le crucifié.

 

Quand les mots ne suffisent pas pour entretenir la conversation, il reste les regards et les gestes, les émotions qu'ils reflètent.

Il y a trop de choses à dire pour pouvoir en parler.

J'en rapporte des miettes et des instants de vie, des bribes de bonheur et des gestes manqués, quelques coups de lumière au milieu de la nuit, des pas dans le désert qu'une présence humecte.

Je ne suis qu'un pêcheur à la ligne, qui rejette ses poissons dans l'eau des mots.

 

Écrire n'est pas toujours plaisant.

Très souvent, ma main griffe une muraille d'angoisse.

Les souvenirs enfouis démangent quelque fois.

Les instants qui semblent sans durée sont peut-être ceux qui persistent longtemps.

Où s'élabore la pensée, je me mets à l'affût, mais je ne touche que le rêve, du bout des lèvres, du bout des mâchoires au pire des mots.

 

Je cherche l'infini du bout des doigts.

Il n'y a pas l'oeil et la vue, celui qui regarde et ce qu'il voit... mais jonction des deux.

Même les phrases ne peuvent en rendre compte.

Le miroir ne sait pas ce qu'on regarde en lui. Pourtant, très souvent, c'est l'endroit où l'on écrit qui détermine les mots.

Consciemment ou pas, on est toujours sensible à l'atmosphère du lieu. Le froid et la chaleur nous imprègne.

Lorsqu'on écrit pour les dunes ou les grandes houles, les yeux s'inversent vers l'intérieur. Il nous apprendre à ouvrir l'oeil sur l'immensité du monde pour que le cœur batte plus fort.

C'est encore moi l'enfant émerveillé qui s'écorche les jambes, qui grimpe dans les arbres ou qui tombe du vélo, l'assoiffé qui découvre la joie du sexe, qui lui susurre tous les mots de la vie. 

 

Je garde souvenir en moi du vent sur les pics du Hoggar, son bleu pétard du ciel, le ruban d'anguille de l'eau que je voyais de haut, le noir anthracite des roches dans les plongées de Banyuls, la moustache verte d'un bois au milieu des étangs de Capcir, son vieux poumon d'humus, la senteur des sapins fécondés de résines.

 Ouf !!!

 

Guy*più

 
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